:: Bad To The Bone ::

Je ne suis qu’un squelette assis contre les flancs mouillés d’un sac de grains oubliés. Dans mes orbites plus d’yeux, juste une absence de folie ou de désir profond de pouvoir. Dans ma bouche nulle langue capable de bouger pour faire vibrer les foules de grands discours moralisateur. Je ne suis qu’un simple squelette dont l’ossature n’exsude que des codes vide de sens et tournés à ma façon afin de guider ma vie et mes actes. Ce simple constat me brise le cœur, enfin, aurait pu me le briser. Mais je n’en ai point, après tout, je ne suis qu’un simple squelette avec une coupe de cheveux bizarre retenue par un rouge bandeau …

‘Tain j’ai encore picolé plus que de raison cette nuit. Sur les marches menant aux mille saveurs du monde, réputé meilleur restaurant du continent, au service impeccable et à la nourriture délicieuse, au cœur de cette ville où je me suis rendu pour recommencer mon propre « pèlerinage » pour les raisons qui ne sont connues que de moi seul. Je déglutis avec la plus grande des difficultés l’immonde gout de salive rance qui remontait le long de ma gorge et me poussait à lever les yeux vers ce ciel chargé de nuages, une fois encore en cette aube morne. On m’y reprendrait à boire plus que de raison … Mais j’aime tellement çà !! Si j’affichais en temps normal un air aussi désintéressé que blazé par le monde alentours, je m’efforçais dans mon reste d’état d’ébriété à concentrer le peu d’éveil restant sur les ultimes gouttes de Rhum restant dans ma bouteille.

Autour de moi, le monde commençait à tourner de nouveau sur son axe. Les gens se levaient un à un et s’affairaient à leurs tâches respectives. Jour de marché … J’avais bien choisi mon moment. C’était parfait. Il était temps pour moi de mettre en place mon « Show » pour gratter quelques Ryos à ces pouilleux et aller m’acheter de quoi bouffer et boire. Surtout Boire !! Un petit Tour au Lac Wataridori pour prendre un bain et après j’irais là bas … Régler certaines choses ! Déployant lentement ma lourde carcasse abimée par le poids des années de combat et de luttes, je fis craquer ma nuque d’un violent mouvement de tête avant de pratiquer quelques moulinets de mes bras puissants pour échauffer mes épaules engourdies. Ma gymnastique matinale terminée, récupérant le ballon en osier qui me servait habituellement, j’entrepris de me racler la gorge bruyamment avant de rameuter de la peuplade en braillant comme un Mr Loyal de cirque !

« APPROCHEZ, APPROCHEZ !
Venez admirer le plus grand show avec ballon de ce bas monde ! Même un professionnel du Sakkā Nihon Daihyō est incapable de telles performances terrestres !!
Alors à votre bon cœur messieurs dames, admirez l’artiste !! »

Pour donner plus de poids à ce discours d’alcoolique, je lançais nonchalamment ma balle dans les airs avant de frapper avec fracas mes poings l’un contre l’autre, effectuant une parodie de salut pour mon public et laissant ainsi le ballon retomber et se figer sur ma nuque. Un redressement rapide fit décrire à la sphère une trajectoire parfaite et cette dernière rebondit avec puissance sur l’arrête d’une des marches menant au fameux restaurant pour revenir plus vite et plus fort vers moi. Let’s get ready to rumble !

D’un simple mouvement de paume, je déviais la course folle du ballon vers le sol. Après un simple rebond je commençais à enchainer les jongles et gestes techniques avant d’expédier une frappe abracadabrantesque vers le premier arbre venu … Avant de décrire un nouveau coup de pied circulaire pour renvoyer la balle vers son précédent point d’impact ! J’enchaine cette fantaisie plusieurs fois avant me détendre et sauter dans les airs après une ultime frappe dans la balle. J’amorce ma descente finale et dans un concert réglé comme du papier à musique, je contracte mes muscles abdominaux pour délivrer une frappe surpuissante de mes pieds joints en direction des marches menant au Restaurant. Je dépliais mes bras contre le sol avec tant de force que cela me propulse dans les airs, tête vers le sol. La balle se déforme alors qu’elle rebondit sur l’angle d’une marche, comme je l’avais souhaité, et s’élève maintenant en ma direction. Je bande les muscles de ma jambe et délivre une frappe finale monstrueusement forte qui fait terminer le ballon dans le sol, enfoncé sous la puissance délivrée. Je retombe comme une fleur, les bras croisés et un pied posé sur le ballon figé dans le sol. Mon sourire se fait charmeur sous les acclamations de la foule.

« Merci, merci ! Pensez à l’artiste !! Cette petite corbeille attend quelques sous … »

Je vis comme je l’entends, et j’adore çà !

♪ Linkin Part Ft Jay-Z - Numb Encore ♪

Petit détour par le pays des oiseaux pour se détendre. J'continue mon petit bout de chemin sans anicroche notable. Après avoir quitté l'autre champion tout feu tout flamme, mon petit popotin s'est carapaté en troisième vitesse direction l'infini et au delà. Non, je ne suis parfaitement pas faite pour une vie tranquille sans pouvoir vagabonder à mon aise et suivre mes envies. Ce genre de comportement n'est pas franchement apprécié de tous, mais tan pis pour eux. Après tout, j'suis en pleines vacances. Après l'affront à Kumo, faut bien que je m' ressource un petit peu, et prendre le grand air m'aide à soigner mon égo blessé. Cela fait bien deux semaines que je traînes mes guêtres du côté de cet endroit assez éloigné du monde ninja. Ici, pas de trace du moindre combattant, ou alors ils font attention à se fondre dans la masse. Même moi, je ne suis pas ici en tant que combattante. Non. Avec le petit pécule que j'me suis amassé grace au boulot, j'ai pu me payer l'hôtel, et, si je vis pas grassement, j'ai tout ce dont j'ai besoin.

Aussi loin que j'me souvienne, je ne suis jamais entrée dans un pays qui ne possède aucune force militaire interne similaire aux cinq grands. Je ne dis pas qu'il , n'y a pas de forces de l'ordre, mais ces dernières sont discrètes. Ca vous donne l'impression d'être totalement libre, sans véritable barreaux. C'est donc ça, un village civil. en quinze jours, j'ai pu apprécier à sa juste valeur le climat doux du village. Pas de mission à faire, personne pour te foutre sur la gueule. Un climat de pacifisme total, tu te lèves aux heures que tu veux, pareil pour les repas et les heures de coucher. Un vrai cauchemar ! La nuit d'habitude le bruit m'angoisse, mais là c'est le silence qui me tue. Le tintamarre est omniprésent le jour, mais une fois les stores baissés, j'ai l'impression d'être dans une veillée mortuaire. Et, sans dec' j'en ai ras l'bol. Demain, j'fais mes valises.

