[Mission] Service accompli

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Rendre service était un acte tout à fait humain que G ne faisait pas souvent. En fait, la dernière fois où il s’est fait violence afin d’accomplir une bonne action date, sans jeu de mot, de Mathusalem. Malheureusement pour lui, le grade qu’il visait demandait une participation assidue à la vie du village. Il se devait donc d’accomplir pas mal de missions dans cette optique. Une fois à la tour de l’Hokage, on lui en assigna une qui le fit presque éclater de rire. Servir de prof en art ninja à un fils de bourge ne pouvait qu’être la blague du siècle. Il se rendit bien vite compte qu’on ne se moquait pas de lui et le big boss en personne réclamait l’aide d’un ninja pour faire l’éducation militaire de son fils. Le Sarutobi comprit tout de suite pourquoi cette mission n’avait pas encore été effectuée. Soupirant dans son fort intérieur, il l’accepta tout de même, ne doutant pas qu’il trouverait l’occasion de transformer cette corvée en un spectacle plutôt amusant. Quand il arriva à la porte du village, les gardes le saluèrent en ne manquant de lui souhaiter bonne chance. Tout d’un coup, le jeune homme avait quelques réticences à accomplir son devoir. Ce gosse était-il si terrible que ça? Sortant une cigarette du paquet qu’il gardait dans une poche intérieure de sa tunique, il l’alluma pour ce distraire en chemin.

*J’suis sûr que ça va bien se passer. Après tout, c’est moi le prof*

De belles pensées qui l’aidèrent à dissiper le doute qui le rongeait. La capitale fut vite en vu, tout comme le temps du Daimyo. Se dépêchant de commencer sa tâche, car ainsi, il pourrait en revenir dans un délai qu’il espérait court, il frappa à la porte. Un garde qui portait une uniforme semblable à celui d‘un samouraï, ouvrit la porte, le dévisagea de haut en bas, s’attarda un moment sur l’insigne des Sarutobi qui trônait sur la tunique rouge du shinobi de la feuille. Un silence qui donnait envie de crier. Enfin, on lui fit signe d’entrer, toujours sans prononcer un seul mot. Il n’y avait pas à dire, les gens d’ici étaient vraiment flippants quand ils s’y mettaient. Suivant son guide d’un pas nonchalant, profitant pour regarder la déco qui en mettait plein la vue, il finit par arriver dans une sorte de grande cours. Cette dernière semblait avoir été aménagée pour l’occasion. Se tournant vers le pyromane, le gardien prononça ses premières paroles et sûrement les dernières…

- C’est toi le bâtard des Sarutobi? Bref, le fils du Daimyo va pas tarder, alors pas de conneries.
- Prépare ta gueule, enfoiré! Parce que dès que j’en ai fini avec le morveux, je viens t’apprendre les bonnes manières.

Le portier s’en alla, riant à s’en déchirer la gorge. Il ne perdait rien pour attendre, car le chuunin de la feuille ne comptait pas laisser passer une insulte de ce genre. Grommelant encore à cause du mauvais accueil qu’il venait d’essuyer, il s’assit à l’ombre, priant pour le fils à papa se pointe dans les plus brefs délais. Mais c’était bien trop demander apparemment. Les minutes passaient, le soleil continuait sa course folle vers le sommet du ciel et l’enfant à entraîner semblait toujours sous ses couettes douillettes. L’archer ne savait pas ce qui l’empêchait de tirer ce salle gamin de son pieux pour lui faire endurer l’enfer qu’il devait absolument lui faire voir maintenant que sa patience a été mise à rude épreuve. Il faisait les cents pas, tournant en rond tel un lion en cage quand quelqu’un finit par toussoter à coté de lui. Se retournant vivement vers la source du bruit, G fut surpris de voir un petit gringalet le fixer d’un air supérieur. Là, c’était la cerise sur le gâteau. Éclatant d’un rire rauque mais sonore, humiliant l’enfant par la même occasion, le ninja du feu ne pouvait en croire ses yeux. S’arrêtant, les larmes aux yeux et les côtes embrasées par la douleur, il se redressa pour surplomber le gosse qu’il dépassait de plusieurs têtes.

