[ Konoha ] Nara Shikamaru.

" Hé, Shikamaru ! "

" Choji ? Tu ne vois pas que j'essaie de piquer un somme ? "

" C'est ton tour, allez remue-toi un peu !

"Déjà ? Tsk ... Quelle galère ... "

* S'étire et s'assied en tailleur, allumant une cigarette au passage, l'air encore endormi. *

" ... "

" Je n'aime vraiment pas les longs discours alors je vais tâcher d'être aussi bref que possible. Je m'appelle Nara Shikamaru, rejeton de mon père Nara Shikaku et de ma très chère mère à l'autorité un peu trop exacerbée à mon goût. Connaissez-vous au moins le clan Nara ? Bon, il ne me reste plus qu'à l'expliquer ... étant moi-même membre, j'en connais les principales caractéristiques. En bref, nous faisons partie des quelques clans secondaires du pays du feu, Konohagakure, à être longtemps restés dans l'ombre. Il faut dire que l'omniprésence des Hyûga et des Uchiha ainsi que leur renommée perpétuellement croissante n'arrange pas les choses ... pourtant, même si nous sommes les pires flemmards des alentours, nos techniques de combat sont loin d'être totalement anodines. Comme chaque membre de mon clan, et ce depuis bien longtemps, j'emploie un Kekkei Genkai assez spécial : la Manipulation des Ombres. Bien entendu, tout ne s'apprend pas du jour au lendemain, et même si c'était chiant j'ai quand même réussi à les maîtriser progressivement. En combat ils m'étaient et me sont encore plus qu'indispensables, même si maintenant je suis à même de posséder des jutsus à la puissance plus considérable. Nous sommes aussi assez calés en matière d'herbes médicinales et entretenons un lien privilégié avec les cerfs, l' "animal de prédilection de la famille. "
Mon look ? Il faut dire que celui d'avant craignait un peu. Depuis que je suis passé Chunnin, je dois me coltiner cette veste d'un vert affreux qui me serre jusqu'aux hanches ... c'est assez pénible à vrai dire. Toutefois c'est assez pratique pour ranger ne serait-ce que plusieurs fournitures propres à la panoplie du parfait shinobi. Étant moi-même un fervent utilisateur d'armes ninjas, je ne manque jamais de place lorsqu'il s'agit d'en stocker, quitte à me trimbaler une sacoche à la taille ou encore un étui ninja au niveau du genou droit. Pour ce qui est du bas, je porte un pantalon sombre qui se marie à la couleur de mes sandales de ninja, adaptées à la course car assez souples au niveau des semelles. Mon bandeau de shinobi de Konoha étant accroché à l'un de mes bras, j'ai le front parfaitement dégagé, et ne sors jamais sans avoir au préalable attaché mes cheveux d'un noir de jais. Quant à mes yeux, ils ont une forme plutôt en amande, sombres également. Sourire n'est pas vraiment mon truc, aussi me verrez vous souvent en train de faire la moue, signe qu'une chose ou une autre me déplaît ou ne gêne. Ma taille ? Bah, je dois faire un peu moins de 170 centimètres ... pour ce qui est de mon poids je n'en sais rien et je m'en fous. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je suis loin d'être gr ... enfin, bien en chair.
Mon histoire, quant à elle, est également loin d'être exceptionnelle. Je n'aime pas trop parler de moi, après j'ai l'impression de ressembler à ce fanfaron de Naruto. Ma vie est tout ce qu'il y a de plus banale, et à vrai dire je n'en demande pas plus, laissant aux autres le soin de se forger une renommée en enchaînant les exploits. Non, moi ce que je recherche, c'est la tranquillité, la quiétude, la solitude ... et surtout ne rien faire. Il a quand même fallu m'envoyer -sans grand enthousiasme de ma part, je vous l'accorde- à l'Académie Ninja, où j'ai fait mes premiers pas en tant qu'apprenti shinobi. Devenir un guerrier ne m'a jamais vraiment intéressé, mais je suppose que j'avais envie de suivre les traces de mon père, un Junnin du Village. J'avais l'impression que c'était un métier excitant qui me délivrerait sans doute de mon ennui quasi-quotidien. Je me suis bien vite rendu compte que j'allais pouvoir continuer mes nuits en cours, tant tes blablas inutiles d'Iruka-senseï faisaient s'alourdir mes paupières. Souvent assis au dernier rang, Naruto non loin de moi, les lancers de brosse du professeur dans le but de nous réveiller étaient fréquents, mais totalement inutiles. En essayant de me concentrer ne serait-ce qu'un poignée de secondes, je me rendormais quasi immédiatement. Et ce phénomène continua tout au long de ma scolarité, et je fus bien vite catégorié parmi les plus mauvais de notre promotion, Naruto en fin de liste. Il faut dire qu'à force de ne jamais écouter et de ne pas travailler, j'étais largué. Il n'empêche que les techniques de bases, comme celle de Métamorphose ou encore de substitution, s'avéraient être d'une facilité déconcertante. N'importe quel demeuré aurait pu les maîtriser sans problème, aussi passai-je mon examen Genin sans trop de difficultés lorsque j'eus douze ans. C'est alors qu'une nouvelle connaissance changea ma vie. C'est lui qui m'initia au shogi, jeu de réflexion que je pratique encore aujourd'hui assidument avec mon père. Je lui dois bien des choses.
