Souvenir & Renouveau [ Création Aiji ]

Le jeune marionnettiste du village du sable vêtu de sa longue tunique blanche marchait au sein des rues de Suna, regardant à droite et à gauche la population qui vaguait respectivement à leurs activités. Bousculé par le sable qui lui-même était transporté par le vent, il se dirigeait vers un lieu assez spécial. Les habitants de ce village avaient l'habitude de plisser les yeux pour éviter le sable fréquemment transporté par les quotidiennes tempêtes de sables. Il ne faisait pas de ronde comme il en avait l'habitude, mais se dirigeait précisément vers le centre du village, là où se trouvait l'atelier des marionnettistes, un simple bâtiment à deux étages qui commençait légèrement à prendre la poussière. Ses vêtements longs et blanc volaient au rythme cadencé de la brise qui traversait Suna no kuni à cette heure peu tardive. Le membre de la famille Homura se trouvait donc actuellement devant la grande porte de bois de la grande bâtisse qu'était l'atelier des marionnettistes, le souffle lent, avec une certaine angoisse qui le prenait aux tripes, il plaça sa main droite sur la porte et la fit glisser vers la gauche doucement avant de se glisser dans le bâtiment, refermant la porte derrière lui. Le bâtiment était désormais ouvert, continuellement ouvert, car malheureusement, les marionnettistes avaient pratiquement disparu de la surface de ce village. Les shinobis recherchaient la simplicité en reniant les arts anciens. Apprendre le ninjutsu, le taijutsu ou même le genjutsu se trouvait être bien plus simple et plus rapide que de maîtriser le Kugutsu, qui lui est un art complexe qui demandait une certaine patience. Le grand avantage d'un maître du Kugutsu est que ses limites sont énormes, car il s'améliore continuellement avec le temps, sans même s'en rendre compte. Plus il devient fort, plus il peut manipuler de pantins, se perfectionner dans la manipulation de certaines marionnettes, il peut également varier les styles de marionnettes, jusqu'à posséder une petite armada à son seul service. Sans oublier la dépense en chakra qui n'est pas si conséquente que ça. A vrai dire, Aiji et Yûura devaient être les seuls de leur génération à s'initier aux arts du Kugutsu.

En entrant dans la première salle du bâtiment, il y vit sur les côtés, accrochés comme des vêtements à des cintres, une bonne quantité de marionnette "échantillon". Ces mannequins étaient destinés aux tentatives, aux modelages par des marionnettistes ou aux apprentissages pour les enfants. Cependant, notre jeune protagoniste voulait actuellement créer lui-même, de A à Z sa première vraie marionnette. Venant tout juste d'être promu Chûunin, il se devait de devenir un excellent maître. Il voulait donner à sa première marionnette les traits d'Aiji, son compagnon de toujours. Il attrapa donc un burin et un couteau avant de monter, là où se trouvait les matériaux nécessaires pour créer entièrement un pantin. C'est avec un moral assez maussade qu'il s'attaque de suite à une plaque de bois, pour commencer à sculpter la tête qui prendrait les traits d'Aiji. Pour réaliser entièrement sa marionnette, il prendrait pas mal d'heures dans son temps, mais un marionnettiste sans marionnette n'en était pas un, chose logique. Il prendrait donc le temps qu'il faudrait pour créer une marionnette d'attaque. Frappant encore et encore de son petit couteau pour donner une forme à cette tête, il allait prendre au minimum deux heures pour terminer la forme de la tête, dans les détails. Mais alors qu'il frappait sans cesse contre cette plaque de bois, ses pensées divaguèrent dans la hiérarchie du village. Il se devait de devenir plus puissant, afin de grimper dans la hiérarchie du village, afin de gagner une place plus importante, pour pouvoir réellement prendre les dispositions qu'il trouvera nécessaire au village du sable. Devenir Kazekage. Ce n'était peut-être pas son objectif final, mais c'est celui qu'il cherchait afin de viser une haute place. Le village regorgeait de ninjas de talents alors que lui n'était pour le moment qu'un simple Chûunin tout fraîchement promu. Mais devenir Kazekage serait un tel honneur, et à la fois le respect de la promesse faite à Aiji. De plus, il pourrait ainsi faire revenir le goût du Kugutsu, en impressionnant les jeunes pousses avec sa maîtrise des pantins. Il voulait pouvoir égaler les grands maîtres Chiyo ainsi que son petit fils Akasuna no Sasori, le célèbre marionnettiste qui avait créé des marionnettes à base de véritable cadavre humain. C'est cette expérience qui a fait de lui un déserteur du village du sable, mais même si l'illégal c'était emparé de lui, il fallait avouer qu'il était le génie incarné. Yûura ne voulait ne plus rougir face à eux. Ce pouvoir viendrait en temps voulu, et Aiji serait la première pièce d'un long défilé de pantin de bois. Il imposerait son nom dans le crâne des shinobis du sable, que ce soit par ses actions, ou par la force.


