Première tanière, premier disciple [terminé]

Spoiler:

Le pays de la pluie. Un nom terriblement bien choisit pour cette terre où l'eau semble tomber en abondance. Alias n'a connut que des averses depuis son arrivée. Bizarrement, cela lui plait. Quelque chose l'attire dans ces terres. Est-ce la tristesse ambiante qui l'intéresse, où plutôt l'occasion de faire du bien autour de lui ? Les deux raisons sont emmêlés ensembles sans possibilité de séparation. Etant lui-même de nature torturée, il est normal qu'un endroit lui ressemblant l'attire, comme la surface d'un plan d'eau dans lequel il voudrait se baigner.

Ce pays d'abîme sera le fondement de mon empire. Je ne pourrais pas commencer plus bas que cela.

Alias ricane et lève la tête en haut. Les nuages noirs. La pluie. De la mélancolie à l'état pur coule le long de ses vêtements, comme si le ciel entier pleurait à chaudes larmes. Ce pays à connu la guerre et le désespoir. Ils avaient aussi cru dans l'Akatsuki, mais aux dernières nouvelles, les choses vont plutôt mal pour eux. Tant mieux en soi, leurs subordonnées seront facile à recruter, expérimentés et prêt à tout pour retrouver de l'espoir. Il n'y a pas de meilleur endroit sur terre pour commencer à fonder sa propre troupe de mercenaires ninja qu'un pseudo village en désintégration. Ceux qui sont désorientés sont des victimes faciles.

Son manteau est trempée, et ses bottes couvertes de boues. Sa besace est lourde, elle contient de nombreuses devises. Il a de quoi s'acheter une petite bâtisse. Pas grand chose, un taudis en soi. En même temps, ce taudis pourrait lui servir d'une première retraite. Il pourrait "protéger" un quartier contre une petite somme d'argent par mois. Une misère, oui. Mais largement de quoi satisfaire ses premiers besoins de liberté. Après tout, cela faisait un an qu'il parcourait les routes, il voulait un appui solide quelque part.

Il eut comme un coup de foudre pour une maison insalubre au coin d'une rue. Inhabitée. Un vieillard se berce dans sa chaise devant la porte en murmurant une lente complainte oubliée. L'employeur se tourne vers lui et demande d'un ton sec.

Vieil homme, tu connais le propriétaire de cette demeure en ruine ?

Le vieil homme s'arrête et le regarde avec un grand sourire. Il lui manque au moins trois ou quatre dents. Les autres sont noircies par le bétel qu'il doit mâcher en permanence depuis quelques années. Son ton est à l'image du pays et de sa fameuse météo. Monotone et sans avenir radieux. Les rides se creusent dans son épiderme, et ne sont pas sans rappeler l'écorce d'un vieux chêne. Une vieille branche qui a vécut bien trop longtemps.

Mon fils. Tué par la guerre il y a quelques dizaines d'années. Maudits soient les shinobis ! J'ai eut à peine de quoi lui payer un emplacement au cimetière.

Ses mains tremblent un peu sur les accoudoirs. Il se penche et crache sur le côté avant de reprendre le bercement sur sa chaise, et Alias croit reconnaitre la chanson qu'il murmure. Il s'agit d'une litanie. Un hommage aux morts. Le pauvre n'a plus toute sa tête. Néanmoins, chacun sa merde, Alias a envie de dire. Pourquoi garde-t-il une maison dans cet état ? Il ferait bien mieux de la vendre. Elle serait tellement plus utile... dans ses mains par exemple. Une bourse apparait mystérieusement dans la main du jeune homme. Il la laisse tomber sur le vieux et lui dit d'une voix calme, dénuée d'empathie.

Sa maison contre une pierre tombale.

Il regarde la bourse. Une larme s'écoule sur sa joue alors qu'il se lève avec la bourse en main et qu'il file dans le village. La pluie s'abat sur lui, mêlant l'eau et les pleurs. Les sanglots, eux, sont couverts par un coup de tonnerre. Alias entre simplement dans sa nouvelle demeure, se dévêt de son manteau et s'assied dans un fauteuil pas très confortable. Mais c'est le sien. Et rien que pour la simple raison qu'il lui appartient, ce fauteuil miteux prend une immense valeur à ses yeux. Une partie de sa liberté. Son tout premier pas dans sa carrière. Et puis il éternue sous les immenses couches de poussières qui règnent dans l'endroit.

Je devrais trouver quelqu'un pour m'occuper de tout cela.

Réfléchir à voix haute, quelle étrange habitude.

