:: Ice Time ! ::

Le cul vautré sur sa chaise alors que ses jambes s’étalaient sur sa table, une main refermée sur une coupelle de Saké qui faisait des va et viens jusqu’à sa bouche, Eizo ne tarda pas a apostropher le tenancier du Restaurant, qui n’osait pas exiger une attitude correcte de la part de son si particulier client, pour qu’il vienne le ravitailler. Sa bouteille actuelle était désormais vide ! Le jour n’allait pas tarder a définitivement se coucher en ce nouveau crépuscule et le lieu ne tarderait pas à être occupé que par l’ensemble des habitués et autres badauds occupés à plaisanter autour d’un repas entre amis après une harassante journée. Eizo n’attendait personne et il était plus que probable que personne ne s’approche de lui ce soir. Le Jinchuuriki ne tarda pas à la réception de son breuvage favori et se resservit de plus belle, tournant par là même les pages du dossier qu’il s’échinait à consulter depuis de longues minutes maintenant. Profitant de la présence du patron à ses côtés, Okamura formula stoïquement sa commande d’un plat du soir pour satisfaire son appétit naissant. Une demande qui crispa le tenancier, la présence de type dans son établissement pouvait être très mauvaise pour les affaires …

Il faut dire que malgré son désir de se faire discret, Eizo emplissait de sa présence une bonne partie de la pièce ! L’établissement lumineux était toutefois enfumé et l’air gratifiait les sens d’odeur de viandes et d’épices. Au son du vacarme des conversations et des rires gras, Okamura jugeait que c’était presque plus d’une centaine de clients qui occupaient les lieux. Accoudés au bar, attablés par petits groupes d’amis, ils n’aspiraient qu’à passer une bonne soirée à la lumière des nombreux lampions de papier bleu ornant chaque table de cet établissement reconnu. Assis au fond du bar, l’aura aussi puissante que menaçante du Ninja incitait les clients à ne pas l’importuner.

Sa prise en fonction en temps que Bras droit de la Mizukage avait imposé à Eizo une importante quantité de travail administratif pour bien assimiler tout le fonctionnement de l’armée du brouillard. Et malgré tous ses efforts, le jeune homme ne maitrisait pas encore tous ces aspects pourtant essentiels à son travail quotidien … Le dossier qu’il tenait en main répertoriait des Fiches détaillées et des rapports concis sur les Effectifs Ninja du Village. Chaque Shinobi de Kiri se voyait donc décrit sur une page de papier blanc et Vicious prenait connaissance des hommes et femmes qu’il pourrait être amené à côtoyer désormais. C’était fastidieux, mais nécessaire, l’information ayant été l’arme principale du Ninja pendant toute sa carrière. Une arme qui le maintenant en vie et plus ou moins dans l’anonymat au rang mondial …

Mais dans le monde Ninja, il n’était pas rare de feinter d’une main pour frapper de l’autre. Si d’aucun aurait pu croire le Bretteur obnubilé par sa lecture, il se serait lourdement trompé. En effet, depuis de longues minutes, le Ninja de la Brume n’avait pas tournée la moindre page de son amas de papier, parcourant à défaut la pièce de son regard fatigué. Il appliquait là une technique plus vieille encore que ses classes dans les services des Ninjas Supérieurs du Village. La technologie s’améliore de jours en jours certes, mais comme la plupart du temps Eizo n’aurait besoin que de ses yeux, ses sens et un beau sourire. Chaque image, chaque mouvement, chaque attitude, chaque situation était photographiée par le porteur de Rokubi. En cet instant, il photographiait l’entièreté de l’établissement, mémorisant ce que font, portent et conversent les clients, puis il se posait la question « Qui sont ils ? »

En attendant son repas, le Jinchuuriki ne faisait qu’analyser, tapis dans l’ombre … Se livrant à un jeu d’observation qu’il affectionnait tout particulièrement. Et ce qu’il voyait n’était pas vraiment « joli » en cet instant …

Assis au fond d'une salle, les coudes sur le comptoir, Haru rédigeait depuis des heures son rapport de mission. Il faut dire qu'il y en avait des choses à dire, surtout après le dérapage historique de cette mission. Il devait-être 14 heures quand elle arriva au bar-restaurant. Elle avait réussi à travailler durant une heure et puis plus rien. Elle n'arriva plus à décrire avec quelle débilité son binôme avait attaqué leur cible. Elle n'arrivait pas non plus à qualifier et définir pourquoi elle avait attaqué les deux. Ayant pour finalité leurs envoies à l'hôpital et les aveux de leur cible apeuré par la découverte d'Haru.

