Repérage dans un pays étranger

Les voyages forment la jeunesse. Avant de commencer sa carrière de Sasurai, les nombreux voyages d'Alias l'ont amené à plusieurs reprises à Kumo où il a servit d'homme de main à un petit chef de gang quelques temps. Histoire de comprendre les rouages internes d'une organisation, de ses défauts et de comment y pallier. Malheureusement, quand il voulut partir, son boss refusa. Il n'eut d'autre choix que de le livrer à la police, par un mélange subtil d'informations anonymes sur une cache d'un autre gang d'une part, et d'informations sur des recèleurs à la police d'autre part. Les deux manipulations suffirent à faire arrêter le gang à part un de ses membres, celui qui avait tout organisé.

Que de bons souvenirs ! Il allait profiter de l'occasion pour visiter ses anciens réseaux - il aimerait savoir où en était son ancien boss. S'il y avait moyen de le torturer là où il était actuellement, cela pourrait lui faire très plaisir. Visiter une de ses anciennes conquêtes n'était pas pour lui déplaire non plus. Tant de chose à faire, alors qu'il n'avait que quelques jours devant lui avant de continuer son voyage. Il était accompagné de "Tour enflammée" au cas où des brigands s'intéresseraient à sa bourse, mais heureusement, ce ne fut pas le cas.

Merveilleux, c'est un endroit stratégique si intéressant. Il serait bon d'avoir un pied dans la région.

Il y avait quelques endroits possible pour un quartier avec quelques hommes de mains, en particulier cette maison avec un soleil vert, inhabitée pour le moment, mais qui avait servit de maison de passe il y a de cela quelques années. Et puis, il y avait quelques ruelles mal famées aussi. Il pourrait facilement étendre son ombre ici. Cela ne demanderait qu'un minimum d'effort, mais un peu plus de gens à sa disposition surtout. Il était contraint de remettre cet objectif à plus tard, surtout lorsqu'il croisa une vieille connaissance. Un viel homme qui préparait ses bagages.

Salutation, oncle, cela faisait longtemps.

Evidemment, il ne s'agissait pas vraiment de son oncle, mais plutôt d'un ancien collègue avec qui il avait partagé quelques renseignements, et des parties d'échec. Accessoirement, il l'avait aidé dans l'exécution de son plan diabolique pour se débarasser de son boss trop collant, et pour cela, il lui avait été toujours reconnaissant.

Tiens, un joueur d'échec. Cela fait longtemps en effet... J'aurais grandement apprécié une nouvelle partie mais je dois rapidement décamper d'ici. Ton ancien boss s'est fait la malle de la prison, et on raconte qu'il va passer par ici pour me faire la peau. J'ai un peu de temps devant moi, parce qu'il avance avec prudence et évite les patrouilles mais je sais ce que vaut ma vie si je reste.

Un boule se forma dans la gorge d'Alias. Echappé ? Voilà quelque chose qu'il devait absolument arranger d'ici peu. Connaissant Kumo, une équipe de genins serait rapidement lancé à leur poursuite. Il devait trouver leur destination, il pourrait monnayer l'information et en plus s'assurer qu'ils pourrissent tous en tôle.

Dis moi, vénérable oncle, tu ne sais pas quel est leur destination ?

Et bien, je sais qu'ils comptent passer par ici en tout cas, et je peux conjecturer qu'ils doivent essayer d'arriver au village de Tsume à deux jours de marche d'ici, à l'Ouest. Là-bas ils seront en sécurité. Ils utiliseront le chemin des contrebandiers sans doute, mais il ne faut pas...

...le révéler aux autorités, je sais. Par contre, je vais m'arranger pour eux. Tu pourras revenir d'ici quelques jours, je te le promets oncle.

Je tiens à ma vie, je te donne une semaine mon gros !

Et il termina d'empaqueter ses bagages. Il frappa légèrement son cheval et la charette se mis en route. L'employée d'Alias était restée muette durant tout le temps de cette discussion, mais il savait qu'elle n'en pensait pas moins. Un sourire se dessinait sur son visage, enfin un peu d'action pour l'ex-serveuse du "Kunai rouillé" !

Je peux m'en charger.

Le sasurai la regarde avec un sourire puis dépose une main sur son épaule. Elle trésaillit. La dernière fois qu'il l'avait touché directement, c'était la nuit d'avant. Elle devint rouge de se rappeler de cette nuit formidable.

Ils sont plusieurs, et ils ont déjà une équipe à leur trousse. Je vais plutôt tenter de trouver un autre employé, leur vendre de l'information et un coup de main. Comme ca tu ne risqueras pas ta vie, et on gagnera de quoi se nourrir. Ca te va ?

Marché conclus.

Alias commença à se diriger vers le sud. Il savait qu'il y avait une prison dans le coin où l'équipe de récupération des prisonniers iraient certainement. Avec un peu de chance, il pourrait arriver à temps, et il pourrait même recruter au passage une de ses ex pour sa nouvelle organisation émergente.

Au détour d'un chemin vers la prison Alias déposa sa main sur les épaules de ses suivantes. Il semblait... trembler un peu. Venant d'un employeur au calme olympien, c'était surprenant. Il dit simplement, mais avec moins d'assurance que d'habitude.

C'est ici que se trouve une employée potentielle.

Les deux kunoichis se regardèrent. Il s'agissait d'une employée. En même temps, elles ne pouvaient pas lui en vouloir. C'était bien qu'un homme se batte autant pour le statuts des kunoichis dans le monde, enfin façon de parler. Il leur faisait beaucoup confiance, plus qu'à des simples employées. Elles avaient donc une confiance aveugle en lui, même si elles se sentirent jalouses de la futur bichonnée. Tour Enflammée répliqua, avec une légère pointe de sarcasme.

Formidable. On l'embauche ?

Mais son chef ne lui répondit pas. Sa main frappa à la porte - non sans avoir hésité plusieurs minutes. Cette dernière s'ouvrit sur une casserole qui vola dans la figure de l'employeur. Alias se fit même prendre par une bourrasque de vent et finit sa course un peu plus loin... Une voix furieuse en sortit. Féminine, certes, mais puissante et assourdissante.

Après toute ces années, tu as le cran de revenir ici ? Après que tu m'aie lâchement abandonnée ? Je vais te...

J'ai de quoi te payer !

...mais entre donc ! Tu veux une tasse de thé ? Venez, entrez je vous en prie.

Alias grommela qu'il ne l'avait pas abandonnée et que cela faisait à peine six mois avant d'entrer avec précipitation dans la maison, suivit de ses deux employées qui ne savaient pas vraiment où se mettre. Elles avaient même failli attaquer la kunoichi, mais heureusement, l'employeur avait été le plus rapide d'eux trois. Une effusion de sang évitée. L'employeur discuta avec sa connaissance pendant plusieurs dizaines de minutes. Il était question de dette, d'amour, et de loyauté infinie. Finalement, la bourse changea de main - il était à sec dorénavant, et la genin était très souriante de rejoindre la compagnie.

Direction la prison maintenant. Avec célérité, mesdames !

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