Demeure de la famille Terumi

A 22h00,

C'est bien ça?

Dans une baignoire, la tête en arrière et un corps nu baigné dans l'eau chaude, tandis que les yeux fermés je me libérais de toute la pression d'une seule et unique journée. La vapeur qui s'élevait de l'eau était produite par mon bon vouloir pour me faire moi-même transpirer, des gouttes perlant sur mon front et entre mes seins, signe d'un épurement intensif.
Lâchant quelques soupirs extatiques, j'avais les yeux fermés et je rêvais à bien des choses sous ces paupières closes. Mon esprit s'envolant autant que mon corps pour me faire planer dans des abysses imaginaires et insondables.
Je pouvais faire bouger l'eau et la réchauffer, ainsi des petits remous dans ma baignoire me donnèrent l'impression de me trouver dans jacuzzi, me laissant emporté par un sommeil chaleureux. Les bulles se stoppèrent et l'eau arrêta de chauffer tandis que je finissais par m'endormir dans ce bac de belle porcelaine blanche...

Je me réveillais alors soudain! Des sueurs froides parcourant mon corps tandis que je tentais d'oublier le mauvais rêve qui s'était immiscé dans mon esprit. Me relevant, je tournais brutalement les robinets pour faire couler de l'eau chaude du pommeau de douche tandis que l'eau de mon bain s'évacuait. L'eau fraiche me fit reprendre mes esprits et je sortais trempée de la salle de bain, une serviette simplement mise autour de ma taille avant de me diriger vers ma chambre.
Mes cheveux retombaient dans mon dos, courant sur la courbe de mes fesses pour aller se perdre vers l'arrière de mes genoux. D'un claquement de doigts je fis disparaitre toutes les gouttes d'eau qui parcouraient mon corps en les transformant en vapeur. M'essuyant légèrement le corps pour finalement balancer ma serviette sur mon lit et afficher mon corps devant mon miroir sans pourtant le contempler. Attrapant alors à ma portée le premier kimono que je possédais. Il était noir et des plantes grimpantes rouges et blanches s'arboraient fièrement sur ce dernier. Je pris la peine de mettre ma poitrine plutôt en valeur comme j'avais l'habitude de le faire et puis il y avait des possibilités qu'il se vienne.

Me dirigeant dans ma cuisine, je n'avais rien préparé de spécial et pour tout avouer j'avais déjà mangé depuis au moins une heure et demi. A présent j'attends de voir si mon futur amant viendrait ou non à ma rencontre, s'il aurait le cran de venir tout comme de ne pas venir ce soir après mon invitation ouverte.
J'allais alors de l'autre côté de ma demeure afin de m'asseoir sur le plancher en bois qui donnait directement sur mon jardin. La lune était coupée en croissant et les étoiles étaient encore plus visibles que d'habitude, cachées par la brume et quelques nuages qui caractérisaient le village. J'avais pris avec moi une pêche dans laquelle je mordis avec appétit tout en observant ce qui se présentait à moi. Les lucioles de mon jardin s'étaient réveillées tout comme quelques grillons ou criquets qui entamaient leurs chants de nuit. L'heure nocturne laissait place à bien des animaux et le chat qui traversa mon chez moi en était bien une preuve, pendant quelques secondes il n'y eu plus un bruit puis lorsque le prédateur fut assez loin, ils reprirent tous leurs chansons en compagnie d'un air frai et délicieux.
M'affalant sur le bois, je profitais de ces instants de plénitude qui s'avéraient être de plus en plus fréquent depuis la trêve entre les villages.