Mais aux alentours de 15 heures, un autres client avait fait son apparition. Et lui, aucun doute sur son nom. Elle le haïssait par nature, surtout depuis qu'il jouait au petit chien bien fidèle. Impossible de travailler avec lui dans les pattes. Pourtant, il fallait. Interdiction de rejoindre le clan tant qu'elle n'avait pas fourni une explication claire, complète et rédigé aux ninjas dirigeants. Une plaie en somme.

Il fallait qu'elle fasse abstraction de l'homme, non de l'animal. Travailler sur soi, prendre sur soi. Ce ne fut qu'au bout d'une longue heure qu'elle réussit à se plonger, de nouveau dans son rapport. Les mots étaient plus cinglant les un que les autres. Aucune pitié face au dérapage initié par son compagnon, enfin ex compagnon, d'arme. La pitié n'aurait servi à rien. Elle décrit avec vérité ce qui l'avait poussé à attaque les deux hommes. La façon dont-elle avait procédé et un résumer globale des dégâts. Un argumentaire rapidement rédigé. Ce fut la conclusion de cette mission, la finalité qui bloqua de nouveau Haru.

La faim se fit sentir. Elle commanda donc, entre deux ratures, le plat du jour, ne cherchant pas vraiment à savoir ce qu'il contenait.

Pour la première fois depuis de longues heures, Haru releva franchement la tête, regardant autour d'elle le restaurant presque remplit. En effet une large zone de sécurité c'était tracé d'elle-même entre les clients, et les deux isolés. L'homme et Haru. Les Fubuki n'étaient guère appréciés, étant même craints. L'adolescente aurait pu garder l'anonymat si une bande de ninja, désespérément genins, n'avait pas révélé son identifié à quelques ninjas. Cette situation était loin de lui déplaire, au contraire, elle la fit sourire. Encore une fois le clan de glace marquait sa supériorité face aux ninjas communs.

Son amusement fut de courte durée. Le patron lui apporta son plat et Haru réagit dans la seconde:

- Si j'avais voulu manger un rat mort aux navets, je l'aurais dit, hors il me semble avoir commandé de la nourriture, vous savez ce genre de choses qui vous sustente et non vous tue ?!

Verdict sans appel, la jeune Fubuki venait de prendre de haut de très haut le tenancier du restaurant. Étrange contraste encore sa voix angélique, sucrée, et la dureté de ses mots. Pire encore la jeune fille ne semblait pas se démonter, au contraire elle était très sérieuse et cinglante. De quoi faire perdre son assurance à quiconque lui faisait face.

Assis dans une des sempiternelles poses lascive qu’il adoptait dans les établissements à même de lui servir de la boisson forte pouvant bien rincer son gossier, Vicous en vint à délaisser son inutile dossier pour sortir d’une des poches de son long manteau sombre un cigare qu’il faisait importer du Pays des Légumes. Craquant une allumette, ignorant avec dédain l’interdiction de consommer du tabac des les endroits publics, le porteur de Rokubi entreprit de fumer en terminant sa bouteille sans toutefois relâcher son observation minutieuse de la foule. Attendant son repas, il se savait détesté par la grande majorité des hommes et femmes présents ici et il n’en avait cure. Il voulait juste savourer ces petits moments de plaisir coupable pour l’heure …

Lentement, comme s’il s’entourait d’un manteau de précautions, le patron du restaurant vint lui apporter son plat et le jeune homme se contenta d’un regard neutre en guise de remerciement. Fumant le dernier tiers de son cigare, il nota un second plat dans les mains de l’homme et suivit le cheminement de ce dernier, par pure curiosité. Pour tuer le temps et accompagner la dégustation de ses dernières lattes de tabac. La composition culinaire fut donc servie à la table d’une adolescente qu’Okamura n’avait pas encore relevé. Elle lui semblait presque quelconque, aussi le jeune homme détourna t’il immédiatement son regard pour le déposer sur d’autres de ses comparses.