Machinalement, mes pas me guident vers une petite place que j'affectionne particulièrement. A première vue, rien de très visible. Un endroit commun. Des vendeurs, des passants, un parc tout ce qu'il y a de plus normal. Mais aujourd'hui, il y a un individu bizarre qui se donne en spectacle. Tout à fait franchement, si je n'étais pas une kunoichi, je l'aurais trouvé extrêmement imposant. Faut l'avouer, ses muscles brillent au soleil, et sa peau est légèrement hâlée. Le bougre se trouve, en plus, être vachement bien bâti. Un vrai régal pour les yeux. Ni une ni deux, il délivre un petit spectacle délicieux. Se jouant de la gravité et de son environnement, l'artiste - je pense qu'on peux l'appeller ainsi - délecte son auditoire. Une passe par ci par là, et hop, le public applaudit à tout rompre. Il est vraiment intéressant. Pour preuve, j'y vais moi aussi de mes petites mimines. Mais ses mouvements sont bien trop précis et calibrés pour être anodins.

Ce n'est pas que du jeu, j'en mettrais ma main à couper. Et alors que la corbeille à sousous passe dans la foule, je m'avance et sors de la plèbe, le sourire aux lèvres. Passant les mains dans mes cheveux, je les attache, histoire qu'ils ne me gêne pas la vue. Après cela, je retire mes sandales et ma veste. Et voilà dévoilé mon physique. Une peau hâlée et mâte comme ses belles des îles. Des courbes délicieuses et un regard pétillant brillant de défi. Ai je oublié de noter que je ne portais, sous ma veste qu'un ersatz de haut ? Oui, c'est un top maillot de bain. Et un pantalon serré sur mes jambes.

Levant la main, j'agite deux doigts et l'incite au défi. Pas un mot. J'enfile un casque, en balance ma musique. Moi aussi, j'aime jouer au ballon ...

25 … 50 … 100 … 200 … 300 … Quoi c’est tout ? Après la performance exceptionnelle que je viens de livrer ces gueux impuissant ne trouvent rien mieux que de m’offrir 300 Pauvres Ryos ?? Mais ils se foutent de la gueule du monde nom de Dieu ! Frustré et furieux, j’enfourne une poignée de Ryos dans une des poches de mon large pantalon avant de masser mes épaules pour éviter les crampes et autres courbatures. Bah oui je suis plus tout jeune, mais comme le bon vin je me bonifie avec l’âge. Et les figures que je venais d’enchainer, çà c’était du grand art ! Du sublime même !! Alors récolter de quoi m’offrir trois pauvres bouteilles de Rhum n’était vraiment pas suffisant. Enfin bon, on va pas cracher sur le pognon, surtout quand on a soif.

Je referme mes mains zébrées de cicatrices sur le cuir ravagé de ce ballon avec lequel j’aime m’amuser. Merde, je l’ai drôlement enfoncé dans le sol cette fois ci. Voilà que je vais devoir jouer au pathétique Roi Arthur maintenant … Finissant par labourer la place en retirant mon bien, j’entame un petit air à boire en sifflotant. Je dépose la corbeille de collecte emplie de Ryos proche de mes biens récupérés après une partie de carte qui avait vu mes poings l‘emporter sur la gueule de mon adversaire. La soif m’assaille mais il semble que ça ne soit point l’heure de picoler !

Une femme athlétique et très mignonne se tenait face à moi et dévoile pas mal de ses chairs en se débarrassant de nombreux vêtement. Mon visage affiche un air de dragueur un peu foireux. J'avais les crocs de boisson, mais aussi de nanas, de chaire fraiche à goutter sans mesure. Je suis grand, balaise et ténébreux. On peut dire que je suis plutôt beau gosse pour celles qui aiment les bad boys. Alors peut être que … Apparemment non ! Devant l’assistance suspendue à mes gestes précédents, la donzelle cherche à me lancer un semblant de défi. Fait chier ! J’ai tout sauf envie de çà maintenant …

Dans l’indifférence affichée par ma gueule ravagée, je me tourne vers mes biens et en sort de mon sac de voyage une bouteille de Rhum à moitié vide, ou pleine en l’occurrence. Je me rince copieusement le gosier avant de frotter ma barde parsemée de coulure de ce doux breuvage. Je vide le fond de ma bouteille d’une traite, alcoolique jusqu’au bout … Et dans un souffle de dépit je lance ma bouteille vide au loin, tel un Quaterback aviné. Dans l’indifférence totale, je me gratte les fesses et examine plus en détail la jeune femme qui me fait face ...

Joli cul & belle poitrine. L’analyse poussée un peu plus loin on peut bien dire qu’elle est vraiment bonne ! Hum … C’est quoi ce geste de défi ? t’as envie de te battre toi … On dirait bien. Elle en veut ? Je vais lui en donner ! Posant le pied sur le ballon, je me sors un de mes cigares favoris. Ces petites merveilles me coutent un bras mais il n’y a vraiment que ceux venus du Pays des Légumes qui trouvent grâce à mes yeux. Barreau de tabac au coin de la bouche, j’l’allume après avoir craqué une allumette sur ma barbe drue. La fumée emplis mes poumons et réchauffe mon corps. Putain que c’est bon une petite fumée ! Mes yeux sombrent dardent le corps de la poulette super bien roulée alors qu’je tire une bonne latte. La bouche en cul de poule, j’te forme un putain de cercle de fumée juste devant mon corps … Et là, j’espère quelle est aussi réactive que belle à regarder ! Ni une ni deux, j’lève le ballon à la verticale avant de délivrer une subtile rotation du bassin pour taper en puissance dans la balle qui fuse au centre de mon cercle de tabac en direction de la jeune femme. Montre moi ce que t’as dans le ventre !

Le beat de la musique s'immisce et mon pied bat la mesure. Un rythme soutenu et endiablé. Les yeux fermés, je me concentre sur le flot qui envahit mon oreille. Un , deux, trois. Mon pouls bats la mesure et le son m'emporte. Une fois mes yeux rouverts, il me semble que le monde bat à l'unisson sur le beat qui m'envahit. Trois, quatre, cinq. La foule murmure, et les lèvres bougent. Ils chantent à l'unisson la même chanson. Lentement, mon pied se lève. Position de combat. Parée. Mon rythme est calqué sur le son. En revanche, mon compagnon de jeu ne semble pas être très réceptif à ce dernier. Pourtant, l'art du combat n'est qu'un dérivé de l'art de la danse, et un lointain parent du chant. L'une des choses les plus importantes dans un affrontement, c'est de doser son souffle et se calquer sur le rythme de son adversaire. Saisis sa danse, et mène la ensuite. Mais lui, agissait comme une note mélancolique crispée sur la corde d'une harpe. Ses mouvement sonnaient faux. Bon sang ne saurait mentir. Mon regard en a vu d'autres. Cet homme se prétends pataud et lourd, mais il recèle bien plus de potentiel que son attitude primaire ne saurait offrir au premier regard.

