Ace'S Chasse : Saruwatari Masaki

F**k Me: I‘m Leo !!

Certaines personnes disaient souvent que, quand tout allait mal, il n’y avait aucune raison pour que cela s’arrange. J’espérais franchement que ce n’était qu’une fable de vieilles dames, qu’un dicton sans fondement. Autrement, au lieu de sortir de chez moi pour aller chasser la vermine, il valait mieux que je retourne sous mes draps et recouvrir des nombreuses défaites que je venais d’endurer. Et puis non. J’étais Utsumi Ace, le démon qui ne craignait aucun enfer, le requin vengeur qui ne pouvait être la proie de personne. Il était essentiel que je retombe sur mes pieds, à l’instar d’un félin jeté dans le vide. Je ne devais pas déprimer sur les échecs de ma vie, mais rebondir sur eux afin de renaître, tel le pheonix, de mes cendres. Je devais reprendre confiance en moi et tout de suite. Le meilleur moyen était de vaincre quelqu’un, de prouver que j’étais encore plus fort que quelqu’un. Et si je pouvais renflouer les caisses par la même occasion, je n’allais pas cracher dessus. C’était donc avec une mine dépité que je choisis de m’en prendre à une petite frapper, un voleur comme moi, dans le passé.

Selon le papier que j’avais reçu, ma cible bougeait beaucoup et le coincer ne serait pas une partie de plaisir. Mais j’avais tout de même trois options à ma disposition et aucune n’était vraiment à mon goût. La première était de jouer la rat de bibliothèque et de feuilleter toutes la paperasse qui pouvait parler de lui. Je n’étais pas analphabète, cependant la lecture n’avait jamais été mon passe-temps favori. Je me demandais même comment certains faisaient pour dévorer des bouquins de milles pages en juste une journée. Le seconde m’offrait un billet aller-retour à la prison de Kiri, histoire d’avoir une conversation constructive avec les habitants de ce lieu. Malheureusement, venir ici me donnait trop souvent l’impression que cela allait bientôt être mon futur domicile. J’avais commis tellement de crime après tout… la dernière, celle qui me dégoutait surement le plus, était d’écouter les ragouts de ces bonnes femmes. Je ne comprenais décidément pas comment des gens pouvait passer leur vie à critiquer autrui, sans même savoir si leurs dires étaient véridiques.

En gros, je n’étais pas du tout motivé par le job. Donc, je finis par laisser mon paresse dicter ma conduite. Comme j’étais déjà dans le centre ville, j’allais laisser trainer mes oreilles de-ci de-là.

F**k Me : I‘m Leo

Chasser cette vermine allait vraiment être une partie de plaisir car je comptais me défouler un maximum sur lui, une fois que je l’aurais déterré. En effet, je trouvais cela inadmissible qu’il me fasse autant courir, alors que je n’étais pas forcément de bonne humeur. Il tentait le diable le bougre, à autant bouger parce qu’à la fin, je l’aplatirais comme un vulgaire insecte. Je me promenais dans les rues bondés de mondes espérant entendre quelque chose d’important, bien que je ne faisais pas du tout confiance aux rumeurs colportées par les commères. Mais, malheureusement pour moi, toutes les conversations sur lesquelles je tombais parlaient de maris infidèles ou d’enfants turbulents. Soupirant devant le caractère commun et futile de ses discussions, je commençais à réviser mon jugement, pensant qu’il serait plus constructif d’aller faire parler de force des prisonniers. Je faisais déjà demi-tour et m’éloignait du centre ville quand je surpris deux femmes à chuchoter. Perplexe devant leurs comportements, car généralement, les gens ne faisaient pas autant de secrets avec les ragots du jour, je montai sur un toit et tendit l’oreille afin d’attraper quelques brides des mots qu’elles échangeaient. Lucky me, j’étais apparemment tombé sur le bon filon.

Si j’avais bien compris de quoi il en retournait, un de nos commerçants s’était fait volé sa marchandise, alors qu’elle était en chemin pour Kiri. Les autorités avaient apparemment tout fait pour retrouver sa cargaison en vain. Le pire dans cette histoire était ce que n’était pas la première fois que cela lui arrivait et qu’il n’était pas la seule victime. Plusieurs marchants ambulants, s’arrêtant parfois au village de la brume pour faire des échanges et parler avec les confrères s’étaient plaints de ce problème. Le plus ennuyant étaient qu’ils ne pouvaient même pas donner une description exacte du coupable vu qu’il était agile dans son domaine. Agissant seul, certainement de peur que ses complices ne le dénoncent s’ils venaient à se faire prendre, il était devenu une vrai anguille passant entre les mailles des filets de la juste. La route allait vite tourner, mon bon ami. Le seule problème étaient qu’elle ne m’avait donné aucune piste valable, aucun lieu où je devais chercher.