-Alors, c’est toi, mon élève?

Le fils du Seigneur n’eut qu’un hochement de tête comme réponse. Le flambeur tatoué comprit tout de suite que la conversation ne risquait pas d’être intéressante. Reprenant son sérieux, affichant un air froid et calculateur sur son visage pour effrayer le petit en face de lui, il s’exprima d’une voix grave.

- Voilà comment vont se passer les choses. Tu me montre ce que t’as dans le ventre. Ensuite, je te fais une démo et tu m’imites gentiment. T’imprimes?

Un nouveau hochement de tête comme unique réponse. Le reste de la journée s’annonçait joyeuse…

Petit fils de pute! En entendant les répliques du vermisseau qu’il surplombait, G sentit le sang lui monter à la tête. D’ailleurs, on pouvait voir ses veines pulser au niveau de ses tempes. Ses pupilles d’un vert cristallin brillaient d’un éclat mauvais. La colère du jeune homme était semblable à un volcan en éruption et de ce fait, peu de gens cherchaient à le faire sortir de ses gonds. Aujourd’hui, cependant, il ne fit pas comme à son habitude. En effet, l’enfant serait mort carbonisé s’il s’était décidé à réagir. Mais les conséquences qui en découleraient seraient bien trop catastrophiques, autant pour lui que pour le clan Sarutobi dont il était l’un des héritiers. Serrant les dents et les poings, à s’en faire saigner les paumes de mains, le pyromane garda sa famille en tête pour ne commettre aucun acte néfaste.

*Tu ne perds rien pour attendre, sale gosse. Tu vas vite comprendre qu’il ne faut pas jouer avec le feu.*

Sortant du château du Seigneur féodale, prenant bien le temps de défouler ses pulsions meurtrières sur le garde qui avait le malheur de l’insulter plutôt, la Flèche de Konoha, comme on l’appelait parfois, se rendit chez le confiseur dont le gamin lui avait parlé. Comme ce dernier lui avait expliqué, il s’agissait bien du seul commerce de sucrerie de toutes la capitale. Le gérant devait se réjouir de peu de concurrence qu’il devait avoir. S’arrêtant soudainement, l’air frustré, l’homme à la chevelure ardente fulmina davantage. En effet, au vu de la file de morveux bruyants qui se battaient pour une petite gâterie, le chuunin en aurait au moins pour une bonne heure. Enfin, c’était s’il respectait la bien saillance. Faisant l’impasse sur les bonnes manières, il se faufila, sans difficulté aucune, au travers de la horde de gosses baveux. Il arriva sans problème au comptoir où il passa commande. Le proprio voulut lui faire une remarque désobligeante quant à son comportement vulgaire. Or, à l’instant où son regard croisa celui du flambeur, il sembla ravaler tant ses mots que sa salive. Il prit note des paroles de son client et s’empressa de la satisfaire dans un temps record. Quand le petit sac de papier fut plein de bonbons, le fumeur compulsif enflamma une cigarette et s’en alla, sans dire un mot, un sourire démentiel étirant la commissure de ses lèvres.

Ce n’était pas bon signe… Ce sourire se dessinait toujours quand il préparait un coup bien méchant. Et à bien y penser, des situations pareilles, il en avait connues d’autres. Ce qui était effrayant, c’est qu’il avait toujours su tiré son épingle du jeu, d’avoir sa petite vengeance. Tous ces antécédents portaient à croire que G venait de trouver un moyen de faire sa fête au fils à papa prétentieux qui lui servait d’élève pour la journée. De nouveau devant l’entrée du palais, le garde ouvrit silencieusement, la raclée qu’il avait eue lui avait servi de leçon. Pas besoin d’escorte cette fois-ci, le chemin, il le connaissait maintenant. L’archer déambula dans quelques couloirs, tous similaires selon lui. Comme une âme se dirigeant vers l’autre monde, il vit la lumière qui lui indiquait qu’il allait bien vers l’extérieur. L’enfant attendait sa récompense mais il n’avait même pas encore sué. Le pyromane comptait bien remédier à ce petit détail d’une manière assez comique. Enfin, il serait peut-être le seul à rire dans cette histoire. S’arrêtant devant la fripouille l’air nonchalant, il tenait le sac de bonbons en hauteur.