Patience. Et tandis qu'il avale d'une traite toute une bouteille d'alcool fort, j'ai le gosier qui brûle. C'est visiblement pas un petit joueur. Ma musique ne me quitte pas, tandis qu'il sort un cigare de sa poche. Le quidam me fait attendre. Et je l'observe à loisir. Une barbe mal rasée, un faux air béta et une musculature plutôt bien entretenue. Non cet homme n'est pas n'importe qui. Et c'est par des jeux enfantins qu'il ouvre le bal. Faisant des cercles de fumée, et propulsant la balle avec son pied. Une frappe dont la violence est rare. A l'instant, fugace où son pied rentre en contact avec l'osier, plus aucun doute n'est permis. Cet homme n'est pas un simple vagabond. La force déployée dans son coup ferait pâtir plus d'un sportif. Cela laisse penser que cet individu est un sportif de très haut niveau... ou autre chose. Le temps d'un battement de cils, la balle est à portée de coup.

D'un mouvement fluide et parfaitement maîtrisé, je bascule mon corps en arrière. Alors que mon torse se tord, que mes mains joignent le sol, mes jambes se relèvent dans une parfaite ligne droite. J'ai son rythme. J'ai saisi le rythme de sa frappe. Il m'est donc d'une aisance infantile de pouvoir détourner la balle. En un clin d'oeil, mon pied heurte la surface râpeuse de l'osier, et, mû d'une force nouvelle, la balle part à la verticale. Pendant ce temps, je bascule sur mes mains, et, tout en faisant le poirier, j'éxecute des pirouettes au sol. Mes pieds virevoltent sans toucher le sol, alors que mes mains bougent si vite qu'elles en paraissent floues. J'enchaine les cabrioles sur un beat rapide et sans faille. Puis, quand la balle redescends enfin, je la rattrape du bout du pied, et l'entraine dans ma danse au sol. La voici à gauche, puis à droite , et ensuite sur le creux de ma nuque, tandis que mes bras soulèvent le poids de mon corps. T'ai je impressionné hombré? montre moi ce dont tu es véritablement capable.

D'un mouvement bref, je renvoie la balle en l'air. Finalement, mon pied reprends appui sur le sol. Il me reste suffisemment de temps pour me retourner, et effectuer un salto arrière, renvoyant au passage la balle à son propriétaire. Pas le temps de souffler, je me retourne immédiatement après, mon corps bougeant machinalement au gré de fils de marionnette invisibles. Suis la musique, Hombre.

Toujours le même sourire et toujours la même dalle alors que je la vois réceptionner l’ballon avec élégance. Elle est plutôt bonne et pas que physiquement parlant. Agile et à l’aise, elle passe tranquillement l’ballon d’un point à l’autre de son corps comme qui rigole. A croire qu’elle a fait ça toute sa vie. Il y a un truc chez cette nana, une sorte d’aura qu’je retrouvais chez mes compagnons autrefois. Elle est pas ordinaire cette donzelle et elle sait y faire ! Au point de m’offrir une opposition valable ? Peut être bien …

Pas besoin d’musique pour entrer dans la danse, l’alcool que j’ai descendu depuis l’levé du jour commence à m’agiter le cerveau et lève le peu de limite que j’me fixe d’ordinaire. Un peu plus de force et un peu plus de vitesse, juste pour voir si elle tient le rythme … Parce qu’elle est vraiment pas ordinaire. Qui sait … J’ai peut être trouvé de quoi tuer ma matinée ! Ni une ni deux, j’entreprends d’étirer mes jambes et me livre donc à une succession de flexions. Mâchoire serrée sur mon cigare, j’étire un semblant de sourire quand j’vois la balle revenir au bond ! Belle trajectoire descendante … Elle sait vraiment y faire !

Je me fige tout à fait avant de basculer en arrière, heurtant le sol de mon dos dans un bump aussi puissant que sonore. Les yeux rivés au ciel, j’enclenche une esthétique rotation du bassin pour animer mon corps à la façon d’une toupie. Mon pote Booker adorait ce mouvement de Breakdancer … Je tourne donc ainsi à une vitesse folle, soulevant poussière comme feuilles mortes, et j’heurte l’ballon de mon pied pour l’envoyer le tronc rugueux d’un pommier. La balle rebondit que j’me redresse d’un sauté carpé et adopte la posture d’un crucifié. Arquant mes mains, j’laisse le ballon rouler sur mes bras puissants et passer dans mon dos pour finalement le relever d’une contraction de phalanges.

La sphère amorce une montée verticale en direction des nuages alors qu’une idée vicieuse me traverse l’esprit. Je rive mes yeux sombres sur l’opulente poitrine de celle qui vient de me défier. Pas de désir purement sexuel toutefois, juste la vache idée de lui en mettre plein la gueule au travers d’une frappe aussi lourde que vicieuse. Le ballon amorce sa descente alors que je m’élève à sa rencontre. J’me fais violence pour tirer sur mes abdos et initier une forte rotation du bassin. Tournant ainsi sur moi-même, je donne un coup de pied ravageur au ballon pour lui faire amorcer une rectiligne course folle. Vu la force que lui ai donné, j’espère juste le voir rebondir violement au sol et prendre la direction du visage de la jeune femme qu’il s’y écrase avec force.

C’est pas fin pour deux sous, c’est provocateur au possible et ça me fait bien marrer d’avance. J’ai une putain de faim là … Faim de bouffe. Faim d’alcool. Faim de sexe … Faim de m’battre ! ! ! !

♪ Linkin Park - Faint ♪

Changement de beat. Fini la douceur rythmée. Dès a présent, on passe à un autre niveau. La mélodie a changé. Mon rythme aussi. Je ne suis plus la même à présent. Lui non plus d'ailleurs. Aux mimiques qu'il a faites durant mon petit numéro, l'individu a visiblement été charmé par mes capacités. Si ce n'est tout simplement par mon physique qui, il faut l'avouer a déjà fait des émules parmi mes prétendants. Mais pour l'heure, ce n'est guère le plus important. Contrairement à moi, le rythme du vagabond est clair et sans fioritures. Précis et conçis. Il tranche l'air et l'ambiance de coups puissants et bref. Chacun de ses mouvements respire la force brute difficilement contenue. visiblement il tente tout de même de renouer avec un semblant de douceur en laissant gentiment la balle lui caresser le poil d'un bout à l'autre de son imposante stature. Mais cela le temps d'une mesure; et il ne s'en faut pas plus pour que le rythme brutal de ses mouvements ne vienne interrompre cette balade qui n'a déjà que trop duré.

S'en suit une frappe unique. Une frappe simple d'une violence inouïe qui vient transcender sa symphonie désaccordée. Une trajectoire incurvée frappant le sol dans un rebond trop parfait pour être fortuit. Trop précis pour être hasardeux. Il veux faire entendre sa mélodie et je ne saurais souffrir de la sentir briser l'harmonie qui m'habite. Par reflexe, alors que la balle se rapproche dangereusement de mon visage je lève une jambe. L'entrainement poussé que j'ai suivi m'a permis de développer des réflexes dépassant la norme dite lambda d'un humain ordinaire. Mais je ne dois guère laisser cela briser ma mélodie. Car, en l'espace d'une seconde, le temps d'une pause, mon beat est réduit au calme plat, submergé par la force destructrice de sa cacophonie. On dit souvent que lorsque deux combattants de haut niveaux s'affrontent, on sent, à un moment ou un autre du combat, toute l'intensité qui règne entre les deux égos. Et à ce moment qui est le plus fort, l'on entrevois l'écrasante supériorité de l'un ou de l'autre.