Comme vous devez sûrement le savoir - ou du moins je l'espère car je n'ai aucune envie de sombrer dans des détails superfétatoires -, sitôt admis à ce grade, les jeunes et naïves recrues se voient réparties dans des équipes, chacune d'entre elles étant dirigées par un Junnin du Village. Pour ma part, je fus envoyé dans l'équipe dix en compagnie de mon meilleur ami, Akimichi Chôji, et d'une fille assez chiante et très coquette, Yamanaka Ino. La première impression que nous eûmes de notre professeur fut mauvaise, très mauvaise même. Arriver la clope au bec, mains dans les poches était loin de constituer l'entrée parfaite. Je me souviens encore de notre toute première réaction : celle de tousser à l'unisson. La fumée me piquait les yeux et envahissait mes poumons, faisant suinter quelques larmes au creux de mes globes oculaires. Fort heureusement et avec le temps, nous apprîmes à nous accoutumer à ce léger détail qui devint bien vite anodin. Au bout d'un moment, il état inenvisageable de voir Asuma sans une cigarette à la bouche. En tant qu'équipe, nous apprîmes à nous connaître en effectuant des missions, chiantes au début car vraiment inutiles (retrouver un chat, quelle galère ! ) mais un peu plus intéressantes au fur et à mesure de la progression en terme de difficulté. Bien vite, un combo résulta du trio InoShikaCho ; un enchaînement d'attaques propres à nos clans qui parvenaient à briser la défense du plus coriace des adversaires. Moi qui avait souvent préféré la compagnie des nuages à celle des autres enfants, je commençais à avoir une approche différente des relations humaines ainsi qu'une conception nouvelle du métier de Ninja. Bien loin de constituer une partie de plaisir, c'était une voie parsemée d'embûches dans laquelle je peinais à m'engouffrer par manque de motivation. Par exemple, l'examen Chunnin était un véritable calvaire pour moi. J'avais dormi pendant la première épreuve, secouru l'équipe de Naruto pendant la seconde et combattu pendant les phases éliminatoires qui s'étaient déroulées selon mes prévisions. L'épreuve final, un duel présenté sous forme de tournoi, allait déterminer bien vite si nous étions aptes à être promus ou pas. Contraint et contrarié d'y assister, j'avais été traîné de force à mon combat contre une fille (ouais, encore) du village du Sable à l'air peu enclin à la conversation. Après l'élaboration d'une rapide stratégie, un peu comme lorsque j'affrontai Asuma au shogi, je réussis à venir à bout de la kunoichi et de son éventail qui ne m'avait pas laissé sortir du combat indemne : à force d'avoir employé le Kage Mane, mes réserves de chakra s'étaient considérablement épuisées tant et si bien que je dus abandonner et la laisser passer au second tour. Mais je n'eus pas l'occasion d'assister à la suite du tournoi puisque suite à l'invasion du village par les forces d'Orochimaru et du pays du vent, je fus chargé de commander une troupe de Genin afin de récupérer Sasuke des griffes de ce tordu. Mais outre ma motivation défaillante, je n'avais pas estimé à quel point le danger était réel, tant et si bien qu'au final la mission improvisée fut un fiasco total, et plusieurs de mes camarades gravement blessés. Atteint par cet échec, une prise de conscience quant à mes véritables capacités s'imposait. Je crois que c'est à ce moment là que je me rendis compte de la responsabilité qui avait pesé sur mes épaules sans que je m'en rende forcément compte. Hormis la réussite d'une mission, c'était la vie de mes coéquipiers qui avait été mise en jeu par mon incompétence du moment. J'avais surestimé mes capacités intellectuelles largement supérieures à la moyenne, ainsi que mon don pour le stratège, blessant ainsi involontairement mes amis. Plus jamais, pensai-je alors, je ne les laisserai dans un tel pétrin. Au final, je fus le seul à être promu Chunnin, et à vrai dire la chose ne m'avait guère enchantée sur le coup ... Le temps passa sans trop de nouveaux rebondissements. Bien vite propulsé contre mon gré au cœur des responsabilités propres à mon grade, on me nomma en charge de l'examen Chunnin avec Temari et je passai quelques temps après mon examen Junnin. Une réussite. Tout semblait aller pour le mieux, jusqu'à ce que l'Akatsuki ne s'en mêle. Ces deux types, Hidan et Kakuzu je crois ... quand j'y repense, je me dis qu'il aurait pu en être autrement. Lors de notre premier combat, j'étais resté totalement impuissant face à la suite des événements. Malgré ma rapide analyse de la situation et de l'appui de mes coéquipiers, Kotetsu et Izumo, Asuma n'a pas survécu. Et, comme toute bonne tragédie qui se conclut, les renforts sont arrivés trop tard pour lui venir en aide. Ses dernières paroles furent adressées à Choji, Ino et moi-même. Il m'indiqua qui représentait le roi, à ses yeux, de notre jeu d'échec. Aussi me fis-je la promesse de protéger la descendance, les héritiers de Konoha, à commencer par l'enfant que portait Kurenaï. Celui d'Asuma. La volonté de feu ... je pense avoir compris l'héritage qu'il a essayé de me transmettre. "

