Information sur la nunekin !

Les bas quartiers de Kiri. Un lieu charmant que le commun des mortels n'avait que rarement la chance de visiter. Lorsqu'une telle visite avait lieu, elle se terminait souvent dans le lac Noumu, un boulet attaché aux pieds. Il y avait aussi l'alternative de se retrouver en plein centre-ville dévêtu et sans fortune, le ventre ouvert en option. C'était un lieu de fous, à l'abri des lois. Une cour des miracles tolérée parce qu'elle disposait de protecteurs puissants, et qu'elle ramenait parfois des renseignements utiles. Certains de par le passé avaient déjà tenté d'éradiquer ce genre d'endroit. Cela s'était toujours soldés par des échecs. Parce que la lumière existe en ce monde, les ténèbres se doivent aussi d'être présentes. L'un entraine l'autre en un équilibre. Il est illusoire de se débarrasser d'une partie sans anéantir l'autre. Dans cette optique, peu importe ce qu'on fait tant que cela sert à ses propres intérêts. La mizukage était suffisamment sage pour les tolérer. C'était une preuve de la puissance de Kiri.

Et cela servait parfaitement Alias.

Il ne faisait pas partie de ce commun des mortels, et arpentait souvent ce genre de rues aux coupes-gorges, pick-pocket, mendiants, malades en tout genre. D'habitude, il le faisait avec ses gardes du corps. Hélas, ces dernières étaient actuellement en mission dans le nord pour "récupérer" une caravane. Elles ne tarderaient pas à rentrer à Kiri, heureusement. Ce n'était qu'une question d'heure et elles seraient sans aucun doute présente au rendez-vous ultérieur. C'était plus pour impressionner ses futurs clients qu'autre choses. Ils étaient du niveau des junnins voir plus, alors ses femmes et lui-même n'avaient aucune chance dans une quelconque confrontation. Ils étaient à la recherche d'un nunekin - ce qui avait fait frissonner le monde de l'ombre et de l'illégalité. Il se trouvait qu'Alias, après avoir ressentie cette onde de mouvement dans ses affaires et prit connaissance de son origine, savait où dégoter l'information. C'était ici, à Kiri. Une ancienne connaissance de Melissa. Il savait déjà que cette dernière avait été remarqué dans le coin, il suffisait de comprendre sa façon de penser et ses repères pour avoir de bonnes chances de lui tomber dessus. Le rendez-vous devait avoir lieu dans une taverne dénommée "L'œil borgne". Ce n'était plus très loin. Il tourna dans une ruelle à droite avant d'entendre une voix dans son dos.

Et toi... tu te prends pour un prince à te balader par ici ? File moi ton fric sans faire d'histoire, c'est pas pour les gamins dans le coin.

Alias pivota et observa son assaillant. Il était... beurré jusqu'au coup. Sa démarche était particulièrement chaotique et il sortit maladroitement un couteau de sa manche. Lentement, le sasurai enchaina divers sceaux shinobis - ben oui, il n'était pas encore super doué dans leurs exécutions, alors il le faisait du mieux qu'il le pouvait - et lorsque le couteau fonça vers lui, le métal s'enfonça... dans un chapeau de paille. Il ne vit pas non plus le coup de pied aérien venir s'effondrer sur sa nuque et il tomba à terre, évanouit. Ce fut très rapide, mais il devait avoir eut une bonne grosse dose d'alcool pour s'être fait aussi facilement. L'employeur le fouilla pour en prendre une petite bourse, un bien maigre butin mais qui lui permettrait d'offrir à boire à son contact dans la taverne, et ramassa son chapeau de paille troué. Les autres brigands de la ruelle le laissèrent passer sans aucun problème. La violence était un permis de passer dans la zone. Il arriva au lieu dit et poussa la porte d'entrée. Il repéra aussitôt le contact.

Un homme qui semblait comme vidé de toute énergie vitale, et aux traits creusés artificiellement. Il était jeune, mais ne le paraissait pas. On racontait que cette Mélissa utilisait des capacités vampiriques. Les rumeurs devaient avoir un fond de vérité. Le sasurai s'assit en face de son contact et laissa tomber la bourse de son assaillant sur la table.

Merci. C'est... quoi votre prénom ? Non... inutile. Cela sera sans doute un pseudonyme. Croyez moi, je ne veux que la mort de cette Mélissa. Il fut un temps où je la connaissais très bien. Et puis... elle a changée. Ou peut-être qu'elle a arrêté de faire la comédie avec moi. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Mais elle a fait de moi un vieillard, et elle doit payer.

Alias le regarde avec un air compatissant, c'était tout ce qui était en son pouvoir. Il parla avec une voix douce, apaisante. Il se voulait réconfortant, parce qu'il savait que l'acte était difficile pour l'homme, et dangereux. Si la nunekin se sentait traquée, nul doute qu'elle penserait à des gens de son entourage, dont l'homme qu'il avait en face de lui. En même temps, au vu de son état, on pouvait se demander s'il n'aurait pas mieux valut qu'il crève dans les bras de cette Mélissa. Oui, il en serait plus heureux. Peut-être devait-il verser du poison dans son verre avant de s'assurer de son repos éternel ? Non... cela serait trop couteux, et trop miséricordieux. Chacun sa merde.

J'ai des connexions qui vont s'assurer de sa capture, ou de sa mort. Vous pouvez parler tranquillement, elle ne pourra plus vous faire de mal. C'est une promesse.

Mais une promesse dans le vide, et qu'il n'avait aucun moyen de vérifier de ses propres moyens. Il s'abstint de le dire toutefois. Il fit un signe au tenancier qui apporta de l'alcool. Ils burent tous les deux. L'indic' vida sa choppe sans hésiter, d'une traite là où Alias ne fit que siroter le tord-boyaux qu'on leur avait servit. Il lâcha un sanglot qui attira un instant les regards des autres clients. Ils ricanèrent, et Alias dut lui-même se retenir devant le caractère pitoyable de la scène. On aurait dit un adolescent au coeur brisé par son premier amour. Il réfréna l'envie de lui ficher deux baffes et frappa délicatement son épaule pour montrer un soutient virtuel, mais vraiment virtuel.

Du temps où nous étions... amants... elle se rendait souvent à une auberge dans la forêt frontalière. Rien de très particulier pour le moment. Le souci, c'est que le patron ne l'a jamais vu DANS son établissement, mais elle passait devant très souvent, avec peu de temps d'intervalle. Elle doit donc avoir une cachette dans le coin immédiat de cette taverne, à cinq ou dix minutes à pieds et en-dehors de la route. Sans doute vers l'Ouest, d'après le tenancier. Il ne sait pas qu'il y a une prime sur elle, heureusement. Tout le monde n'a pas accès au Bingo Book. La connaissant, elle doit s'être préparé un bon pied à terre pas très loin d'un plan d'eau et relativement éloigné des routes.

Vous pouvez me préciser la zone sur cette carte, à votre avis ?

Il lui tendit une carte du pays qu'il avait préalablement préparée pour ce genre de situation et plié dans ses larges manches. Il avait aussi un crayon. C'était encore le plus facile pour la transaction ultérieure. La carte suffirait en elle-même et il n'y avait aucun risque de mauvaise interprétation.

Bien sûr... Voilà. Au plaisir de ne plus jamais entendre parler de vous.

Alias repartit avec la carte et alla au centre de Kiri attendre ses employées. Après quoi, il n'aurait plus qu'à voyager jusqu'au point de rendez-vous. Une demeure abandonnée en plein milieu des marécages. Très intimes.

Lien vers la suite de la chasse