[Mission de Rang D] Apocalypse Package Now !

Une structure maléfique de plus de 50.000 Ryos, 10 mètres de diamètre, 4 tonnes d'acier trempé, plus d’un Kilomètre de chaines & plusieurs hommes dont le destin est lié à cet assemblage diabolique... L’Octogone !

Imposant personnage au corps barré de cicatrices engoncé dans un long short d’entrainement, aux muscles gonflés, aux bandages enserrant ses poings et porteur d’un sceau « 柔術 », le Porteur de Rokubi exsudait toujours puissance et charisme dans son attitude de Bad Ass adepte du Combat libre. En cette heure matinale, le Bretteur de la Brume se tenait droit au milieu de cette arène au sein de son propre « Dojo ». Une Arène où Eizo prenait plaisir à venir s’entrainer en compagnie de son « Clan ». Le pouls du Jinchuuriki était régulier bien qu’en apparence il paraissait essoufflé. Une arcade saignant abondamment, son torse tuméfié à plusieurs endroits, il semblait vraiment avoir du mal à sortir de cette confrontation contre les quatre Sparring Partner lui faisant face …

Sentant là une ouverture bienvenue, trois des membres du « Clan » se jetèrent à l’assaut. Esquivant les coups du premier, Vicious ne put qu’encaisser un low kick au niveau de la cuisse avant de saisir le bras de son adversaire, propulsant ce dernier avec force vers un de ses semblables. Le choc fut rude et les deux hommes sombrèrent dans l’inconscience quand leurs crânes se heurtèrent avec fracas. Une expression féline peignant son visage, Eizo fit basculer son regard sur sa droite, sentant le troisième de ses comparses fondre dans son dos pour un coup final.

Les deux mains puissantes du Ninja de Kiri passèrent à l’arrière du crâne chauve alors que le corps d’Okamura amorçait sa lourde descente sous l’effet de l’attraction terrestre. Si le combattant avait la « surprise » de l’assaut pour lui, Eizo avait maintenant l’appui de l’énergie cinétique. Il l’entraina donc facilement dans sa chute. Et quand le dos du Sabreur retomba sur la dure surface de combat, la tête du moine vint la frapper frontalement avec une force insoupçonnée, laissant au troisième membre le temps de compter 36 chandelles. Un R.K.O parfaitement exécuté et qui profitait du manque de coordination entre les assaillants. Enfin du un contre un dorénavant !

Le Bras Droit de la Mizukage tournait maintenant autour de son ultime adversaire. Lorsque son pied gauche touchait le sol, il laissait une trace d’humidité plus profonde que sa jambe droite, chose que ne manqua pas de remarquer le dernier bonze guerrier lui faisant face. La douleur à la cuisse suite au coup précédent semblait bien insupportable et handicapait sérieusement le manieur de sabre. Le dernier combattant sentait sa victoire s’approcher, que pouvait bien faire un boiteux face à lui ? Raillant son compagnon, le traitant de patte folle, il usa de toute sa vitesse pour placer un coup de pied chassé décisif au visage et mettre un terme à l’affrontement. Il déchanta vite !

Feinter pour mieux frapper était une des bases du combat et s’il allait se battre de front, un Ninja ne devait pas minimiser la ruse afin de vaincre un adversaire puissant. C’est ainsi qu’Okamura se laissa choir au sol, passant ses jambes droit devant son corps, posant la plante de ses pieds sur le torse de son adversaire et accompagnant la course de celui ci pour qu’il passe au dessus de lui. Vif et rapide, le musculeux Jinchuuriki se releva en Kip-Up pour se jeter sur son adversaire au sol, enserrant son bassin de ses jambes et serrant avec force avant de lever son poing vers ciel … Le coup ne partit jamais, sa victoire était entérinée …