Mais l’attention du Jinchuuriki fut bien vite aimantée par les éclats de voix féminine à une table. La surprise du bretteur fut grande quand il cerna de ses pupilles rubis la silhouette élance de la précédente adolescente aux prises avec le dirigeant de l’établissement pour un différent d’ordre culinaire. Arquant un sourcil de surprise, Eizo éteignit son cigare sur la paume de sa main et entreprit de goutter son plat du bout des lèvres. Il aurait pourtant juré que la rumeur décrivait l’endroit comme un ravissement pour les papilles. Son étonnement n’en fut donc que plus grand et à même d’amener une réaction épidermique sous la forme d’un cri tonitruant :

« OYO ! PATRON !! »

Les yeux écarquillés, le souffle court et le crispé, Eizo laissait presque son corps parler pour lui. Agité de spasmes sur l’ensemble de ses muscles, le Bretteur Ninja de Kiri avait du mal à contenir son émotion. Son visage passait de masques en masques pour se figer sur une expression de contentement contrastant avec le mécontentement de l’adolescente. Par ce jeu d’acteur improvisé, le bras droit de la Mizukage avait totalement volé la vedette à la fillette velléitaire et il se fit un devoir de poursuivre sur un ton plus enjoué que jamais :

« Il est succulent à en mourir ce ragout ! Elle a les papilles gustatives endommagée cette gamine ou quoi ? »

Enjoué comme un gamin à qui l’on vient d’offrir un nouveau jouet, Okamura entreprit donc de se goinfrer à une vitesse folle, engloutissant son assiette en quelques fractions de secondes et entrecoupant chaque bouchée par des mots dans le style « Incroyable », « Succulent », « Divin » et surtout des phrases acides à l’encontre des gouts opposés de la fillette. De quoi mettre à vif les nerfs d’une personne susceptible en somme …

Une erreur de la nature venait de parler. Haru ne releva toutefois pas ce pseudo cri de joie. Il n'avait aucun gout tout simplement. Ou était-ce la jeune demoiselle qui n'avait aucune âme ? La jeune Fubuki se replongea, tant bien que mal, dans son rapport, une façon de dire au patron garde ta nourriture je n'en veux pas. Et puis l'autre dégénéré récidiva. Insultant directement la personne de Haru. Au fond d'elle, l'adolescente ne voulait même pas s'abaisser à son niveau. Après tout il n'était rien.

Mais au fil des minutes l'homme se fit de plus en plus offensant. Mettant à mal la patience de la jeune fille. Sa susceptibilité commençant à s'échauffer sérieusement. Lentement, l'indifférence de la jeune fille ce transforma en pulsion meurtrière. A cet instant, elle s'en fichait pas mal qu'il soit porteur d'un démon ou pas. Elle voulait juste qu'il se la ferme. Mais il ne sembla pas s'arrêter. Comme-ci ce plat médiocre était le meilleur qu'il n'ait jamais mangé. Elle commença à atteindre un stade critique d'énervement. Elle n'allait pas pouvoir retenir ses remarques acerbes plus longtemps. Enfin ce n'était que des remarques qu'elle voulait proféré, du moins c'était avant qu'il ne franchisse les limites de sa patience.

Une ligne de Senbon glacé venaient de se figer dans le bois de la table. Épousant, sans jamais toucher, avec précision le corps du démon. Quelques autres mordirent le mur, formant ainsi une ligne droite et glacé. Il l'avait fait craquer. A cet instant précis plus personne n'osait parler. Les regards étaient tous tournés en direction du duo. Les deux êtres qu'ils craignaient le plus ne semblait pas fait pour s'entendre.

Haru ouvrit enfin la bouche. Des paroles sèches et dénués de toute émotion vinrent brisé le silence:

- Je ne pense pas avoir de leçon à recevoir de toi, j'ai peut-être les papilles gustatives endommagées, mais je crains que ce soit ton cerveau le plus atteint.

Abandonnant son rapport elle se retourna vers lui? Un regard parfaitement calme, une expression presque inexistante. Loin d'avoir peur de quoi que ce soit. Elle n'était que Chunin, mais elle avait un caractère de glace et une volonté de feu. Ne se laissant pas impressionné par le ninja.


- Je pense qu'il serait agréable pour nous tous que tu cesses de beugler pendant ton repas, rassure moi tu connais le mot "Beugler" ?