* Termine sa cigarette et en allume une seconde, le regard vitreux, plongé dans ses souvenirs. *

" Au début, c'était dur, très dur et honnêtement je croyais ne jamais m'en remettre. La mort fait partie du métier de shinobi, c'est un risque parmi tant d'autres, certes, mais je ne pouvais me résoudre à une telle fin. Le temps fit son travail et atténua les blessures, et je pus venger mon maître lors de ma seconde altercation entre les deux énergumènes. Après avoir traîné Hidan au sein d'une partie des bois réservée au membres de mon clan, je l'enterrai, vivant bien que découpé de toutes parts, au cœur du paysage où il serait scellé à jamais. Je crois que d'avoir agi ainsi m'a fait me sentir mieux. C'était comme si un poids s'était brusquement enlevé et que je pouvais respirer à nouveau. La routine avait repris son cours, les choses étaient différentes et je dus m'y habituer.
Mais la foudre frappa à nouveau le village qui, loin d'avoir suffisamment pâti, en prit pour son grade lorsque Pain le réduisit à l'état de plaine désertique. Lors de l'attaque, je me suis fracturé la jambe. C'aurait pu être pire si le Kuchiyose de Tsunade-sama ne nous avait pas protégés, tout comme la brusque arrivée de Naruto qui, en l'espace de quelques jours, était devenu incroyablement puissant. Ce fut lui qui sauva notre village de son état de ruine, et il faut dire que les reconstructions ne sont pas une partie de plaisir. Peu motivé, je dois néanmoins me prendre en main et aider à tout remettre en ordre, car c'est loin d'être terminé. Les événements actuels ne me disent décidément rien qui vaille ... ce type, Danzou, me paraît être tout sauf fiable. Espérons que ce ne soit qu'une mauvaise impression. "

* Baille un coup, balance le mégot, se lève et retourne se coucher '_' *

NB : La charmante joueuse (oui, celle derrière l'écran) a connu le forum par le biais d'NTS, où elle incarne Uzumaki Naruto. Son expérience en matière de RP se résume à quelques années, et son activité atteindrait les 5 sur 10.

Le mot de la fin ? Fumer tue èé