L’ensemble des combattants se releva pour se donner l’accolade avant de commenter leur affrontement pour un retour d’expérience aussi enrichissant que l’affrontement lui-même. On ne peut pas se relâcher, ici comme ailleurs ! Eizo le savait pour l’avoir appris de la vie comme de son « Clan ». Un combat ne se gagne pas seul ! Il devait donc s’entrainer avec les meilleurs … Pour pouvoir un jour vaincre les meilleurs ! Ses Sparing Partners sont toujours plus fort, plus rapide et plus puissants. Si Eizo peut les vaincre, ces rares Ninjas qu’il estime comme des compagnons, alors il peut tout faire ! Le challenge te rend plus fort. Et avec le soutien de son « Clan », il n’existe aucun challenge qu’Okamura ne puisse relever !

La matinée d’entrainement au contact de son « Clan » que venait de s’offrir le Porteur de Rokubi l’avait bien entendu empêché d’aller à la rencontre de sa Mizukage qui devait distribuer les nouveaux Ordres d’affectation pour les jours à venir. Un retard que ne manqua pas de signaler un des compagnons du Bretteur qui s’empressa de traverser la salle de musculation vide pour prendre une douche chaude et méritée. Son sempiternel retard pourrait bien lui couter un nouveau savon … Mais, après tout, on ne considérait presque plus les écarts du Numéro Deux du Village que comme une partie du folklore local …

Se grattant la nuque avec un bâillement, Eizo finit par se diriger à grand pas vers la tour. Arrivé au devant de cette dernière, le chemin d’Okamura croisa celui d’un gosse à qui on avait sans doute du confier une mission pour qu’il se permette d’apostropher le Bretteur de la Brume. Allergique au débit de parole du morveux qui lui indiquait qu’il trouverait ses prochaines affectations au bureau du centre des missions plutôt que dans les appartements de sa Mizukage, le Jinchuuriki mit un point final au monologue d’un grognement. Ponctuant son mouvement d’humeur d’une pichenette entre les deux yeux du gosse, Eizo le fit donc trébucher en arrière et l’Aspirant se retrouva sur les fesses. Le tout sous le regard amusé du sabreur qui prit la route du centre des missions en sifflotant.

Arrivant devant les portes closes du bureau, Okamura l’enfonça d’un coup de pied, faisant sortir celles-ci de leurs gonds et les envoyant s’écraser avec fracas contre des étagères chargées d’Archives. Toujours la même joie que de se retrouver face à Momochi Romae, l’exact contraire du tristement célèbre Zabuza … Vicious ne pouvait clairement pas piffer ce petit homme grassouillet au faciès porcin et au regard de fouine. Des sentiments que le manieur de sabres tentait de cacher sous un habile ton accommodant …

« Parait que Mei vous as laissé mes nouvelles affectations … »

« C’est exact. Mais vous tombez mal, les services postaux viennent de m’inonder de leurs couriers et colis. Votre ordre de mission doit se trouver là dedans … »

L’énonciation de Romae fit arquer un sourcil au Shinobi d’Elite de Kiri. D’ordinaire, le Chuunin était un Ninja Bureaucrate appliqué et au rangement impeccable. Force est de constater qu’aujourd’hui s’était le foutoir complet ! Les plis postaux et autres courriers comme colis débordaient du mobilier sombre faisant office de plan de travail au bedonnant personnage qui ne semblait plus s’y retrouver. L’affligeante lenteur du Greffier Ninja força Eizo à sortir de sa réserve pour imposer son droit au travail :

« Vous dérangez pas je vais bien finir par trouver en fouillant dans le tas ! »

« Ah non ! Je vous interdis de mettre votre nez dans mes documents ! Il en va de la qualité de mon travail ! »

« C’est juste l’affaire de quelques secondes à retourner toutes vos feuilles là … »

« Pas chez moi Monsieur ! Moi, quand je classe des documents je le fais correctement !! Ces colis sont embêtants, mais pour ce qui est de mes papiers vous n’y toucherez pas ! Par contre … »

Le Visage de Romae semblait illuminé par une idée radieuse qui lui fit prendre sa plume et une feuille de papier vierge. Le sang battant sur les tempes du bretteur trahissait l’agacement qu’il éprouvait face à la situation. Les bras croisés sur son torse, il jaugeait d’un regard noir le Chargé d’Administration à l’écriture soignée. Finalement, ce dernier tendit son morceau de papier vers un Eizo interdit.