Me rendant chez le marchand dont-elles parlaient, je trouvais ce dernier en pleine dispute avec des gens de loi. Ne voulant pas les déranger, je restais dehors, ne ratant cependant pas une miette de ce qui se disait. Les injures volaient au, car notre bonhomme ne supportait plus de faire si peu de bénéfices. Avoir à racheter ce qu’on lui volait lui coûtait cher et ses affaires ne semblaient plus aussi florissantes que d’antan. La milice faisait tout pour le rassurer mais les promesses sans fondement ne l’aidaient pas à avoir un visage plus serein. Entre une ou deux insultes, mes confrères laissèrent entendre qu’ils avaient perdu sa trace dans les environs du pays de la foudre, non loin du village des nuages. J’attendis quelques minutes de plus pour voir si d’autres informations capitales sortaient, mais rien. La milice s’en alla frustré par l’attitude, certes compréhensible mais, énervante du marchand, priant pour ne plus avoir à venir le tenir au courant de la progression de l’enquête. En ce qui me concernait, ils n’avaient pas fini de passé le pas de la porte, que je m’en étais allé, aussi rapide qu’une fusée. Ma destination : Kumo, une terre qui ne m’était pas étrangère, depuis ma discussion avec la Raikage. Avec un peu de chance, elle me laissera chasser sur son territoire sans me chercher des poux.

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J’étais certain d’être sur la bonne piste et je pourrais enfin avoir un peu d’amusement quand j’aurais mis la main sur ce voleur de pacotille. Posant une dernière fois les yeux sur l’avis de recherche qui m’avait été donné, je me rendis compte d’une remarque à laquelle je n’avais pas fait attention dès le départ. Mon esprit avait certainement du la sublimer, passer outre son importance vu qu’elle n’avait en rien rapport avec ma façon de faire. En effet, surligné en rouge et écrit en gros caractère, il m’était demandé de ramener la cible vivante. Rageant silencieusement devant la restriction qu’on me posait, je froissais la feuille et la rangeant maladroitement dans l’une de mes poches. Avant de partir, j’avais demandé à ce que l’on envoie un faucon messager, de manière à prévenir la Raikage de ma présence sur ses terres. La personne chargée de crypter la message avait été étonné que je m’adresse de manière si peu formelle à une telle personne. Il m’avait demandé si j’avais osé faire la court à la dirigeante du village des nuages et je l’avais laissé supputer ce que bon lui semblait. De toutes manières, cette escapade au pays de la foudre serait bien vite remonté à la surface, vu ma passif auprès de la gente féminine.

Bien que nous n’avions fait nous décevoir l’un l’autre pendant tout le temps où nous étions dans la forêt, aucun de nous ne pouvions nier que notre rencontre avait été des plus divertissantes. Ce petit jeu de chat et de souris m’avait permis inconsciemment de jauger ses capacités et je ne pouvais contredire les personnes qui avaient eu l’ingéniosité de la mettre à la tête de ce village. Une femme très intéressante bien que ses sauts d’humeurs pouvaient être assez déstabilisants. J’avais réussi à l’attraper et, si cela n’avait été à cause de mon incapacité à laisser filler une femme entre mes doigts, je serais certainement toujours en train de la pourchasser. Comme elle me l’avait promis, elle m’avait conduit à Kumo pour enfin me donner sa véritable identité. Je n’avais pas été choquée, vu que plusieurs évidences m’avaient été données tout le long de notre précédente conversation. Le surnom, Rai, qu’elle s’était donné pour me cacher sa véritable appellation, ses capacités qui dépassaient de loin les miennes, alors que j’étais l’un des meilleurs Juunins de Kiri. J’avais gardé ce possibilité sous silence tout simplement parce qu’elle était seule, hors de son bureau et surtout sans escorte officielle.

Je me souvins aussi de sa stupeur quand je lui avouai que je n’étais pas un vagabond, pas dans le sens propre du terme au moins. Elle faillit me couper net la tête quand elle comprit qu’elle venait de laisser entrer dans son bureau, son intimité, un shinobi d’un autre village. Il me fallut l’aide de plusieurs heures et d’arguments incontestables, pour la convaincre que j’étais ici de mon propre chef. Il était dur de croire que Mei avait si peu d’autorité sur moi -ce qui était totalement faux - et qu’elle me lâchait autant la bride. On ne pouvait nier que, comme animal apprivoisé, je me rebellais souvent et finissant toujours par atterrir dans une contré très éloignée du pays de l’eau pour me calmer. Elle avait peut-être raison, m’attacher était certainement la meilleur solution si elle voulait garder constamment un œil sur moi. Mais ce n’était pas dit que je me laisserais faire. Bref, ma visite surprise avait finalement été bien accueillie et au nom de l’amusement que j’avais pu lui procurer dans sa quête de détente, je m’en étais retourné sans causer aucun problème diplomatique. Un bon point pour moi. Enfin, je n’étais pas encore sûr que Mei apprécierait de savoir que j’avais décidé de prêter mes dons de trouble-fait à une autre femme, mais j’avais le temps de prévoir une défense potable.

Je venais de franchir la porte du village de la brume et l’oiseau s’était envolé depuis plus d’une demi-heure déjà. Il serait certainement arrivé quand moi, j’aurais commencé à traquer ma proie du jour. L’un des plus féroces prédateurs de la brume venait de sortir en quête de sang frais et le requin assoiffé ne comptait pas revenir sans être satisfait. Ce Masaki pouvait être heureux qu’on le réclamait vivant car j’aurais fait en sorte qu’on ne puisse même plus reconnaître son corps une fois que je me serais défoulé sur lui. L’enceinte de Kiri n’était plus visible avec la brume environnante, tandis que je me rapprochais d’une terre familière.