- Voilà ce que t’as demandé. Mais si tu veux en gouter, va falloir que je vois autre chose qu’un petit seigneur lancer des sentences de mort à tout va.

Sortant l’une des confiseries du paquet, il la lança en l’air. Puis, crachant une petite boule de feu, il transforma la sucrerie en un vulgaire petit caillou cramoisi.

- Les sucreries, c’est pas bon pour la santé, parait… Tu dois pas en manger souvent, n’est-ce pas? Ça serait bête que les autres finissent tous comme ça.

Montrant du menton la pierre noire qui entachait maintenant le paysage, il se mit à siffloter, tout en allumant une nouvelle cigarette. Du chantage affectif. Le shinobi de la feuille ne faisait preuve d’aucun scrupule ou de valeur morale. C’était généralement comme cela qu’il se comportait avec les gens qui l’avaient poussé à bout. Et puis, le but de cette mission était d’entraîner de fils de bourge aux arts ninjas. Alors pas question de se laisser marcher sur les pieds et de lui faire l’honneur d’avoir un Sarutobi comme serviteur. Et ce, même pour quelques heures.

Spoiler:

Intérieurement, le shinobi de la feuille jubilait devant le coup bas dont il était l’auteur. Il pensait et à juste titre d’ailleurs que le seigneur féodal, craignant pour le bien-être de son fils, aurait supprimé ses tentations caloriques de son régime alimentaire. C’était une attaque rondement menée et qui montrait encore que s’il le voulait, G pouvait faire preuve de bien plus de malice que son caractère laissait entendre. Malheureusement, il n’avait pas visé juste cette fois-ci. Apparemment, les caprices du gamin étaient bien plus importants que son apparence future. Cette constatation n’énerva pas le jeune homme. Bien au contraire, elle le consterna. Il se souvint, que dans son jeune âge, son père l’obligeait à manger les légumes qu’il haïssait afin qu’il grandisse et devienne l’homme qu’il était maintenant. S’il l’avait souvent hurlé dessus, voire manquer de respect pour ses actes quelques peu radicaux, il ne ratait jamais une occasion de le remercier aujourd’hui. Aussi, quand la servante partit au petit trot, dans le but de satisfaire l’égocentrique insolent, seul un soupir sortit sa bouche, tandis que son visage restait froid et indifférent.

Quoiqu’il en soit, les bonbons n’étaient pas perdus. Son cousin, Konohamaru, en raffolait. Ils feraient sûrement son bonheur quand le pyromane trouverait un moyen d’accomplir sa mission, sans se faire tuer s’entend. Pour le moment, ce n’était pas du tout gagner. Car les insinuations que venait de proférer le petit tyran en herbe eurent vite fait de remettre le Sarutobi en colère. Comment arriverait-il à ne pas lui mettre une flèche dans le cœur avant la fin de la journée? Il ne savait pas qui, mais quelqu’un paierait pour lui avoir refilé cette mission foireuse. Il regarda l’enfant lui tourner autour, comme un le vautour qu’il était, sans ciller une seule fois. Il imaginait déjà la suite du programme, quelque chose qui ne réjouirait aucunement le fumeur compulsif. Quand le morveux s’arrêta de nouveau devant lui, il lâcha un nuage de fumée sur lui, espérant que cela contribuerait à sa mort prochaine. Haussant les épaules à la question qui ressemblait plus à une affirmation, le ninja du feu écouta d’une oreille distraire ses instructions. Croisant les bras et baissant ses yeux verts de rage, il lui répondit avec désinvolture.

