Sweet dreams are ... [Ft. Sianishi]

Cet endroit m'était familier. Assis en tailleur, j'observais le décor installé dans ce petit bar où de rares personnes se pressaient. Il y avait de forts relents de tabac et d'alcool, entremêlés à autre chose ... Un quelque chose sentant le pourri et la décomposition, que ces lourdes senteurs ne pouvaient totalement voiler. Au comptoir, le tenancier nettoyait un verre sale avec son chiffon sale, depuis au moins quelques minutes déjà, sans que la crasse s'entassant ne le fasse réagir.
Il devait avoir une mauvaise journée, devait avoir des soucis, ou alors il bavait en pensant à des filles à poil. Parce que, justement, c'était un des détails de cet établissement. Pas un détail de capitale importance, 'faut pas croire, nan.
On dira plutôt que c'était la tagada sur le gâteau, le truc qui fait que cet endroit est justement ... Bah ... Cet endroit, quoi.
Des putes, allant et venant, cherchant à racoler des clients. Ah zut, c'est vrai. Le clan n'approuverait à aucun moment que j'use d'un vocabulaire si cru. Prostituée, catin, gourgandine, fille de joie, péripatéticienne.

En voilà des mots qui ont de la gueule et qui sont bien plus fleuris, ah !

Bref, à croire que tous ces endroits de débauche se ressemblaient, et pas parce que j'en ai fréquenté beaucoup hein. C'est juste que je le sais, c'est tout. Il suffit juste d'en voir un pour tous les connaître, même si celui-là, n'empêche, il était un peu d'un autre standing allo. C'était le clan Fûma lui-même qui le dirigeait, vous imaginez ? Non ?
Bah moi non plus, et je m'en fous pas mal. Tant qu'ils viennent pas me faire chier j'foutrai pas la merde dans leur commerce de consanguins, t'sais. Je me permettais de lever à mes lèvres un verre de sake, et d'en prendre une gorgée.
N'empêche que, j'aimais pas c't'endroit. Pour toutes les raisons que j'ai cité avant. Et j'avais besoin de me détendre, un p'tit verre ça me ferait pas trop mal. Enfin, pas assez pour me faire faire une connerie quoi.
Une des filles de l'établissement -bien forte la meuf, elle se body-build ? - vient taper la discute et me faire du rentre-dedans. Acide, c'est avec toute la gentillesse du monde que je réplique.

- Dégage, j'suis pas pédé, ok ?

Haha, coup critique, dans ta gueule la moche. Ooh, mais c'est qu'elle a l'air vexée la p'tite pas si p'tite que ça ? Héhéhé, allez, retourne pleurer dans les jupons de ton mac', travelot. Cruauté gratuite, j'en ai bien conscience. Mais j'ai pas la tête à ça. J'attends quelqu'un d'important, et quand elle arrivera, j'veux pouvoir être à cent pour cent dans ce moment.
Pas m'égarer, comme il m'arrive si souvent ...

*disolé, le rp était prêt depuis deux jours mais j'ai pas eu le temps de le poster"

L'ambiance était a la débauche dans l'unique bar que la jeune femme avait trouvé. Cela devait déjà faire vingt minutes qu'elle attendait sa bouteille de sake lorsque l'une des pucelles qui servaient de serveuses daigna enfin pointer le bout de son nez, habillée de quelques bandes de tissus qui laissait bien savoir que ce bar miteux était en fait une maison de passe. D'un mouvement malhabile la serveuse déposa la bouteille encore scellée devant la juunin avant de s'éloigner prestement.

Mais comment était-elle arrivée jusque dans ce trou paumé ? Comment, elle, Juunin de renom du village caché des nuages, c'était-elle retrouvé a boire du sake de mauvaise qualité dans un bar paumé, refuge pour catin en tout genre ? Tout avait commencé après ce retour de mission qui avait semblé un succès jusqu'à ce que Zu s'écroule a quelques pas des portes du village...


--------------------------- Flash- Back------------------------------

Les deux kunoïchis rentraient d'une mission rondement menée, leur cible, un jeune aristocrate paranoïaque qui c'était enfermé dans son palais avec des centaines de mercenaires en tout genre pour garde du corps, avait laissé échapper son dernier soupir. Occire ce dernier n'avait opposé aucun problème comparativement au chemin qu'elles avaient dus parcourir pour se rendre jusqu'à lui.