Il semble que ce moment vienne de se déclarer. Car, en moins d'un souffle, à l'aube même du contact de l'objet en osier sur les muscles de ma jambe, je sens déferler en moi une déferlante d'une sensation étrange. En moins d'une fraction de secondes, la sensation m'étreint le coeur dans un étau irréversible. Cette sensation, mélange d'excitation et de crainte pousse l'adrénaline à me monter au cerveau. J'ai envie d'en voir plus.

Puis le beat repart, et c'est comme si le monde est reparti en play. Ma jambe a arrêté la balle, mais elle me lance. L'objet glisse doucement entre le jointure entre mon pied et mon mollet, et s'immobilise un instant. Durant cet instant, j'entends à nouveau le beat de mon compagnon de jeu. Je pensais son rythme ordinaire et neutre. Pour une fois, ce sens m'a trahie. Non, j'entends à présent sa vraie fréquence. Et il se dégage de lui un son puissant. Une cacophonie orchestrale toute en force et en profondeur. C'est comme si d'un coup, mon son était couvert par le bruit énergique d'un marteau piqueur. Finalement, je me rends compte - peut être trop tard - que sa mélodie, bien que d'un autre style, couvre sans doute la mienne.

Qu'à cela ne tienne, je dribble avec la balle à nouveau, mais cette fois, mon regard n'arbore plus l'amusement innocent, ni le sourire engagé. Mon regard s'est fermé, et, insensible à toute agitation extérieure, j'essaie de retrouver mon propre rythme. Un nouveau, qui me guideras dans la confrontation douloureuse - autant pour mon corps que mon orgueil - qui s'annonce. Et la voici enfin, la mélodie qui guidera mes gestes. Un beat rapide et brut. Un son métallique et gras. Après avoir repris mon souffle, je commence à dribbler avec la balle. Dans un mouvement mesuré, je l'envoie dans les airs en une rotation parfaitement maitrisée. Puis, profitant de l'énergie dégagée par cette même rotation, j'effectue un saut et un coup de pied retourné magistral. Mais, cette fois, c'est à mon tour de tester ta résonnance, hombre. Cette frappe contient une petite surprise ... de taille.

Vagabond, connais tu les styles de combats au corps à corps ? Sauras tu déchiffrer ma danse et lire mon beat?

→ Action 1 - Utilisation d'un point de contre, pour faire passer ton coup de pied de 97 à [ 75 (dégâts de coup de pied) +8 (resistance passive)] à 14 Pv, que j'encaisse. 12 Pc

→ Action 2 - Activation dela technique d'amplification de la force. Pour 30 Pc, +30 en For.

→ Action 3 - Renvoi de la balle [équivalent coup de pied] avec la technique du Konoha Daisenpuu. 197 Pv pour 16Pc et 30Pv

► Récapitulatif :

→ Pv - 376 / 420
→ Pc - 242 / 300

► Techniques utilisées :

Nom: Konoha Daisenpuu
Traduction: ???

Description:
Version plus puissante de Konoha Senpuu.

Dégâts : +80 PV
Chakra : +30PV

Nom: Technique d'Amplification de Force par le Chakra

Description : Le ninja peut amplement accroitre sa force et sa capacité de dévastation en injectant du chakra dans ses muscles et en favorisant leur guérison en dépit d'un usage musculaire excessif.

Effet : Ajoute +X en force tant que la technique est maintenue. Il n'y à toutefois aucun Bonus de PV lié au gain de force.
Coût : XPC par tours.

Elle est forte … Pas suffisamment pour espérer me tuer mais assez pour m’offrir un semblant de divertissement. Ca tombe bien, je me fais chier ce jour ! J’pensais pas qu’elle aurait suffisamment de muscles comme de cervelle pour contenir ma frappe, mais elle le fait avec brio et c’est pas peu dire. Seulement c’est pas assez pour m’impressionner ! J’vois bien qu’elle a souffert sur le coup et c’est suffisant pour faire disparaitre tout sourire de mon visage. Elle est peut être pas tant que ça digne d’intérêt. Hors du Point de vue Physique s’entend !

Sauf qu’encore une fois j’étais trop confiant ! Je suis un brute, çà je le sais, et j’ai tendance à sous estimer tous ceux qui m’entourent. Et là, j’dois dire que je l’ai bien sous estimée la fillette ! Je la pensais Shinobi également, mais d’un niveau bien inférieur au miens. Pensez donc que j’ai été surpris d’la voir se livrer à un mouvement que j’ai plus vu pratiqué depuis les champs de bataille de la Grande Guerre ! Pas mal de mecs de Konoha se battaient dans ce style autrefois … J’sais pas si c’est encore d’actualité et je m’en branle complet d’ailleurs. Elle est plutôt bonne au Taijutsu et çà me fait saliver à l’idée d’une joute épicée !

J’élance donc pour contrer de la seule façon que j’connais : EN FORCE ! J’étire la foulée et m’apprête à sauter pour délivrer un formidable Running Knee Smash. Sauf qu’il y a un truc qui merde … Une intuition, un instant animal qui me fait dire que çà sent pas bon du tout. Cette balle qui arrive en métaphore de coup. Elle arrive bien trop vite et bien trop fort. Dans une action de survie j’me plaque au sol et la balle ma passe au dessus. J’ai eu comme une vision, celle de ma rotule explosée au contact de toute cette force. J’ai bien fait d’esquiver et j’me pose même pas la question de savoir si le public survivra à cette balle perdue. J’en ai, pour ainsi dire, vraiment RIEN à foutre !