Une question qui n'attendait pas réellement de réponse. La jeune Fubuki avait une très forte envie de lui foutre son poing en plein visage. Mais par instinct de survie elle ne le ferait pas. Elle savait très bien ce qu'il était. Pour ses capacités, elle n'eut qu'à l'observer pour trouver sa réponse. Il était puissant sans aucun doute, sa détermination et sa loyauté au village était inscrite sur son corps. C'est vrai qu'elle, même en cherchant, on ne pourrait que voir un corps transpirant d'orgueil. Voilà toute la différence.

Eizo se trouvait là dans une des rares situations durant lesquelles il ne prêtait aucune attention au monde alentour et se contentait de profiter des petites choses. Une succession de mets succulents qu’il enfournait à vitesse grand V dans sa bouche et dont il passa une nouvelle commande entre deux engloutissements sonores. Alors certes, la pollution sonore dont il était à l’origine dans le restaurant n’était probablement pas vue d’un bon œil par l’ensemble des clients alentours, mais le dernier Okamaru s’en fichait comme de son premier Boken.

C’est donc en se tamponnant complètement de son entourage qu’Eizo continua à s’empiffrer de longues minutes. Et alors que le Patron lui apportait une nouvelle soupe au Mizo, le jeune homme put enfin comprendre ce que devait ressentir les insectes et autres papillons lorsqu’ils étaient épinglés par des collectionneurs. En effet, le Jinchuuriki se fit auréolé d’épines de glaces à quelques millimètres de sa peau et il en fut surpris au point d’écarquiller les yeux tout en cessant d’aspirer une longue nouille qui pendit mollement au bout de ses lèvres pincées par l’effroi.

Avalant lentement ce désirable morceau de nourriture, le bras droit de la Mizukage laissa parler son éducation soignée en s’essuyant la bouche tout en écoutant les éructations malsaines de la gamine enflammée. Dépliant ses jambes pour reprendre un attitude nonchalante, le bretteur fit comprendre d’un regard appuyé au patron qu’il serait de bon ton pour lui de déposer la soupe chaude sur la table sans toutefois trop s’éloigner. Ponctuant le discours furieux de la fillette par des oscillations de son index dans l’air, Eizo arbora finalement un sourire carnassier avant de poser une courte question rhétorique la Kunoichi véhémente :

« Et depuis quand tu te préoccupes des autres toi ? »

Les yeux rubis d’Eizo transpercèrent le regard de la morveuse, lui faisant très clairement comprendre au travers de cette attitude qu’il n’ignorait rien du passé comme des aptitudes de la fillette et qu’il trouvait son comportement tout bonnement pitoyable. Second de son village, Okamura avait feuilleté l’ensemble des dossier des Shinobis placés son commandement indirect et il en était ressortit un nombre de forts caractères désagréable dont cette Fubuki Haru faisait parti. Le petit rauquet féminin avait juste eu le tord de s’en prendre à un morceau qui ne jouait plus depuis longtemps dans sa catégorie tout en piquant la curiosité de ce dernier. Il se ferait surement engueulé par Mei pour la suite des événements, mais il assumerait comme toujours. Aussi poursuivit il en posant son pied droit sur le rebord de la table chargée de plats et autres soupes chaudes :

« J’ai aucune leçon de maintiens à recevoir d’une gamine pourrie gâtée et imbue de sa personne comme toi ! T’as peut être une grande gueule et de petites capacités héréditaires intéressantes, mais tu restes rien d’un plus qu’un bambin capricieux qui croit que le monde lui est du… On est surement pas détestés pour les mêmes raisons, fillette ! Tu peux faire ce que tu veux, c’est ton choix. J’espère juste que ça sera le bon …
A propos vous, il est assuré votre resto ? »

« A … Assuré ? Non … Non, pourquoi ? »

Pour seule réponse, le patron du restaurant vit son démoniaque client déplier sa jambe et propulser avec force la table chargée de diverses nourritures plus chaudes les unes que les autres en direction de la gamine hurlante. Le fait d’éventuellement brûler la peau de pêche de la gamine était le cadet des soucis du Jinchuuriki qui se relevait avec une expression de pure envie sadique sur le visage qui fit frémir l’assistance et poussa vers la sortie les moins audacieux. Il espérait seulement que la gamine répondrait à ses provocations pour passer une sorte de test grandeur nature ! En attendant, le jeune homme haussa les épaules et échauffa ses bras de quelques moulinets avant de soupirer à l’attention du tenancier catastrophé :

« Dommage … »

Le démon ne put ce retenir très longtemps. Laissant s'échapper une remarque acerbe. Mais rien qui ne réussi à énerver davantage la jeune fille. Toutefois, il semblait connaitre la gamine. Et la connaitre assez pour savoir qu'elle ne se préoccuper jamais, oh grand jamais, des autres. Seul la Mizukage pouvait retenir son attention et faire qu'elle y prête attention, quelques membres du clan aussi. Mais c'est tout. Les autres n'ont jamais éveillé la moindre curiosité en elle. Alors non, elle ne se préoccupait pas de lui, pourquoi de toute façon !?