En effet, la plupart des mercenaires s'étaient effondrés devant les décoctions de la maîtresse des poisons mais quelques uns d'entre eux, la plupart des nuke-nins, avait su résister au sommeil. C'était ses derniers qui avaient posés problème car, en voyant leurs camarades s'évanouir, ils avaient bien rapidement compris que quelques choses se tramait et ils s'étaient tous regroupés au alentour de la chambre de l'aristocrate.

Elles n'avaient eu alors que deux choix, rebrousser chemin et attendre que tout ce calme ou foncer et ce faire un passage dans le sang, évidemment l'intrépidité de la jeunesse, plus particulièrement celle de Zu, les avaient fait choisir le second choix. C'était ainsi qu'elle s'était retrouvé devant une dizaine d 'homme tous plus vils les uns que les autres, chacun étant prêt a défendre coûte que coûte la seule source de salaire de ce coin de royaume paumé, l'aristocrate.

Le combat avait été bref mais d'une extrême violence, comme d'habitude, Sianishi avait enduite les lames de Zu avec ses poisons paralysant avant de se retirer un peu plus loins, laissant Zu attirée l'attention avant d'utiliser son arme de prédilection, l'arc. C'était lors de ce dernier combat qu'une flèche lui avait échappé avant d'érafler le bras de sa coéquipière. Sur le coup, cette dernière n'en avait pas fait de cas mais dès que les kunoïchis s'étaient remise en route après avoir accomplis leurs mission, les complications étaient apparu.

Rapidement l'experte des poisons avaient reconnu les symptômes du poison qu'elle affectionnait tout particulièrement sur ses flèches, le curare. C'était avec frénésie qu'elle avait fouillée sa pochette de fiole afin de trouver un maigre anti poison qui ne pourrait que retarder l'inévitable jusqu'à leur retour a Kumo de par sa faible concentration. Pourtant, l'espoir avait vite été assombris par une pénurie d'anti poison adéquat...

----------------------- Fin du flash-back -------------------------

Un homme éméché vint s'asseoir a ses côtés sur la banquette crasseuse, les mains de ce dernier ce tendirent avec avidités en direction des cuisses dénudés de la jeune femme tandis que sa bouche émettait quelques bafouillis incompréhensible. *Un vrai rat de taverne*ne put s'empêcher de penser la kunoïchi avant de lui balancer un coup de coude a la tempe qui fit perdre connaissance a l'obsédé avant de l'envoyé valser dans les airs et, avec une nonchalance provocatrice, elle se servit un verre de Sake qu'elle goûta du bout des lèvres en regardant haineusement l'homme qui gisait maintenant au sol, un filet de sang coulant de sa tempe.

Son regard parcouru lentement les habitants de la taverne qui, pour la plupart, semblait totalement abasourdi par la réaction de la jeune femme, avant de s'arrêter sur un regard particulier, couleur d'âcre dans une marre de noirceur, ce dernier semblait illuminer de milles feux dans cette auberge a l'éclairage pauvre. Puis, comme si il avait sentit l'insistance de son regard, l'étranger détourna ce dernier mettant fin au mince charme qui les avaient unis. La femme ne pus s'empêcher de sourire, qu'elle était les probabilités qu'une Juunin de Kumo rencontre un membre du clan Hyuuga de Konoha dans une taverne paumée du village d'Otogakure ?

Lentement la curiosité prit le pas sur son envie de Sake et elle se dirigea avec discrétion vers le jeune homme aux yeux d'âcres qui s'était installé a une table reculée de la taverne. Avec douceur elle s'installa en face de ce dernier avant d'accoster une serveuse pour lui demander de lui ramener sa bouteille de Sake qu'elle avait oublié à sa table. Puis lorsqu'elle fut partit, elle se retourna vers le jeune homme, dont les yeux blancs semblable a ceux des aveugles ne gâchait pas la beauté. Ce dernier n'avait toujours pas pris la parole, pourtant la jeune femme sentait poindre sur ses lèvres une réplique acerbe.

Sia'- Tu ferais mieux de retenir ta langue, je ne suis pas une de ses putains qui pullulent dans cette auberge. Si je suis a ta table, c'est simplement car j'avais envie de dialoguer avec un homme qui n'aurait pas pour simple pensé de m'enfoncer son truc là où je pense. Je me suis dis que pour cela un Hyuuga serait tout indiqué...

La personne, l'élue n'était toujours pas là. Rien n'y faisait malgré mon regard âcre qui balayait de tant à autres la salle. Lui était-il arrivé quelque chose ? Avait-il été intercepté, voir pire ? Les questions se bousculaient dans mon psyché troublé. J'avais l'habitude des retards, l'étant souvent moi-même. Bah quoi ? Quelques minutes par-ci, quelques minutes par-là ... Bref, c'était pas important. Mais là nan, 'faut arrêter de déconner à un moment. Quand on vient dans un tel endroit, c'est pas pour le plaisir de la chose, donc autant le faire bien et vite. Si tout le monde pouvait bien avoir cette façon d'faire, sérieux.
ma vie serait beaucoup moins compliquée.