Roulant esthétiquement sur le côté pour m’étendre sur le dos, j’me redresse d’un putain de saut carpé avant de river mon regard noir sur la donzelle aux formes toujours aussi enviables. J’ai une attitude de pourri, de ceux qui ont une force suffisante pour protéger les civils mais qui ne l’utilisent pas car ils n’en ont simplement pas l’envie. J’ai pas d’amis et pas de famille dans le lot. Ils peuvent bien crever que çà me fera ni chaud ni froid car seul compte mon intérêt ! Je suis de ces hommes qui ne trouvent leur bonheur qu’en voyant le monde brûler. Une sorte d’Agent du Chaos qui vit pour le hasard et pour lui-même …

Alors autant dire que je m’en fiche de ces civils comme de cette ville ! J’ai envie d’en découdre parce qu’elle a éveillé chez moi un semblant de curiosité. J’décèle chez elle un potentiel que j’ai rarement connu et çà excite mon envie de me battre ! Tant pis s’il y a des dommages collatéraux … C’est pas mon problème. J’ai plus de carrière, plus de village, plus de famille. De nous deux, je suis celui qui n’a plus RIEN à perdre. C’est ce qui peut faire de moi le salaud de l’histoire. Car moi, j’hésiterai pas à me servir de la foule comme outil de dissimulation ou bouclier humain si elle persiste à vouloir se battre ici …

J’exsude une attitude sombre et je bande l’ensemble des muscles de mon corps pour les détacher plus distinctement encore. Mon tatouage luit plus que jamais, tanné par la sueur de l’effort et les rayons du soleil, il renforce l’aspect Bad Ass que décrit ma barbe drue, mon cigare au coin des lèvres, mes cicatrices et mon bandeau rouge sang. Plus l’moment d’fumer, alors j’éteins mon cigare contre ma paume et le renfourne dans une de mes poches. J’la regarde ensuite de haut et penche mon visage sur le côté avant d’étirer un sourire sadique qui dégage plus que jamais mes deux muscles sous hyoïdiens saillants … J’veux me faire le plus menaçant possible pour la forcer à passer à l’action. C’est que le temps passé à réfléchir pourrait être bien mieux utilisé à taper sur quelqu'un …

Ainsi donc, hombre. Tu as su sentir ma mélodie avant qu'elle ne vienne perturber ta propre harmonie. C'est le signe que tu n'es pas totalement dénué de toute capacité cognitive. C'est avec une adresse digne d'un cygne plumé que l'individu se dévie de la trajectoire de ma balle. Toutefois, l'espace d'un souffle, j'ai pu aperçevoir un éclat fugace au fond de ses yeux rougis par le manque de sommeil et d'alcool. Oui, en cet instant, j'ai pu voir cette petite lueur qui brille au fond de chacun d'entre nous. La peur. Une étincelle très vite étouffée par une suffisance et un air extrêmement provocateur. Qu'à cela ne tienne, j'ai su provoquer en lui l'espace d'un instant, le sentiment le plus humain qui soit. Je pose alors mon pied au sol, tandis que lui se relève d'un saut carpé. Toute lueur d'effroi s'est évanoui, et ne subsiste désormais plus, au fond de ses orbites, que les flammes - à peines voilées - d'un brasier de désir. A la vue de ces pupilles, j'esquisse un sourire. Et ce, malgré les vies que je viens sans doute de briser. Au loin, j'ai pu percevoir la trajectoire rectiligne et meurtrière du projectile létal que j'ai envoyé. Et l'écho des cris de douleur m'est parvenue à peine couverte par le bruit de mon beat ou celle de la foule.

Là bas, quelque part, quelqu'un vient de se prendre un ballon tiré avec une force quasi-herculéenne. Même lui, qui semble être taillé dans un roc, a préféré la laisser filer. C'est dire. Autour de nous, la foule est médusée par nos capacités. Mais doutaient ils vraiment de ce que nous étions en réalité ? Oui. Nous ne sommes pas des gens ordinaires. Ma précision , mon agilité et ma force sont des présents de ma vie de shinobi. Oui, je dis " on " car lui aussi n'est pas le premier vagabond venu, contrairement à ce qu'il tente vainement de feindre. Non, hombre, tu es au moins un shinobi toi aussi. Mais ... tout le monde ne peux guère me surpasser en force brute, et pourtant. Ma jambe me lance encore, je dois avoir un bleu. Les spectateurs de l'échauffourée se reculent de plus en plus, ils savent que l'atmosphère devient pesante. Ils savent qu'à tout moment, des coups pouvant briser des rocs et des nuques peuvent retentir. Sans pitié et inévitablement mortels.

Car lui comme moi sommes faits du même moule. Son mouvement d'esquive me l'a montré. Tu n'en as que faire du monde qui nous entoure. Et moi donc. Sens tu ce courant qui circule entre nous , vagabond ? nous sommes pareils. Deux âmes égarées cherchant à combler notre vie bien vide par l'excitation de la bataille. L'odeur de la sueur et la douleur de nos muscles. Je ne sais pas pour toi, mais mon beat s'intensifie, j'ai envie de plus, je veux voir de quoi tu es capable. Au vu de ce que tu as déjà effectué, je ne tiens pas la route au niveau de la force brute. C'est triste, mais c'est ainsi. Ha ha. Mais que fais tu hombre ? Ta tête penche sur le côté en un sourire peu engageant. Tenterais tu quelque chose ? Malgré moi, j'esquisse un sourire. Hombre, tu n'es pas en garde. Pense tu vraiment que je vais venir dans la gueule du loup ? Viens plutôt à moi.

Machinalement, je passe la main dans mes cheveux et pousse un soupir. L'espace d'un instant, je baisse ma garde pour attacher mes longs cheveux bruns, avant de faire lentement glisser mon index droit de ma bouche, jusqu'à mon nombril, comme si je suivais une ligne invisible traversant mon corps d'un bout à l'autre. En ce moment, je suis braise fumante. Et toi, un bûcher calcinant. Sauras tu faire naître une étincelle en moi, vagabond ? Viens me montrer de quoi tu es capable ...

Merde, ça la fait pas réagir … J’pensais qu’ça piquerai au moins son intérêt et qu’on serait partis dans un échange salé de coups tous plus puissants et mortels les un que les autres, mais non … Elle manque de Spontanéité cette fille. J’la pensais sulfureuse vu son physique de bombe mais faut croire qu’les apparences sont trompeuses … Fais chier. J’ai pas envie d’initier ce combat alors qu’il me fait envie. J’suis pas comme ça. Pourtant faut croire que j’ai pas le choix …

J’aurai bien commencé ça à la manière d’un démon, en chargeant un Raiton au creux d’ma paume et en l’crachant en direction de la foule. Mais ces braves gens ont étés plutôt cool avec moi et j’me vois pas leur faire des misères pour mon simple plaisir. A défauts, j’reste donc campé sur place et j’plonge mes yeux dans ses yeux. Cette femme va avoir l’insigne honneur d’entendre le son d’ma voix :

« T’es pas une simple civile … J’croyais qu’y avait pas d’Village Caché dans ce Pays. Moi qui y venais pour la tranquillité … Les chasseurs de Déserteurs se trouvent à tous les coins de rue faut croire ! »

Ouais … Plus rien à foutre maintenant! J’révèle mon statut mais pas mon identité. J’suis pas l’dernier des cons non plus. Sauf que j’compte sur la fibre morale de la donzelle pour relever l’affront et la faire jouer sur la tentative d’arrestation d’un dangereux criminel. Et tant que j’y suis, je vais imprimer dans sa chair et dans ses os ce que ça vaut de pas saisir l’opportunité que je laisse pour me frapper. Parce que quand moi je cogne, j’fais pas semblant. Tu vas vite voir, fillette !