« Voilà ! Un Equivalent de Mission Rang D qui vous ordonne d’aller livrer ces différents colis à bon port ! »

« PARDON … ? ! ? »

« Naturellement, vous serez rémunéré pour ce travail. Il vous faudra bien ça pour rembourser mes portes d’ailleurs … J’aurai probablement retrouvé vos affectations quand vous en aurez finit. »

Le Porteur de Rokubi fulminait devant la suffisance affichée par le simple Greffier qui lui faisait face. Ce voir confier ce genre de tâche par un homme allergique à tout effort physique, s’était un peu fort de café ! Mais il n’était pas en position de force pour l’instant, les récentes brimades de Mei pour ses entrainements nocturnes ne lui attirant pas les faveurs de sa Mizukage au point qu’elle le soutienne dans un scandale auprès de ses compagnons Ninjas. De rage, le Bretteur de la Brume se charge des différents paquets comme il le put, en serrant les dents et en dissimulant sa haine grandissantes pour cet incapable qui sifflotait en triant le reste du courrier.

C’est donc chargé de cinq colis qu’il tenait tant bien que mal entre diverses articulations de son corps que le Bras Droit de la Mizukage initia son premier ordre du jour. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il souhaitait en finir au plus vite pour passer à autre chose ! Dévalant les escaliers avec un empressement visible, il sauta les dernières marches pour atterrir sur ses jambes puissantes dans la rue, soulevant un nuage de poussière. Lisant l’adresse d’un premier colis, Eizo ne tarda pas à animer ses jambes dans une course effrénée pour arriver au plus vite à destination !

Ses pas se faisaient aussi vifs que gracieux alors que ses bons s’annonçaient comme de véritables allégories de la légèreté. Volant littéralement de toits en toits, l’homme portant le Bijuu aux Six Queues vit finalement sa course coupée par son arrivée rapide à sa première destination. Vérifiant l’adresse, pensant qu’il s’était trompé dans sa lecture, Okamura finit par hausser les épaules avant de pénétrer dans l’établissement.

L’établissement crasseux était enfumé et l’air difficile à respirer. Une forte odeur d’alcool n’arrangeait rien pas plus que le vacarme des conversations et des rires gras. Une trentaine de clients occupaient les lieux. La plupart étaient soit accoudés au bar, soit attablés par petits groupes d’amis. Si quelques ivrognes chantaient d’une voix pas un brin mélodieuse, le pianiste de l’établissement semblait plus occupé par la femme assise sur ses genoux qu’à faire parcourir ses doigts sur les touches.

Pas vraiment habitué de ce lieu de plaisir, Eizo avait la délicatesse de fréquenter d’autres lieux de beuverie avec les semblables de son « clan ». Chargé de ses paquets aussi divers que varié, le Ninja de la Brume ne manqua pas de remarquer qu’il attisa un flot de murmures en s’avançant vers le bar. Il n’y fit pas attention mais fut toutefois agacé par le mouvement de recul du Barman et Patron quand il s’adressa à lui. Serrant les dents, le Bretteur remis le premier colis en main propre avant de se retourner pour regagner la rue passante. Il aurait au moins eu le mérite de changer le quotidien de ce bouiboui minable …

Imprimant dans sa mémoire la prochaine adresse, le Bras Droit de la Mizukage bondit vers les toits pour décrire une nouvelle course éthérée, allégé qu’il était d’un fardeau en moins. Passant à une vitesse folle au dessus d’un quartier mal famé du Village, notre Shinobi d’Elite rejoignit une zone plus commerciale et termina sa course dans un saut feutré qui le stoppa au sommet d’un magasin quelconque.