Soupir, alors qu'une seconde gorgée acide brûlait ma gorgée. Quel sake de merde, et j'en ai goûté pourtant des sake de merde. C'lui-là avait le goût de pisse, même si je n'avais jamais goutée à cette dernière. Que voulez-vous, j'ai une grande imagination ...
Et en parlant d'imagination, ou plutôt de souvenirs dans ce cas bien précis, je me remémorais l'entretien que j'avais eu au bureau d'information de Konoha ...


- Hyuuga Hikari, voilà votre nouvelle affectation.

Ce mec-là avait le don d'être bref et concis, ce que j'appréciais tout particulièrement. En plusieurs années que je prenais mes missions chez lui, j'avais toujours eu droit aux mêmes mots. Que je sois Genin, Chuunin, ou encore aujourd'hui shinobi de rang supérieur. Il semblait particulièrement neutre, stoïque à sa position. Bref, il s'en foutait que ça soit moi, l'aspirant du coin ou le Kage qui viennent lui prendre un ordre de mission. Il faisait juste son taf, ce qui était déjà pas mal en soit.

Après ces quelques réflexions, je m'étais dirigé vers la sortie du village. Car après tout, je savais avec une aisance frisant l'insolence que cette nouvelle affectation me mènerait à l'étranger. Comme toutes les autres, vu que j'en avais fait la demande expresse. Néanmoins, alors que je saluais distraitement les gardes postés en sentinelle au portail, je ne puis empêcher de froncer du nez.
Je devais récupérer des documents de la main d'un information, ok. Le lieu de rencontre se trouvait être un bordel du Pays des Rizières, ça moins ok.
Moi, représentant d'un des plus honorables et nobles clans de Konoha, envoyé dans un tel endroit de débauche ? Pourquoi pas après tout, ça m'changerait le paysage.


Des murmures inquiets s'élevaient autour de moi, désormais. Leur source ? Aucune idée. Mais je n'avais qu'à suivre leur regard pour la connaître. Pas que j'en ai quoi que ce soit à faire, notez le bien hein. C'est juste pour tromper l'espace d'un instant mon ennui. Et surtout mon inquiétude croissante. Et à quoi ai-je droit, à c'moment là ? A une magnifique femme, buvant son saké tranquillement.
Bon, bah, c'était un bar à putes, c'était normal qu'il y en ait au moins une de potable. Ce qui était moins normal, c'était le mec gisant au sol et se vidant de son sang. Peut-être qu'il n'y avait que des moches, conclus-je finalement, désormais intrigué. Comme si mon regard était magnétique, je finis par attirer le sien dans mon giron. Et c'est un contact de quelques secondes qui s'installa entre nous, une sorte de lien privilégié.

Que je brisais net, en me détournant rapidement. Mal à l'aise. Cette fille là n'était pas commune. Une fille normale ne s'amuserait pas à tabasser des gens de telle façon. Aussi facilement. Si bien que je décidais de faire comme si elle n'existait pas. Le risque qu'elle vienne me parler s'était installé, mais j'avais confiance en mes dons d'orateur. Un classique *Dégage catin ?* ferait parfaitement l'affaire, le moment venu. Bon, soit, c'est pas très sophistiqué, et c'était peut-être même pas du tout conseillé vu comment elle avait explosée l'autre mais ... Qu'importe ? Un vague sourire flotta sur mes lèvres. Je n'avais pas peur d'elle, qui qu'elle soit.

Et la crainte exprimée ... s'exprima. La demoiselle bougea de sa place d'origine, pour se mettre juste face à toi, presque avec provocation. Ce n'était pas si grave en soit, après tout, ma réplique était prête et n'attendait qu'une ouverture pour être casée. Je lui laissais le temps de s'accommoder sur son siège. Patiemment, j'attendais même que la serveur à moitié à poil lui ramène sa bouteille, mon regard toujours dardé sur elle, froid.
Et ... Tadah. Quoi, vous croyez que j'ai usé de ma répartie ? Bah nan, elle m'a pris de cours. Elle sait qui je suis, enfin, elle sait à quel clan j'appartiens. Et ça, un péquin de base n'est pas au courant. Et ça me stresse pour une raison bien explicable : Et si tout cela n'était qu'un traquenard ?
La raison prenant le dessus, j'écarte cette hypothèse. Après tout, pourquoi m'accoster ? Si on avait voulu me tuer, autant le faire discrètement, et ce n'est pas comme si il y avait des dizaines de moyens pour. Le poison entre autres. Je ramenais mon verre vers moi, par prudence.
Cela dit, il était possible qu'elle soit, tout comme moi, affectée à quelque chose. A un quelque chose qui ne me concernait pas.