« Vitesse est synonyme de puissance. Dis moi … As tu déjà été frappée à la Vitesse de la Lumière ? »

Ouais … T’aurais mieux fait de saisir ta chance parce que mes mots arrivent à peine à tes oreilles que mon pied mord tes bras gauche. Mon coup se diffuse avec force, au point d’en faire trembler tes chairs et toute la puissance que j’y mets va te faire tomber à la renverse ! J’y vais pour te péter le bras … Très clairement ! Mais surtout pour voir si t’as suffisamment de cran et d’honneur pour revenir à la charge une fois que je t’aurai blessé dans ton corps et ton orgueil. Parce que se faire Kick comme ça, ça vous remue forcement les tripes !

Ni une ni deux, j’m’esquive d’un bond en arrière et retombe esthétiquement sur un toit. J’ai même eu le temps de ramasser mon panier de Ryos au passage. J’les enfourne en deux – deux dans mes poches avant de poser mon regard sombre sur la donzelle que je viens de frapper. M’en veut pas fillette, mais j’me fais provoquant pour que tu m’offres un challenge suffisant au combat ! Viens donc te batter, Femme !

Hombre. J'ai rarement senti mes côtes se briser avec une telle facilité. Il t'as fallu un battement de cils pour te glisser derrière moi et me briser les côtes, une partie de mon bras gauche et assurément me toucher les organes internes. Je n'ai jusque là jamais senti autant de férocité dans un coup unique. Autant de puissance contenue dans un seul coup de pied. Je n''ai même pas eu le temps de répondre à tes provocations. En un seul coup de pied tu as sû réveiller totalement la bête qui sommeille paresseusement en moi. Oui, tu m'as démasquée. tu es un déserteur ? Je suis en vacances, ce que tu fais de ton temps libre, j'en ai rien à carrer. Ce que je vois par contre, c'est que tu es apte à me briser tous les os et me laisser pour morte en plein milieu de ce village de bouseux.

Je mords la poussière avec un cri de douleur exacerbé. Je sens le liquide chaud au goût de métal m'envahir la bouche. Plusieurs quintes de toux s'échappent avec difficulté de ma gorge, tandis que je me roule de douleur par terre. Mes cris poussent la foule à se disperser, de peur de prendre un coup. Mes yeux sont révulsés et j'ai le plus grand mal du monde à me mettre ne serait ce qu'à quatre pattes. MAis j'y arrive quand même. Et, tandis que je tiens mon bras gauche, en partie défoncé par ta puissance, je t'observe depuis le sol. Tu as pris de la hauteur, vagabond. Je crache le sang qui m'est remonté à la bouche et affiche un sourire dément, malgré mon piteux état. Mon bras pend lamentablement sur mon flanc, je me tiens les côtes pitoyablement, et je crache tout mon sang. Mais je continue de sourire en t'observant. Mon sourire est malsain, et mon regard vide.

Je sens l'excitation monter. Mon sang ne fait qu'un tour et je ne puis retenir un gloussement. D'un mouvement lent, je passe ma main droite sur les zones touchées de mon corps. Après quelques secondes ainsi, je puis enfin le bouger comme si de rien n'était. As tu vu l'aura bleue qui a englobé mon bras, vagabond ? Oui, tu as raison. Tout à fait. Je suis une chasseresse. Mais je n'en ai rien à carrer. D'un geste vif, je me relève, comme si il ne s'était rien passé. Quelques bleus subsistent, mais je ne suis plus dans le même état qu'après avoir reçu ton assaut.

" Ha ha... Perspicace hein ? Je suis une chasseresse oui, mais je n'en ai rien à fiche en cet instant. Vagabond, t'es une force de la nature. Ton coup m'a brisé plusieurs côtes, et a presque réduit mon bras en charpie. J'ai encore le gout metallique du sang dans la bouche. Mais j'en veux plus. Je veux me mesurer à toi Hombre. J'essuie vite fait le sang qui coule le long de ma lèvre inférieure et réajuste mes gants Battons nous sans artifices , pas de ruse, juste les poings et les techniques de combat au corps à corps. Un duel comme seuls les génies du corps à corps peuvent en livrer. Je ne suis pas dupe, boy. Vu tes frappes, je n'ai aucune véritable chance de t'abattre. Alors, je tâcherais d'être un défi à ta mesure, vagabond ... Allons y ! "

Ni une ni deux, je bondis à sa rencontre. Je vais perdre. Cette idée est déjà encrée en moi. Mais tant pis, il ne me reste plus qu'à te faire la démo de mes capacités, hombre. Et on commence très fort. ayant pris une impulsion impressionnante, je fonce vers lui, le sourire aux lèvres avant de basculer sur le côté et de faire le poirier sur un bras, tentant de décocher un coup de genou au niveau de ses abdominaux. T'attendais tu à ce que que mes coups viennent d'angles aussi inattendus, vagabond ? Ecrase moi, hombre, mais tu devras reconnaitre mes capacités ...

J’en reviens pas … C’est une bénédiction cette femme, elle veut que je la cogne ! J’en ai jamais connu des comme ça … Même feu ma femme était pas aussi ouverte sur le sujet à dore vrai. Faut dire que si j’osais lever la main sur elle, j’pouvais m’retrouver coincer dans un monde d’horreur et d’souffrance en un seul instant. Mais faut pas croire, j’ai jamais été violent avec elle, car elle a toujours été la seule que j’ai aimé. Ca me réussit pas d’penser à tout ça. Aussi, je hausse les épaules avant d’étirer un putain d’sourire : On va bien s’éclater ! Surtout moi en fait …

J’la vois qui s’pointe vers moi et qui fait preuve d’un beau d’une belle ingéniosité pour tenter d’me placer un coup. Les acrobaties c’est bien beau mais ça baise complètement ton équilibre et ça peut vite te foutre dans la merde en cas de contre attaque. Mais ça vient pas d’mon côté … J’me contente de rouler sur l’côté et d’rester accroupis en la fixant, elle la combattante comme la femme que j’boufferai bien ! Elle est trop engagée et c’est un d’ses points faibles. Mais elle, au moins, elle en a conscience !

« Gurararah ! Tu m’plais bien mignonne … T’as l’air intelligente et t’es pas d’ceux qui s’voient comme l’aboutissement de l’évolution Shinobi. T’es fière mais pas idiote … J’vais commencer par t’arracher la colonne vertébrale par la bouche ! »

Va savoir si j’rigole alors que je m’élance en dépliant mes jambes à une vitesse folle. Tu vas vite t’en rendre compte, mais malgré mon physique d’Heavyweight j’bouge comme un putain d’Welterweight ! Ni une ni deux j’me lance dans un mouvement improvisé par mon expérience du combat. J’ouvre donc l’bal d’un mouvement qui consiste à sauter en élevant un pied en l'air et, juste après, lancer le pied qui a pris l'appui pendant le saut le plus haut possible vers la tête ou la partie haute du corps pour l'assommer et la repousser violement vers l’arrière.