Posant alors le pied sur le rebord de la table, il commença un monologue. Le regard de Haru vrilla clairement celui du ninja. Elle ne comptait pas reculer, et à en voir la position de l'homme, il avait armé un semblant d'attaque. Il comptait faire quoi ? Lui balancer la table en pleine tête ?! Nan, mais franchement, il n'y aurait pas plus stupide que d'utiliser une table chargée pour prouver sa supériorité.

Il demanda, comme pour annoncer son intention d'exploser le restaurant, s'il était assuré. Réponse négative qui fut suivi pas une propulsion de la table en direction de Haru. Elle ne bougea qu'à la dernière minute, prenant soin de limiter les blessures, enfin les brûlures. Au final rien de grave, mais il venait de la défier et elle allait répondre sans chercher à comprendre. L'homme c'était levé et semblait jouer les star en s'échauffant. L'adolescente retira les quelques éléments qui la dérangés vraiment, lançant par la même occasion un regard froid et menaçant au tenancier tétanisé. Le pauvre homme n'allait guère aimait ce qui suivrait.

- Mes choix ne peuvent qu'être bon ...

Lentement de l'eau se matérialisa dans la main de Haru, coulant d'abord sur le sol, elle sembla se reformer sur la main. Se dressant tel une épée sur le poignet fragile de la fillette. Vus sa position actuel, elle ne pouvait pas prétendre à grand-chose, aucune trace d'eau en quantité suffisante, ni de glace, ni de neige. Il fallait improviser et vite. Alors la seul chose à faire était de produire de l'eau. D'en répandre le plus possible et d'attendre. Il était bien plus puissant qu'elle, et elle le savait. Mais pourquoi se démonter face à lui ?!


- Il me semble que tu es l'un des meilleurs dans l'art de croiser le fer … Aurais-tu des avantages ?!

Provoquer, encore et toujours. Il faudrait qu'elle se calme un jour, car l'arrogance et l'orgueil dont-elle fait preuve, sera sans aucun doute, ce qui creusera sa tombe. Masochiste ? Oui un peu. Mais pas sans arrière penser. Qu'il vienne briser cette épée aquatique pour voir ... On verra bien s'il sera toujours capable de faire le malin après !

Elle sauta donc sur les débris des tables. Faisant face, sans honneur, au ninja, enfin au porteur du démon. Oui il était vraiment dommage que l'homme n'eut pas assuré son restaurant. Car les deux ninjas semblaient bien décidés à se taper dessus.

Alors qu’il multipliait les étirements comme les échauffements pour éviter les lésions musculaires propres aux efforts violents, Eizo eut la désagréable expérience d’entendre et de voir la gamine poursuivre dans la voie qui était la sienne depuis quelques temps déjà : celle de la suffisance. Secouant sa tête comme pour la vider de toutes les inepties auxquelles elle avait pu être soumise durant les minutes précédentes, Okamura finit par étirer ses lèvres en un large sourire quand il assista à la formation d’une épée aqueuse au creux de la main de la fillette. Reflexe de Bretteur éternel, le Jinchuriki porta immédiatement ses doigts sur le pommeau de son propre Katana avant de se raviser et de croiser les bras sur son large torse.

