[Job] Poing d'acier

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Spoiler:

Voilà déjà cinq jours que j'ai rencontré mon nouveau maitre. Alias. L'idée de quitter mon job de serveuse au kunai rouillée m'avait déjà traversé l'esprit, mais je n'étais jamais passé à l'acte. Malgré la monotonie du lieu, c'était plutôt bien payé - enfin si on faisait abstractions des nombreuses propositions de mariages. Elle ? Mariée ? C'était une kunoichi faite pour la guerre, pas pour le ménage ! Je ne sais comment il a remarqué l'ennui profond que je ressentais dans cette auberge. Il avait un sourire énigmatique lorsqu'il m'a proposé de vivre des aventures plus intéressantes. Je dois admettre que le voir comme ça, parler d'aventure, après s'est fait ennuyer par une chunnin bourrée pendant toute la soirée avait un certain effet comique. Je crois que j'ai rigolé au début. La première fois depuis longtemps. Après, je suis tombé sous le charme, progressivement. Et avant que je ne m'en rende compte, j'avais déjà accepté. Comment ne pas succomber à son sourire et ces belles paroles ? Il a l'air généreux, et en même temps énigmatique.

Il m'a payé une grosse somme, et offert une promesse de m'équiper à ses frais pour ma loyauté à vie. Il l'a obtenu.

Il avait déjà engagé une autre subordonnée. Une adolescente dans cet âge qui n'est plus très loin de l'adulte. Elle n'est pas très causante, et encore moins quand le maitre n'est pas là. Mais elle arbore un sourire rayonnant. Je me demande c'est quoi son histoire à elle, mais cela serait indélicat de ma part. Elle a l'air d'avoir traversé de dures épreuves, mais semble épanouie au côté du maitre. Une autre preuve de sa gentillesse et de sa bonté. Pour l'instant mieux vaut se focaliser sur la mission. Je me retourne vers elle et je lui dit.

Tu te rappelles bien des termes de la mission ?

Elle soupire. Elle ne se rend pas compte de la chance qu'elle a de pouvoir faire un truc intéressant. Je l'y verrais bien, moi, dans une auberge à nettoyer des verres pendants des heures, à se faire draguer avec toujours les mêmes phrases, et a servir des hommes ivres en se forçant d'être agréable. Mais cette gamine m'intéresse. Je sais pas ce qu'elle a vécu, ça a l'air terrible, mais je vais m'occuper d'elle. Je ferais de cette "disciple" une véritable femme kunoichi ! Et cela passe par l'apprentissage de la hiérarchie. Je suis le chef de mission, même si je ne suis qu'une genin. Je n'ai jamais passé le grade de chunnin, mais en même temps mon village de départ n'est pas très actifs et se concentre sur ses "bons éléments" dont je ne faisais pas partie. Les autres sont libres.

Répète là pour voir.

Un forgeron des bas quartiers ... de Ryoshu à cumulé une certaine dette... et... euh... il faut s'assurer qu'il paie ! Surtout qu'il parait qu'il a envie de fuir dans un autre pays.

Pas très intelligente la gamine, elle a mis du temps à réfléchir à tout cela. Pourtant, c'est pas trop compliqué. Enfin, au moins, elle a saisit la mission. Ce n'est pas un cas totalement désespéré. Je crois qu'elle a quelques notions de Taijutsu d'après ce que j'ai compris. Faut voir ce que ca donne en situation réelle mais cela peut-être très intéressant si cela se complète bien avec mon affinité Katon. Je demande mon chemin a un quidam qui passe. Il commence à nous mater ouvertement, moi et ma condisciple. Lorsqu'il tente de ma prendre par la taille je dégaine lentement mon katana et je le repousse. Bizarrement, il semble désormais beaucoup plus disposé à m'écouter maintenant.

Tu sais où se trouve le forgeron "Shogun" ? Amène nous à lui !

"Disciple" se met à rire de la situation. Un rire enfantin et amusant. L'homme accepte à contre-cœur et nous guide dans le dédale de ruelles de cet endroit, alors que ma compète danse autour de lui gaiement. Je rengaine ma lame et je rends la liberté à cet homme vulgaire lorsque nous arrivons devant une petite forge d'où sort un nuage de fumée noire. Je toque à la porte. Le judas s'ouvre. J'entends une exclamation de bonne surprise de l'autre côté, ainsi que des cadenas qui se déverrouille. La porte s'ouvre sur un vieil homme qui sent le sake, et à la dentition dévorée par le bétel. Je peux rapidement constater qu'à l'intérieur de sa forge, il n'est pas en train de travailler mais de faire ses bagages. Les informations étaient donc justes, il se prépare à prendre la fuite. Dans ce cas là, je suis autorisé à employer directement la manière forte. Enfin, je crois.

Que puis-je faire pour vous, mesdames ?