Jetant un regard circulaire sur les environs, le Jinchuuriki finit par identifier sa cible et cet état de fait lui fit écarquiller les yeux. Il fallait vraiment que ça tombe sur lui … Grommelant des jurons dans sa barbe, le Bretteur de la Brume s’élança avant de se figer la façade de la boutique. Fallait il vraiment qu’il livre un colis dans un magasin de lingerie ?

Il avait le plus grand mal à avouer sa faiblesse, mais pénétrer dans un environnement aussi féminin s’avérait être très dur pour lui. Surmontant ses craintes, Eizo poussa finalement la porte ce qui fit teinter une clochette et attira sur lui l’ensemble des regards féminins. S’empourprant sous cette pression nouvelle, Okamura avança à une vitesse folle vers le comptoir pour y poser le colis et ordonner sèchement à la tenancière de signer pour qu’il puisse fuir ce lieu malsain au plus vite. Son attente semblait interminable et elle forçait le sabreur à détourner ses yeux des jeunes femmes présentes. C’est alors que son ténébreux regard grenat se posa sur un ensemble nuisette et très petite culotte noire qui enflamma son imagination. Mei serait encore plus à croquer habillée ainsi …

« Vous souhaitez … Prendre quelque chose ? »

« Non pas du tout !!! Bonne journée !!!! »

Son visage vira plus que jamais au carmin et le Shinobi de la Brume secoua sa tête pour en chasser ses pensées troublantes alors qu’il fuyait cette boutique qui avait enflammé plus que son imagination pour le coup ! Portant encore trois colis, le Bretteur Démoniaque avait besoin de prendre de la hauteur pour « rafraichir » son corps comme son esprit. Multipliant les bonds de terrasses en terrasses, le Jinchuuriki finit par prendre pied sur un des toits les plus hauts de la cité de l’eau. Balayé par un vent frais, Eizo se laissa aller à un soupir de soulagement alors que son long manteau noir se soulevait sous l’action du vent …

Sa concentration enfin renouvelée, Okamura entreprit donc de lire une nouvelle adresse d’un colis. Par une coïncidence heureuse, le Bretteur de la Brume se trouvait non loin de sa prochaine étape. Une petite série de pas plus tard, le Porteur de Rokubi se penchait au bord du toit pour apprécier sa distance de chute. Douleur corporelle : négligeable ! Le jeune homme s’élança donc dans une chute libre qui l’amènerait de nouveau sur le plancher des vaches.

Une fraction de seconde plus tard, il exécutait un 180° salvateur pour poser pied dans une des ruelles peu fréquentées sans toutefois manquer de faire s’écarquiller les yeux des rares passant qu’il avait fortement surpris. Marchant tranquillement en analysant les différentes façades, le Shinobi d’Elite finit par trouver son bonheur sous la forme d’une vaste maison collective à étages. Des escaliers …

Au moins, il n’aurait pas à souffrir d’une nouvelle honte publique. A défaut, Eizo avala les marches quatre à quatre en prenant garde de ne pas heurter les trois colis restant contre les murs de la cage d’escalier. Finalement, c’est à l’antépénultième étage que le Jinchuuriki frappa à une porte. Cette dernière s’entrouvrit dans un grincement pour dévoiler la frêle silhouette d’un vieillard qui demanda une bonne demi-douzaine de fois qui était cet étrange livreur. Dur de la feuille, l’ancêtre n’entendit aucune des six réponses d’un Vicious qui prenait de plus en plus sur lui pour ne pas encastrer le débris sénile dans un mur.