Ce Bicycle Kick plus tard, j’me fais violence pour tirer sur mes abdos et initier une forte rotation du bassin. Tournant ainsi sur moi-même, je donne un coup de pied ravageur au côté de la tête de mon adversaire dans un semblant de pratique de Kung Fu, comme s’il ne s’agissait que d’un vulgaire sac d’entrainement parmi tant d’autres. D’ordinaire, la frappe est telle que la victime est souvent projetée au loin et s’encastre dans le premier élément de décors venu … Sauf qu’elle est pas comme ça, elle !

Alors pas d’pitié ! J’suis toujours en suspension dans l’air que j’replis ma jambe libre pour combiner mon savoir en matière de Taekwondo et d’Kapoeira ! Tout ça c’est ta faute, femme … Ton mouvement m’a fait repenser à ce style virevoltant et à mes classes dans l’Pays des Légumes sous la tutelle du Maitre Aotora … Virevoltant style en vérité et t’as intérêt à être préparé alors que j’envoi une détente sèche de jambe pour t’coller un gros coup d’talon dans l’bas ventre. Pris pour pas avoir été un homme, lui, l’aurait pris dans les noix !

Et quand y en a plus, y’en a encore ! J’retombe au sol sur mes pieds comme mes mains et tourne à la manière d’un félin en armant la suite du programme. Félin comme mon regard alors que je te mate avec l'air d'un chat repu se demandant s'il avait envie de bouffer cette souris immédiatement où s'il la torturerait plus encore. Un regard lourd d’envie et de sous entendus quand j’déplie un bras pour te coller un bon gros coup d’poing à la gorge, doigts dépliés … Tu penses que j’blaguais quand j’disais que j’allais t’arracher la colonne vertébrale par la bouche ?

Je peste intérieurement. Cet homme est vraiment un excellent combattant. Il parvient à trouver une faille dans chacun de mes enchainements et s'y engouffre à la vitesse éclair, brisant à tous les coups mon rythme pourtant effrené, et jetant un sérieux frein sur mes ambitions. C'est véritablement un génie du combat au corps à corps et pour l'instant, je ne peux rien faire ne serait ce que pour tenir la distance contre sa foce brute. Quel coup serait suffisamment puissant pour ouvrir une faille dans sa défense? Dois je attendre qu'il l'ouvre lui même ? Dois je tenter de la créer au détriment de ma propre défense? Un mouvement d'air strident me tire de mes pensées. Instinctivement, je recule ma tête, et le pied du Vagabond manque tout juste de me brûler la joue. Me sentant déséquililbrée par cette esquive qui m'emporte en arrière, J'entame une roue arrière pour me dégager de sa présence, et lui décoche au passage un coup de pied retourné bien senti dans le menton. Une fois retombée sur mes pieds, j'ai tout juste le temps d'apercevoir le deuxième kick de l'individu.

C'est la première demi seconde de répit depuis une vingtaine de secondes, et j'ai tout juste le temps d'apercevoir la foule en contrebas. Leurs yeux sont ébahis de la virtuosité qu'on montre. Si au début, il n'y avait que des villageois qui vaquaient paresseusement à leurs occupations; à présent toute une foule s'est amoncelée sur la place où le vagabond faisait son show quelques minutes auparavant. Maintenant, un show ô combien plus intéressant et plus excitant à commencé. Il ne faisait nul doute que ces gens savaient que nous étions des combattants aguerris. De simple civils auraient-ils pu démontrer autant de maestria? Franchement, j'en doute. Quelque part, ça me brise le coeur de voir cela car je sais pertinnemment que vu les différences de force en jeu, je n'ai aucune putain de chance de gagner. Et l'idée même de l'humiliation publique me répugne. Enfin, tant pis, pour l'instant, je prends mon pied et c'est tout ce qui compte.

Un coup de pied à la tête, voila la suite du programme, son pied décolle du sol et fuse vers mon crâne. Qu'à cela ne tienne. Je me fais force sur mes abdos et me tire vers l'arrière, du côté gauche. Une fois de plus, hombre, tu va voir ma mairtrise du positionnement. Cette fois-ci, je me baisse au bon moment. Je ne serais pas aussi facile à abattre, vagabond ! ne l'oublies jamais. Mon pied fuse lui aussi, ma main est au sol, mon coude pareil. Mon autre pied me sers d'appui, et je frappe directement dans sa rotule ! Mais alors que je tente de me relever, je l'aperçois pile en face de moi. Cet homme bouge à une vitesse ahurissante ! Second coup de pied d'affilée. Trop vite. Trop inattendu. Et le pied s'écrase droit dans ma joue. Le grand vide. C'est comme si le monde entier se brisait autour de moi. Je chancelle. L'espace d'un souffle, je sens mes pieds se dérober. il faut tenir bon. J'ai tout juste le temps de reprendre mes esprits, mais cette fois, son positionnement est parfait, je ne peux que recevoir son coup de poing en plein dans le menton. L'espace d'une seconde, j'ai l'impression de me faire charger par un taureau en furie. La rage et la puissance contenue dans un tel coup me fait mordre ma langue, mais je me fais violence pour supporter la douleur. Dans son élan, il parvient à me décoller du sol. Je sens parfaitement ma mâchoire se fêler. J'en viens même jusqu'à perdre connaissance pendant une fraction de secondes.

Je ne parviens même pas à crier...à crier ma douleur, ni à hurler ma rancune quand, instinctivement, mon corps se mets à se mouvoir de lui même, prenant appui sur son propre corps. Profitant de sa force, qui a permis de légèrement me surélever au prix de la mâchoire fêlée, je prends appui sur sa cuisse, pliée pour effectuer le mouvement, et grâce à une impulsion de désespoir , mon genou s'élève et s'écrase en plein sur sa face. Profitant de ce petit moment de répit, j'effectue une énième roulade arrière pour me donner le temps de souffler un peu.

Ma mâchoire a commencé à se disloquer, et je ne pourrais sans doute pas tenir la cadence encore longtemps. Et, je le sens parfaitement. Ma vue commence à se brouiller, mes mouvements - je le sens- sont plus lents et moins bien calculés. Mes coups perdent en puissance. Le sang s'écoule de ma bouche, et mes jambes sont dans un piteux état. Imperceptiblement, je sens que je suis à la limite de mes forces. Mon pied droit commence à trembler, signe qu'il a du mal à tenir mon corps. le bras précédemment brisé recommence à me lancer, m'obligeant à le balancer un peu. Ma langue a été mordue à de nombreux endroits, et le choc du précédent coup me donne du mal à tenir mon équilibre, je suis sonnée.

Mais malgré tout, je souris. mes dents sont ensanglantées, et ma bouche a le gout infect du sang. Je commence à voir flou, mais je souris. Jamais je ne me suis sentie aussi vivante. Je ne tiendrais pas longtemps, c'est clair, il est même possible que je meure ici. Est ce là mon destin? trouver la mort au détour de mes vacances ? Sans encore m'être affirmée dans le monde des vrais combattants ? J'en sais rien, mais quelque chose me dit que mon avenir se jouera dans les secondes qui suivent.