Spoiler:

Le lit est miteux. Alias a mal dormit. Il s'est presque littéralement noyé sous une avalanche de poussière lorsqu'il a exploré sa nouvelle demeure. Il tousse et crache souvent. Il a tenté d'aérer la pièce, mais les fenêtres ont du mal à s'ouvrir. Par décret flemmique, il a tout simplement décidé de ne pas s'en occuper pour le moment. Par tous les kunais, il ne s'est pas échappé de sa vie ultra monotone pour commencer à refaire des tâches ménagères ! Cela serait... tellement indigne de sa condition d'être supérieur à tous. Le plus sympa serait de trouver un Genin pour faire tout le boulot à temps plein. Et qu'il s'occupe de pomper un peu de koku du quartier aussi.

La bonne surprise, c'est la cache d'arme qu'il a découverte. Une dizaine de katanas en bon état de marche ! Alias en prend directement un à sa ceinture, même s'il semble incapable pour lui de les utiliser pour le moment. Trop lourd pour sa fragile constitution. Mais rien que pour la classe, il va le porter. L'aspect extérieur est très important dans ce monde. On juge tout du premier regard, et montrer une arme suffit bien souvent à ouvrir des voies, sans même devoir se battre.

Il sort de sa demeure. Il y a comme un terrain vague à côté de sa maison - enfin, pour autant qu'on puisse appeler ça une maison - et il n'a vu personne aller dessus. C'est peut-être le domaine attitré de sa nouvelle acquisition ? Bien possible, et Alias n'a pas l'intention de dire non à une illusion de luxe. Si d'aventures il désirerait agrandir son établissement, il avait largement la place. Nouvelle quinte de toux, sans doute un reflux de la poussière.

Il entend comme un grondement au-dessus de lui, et les premières gouttes tombent déjà à foison. C'est à croire que ce pays est perpétuellement à la saison de ma mousson !

C'est pas mon jour...

Il retourne à l'entrée et sort un parapluie un peu ancien d'une armoire décrépie. Il se balade avec dans tout le quartier. Quelques commerçants. Un lac. On peut apercevoir au loin une espèce de tour dans le centre-ville mais l'endroit semble mal-famé. Je préfère m'intéresser aux abords de la ville. La misère est omniprésente. Des enfants aussi. Ce pays a longtemps été en guerre. Les orphelins sont innombrables, et les ressources sont épuisés. Un peu comme Alias, qui avait coupé tous les ponts avec sa famille - un orphelin virtuel - et qui n'avait pas grand chose pour débuter. Peut-être de quoi recruter un genin avare...

Une adolescente le toise. Elle est sale, assie par terre et contre un mur. A côté d'elle, des poubelles et même un cadavre. Son regard est presque aussi mort que le corps inanimé à ses côtés. Elle semble avoir perdue tout envie de vivre. Première réaction de l'employeur.

Qu'est-ce que tu as à me regarder comme ca ? Tu veux mon auto-portait ?

Ses yeux tombent sur le fourreau contenant le katana, puis remontent au niveau des yeux d'Alias qui rehausse ses lunettes. Elle veut mourir. Ironie du sort, même si le sasurai le voulait, il ne pourrait pas la tuer avec cette lame qu'il n'arrivait pas à manier. Alias s'agenouille et saisit délicatement son menton. Il y a une certaine beauté enfouie sous la crasse et les traits meurtris de son visage. Usant de tout son charme, et son influence innée, il dit d'un voix très douce.

Seuls ceux qui vivent ont le droit de mourir. Commence donc par vivre. A la fin du chemin, tu trouveras la délivrance, mais cela ne sera pas sans avoir accomplit de grandes choses. Garde espoir, une si jolie femme ne devrait pas être aussi triste. Ça te dis un bon bol de riz bien chaud ?

L'éclat de ses yeux semblent comme légèrement ranimé. L'espoir est une arme dont tous les beaux parleurs usent sans parcimonie. Car l'espoir seul peut donner lieu aux miracles. Alias la prends sur son dos - elle est trop faible pour marcher- et la ramène jusqu'à son taudis. Elle a une bonne musculature, meilleure que la sienne. Avec un peu de ré-éducation et d'entrainement, elle fera un excellent homme de main - enfin, "femme de main" - pour son organisation. Quelqu'un de dévoué à sa tâche.

Et puis, il faut bien quelqu'un pour nettoyer toute cette poussière !

Les jours ont passés. Elle n'a pas encore parlé mais elle reprend des forces rapidement. Sans que le sasurai ne lui demande, elle a décidé de s'occuper du ménage - a part la cuisine - Et Alias l'a même entendu rire une fois lorsqu'elle a ouvert une armoire et qu'une tonne de poussière lui est tombé dessus, entrainant des éternuements en cascade suivit de rires discrets. Elle est aussi tombé sur les katanas et les a regardé avec de drôles de yeux, mais n'a rien dit et s'est contentée de les nettoyer.

La dernière nuit de son séjour, Alias a entendu un chuchotement dans son lit moisit.

Merci, seigneur Alias.

Il s'endort un sourire aux lèvres.

Sympa ton personnage Smile

Voila 5 Points de RP Wink

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