- Si tu acceptes d’être ma cible, j’veux bien faire un petit effort. Mais comme Monsieur ne se salira pas les mains, je ne vois pas l’intérêt de me fatiguer.

Lui tournant le dos au sale gosse, le flambeur s’approcha d’un des arbres tout en éteignant le mégot de sa cigarette sur la paume de sa main. D’un bond agile, il monta sur la première branche et s’adossa contre le tronc. Posant les mains derrière sa tête, il bailla sans retenue avant de dire au petit prétentieux.

- Réveille-moi quand tu seras prêt à travailler…

Fermant les paupières, il essaya de plonger dans un sommeil réparateur. Le peu de temps qu’il venait de passer ici l’avait épuisé. Ce petit fils de pute était vraiment une plaie et rêver qu’on l’écorchait vif était la meilleure chose qui pouvait lui arriver.

L’indifférence, tout compte fait, restait toujours la meilleure arme contre les insultes de ce genre. Et s’il l’utilisait rarement, G savait pertinemment que ses efforts pour se contrôler ne seraient pas vains. Il ne dormait pas, même si ses paupières closes et son rythme respiratoire régulier laissait croire le contraire. Il jubilait en lui quand il entendit le gosse taper du pied et s’en allait dans ses appartements l’air rageur mais résigné. Cependant, il se doutait que ce sale gosse ne se rendrait pas sans une derrière mesquinerie. Aussi, changeant de site, laissant un clone non consistant sur la branche et se dissimulant dans un coin d’ombre, il attendit que le fils du seigneur féodal revienne. Le pyromane ne fut pas surpris quand il ordonna à ses servantes de le réveiller au sceau d’eau. Sortant de sa cachette alors que son substitut explosait dans un nuage de fumée, il s’approcha du gamin, un sourire vainqueur sur les lèvres. Consentant aux conditions posées par son élève, le shinobi prit enfin la parole.

- Tu n’aurais pas pu choisir une meilleure activité. A la fin de la journée, prépare-toi car tu verras la technique dont je suis le plus fier. Bon… passons aux choses sérieuses. Le temps nous est compté.

Continuant à avancer pour se placer devant le garçon, à environs deux mètres de distance, il composa une courte série de signe. Des clones semblables à celui de tout à l’heure s’alignèrent à son côté, immobiles comme des i. Sortant un feutre noir de sa poche, il dessina une croix sur chacune de ses copies, en prenant bien soin de les disposer à des endroits différents. Retournant vers le tyran en culotte courte, il lui expliqua les rudiments du lancer de shurikens. Soudainement radouci devant un élève plus concilient, l’archer troqua même son jargon habituelle contre un langage plus soutenue qu’il n’utilisait qu’en face de son père.

- Si tu veux devenir un tireur d’élite comme moi et ne jamais manquer ta cible, suis ces quelques conseils. Primo, ne quitte jamais ta cible des yeux. Les idiots qui se croit tout puissant et vise d’un seul œil pour faire style, ils sont les premiers à mourir.

Ne mâchant pas ces mots et exposant la vérité tel qu’elle était, il continua ses explications, tournant autour du morveux comme un lion autour de sa proie.

- Secundo, ne te presse jamais. Un tir fait sans préparation est un tir dans le vide. Et dernièrement…

Prenant un shuriken du pant de sa tunique noir, il visa l’un des croix qu’il avait dessiné plus tôt sur ses clones et tendit le bras. À la seconde où son bras devint une ligne horizontale, il lâcha l’étoile de fer qui alla se planter directement dans l’intersection entre les deux lignes noir sur le front de son double. Ce dernier explosa dans un bruit assez comique.

- Et dernièrement, c’est comme ça qu’on lance un Shuriken.

Se redressant, il sortit une nouvelle cigarette de son paquet. La portant à ses lèvres et l’allumant dans un même mouvement, G exposa enfin les règles du jeu.