Je fais un léger pas sur le côté en m'inclinant - comme pour saluer. Mon geste a en fait une toute autre signification, puisque je me retire du champs d'action de ma collègue afin qu'elle puisse utiliser la plénitude de ses moyens en taijutsu, là où moins je ne ferais que dégainer ma lame et trancher dans le lard. Ou alors le rôtir. Si on veut qu'il parle, ces deux dernières options sont malheureusement non indiquées. Je soupire donc en disant à voix haute et ferme.

"Disciple", tu sais ce que tu as à faire.

Cette dernière pousse un petit cri de joie, et saute sur le vieillard, l'entrainant à l'intérieur de la forge. J'entre à mon tour, en fermant la porte derrière moi. Je jette un œil au combat. Il fut du genre très rapide, puisqu'une simple technique d'immobilisation physique à suffit à rendre notre cible à ma merci. Il se débat et crie. Un garde arrive. Je fais quelques signes de mes mains et je tire à deux reprises mon canon katon. Le garde est blessé, mais se jette quand même sur moi. Je dégaine mon katana. Mon assistante ne pourra pas tenir indéfiniment, même si elle possède pour le moment l'avantage. Je dois faire vite. J'esquive sa lame et je profite de mon élan pour trancher sa jambe. Je sens comme une légère résistance qui d'amoindrie rapidement. Il a le réflexe de légèrement tomber, pour réduire la force sur ses jambes. Je le cueille au visage avec ma garde. Son nez se brise dans un bruit sourd que j'apprécie énormément. Il tombe à terre, le visage ensanglanté. Je le frappe avec ma botte pour être certain qu'il ne me dérangera plus puis je me retourne vers ma collègue. Elle est sur le point de lâcher prise, exténuée par cette lutte. Je plante ma lame à deux doigts des yeux du mauvais payeur. Étrangement, il se calme directement. Allez, j'en ai déjà presque terminée avec cette mission, je vais pouvoir passer au restant. La négociation ! J'ai un sourire alors que je m'agenouille à son niveau et que je le regarde avec tout le mépris que je porte aux cloportes et aux dégueulasses de son espèce.

De un, tu vas défaire tes bagages. Interdiction de quitter la ville pour une durée indéterminée. De deux, tu rembourses tes dettes, sinon ma lame ne se plantera plus dans un tatami, mais dans ton crâne d'idiot et d'incapable. De trois, arrête le sake, ca te feras toujours des économies. Si tu essaies de nous rouler, on te retrouve et ton corps va nourrir les poissons. Compris ?

Il ne me répond pas. Je le frappe avec le talon dans le ventre, au niveau du diaphragme. Il a un spasme de douleur et tente de respirer. Il a perdu son souffle, c'est que mon coup était parfait. Pendant ce temps, son garde se remet à bouger, alors je laisse tomber un vase sur sa tête et il se rendort aussitôt. La morale qu'on peut en tirer, c'est que même un mercenaire est sensible à la beauté des fleurs. Après plusieurs tentatives, le forgeron reprend son souffle et arrive à parler. Il nous implore, et j'aime ca.

D'acc... d'accord mais par pitié, ne me faites plus mal !

Je le frappe deux fois à mains nue pour la bonne forme - oups, je lui ai brisé la mâchoire je crois - puis je reprends mon katana et je défais les paquets en tranchant les différents sac. Je rengaine ma lame et j'ouvre la porte, suivie de près par le "pion disciple". Je fais un dernier signe d'avertissement au forgeron, avant de repartir pour la maison de notre maitre. Il sera content. Il pourra se faire un peu de ryo. Il désirait se constituer une réserve de kunaïs je crois. Cet argent trouvera une bonne utilisation, c'est certain. Je ne suis pas mécontent de cette journée en tout cas. Combien de fois ai-je rêvé à l'auberge de pouvoir me défouler sur un vieux vicelard sans avoir la permission de le faire ? Rien que pour cela, je crois que c'était une excellente idée de suivre Alias. Je me sens si bien ! J'arbore même un sourire qui n'a rien à envie à ma collègue.

La route est encore longue pour rentrer, ca te dis de chanter une petite chanson ?

J'acquiesce. Et je commence une balade joyeuse de mon village d'origine. Au loin, le soleil commence à se teinter de rouges, et les rizières reflètent son éclat comme autant de petits miroirs. Le retour à Alias prend quelques jours. Je fais un rapport détaillé de nos activités et des réactions du vieux. Alias approuve tous mes choix et nous félicitent, "Disciple" et moi. Il dit qu'il ne pensait pas que nous allions si bien nous en tirer, et qu'il est fier de nos compétences. De plus, il a déjà reçu des nouvelles le temps qu'on rentre au quartier général. Il semblerait que la cible ait déjà remboursé une partie de ses dettes. La récompense est revenue jusque chez nous. Une excellente nouvelle.