Je parviens à peine à le distinguer parmie les couleurs floues qui virevoltent autour de moi. Ma tête tourne, mon corps s'engourdit de plus en plus. Avec l'énergie de la dernière chance, je me lance contre lui et saute au dernier moment. Effectuant une technique qui pourrait m'amener à la mort. Mon pied s'élève encore une fois, contre le zénith. C'est le point culminant de la bataille. Dans un dernier souffle de vigueur, je parviens à déployer mes dernières forces dans un coup de pied latéral . Un Kick vertigineux, sans doute ma dernière contribution au combat, car après cela, je serais épuisée...

" DAISENKO !! "

Vivre ou mourir ? C'est à lui de choisir pour moi...

Technique correcte. Les cycles de frappe sont un peu courts et trop stéréotypés. Elle aurait pu y aller avec plus de fantaisie. Utiliser les influences du Gouken et du Taekwondo, c’est pas mal … C’est pas parfait mais c’est un style passable. Avec un peu de travail elle pourrait se faire une fortune en vendant ses services. J’pige pas pourquoi elle reste sous la bannière d’un village. J’ai l’impression qu’elle gâche un peu son potentiel. Enfin bref, c’est pas mon problème ! Toujours est il qu’elle a pas mal de potentielle la belle …

Elle place des contres de manière efficace dans les ouvertures grossières que j’laisse. J’serai un débutant j’aurai déjà encaissé plusieurs fois sauf que j’suis pas de ce type là. Les combats ça m’connais, j’ai grandis dans les rues et sur les champs d’bataille alors on m’la fait pas vraiment à l’expérience. J’joue sur les marges de manœuvre que j’laisse à mes mouvements pour la laisser m’frôler dans ses contres. Ca doit être bien chiant de m’avoir à portée et d’pas pouvoir m’toucher !

Sa tactique est pas mal mais elle a besoin d’une leçon : c’est que ses propres coups peuvent être contrés ! Alors quand elle s’élance pour m’frapper de son genou, j’amorce une esthétique rotation du bassin tout en armant ma jambe et lui délivre un putain d’coup d’genou au niveau d’la cuisse. Un coup comme ça vous déchire le muscle et vous handicape pour l’reste du combat ! Au point d’rendre son coup d’pied suivant mou et facilement esquivable. Elle est à la limite et elle veut pas rentre les armes. Elle mérite de mourir en les ayant à la main !

J’profite de son déséquilibre pour lui placer la tête sous mon bras gauche et je l’enserre comme l’enserrerait un étau. Ca fait mal, mais c’est rien comparé à la suite ! Ma main libre empoigne sa fesse avec force et j’tire dessus brutalement pour la décoller du sol avec violence ! J’suis un putain d’colosse avec suffisamment d’force pour la faire tourner à 360° dans les airs et lui faire passer les jambes de part et d’autre de mon visage. Son entre jambe contre ma barbe m’fais étirer un sourire alors que mes bras enserrent violement son bassin. Je la propulse avec une infinie violence vers le sol tout l'accompagnant dans sa chute pour retomber sur le cul alors qu’elle va s’exploser le dos, le cou et les épaules sur le toit ! RAIGA BOMB !

Sauf qu’il y a aucun choc … Rien du tout … J’suis bien assis et j’la tiens toujours mais mes bras ont retenu sa chute et jamais elle n’a touché les matériaux de construction. Pour cause, j’ai feinté cette attaque ! J’voulais lui montrer ce que c’est de faire face à la mort … Je me relève et la laisse au sol alors que j’lève mon poing fermé vers le ciel en rugissant ma victoire. J’fais craquer ma nuque d’un mouvement rapide avant d’me pencher de nouveau vers elle. Mes doigts enserrent ses cheveux et je tire dessus en la soulevant du sol pour placer son visage face au mien. Ses pieds touchent plus terre quand je lui souffle :

« Gurararah ! Ne sois donc pas si pressée de mourir … Tu es encore trop jeune pour ça. Apprends à te connaitre, progresses et deviens plus forte et dans quelques temps nous nous affronterons de nouveau. Entraines-toi avec fougues et essaie donc de me surpasser. Je t’attendrai avec impatience ! »

Comme si elle n’était rien de plus qu’un sac vidé de sa substance, j’la balance au bout de mon bras et la laisse tomber du haut du toit, vers les passants tout étonnés de notre combat. Je sais pas qui elle est, je sais pas d’où elle vient mais je suis persuadé qu’elle a de quoi devenir une adversaire de valeur. Alors j’la regarde s’écraser au sol et je m’allume un cigare avant d’croiser mes bras puissants sur mon large torse barré d’un imposant tatouage qui a toute une histoire. Je veux qu’elle garde cette image de mec qui a traversé l’enfer et qui en est revenu pour le raconter. Parce que je vais lui filer suffisamment pour qu’elle puisse plus tard me retrouver :

« Sur la voie du Carnage, Peine et Douleur sont de Rigueur ! ! Kurohige … Tel est mon nom ! Tâche de t’en souvenir … GURARARAH ! ! ! »

:: ♦ Bad To The Bone ♦ ::

♪ Evanescence - Good Night ♪

Un énième choc d'une violence inouïe. Trop de puissance. Un écart de force bien trop impressionnant. alors que les secondes défilent comme des heures, je constate avec horreur et fierté, qu'aucun de mes coups n'a pu réussir ne serait ce que le toucher une fois. Mais ai-je déjà réussi à le toucher dans les deux minutes de combat qu'on a livré? Je ne le sais plus. Je ne sais plus rien. Je ne sens plus rien. Un dernier coup de genou. il a utilisé ma propre technique contre moi. L'espace d'un battement de cils, j'ai senti une douleur intense, puis plus rien. Je l'ai senti me ballotter à son bon vouloir comme un fétu de paille. Il me manipule à son aise tandis que, dans les vapes, je ne suis capable de rien, si ce n'est assister à ma chute inévitable. Il joue avec mon corps, et joue avec, comme un jouet. Mais je ne l'entends même plus.Mon cerveau est dans les vapes et , peu à peu, ma conscience sombre dans le brouillard.

Après m'avoir tournifiquoter comme un houla up, je le sens qui me lâche, et mon enveloppe charnelle tombe au sol, soulevant un nuage de poussière. Je rencontre le sol en poussant un râle de douleur. Oui, je suis quasiment dans les pommes, mais la douleur me vrille au sol une fois de plus. Non, je ne suis plus capable de mouvoir ne serait ce qu'un petit doigt. Mais avant de tomber totalement inconsciente, j'ai le temps d'entendre les badauds hurler aux médecins, certains tentent de me ranimer, d'autres ont les mains baladeuses. Mais, quoiqu'ils me fassent, mon regard, à peine ouvert, ne voit qu'une chose: un tatouage. Un immense tatouage trônant sur un torse tout en muscles et intact malgré mes assauts répétés. Puis, alors que mes yeux se ferment, un rire démonique me parviens. " Kurohige " le dernier mot que je susurre avant de sombrer dans l'inconscience...