Après plusieurs tentatives d’explications, un exercice de mime et finalement une prise en main des choses par le Bras Droit de la Mizukage, le petit vieux finit par apposer son sceau sur le récépissé d’une main tremblotante et mal assurée. Okamura ne tarda pas à le laisser en plan et à prendre la poudre d’escampette. Les deux derniers colis sous son bras gauche, il ne put retenir un bon vieux direct du droit dans un des murs de la cage d’escalier. Cette dernière resterait probablement fissurée à jamais !

« Plus que deux ! »

Sortant du bâtiment d’habitation en s’ébrouant comme un animal irrité par une quelconque influence extérieure. Il goutta avec un certain plaisir le retour du brouillard sur son corps et au devant de ses yeux. Serrant les dents, Eizo se jura d’en terminer au plus vite et surtout, SURTOUT, de faire payer cette idée de con à Romae !

La suite de la balade Matinale forcée du Shinobi d’Elite de Kiri se déroulait donc sans anicroche. Il venait de combler sa faim, inhérente au petit matin et à la suite d’un entrainement intense, en s’arrêtant chez Enbuoo Grill et s’était même vu offert une double dose de Brochettes au Porc en présentant le bon de réduction qu’il avait trouvé dans la rue au devant de la masure de sa dernière livraison. Enfin, qui s’était vu collé à son visage par un fort coup de vent alors qu’il prenait le brouillard avec un colis sous chaque bras.

Oh, il n’en avait pas oublié le caractère urgent, pour la suite de carrière Shinobi, de cette bête mission de Rang D mais il avait juste besoin de se remettre de ses émotions du matin en se blindant le ventre de protéines animales. Il faut dire que pour l’instant le Jinchuuriki s’était clairement imaginé assaillis par la connerie humaine.

C’est donc le ventre plein que le Porteur de Rokubi s’éleva une nouvelle fois dans les cieux après avoir lu une des nouvelles adresses de livraison. Multipliant les bonds pour rejoindre les remparts Sud du Village, Eizo espérait qu’il n’aurait point à livrer dans un autre endroit pour fous … Descendant des cieux pour retomber gracieusement dans la poussière d’une place quasi-déserte, le jeune homme décrivit un large regard circulaire aux alentours pour finalement trouver la rue marchande dans laquelle il devait s’engouffrer. Un bain de foule plus tard, notre fringuant Number Two du Village poussait la porte d’une librairie poussiéreuse et étrangement sombre.

Sans prêter grande attention à l’atmosphère de l’échoppe, Okamura salua le libraire sur un ton poli et vint s’accouder à la caisse pour délivrer son avant dernier colis. Laissant son interlocuteur signer son bon de réception, le Bretteur de la Brume laissa son regard dériver sur les étagères chargées de livre et en particulier celles accueillant les romans de sabre. Il reviendrait faire des emplettes ici un de ces jours … Peut être y trouverait il également un manuel de séduction qui sait ! Un ultime colis chargeant ses bras, le Jinchuuriki hâta le pas pour atteindre son ultime destination et enfin en finir avec cet effroyable job de coursier.

C’était à croire que les services postaux de Kiri ne distribuaient que des colis à des maisons où se comptaient toutes les tentations. En effet, le Bretteur de la Brume termina son ultime trajet urbain en se plantant devant les bains publics du village. Une moue rageuse sur le visage, le porteur de Rokubi s’avança donc en direction de l’accueil de ce nouvel établissement pour y déposer son ultime fardeau. Accueillis par une charmante et désirable hôtesse qui ne manqua pas de lui faire du charme, Okamura la renvoya sèchement dans son camp lui signifiant très clairement qu’il n’était pas intéressé et qu’il voulait simplement qu’elle réceptionne ce colis pour qu’il puisse s’en retourner à ses occupations Shinobis !

Le dernier petit billet accusant réception en main, Eizo ne se fit pas prier pour quitter à une vitesse ahurissante les bains publics pour reprendre le chemin du bureau des missions. Une moue d’énervement grandissant à mesure qu’il s’approchait du bureau du gros Romae, notre sabreur favori n’avait probablement jamais souhaité se rendre dans le bureau du disgracieux personnage qu’en cet instant !

