[Event] L'Ultime Menace

Impuissante. La petite crevette était définitivement impuissante devant la grandeur du puissant requin, ce dernier s'apprêtant à la croquer de ses dents tranchantes. Je n'avais même pas eu la force de jurer lorsque je vis que ma dernière tentative fut vaine, songeant même un instant à pousser tous mes shinobis à fuir. Poussée dans mes derniers retranchements, je ne voyais pas d'autres solutions afin de sauver les miens, et ma peau également. Mais je ne voulais pas abandonner Kumo. Quoi qu'on en dise, c'était mon village, j'en étais responsable, et il me fallait le protéger coûte que coûte. Je refusais qu'il termine comme Suna. D'ailleurs, il y avait fort à parier que l'homme au crochet d'or avait quelque chose à voir avec la destruction du village de sable. Levant un regard haineux à son encontre, je me retrouvai à le maudire sur des générations, qu'en vue de sa capacité à esquiver aussi aisément la mort, qu'il hante éternellement la planète dans la douleur et le tourment. Détournant les yeux, soudainement consciente que de toute manière j'allais mourir, je voulais m'assurer que les autres parviendraient peut-être à s'en sortir, et surtout ne se retrouveraient pas happés sous des tonnes de terre, engloutis par la terrible attaque de Sir Crocodile. Ceux présents dans l'attaque s'en échappèrent, et je ne pus qu'en pousser un long soupire silencieux, priant pour qu'ils partent désormais, ou bien qu'un foutu miracle nous tombe enfin sur le coin du nez.

Sentant du mouvement plus prononcé derrière ma personne, et surtout reconnaissant peut-être instinctivement la nature du chakra qui venait d'être utilisé, je tournai brièvement la tête en faisant signe à celui que je savais être là de ne pas s'approcher. Me battre avec Ueki une fois m'avait suffit pour connaître un peu la nature de ses attaques, mais je n'avais pas été totalement sure de son identité. En le voyant, si. Et je ne voulais pas qu'il s'approche, de toute manière les attaques physiques ne pouvaient strictement rien contre ce putain de pantin de sable. Retournant la tête, j'esquissai un léger mouvement en arrière, sachant que mon action était de toute manière vaine. S'il voulait prendre ma vie, il le ferait sans le moindre soucis, le poison circulant dans mon corps laissant mes réflexes au point mort. Je fus fière de moi lorsque je ne sursautai pas quant à l'approche soudaine de Katsuro, commençant à avoir un peu les idées foireuses à cause de la douleur cinglante de mon abdomen. Posant ma main sur la sienne, je lui intimai d'une voix douce de s'en aller. Il ne fallait pas qu'il reste là lui non plus, j'avais confiance en lui. Et si mon âme devait quitter notre monde en ce jour funeste, il fallait qu'il soit là pour relever notre beau village... Même si je n'étais pas sure qu'il aurait suffisamment de présence d'esprit et de force pour y parvenir.

Je posai finalement la main sur l'épaule du meilleur ami de mon défunt fiancé et le repoussai avec douceur, lui disant de partir en entendant la longue tirade de notre ennemi commun. Je me redressai, n'ayant pas dit mon dernier mot et commençant à tirer ma seconde dague de son fourreau. Je trouverais une solution... Elle était forcément là, quelque part, et même si l'autre n'avait pas totalement tord, je refusai de me proclamer vaincue tant que je pouvais tenir sur mes deux jambes. Et ce fut un coup de théâtre qui nous parvint enfin. A l'instant même où je m'apprêtais à rejoindre Kazuki, l'autre guignol refit son apparition. Ne cherchant même pas à comprendre le sens de leurs paroles respectives, je tentai d'aggriper le bras du cruel Shinobi de Suna afin de l'empêcher de partir avec le fameux objet dérobé, mais je ne rencontrai que du vent. Il était parti, laissant là son coéquipier seul avec lui-même. Le village retrouva son calme sans le tumulte sans la terrible technique engagée quelques temps auparavant, un calme sonore. Niveau spirituel, la tension était toujours à son comble. Tournant la tête, je pus constater que l'Alpha Mâle des Hari était présent, et me demanda une autorisation silencieuse. Il était puissant, terrible. Jamais je n'avais eu l'occasion de le voir réellement en action, et l'occasion me semblait parfaite. S'il était à hauteur de sa réputation, un magnifique spectacle s'annonçait.

Attrapant Katsuro par la main, je nous tirai en arrière tout en hochant positivement la tête en direction de Tensai, nous glissant par la même occasion hors de son chemin. Et l'offensive fut brève, mais d'une puissance qui m'en fit trembler intérieurement. Le sentiment que je ressentis à ce moment là fut inexplicable, autant par le fait d'être impuissante face à nos ennemis, et que cet homme parvienne à s'en débarrasser sans peine. Un sentiment de culpabilité m'envahit, et mon moral en prit un coup. Au fond, je n'étais qu'une petite sous-merde qui n'avait rien à faire à la place de Raikage. Coulant en douce un regard à Mata, mon ancienne amie, je comprenais finalement pourquoi elle m'en voulait à ce point. Je ne méritais pas ce poste. Me relevant les épaules voûtées, la tête basse, je fis tout de même en sorte de faire bonne figure face aux ninjas restant, les traces de ma confusion disparaissant de mes yeux, ne laissant plus que la douleur en guise de condiment. Posant ma main sur le bras encore valide de Katsuro, je lui demandai d'emmener les blessés à l'hôpital, et de voir si l'autre était réellement parti... Je devais savoir si la menace pesait toujours sur le village avant de pouvoir à mon tour me rendre dans l'endroit de soins, afin d'extraire le poison qui coulait dans mes veines, et éviter que mon corps ne subisse d'irréversibles dégâts. Il fallait que je sache aussi ce qui avait été dérobé, mais ce n'était point le plus important. Il fallait sauver ce qui pouvait encore être sauvé, surtout en matière d'êtres vivants. Le reste attendrait.