♦ Pèlerinage ♦ [ Sotenshiro ]

Ainsi donc, elle aurait finalement un ascète pour adversaire. Avisant son futur adversaire, la jeune brune s'incline avec respect, signifiant par ce geste un remerciement sincère pour l'expérience qui allait se dérouler dans les quelques minutes à suivre. En relevant la tête, elle eu tout le loisir de détailler l'homme qui lui faisait face. A en juger par les mots qu'il avait prononcé, ainsi que l'attitude des autres moines à son égard, l'individu devait faire partie des instructeur. L'art des moines n'était connu que de rares élus qui souvent en avaient fait les frais. Poussant un soupir, la demoiselle dépose son sac à ses pieds et passe la main au niveau de sa poitrine. L'excitation battait ses tempes, et l'adrénaline se frayait un chemin jusqu'à sa tête, rendant sa perception des choses aussi pointues que poussée. Son rythme cardiaque s'accélérait, des frissons lui vinrent des pieds à la tête. La kunoichi sentait la moindre particule de son corps exhaler un intense sentiment. Un sentiment empreint de peur, de défi.

Dobashi sentait ses poings se serrer d'eux même, ses pieds se placer dans une position de garde ouverte, parée à tout changement de style de combat. Car c'est ainsi qu'elle voyait la quintessence du combat au corps à corps. La maîtrise de styles de combat différents formant une chorégraphie unique et imprévisible dans un affrontement. Mais, bien que la dimension artistique de son art soi sans conteste, l'efficacité de la méthode restait encore à prouver, car a polyvalence dans tous les domaines de combat au corps à corps revenait à ignorer les arcanes d'une école. Durant des années, la brune avait étudié et pratique toutes sortes d'arts martiaux, et s'était par ce fait coupée de la maîtrise des arts secrets tels l'ouverture des portes de Gaï-kun. Mais l'intime conviction que sa route était la bonne l'avait poussée en ces lieux.

Car à présent, si elle voulait être enfin appellée " Sensei ", elle devait prouver que son choix était justifié et efficace. La maîtrise d'un seul art martial laissait des ouvertures dans lesquelles plusieurs styles d'arts martiaux pouvaient s'engouffrer. Mais le mariage de nombreux styles permettait de changer en permanence de stratégie. C'était ça force. Son Jeet-Kun-Do. Son nindo, sa voie.

Le moine ne mis pas de temps, et , après l'avoir suivi pour s'éloigner du temple, elle eut l'honneur d'assister à l'apparition de ce que les rumeurs qualifiaient comme étant la base même des arts martiaux monastiques. Après quoi l'individu recula de quelques pas, signifiant par là même à l'invitée de se rapprocher. La sang de cette dernière se figea. Qelle était la marche à suivre? L'homme l'attendait assurément, car laisser une telle ouverture, à leur niveau de combat n'était certainement pas le fruit du hasard. Un léger sourire vint orner le visage de la jeune femme. Il aurait été bête de s'engouffrer dans cette soit disant brèche. S'avancant prudemment, elle pris une impulsion sur ses jambes, et effectua un coup de pied magistral et retourné. Elle s'éleva dans les airs en une fraction de secondes, avant de pivoter sur elle même, envoyant son pied droit directement sur l'homme. Ce faisant, elle dévoilait la première corde à son arc. Le taekwondo, un art martial violent centré sur la maitrise de l'équilibre, et l'utilisation de coups de pieds d'une violence rare. Une fois que sa jambe eut touché le sol, elle donna une autre impulsion, couplée à un salto arrière, se mettant également hors de portée de son adversaire.

Elle aussi, savait jouer sur les distances....

► Pèlerinage [ Ending ]◄

La descente des falaises s'avérait déjà beaucoup moins ardue que l'ascencion du pic. Ah les merveilles de la technologie et du téléphérique. Comment ? Oh si il y en avait un pour monter que l'on pouvait emprunter pour redescendre, cela réduisait déjà sensiblement le temps du voyage; l'amenant de plusieurs jours à une escapade de trois quart d'heures. D'autant qu'en l'empruntant, il était possible de rejoindre le monastère, situé en contrebas du point d'arrivée en un petit quart d'heure de marche. Pourquoi donc s'était elle entichée de la montée pratique me direz vous ? Par simple défi personnel imposé par son égo. Elle la brune ne fut guère déçue du voyage, bien qu'ayant passé quelques temps dans le monastère suite à une fatigue excessive découlant de son désir de trop bien faire.

En redescendant des pics, la jeune femme collait sa tête aux vitres du véhicule et bouillonnait intérieurement. Les évènements ne s'étaient guère écoulés comme elle l'avait escompté, et au final il n'y eu qu'un léger échange de coup avant qu'elle ne se fasse chasser par des tiers. En y repensant, le rouge lui montait au joues, et sa jambe la démangeait. Après avoir décoché son coup de pied, l'homme avait soudainement disparu pour reparaitre dans le dos de la Kunoichi, cette dernière n'eut qu'une fraction de secondes pour se glisser hors de la trajectoire directe du coup de poing de son adversaire. Puis un léger échange s'installa au bout duquel d'autres moines, visiblement plus vieux intervinrent pour cesser leur petit affrontement et lui signaler très sèchement qu'elle était loin d'être la bienvenue si sa seule préoccupation était le combat pur et simple.

Il ne fallu pas plus de temps à Dobashi pour se sentir de trop et quitter les lieux par la grande porte, invectivant son précédent adversaire, en arguant qu'au prochain combat, elle reviendrait grandie et bien plus dangereuse qu'elle ne l'était déjà. Et la voici de nouveau, assise sur le téléphérique, attendant patiemment le retour sur la terre ferme et appréhendant le retour au village de la feuille. En tant que combattante, les évènements lui étaient restés en travers de la gorge. La Kunoichi se sentait en effet profondément lésée et snobée par les réactions des ascètes. D'autre part, il lui fallait donc trouver ailleurs un moyen de s'accomplir en tant que guerrière ...

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