Il semblait tourmenté et en proie à un duel psychologique au cœur de son cortex cérébral, alors que ses jambes le portaient seules vers le lieu de l’amical affrontement, comme si deux opinions divergeaient chacune dans un sens différent et que l'ensemble se situait au centre du cerveau de l'homme à la condition de réceptacle démoniaque. Des gouttes de sueurs coulaient abondamment le long de son front, il devait absolument tenir, sans quoi, il serait contraint de céder à ses pulsions et de se venger violement des manigances fourbes du bedonnant Momochi !

L’ultime minute de course fastidieuse passa, elle avait presque durée aussi longtemps qu'une heure entière. Eizo avait préféré siffloter un air commun un peu niais tout en courant, essayant de détendre son esprit afin que la pensée récurrente de son sabre déchirant le responsable de ce début de matinée pourri ne soit plus qu’un lointain souvenir ! Finalement, Okamura opta pour une conclusion de mission à la hauteur de son apparition dans le bureau du Ninja qu’il abhorrait ! Sautant de toit en toit jusqu’à atteindre le sommet du Centre de Distribution des Missions, le Jinchuriki se créa un trou dans le plafond de celui-ci pour atterrir devant le bureau de Romae, enfonçant le parquet sous ses pieds. Claquant sur le bureau l’ensemble des accusés de réception des colis, le Bretteur de la Brume eut le plus grand mal à employer un ton poli pour énoncer froidement :

« Voilà … Et maintenant, donnez moi mes affectations … Vite ! »

« Laissez moi vérifier ça … »

L’énonciation posée de Romae crispa plus encore le visage d’Eizo dans une moue qui n’annonçait rien de bon pour la suite. Mordant sa lèvre au sang pour contenir la rage qui bouillait sous ses abdominaux sculptés, l’adepte du Taijutsu fut bien tenté de se servir de son art pour punir cet impudent personnage qui vérifiait avec une lenteur extrême la qualité du travail de son supérieur hiérarchique. Les poings serrés du Bras Droit de la Mizukage trahissaient l’agacement total qui parcourait le combattant en cet instant. Finalement, Romae reprit sur un ton aussi neutre que possible :

« C’est Parfait ! Je ne pensais pas que vous vous en sortiriez aussi bien en aussi peu de temps. Il faut dire que votre réputation n’est plus à … »

« Mes Affectations ! VITE !!! »

« Ou … Oui, Oui … Pas la peine de beugler … »

« MAIS QUI BEUGLE ICI !?!?! »

Le dernier haussement de décibel du Jinchuuriki finit de faire tomber Romae de sa chaise. Il faut dire que la lenteur du Momochi avait vraiment le don d’agacer le Bretteur de la Brume qui souhaitait en finir au plus vite pour justifier d’autres activités. Tremblant, le bedonnant Ninja tendit entre ses doigts boudinés les différents ordres d’affectations rédigés par la Mizukage à l’attention de son Bras Droit. Rageur ce dernier arracha les pages de papier des mains du Greffier avant de ce tourner pour quitter les lieux. Il fut alors cueillis par une voix aussi molle que gênée …

« O … Okamura-San … »

« Quoi encore ? ! ? »

« Mizukage-Sama vous a également fait parvenir cet exemplaire de Bingo Book mis à jour … Elle souhaitait que vous … »

Romae n’eut pas le temps de terminer se phrase que le Jinchuuriki lui ôtait l’exemplaire des mains avant de quitter le bureau par le trou qu’il venait précédemment d’ouvrir dans le toit du centre de mission. Il ne remercia même pas le bedonnant personnage, préférant sauter de toits en toits en feuilletant déjà ses différentes tâches à venir comme la nouvelle liste de criminel sur lesquels il allait pouvoir taper… Il bavait déjà d’avance à l’idée de toutes ces plaisantes aventures à venir !