« Voilà une première chose de faîte, voyons ça.. »

Deux heures plus tard, comme prévu, Yûura avait finit de donner la forme à la tête de sa future marionnette. Avec tous les détails, la forme des yeux, de la bouche, du nez, des cheveux et même la cicatrice sur la joue droite. L'ayant extrait du bois, il avait laissé une fente dans le cou, pour y cacher une lame certainement, mais il n'avait pas entièrement creusé l'intérieur de la tête. Il avait laissé de l'épaisseur pour que celle-ci soit plus résistante aux éventuels coups qu'elle devrait encaisser. M'enfin, satisfait de son travail, il se laissa tomber en arrière, pour terminer assis puis concentra son chakra au bout des doigts. De fins fils de chakra se créèrent entre le bout de ses phalanges et l'arrière de la tête d'Aiji. Testant donc dans la réalité ce qu'elle donnerait en combat, elle avait un air sérieux. Yûura la manipulait avec aisance, le faisant voler à gauche et à droite, lui faisant ouvrir la bouche pour voir si l'ouverture serait assez grande pour un éventuel piège qu'il placerait au sein de son crâne, des projectiles par exemple. Jouer avec la première pièce du puzzle créer de toute pièce créait un certain élan de fierté dans le coeur du membre de la famille Homura.

Alors qu'il frappait encore et encore sur une autre plaque de bois depuis des heures, la nuit était tombée. Il n'avait prit aucune pause depuis tôt ce matin afin de finir sa marionnette dans les temps. Plus vite il l'aurait terminé, plus vite il pourrait apprendre à la manipuler et installer des pièges à l'intérieur afin de vraiment pouvoir commencer des combats. La plus grande faiblesse d'un marionnettiste se trouvait être son immense dépendance aux marionnettes. S'il n'en avait pas, ou plus, il ne servait plus à rien, car les marionnettistes ne passaient pas de temps à apprendre le ninjutsu, ou vraiment très peu. Pour combler cette faiblesse, le jeune membre de la famille Homura avait pensé à apprendre le fuuinjutsu, une sorte spéciale pouvant éviter les adversaires de s'approcher. C'était une sorte de plan B. Mais s'il devait utiliser ces techniques, ce serait uniquement pour fuir, car désarmer. Lui ne fait pas exception dans son genre, il est tout aussi faible que les autres en cas de perte de pantins. Mais sa maîtrise du Kugutsu allait être tel que personne ne pourrait jamais lui porter de coup physique. Du moins, c'est ce qu'il tentait de se dire, car il se devait à tout prix de devenir une légende vivante dans cette matière, pour faire honneur à son village, pour faire honneur aux marionnettistes du monde, mais surtout, pour respecter la parole qu'il avait donnée à Anji. Il ne voulait donc pas perdre un seul instant, le temps c'était de l'argent, et il comptait bien en amasser de l'argent, pour pouvoir subvenir à ses besoins, pour redonner à Suna sa puissance économique d'antan, car pour le moment, le village et même le pays tout entier subissait une guerre civile incontrôlable, même de la part des dirigeants du village, c'était fermement décidé, il deviendrait Kazekage, pour redresser Suna et lui redonner la splendeur qu'il avait jadis.

A cette pensée, il frappait de plus en plus fort avec son couteau. Yûura était en train de s'occuper du buste de monsieur Aiji. Il était bien vrai que Suna était en période de crise, s'en était triste à dire, et même triste tout court. Malgré la nuit, la température du pays du vent était toujours bonne à supporter, mais il ne fallait pas omettre de dire qu'il vivait dans ces contrées depuis sa tendre enfance, il était donc habitué à cette température. Plus le temps filait, plus le corps d'Aiji prenait forme. Il ne lui restait plus qu'à peaufiner quelques détails sans importance avant de s'attaquer aux bras et aux jambes qui seraient bien entendus les dernières pièces du puzzle. Par la suite, il irait tester sa marionnette pour voir les quelconques défauts qu'il aurait pu laisser par faute d'inattention. La tête se trouvait derrière lui alors qu'il terminait les détails du corps, le visage d'Aiji était tourné vers lui, comme si l'âme de ce dernier avait pris possession du pantin lui correspondant. Mais malheureusement, même un simple pantin à son effigie ne pourrait pas le faire revenir. Ce dernier était mort d'une maladie incurable qu'il avait depuis sa toute jeunesse. Pour ne pas le traumatiser, personne n'avait jamais rien dit concernant la maladie de son compagnon, mis à part lorsque son état s'est subitement aggravé.Il avait vécu ses dernières heures en compagnie de Yûura puis l'avait quitté avec le sourire aux lèvres lorsque ce dernier lui avait promis de prendre soin du village, par tous les moyens possibles. Ça avait été le rêve d'Aiji de devenir Kazekage, et en son honneur, Yûura allait terminer le rêve de son compagnon en en devenant un lui-même. C'était la moindre des choses qu'il pouvait faire avant de rejoindre lui aussi son compagnon dans l'autre monde, là où la vie n'est que meilleur. Car, ne nous voilons pas la face, si le paradis et l'enfer existent, nous sommes en enfer, et la mort donne accès au paradis.


« Terminé ! » dit-il d'un ton enjoué..

Notre protagoniste se retourna et attrapa la tête d'Aiji qu'il enclipsa sur la buste du pantin afin de lui donner véritablement une forme humaine. Bien entendu il lui manquait encore les bras et les jambes, mais ce n'était qu'une question de temps. Reliant de nouveau le buste et la tête du pantin à ses fils de chakra, il jouait avec comme un enfant avec les jouets qu'il avaient reçu à noël. Mais il ne s'y attarda pas trop, car il se mit rapidement au plus simple, la construction des bras et des jambes. Cela lui prit environ quatre heures, une heure pour chaque pièce, en comptant les articulations, les mains et les pieds. Au petit matin, sa marionnette était prête à être testé. Pas prête à combattre, mais prête aux tests du maître de Kugutsu.