- Ce que tu auras à faire est très simple. Tu observes, tu vises et tu dégommes comme je viens de te le montrer. En face, mes clones s’écarteront et laisseront passer les shuriken s’il ne se dirige pas vers la croix dessiné sur eux. Autrement, ils se laisseront gentiment touché. Quand tu les auras tous fait exploser, on passera aux cibles mouvantes.

S’éloignant du champ de bataille, ne voulant pas prendre une étoile perdue, il regardait ce qui allait se produire.

G n’était pas ce qu’on pouvait appelé un grand professeur. Si, de part son grade, il avait du accomplir cette corvée plus d’une fois, il n’en restait moins le pire dans cette catégorie. Les aspirants se plaignaient souvent de la difficulté de ses exercices, de l’incompréhension de ses explications et même de son caractère. Mais une chose était certaine, nombre d’entre eux ne pouvaient nier que ses méthodes, aussi sévères pouvaient-elles être, les faisaient progresser à une allure fulgurante. La condition était d’avoir la volonté nécessaire pour suivre le parcours du combattant qu’il imposait tout le temps à sa classe. Après tout, c’étaient des futurs shinobi qu’il formait. En agissant ainsi, il les préparait aux horreurs que renfermait ce monde. C’était pourquoi il utilisait toujours cette méthode de motivation. En mettant ses élèves en face de la chose qu’il détestait le plus, ces derniers réagissaient tous de la même manière : il voulait détruire cette chose. Dans le cadre du lancer de shuriken, cette manipulation psychologique s’avérait très utile et le fils du seigneur féodal était un bon exemple.

Le pyromane savait que l’enfant le détestait parce qu’il lui avait tenu tête, avait ignoré le pouvoir et l’influence qu’il avait grâce à son père. C’était une chose qu’il connaissait bien pour l’avoir souvent ressenti lui-même, mais dans des situations très peu similaires. Et même si ce qu’il faisait à ses doubles n’avait aucune répercussion directe sur lui, il savait que l’enfant en retirait un certain plaisir, une petite vengeance. Tout le monde trouvait son compte, à la fin de l’histoire. Il avait réussi à faire travailler le tyran miniature et selon ses règles, tandis que lui aurait droit à sa démonstration. Il regretta de ne pas avoir pensé à cet arrangement plutôt, mais le premier contact ne l’avait pas non plus autorisé. Les minutes passaient et les cibles diminuaient à vu d’œil, les bavures et échecs du gamin se répétant moins souvent. Au bout d’une heure, il ne restait aucun clone à dégommer et le fils à papa se pavanait comme un paon fier des couleurs flamboyantes de sa queue. Malgré les efforts qu’il avait montrés, le Sarutobi ne l’applaudit pas pour autant, bien au contraire, son regard devint plus dur et sérieux encore.

- Je vois qu’on a finit avec le menu fretin. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer maintenant que tu as les bases. Tirer sur une cible en mouvement c’est d’un tout autre niveau, tu t’en doutes. Dans ces cas-là, tirer à l’endroit où la cible se trouve est la chose la plus stupide à faire. Tu dois prévoir, anticiper, le lieu où elle sera. C’est là que tu dois tirer et c’est comme ça que tu l’auras. En gros, tu dois avoir un coup d’avance sur ton adversaire, un peu comme aux échecs. Comme c’est plus un exercice mental que physique, tu n’auras pas de démonstration. Je serais ta cible. À toi de trouver la meilleure façon de prédire mes mouvements.

Faisant une série de signes, le fumeur compulsif changea d’apparence pour rendre l’exercice plus complexe qu’il ne l’était déjà. En effet, avec sa corpulence, il faisait un cible mouvemente bien trop facile à toucher et ce, malgré son large avantage en vitesse. Malheureusement pour l’enfant gâté, il n’était pas là pour adoucir son lait, mais pour l’entrainer comme il le ferait avec n’importe quel aspirant de l’académie. Maintenant sous la forme d’un aigle, le ninja du feu prit son envol et commença à virevolter dans le ciel. Ainsi transformer, il faisait un cible bien plus complexe pour son élève qui révélait avoir un certain potentiel dans cette discipline. Qui sait, si ce dernier n’était pas destiné à réchauffer le siège de son père, G l’aurait peut-être apprécié.