Laissons-lui une chance, si elle se révélait gênante ... Je pourrais toujours m'en débarrasser. Un sourire sucré, et un ton suave, voilà ce que j'usais pour m'exprimer en sa personne.

- La réputation de mon clan me précède semblerait-il, j'en suis honoré.

Mensonge éhonté, ça me faisait plus chier qu'autre chose.

- Vous savez, nous avons tous nos occupations, plus ou moins ... souterraines, si je puis dire. Il y a certaines choses que nous ne préférons pas exposer au grand jour, des choses que nous nous devons d'accomplir cela dit, par souci de la chose bien faite. Et il est très mal vu qu'un quelconque élément gêne à son bon déroulement, me comprenez-vous ?

Soit, dans un ton moins pompeux : Je suis là pour un truc bien particulier, et si tu me fais chier je te pète la gueule. Pour faire mieux passer la chose, je laissais un sourire en coin sur mes lèvres, alors que je penchais la tête sur le coté.

- On me nomme Hikari pour ma part. Et vous donc ? Histoire qu'on soit sur un pied d'égalité, belle jouvencelle ?

Pas que ça m'intéressait vraiment, encore une fois. Juste que c'était mieux de pouvoir mettre un nom sur une tête, j'dis ça, j'dis rien.

Je crois que je commence à flipper. Cette meuf est carrément pas bien dans sa tête.
Son rire était vraiment chelou, et les phrases qu'elle a enchaînée l'ont été de plus en plus. Sans parler de ses sourires, de ses mimiques, de ses sous-entendus ... Bref, quoi qu'elle veuille faire paraître, le message était clair : Elle essayait de m'intimider là. Pour quelle raison ? J'sais pas, pas pour ce que j'étais venu faire. Comment j'en avais la certitude ? A aucun moment elle ne l'avait laissé sous entendre. Tout le reste, par contre, me laissait comprendre que si je ne dansais sur l'air qu'elle jouait, j'risquais de passer un sale quart d'heure. Du genre à ne plus pouvoir en passer, par la suite.

Alors, comment allais-je réagir ?
J'étais à chaud là. Pas énervé, nan, mais quand même à cran. Une parvenue arrive comme ça, tranquille, et me menace moi qui demande juste à faire mon taf ? Non mais elle sait pas qui j'suis, j'vais te défoncer sa petite gueule de poupée en porcelaine. Enfin, c'était une des options qui s'offraient à moi. Pas la plus conseillée, si je foutais le bordel l'informateur prendrait pas le risque de se pointer, et ma mission serait un échec cuisant. Et le clan n'accepte pas l'échec, surtout de ce genre-là. Alors, j'allais jouer son jeu. Voir le fin mot de cette histoire qui prenait des allures angoissantes.
Et après, juste après ... J'aviserai. Par la force de mes poings.

Rigide, mon visage n'avait dévoilé aucune expression, masque d'impassibilité. J'en profitais alors pour laisser échapper un petit rire, suave. Et je répondais, finalement, sur un ton narquois.

- Que me voilà déçu que mes yeux n'ait nul attrait aux vôtres.

Je me penchais vers elle, avant de murmurer, sur le ton de la confidence.

- Vous m'êtes très agréable à la vue, Sianishi. Et encore, c'est un bien faible mot. Il est surprenant qu'en plus, vous soyez kunoichi, et maîtresse dans l'art des poisons ...

Un sourire en coin s'afficha sur mes lèvres, alors que je continuais sur le même ton.

- Vous m'avez l'air d'un certain ... dynamisme. Et d'une certaine douceur, aussi. Aussi douce que peut l'être le curare que vous affectionnez tant.

Petit sous-entendu, histoire de lui dire *J'ai compris ton petit jeu, j'veux pas d'ennuis, alors je vais y jouer*.

- Néanmoins ... Je ne suis pas proie facile à abattre. A moins que vous ne fassiez un geste pour que mieux je vous appréhende.

Comment allait-elle réagir à cela ? Je ne sais pas. Mon visage s'était reculé, et avait repris sa place initiale, alors que je me servais un nouveau verre de sake. En vérifiant bien qu'elle n'ait rien de changé, entre temps.