*Non… Pas même dans une autre vie!*

Fort de cette pensée, il poussa un cri strident, qui était le signal qu’attendait l’enfant. Les hostilités pouvaient enfin commencer.

Devenir la cible mouvante était le meilleur moyen qu’il avait trouver pour booster le fils du seigneur féodal. Personnellement, il mourrait lui aussi d’envie de l’empailler afin de l’exposé dans sa chambre comme un trophée. Il avait d’ailleurs un emplacement approprié juste à coté de son arc d’enfance. Il voyait déjà ce tableau onirique et en baverait de joie s’il n’avait pas été recouvert de plumes et si un bec ne remplaçait pas sa bouche. Bref, alors qu’il battait pour se maintenir à une hauteur convenable, il regardait son élève réfléchir à la difficulté de la tâche et en jubilait. Il remarqua l’une des servantes s’en aller et ne tarda pas à comprendre que qu’on lui avait ordonné de ramener. Il hocha positivement sa tête de piaf devant la belle initiative du morveux.

* Bien pensé… Tu montes d’un cran dans mon estime p’tit gars.*

Enfin, les hostiles commencèrent. Les shurikens se mirent à voler en sa direction, tous plus rapidement les uns que les autres. Cependant, les tirs manquaient de force vu la hauteur à laquelle il se trouvait, ce qui les rendaient facilement évitables. Enchaînant acrobatie sur acrobatie pour fuir l’offensive incessante qui lui tombait dessus, G ne se fatiguait pas le moins du moins. Il se permettait même de répéter certains mouvements pour donner une opportunité au petit ninja en herbe. D’ailleurs, ce dernier ne tarda pas à remarquer la faille qui avait été volontairement été exposé et à l’exploiter. Lançant une étoile métallique qui servait de leurre, il visa les directions possibles d’esquives afin de ne pas louper sa cible. L’idée était ingénieuse et elle aurait sans aucun doute fonctionné s’il avait été question d’un véritable aigle. Or, la flèche de Konoha n’eut pas grande difficulté à esquiver ce petit guêpier qu’on lui avait tendu. Mais apparemment, ce n’était pas tout ce dont était capable le petit noble. Croyant que l’attaque se résumait à ce petit traquenard, l’archer fut surpris en entendant le sifflement des étoiles en approche. Réagissant au quart de tour, fonçant en piqué sur les armes qui devaient le transpercer, il virevolta au travers du nuage métallique, battant furieusement des ailes pour esquiver cette attaque de masse.

En revenant au sol, on pouvait remarquer qu’il saignait un peu par certains endroits, mais en résumé, il avait réussi à passer au travers. Reprenant sa forme humaine, s’époussetant un peu, le chuunin s’étira un moment. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas fait usage de la technique de transformation. Il avait l’impression d’être rouillé de ce côté malgré sa grande maîtrise dans le ninjutsu. Applaudissant du bout des doigts la performance du gamin, il regarda en soleil tout en prenant la parole.

- On dirait que ton entraînement touche à sa fin, gamin. Comme convenu, je vais te montrer l’une de mes techniques. Juste une question… Tu avais prévu de sortir aujourd’hui?

N’attendant pas la réponse du petit tyran, il composa une longue séries de mudras. Emmagasinant une grande quantité de chakra en lui, il la recracha sous la forme d’une énorme boule de feu en forme de tête de dragon. Le jutsu s’éleva haut dans le ciel jusqu’à aller disparaître derrière la barrière de nuages blanc. Bientôt, ces dernières prirent une teinte grisâtre tendant que l’air de faisait plus humide. Voilà le clous du spectacle, la cerise sur le gâteau de la vengeance de G.