L’assistance civile se dirigeait en toute hâte vers les sorties quand le bras droit de la Mizukage soupira suffisamment fort pour que son « adversaire » ne l’entende parfaitement. Qu’elle semblait fière … Fière et susceptible. En somme, elle lui plaisait. Le Porteur de Rokubi allait donc commencer par lui par te faire sortir la colonne vertébrale par la bouche ! Souriant tel un prédateur, un opportuniste ultime, le sabreur de la brume prit une profonde respiration désabusée devant le ridicule de la situation. Une gamine avec une pauvre épée de flotte qui s’estimait assez forte pour tenir tête à l’un des hommes engagés sur la voie de l’excellence au sabre. Une situation qui força le porte Katana à souffler une nouvelle fois avant de persiffler à l’attention de la fillette :

« Quelle Arrogance ! T’as la fâcheuse habitude de prendre les gens de haut, gamine … T’es tellement imbue de toi-même que ça te vient pas à l’idée que tu pourrais te prendre une tôle. Je vais me faire un plaisir de te remettre les idées en place ! »

Lentement, le jeune homme referma ses doigts sur la garde de son sabre, exerçant une pression progressive sur le pommeau afin d’amener le fourreau en parallèle au sol du restaurant. Etirant son sourire en lame de rasoir, Eizo glissa lentement sa lame hors de sa gaine protectrice dans un bruit de frottement métallique caractéristique. Dépliant mécaniquement son bras, décrivant un arc de cercle de ce dernier, le Bretteur ne semblait faire aucun effort quand il laissa le fil de son sabre couper une table en deux. Il avait simplement communiqué à sa lame sa volonté de trancher. Moins d’un battement de cil plus tard, Eizo était devant Haru, enserrant le visage de celle-ci de sa main libre et se matérialisant dans l’air dans un roulement d’écho. Shunshin no Jutsu. Imparable !

Ses doigts exerçant une pression folle sur les traits de la fillette, le Jinchuuriki poussa plus loin son mouvement, emportant la morveuse dans son élan alors que son propre visage était de marbre. Une fraction de seconde plus tard, il poussait la tête de la Chuunin vers le sol et emportait son corps avec lui. Ses muscles tendus dépliaient une force colossale quand le bras droit de la Mizukage encastra l’adolescente dans le bar du restaurant, appuyant sur celui-ci au point de le faire craquer jusqu’à son fondement et fracasser le crâne de la grande gueule à même le sol. Elle serait probablement sonnée après ça … Bouche crispée, mâchoire fermée, le Bretteur dévoila ses dents en soufflant sur un ton agacé :

« Sale Gosse ! »

Ramenant sa lame dans le confort de son fourreau, le Jinchuuriki n’avait de toute façon jamais eu l’intention de s’en servir ce soir. Il avait juste appliqué une des plus anciennes maximes des Arts Ninjas : Feinter d’une Main pour Frapper de l’Autre ! Sa vitesse et la différence de niveau avaient fait le reste. Oh, la jeune fille serait probablement groggie un petit moment, mais un moment suffisant pour que le porteur de bijuu ne lâche une belle poignée de Ryos au tenancier et pour qu’il ne se dirige calmement vers la sortie. Il avait copieusement rosé et humilié la fillette et si cette dernière souhaitait poursuivre sur sa lancée elle aurait à faire ça en pleine rue. Et cette perspective là amusait beaucoup le bretteur !

Il souriait tel un prédateur, elle n'afficha aucune émotion pouvant la trahir. Elle savait très bien que dans les secondes à venir elle aurait surement un katana sous la gorge ou pire dans le corps, mais cela n'était pas vraiment très important. Bien qu'elle n'aime pas ce genre de personne, l'optique qu'il n'ait aucune hésitation à l'attaquer... l'intéressait au plus haut point. Arrogante ? Haru ? Noooon, pas du tout, elle était pire qu'arrogante. Personne n'osait la remettre en place depuis des années, comme personne n'osait franchement travailler avec elle. Toute les personnes qui lui avaient était assigné avait décidé de ne pas venir. Alors forcement, pour une fois qu'on lui tient tête, elle n'allait pas épargner son opposant.

Il referma alors la main sur la garde de son sabre, l'extirpant de sa prison. Mise en garde grâce à la destruction, plus que facile de la table. Puis, en quelques secondes, il était face à elle. Ca elle ne l'avait pas vu venir, comme cette main qui se figea sur son visage. Visage stoïque n'affichant aucunement ses émotions actuels. Toutefois, elle fut surprise lorsque qu'elle sentit son corps forcer les limites matériel du bar. Surprise que ce ne soit pas son corps qui cède en premier, mais aussi surprise que l'attaque ne vienne pas du sabre. Immobile, les réactions ralentit, Haru eut du mal à entendre le " Sale Gosse" lançait par le Jinchuuriki.

Elle prit aussi quelques minutes à revenir sur terre. Et une fois que ce fut fait. L'autre brute n'était plus la. Juste des clients silencieux, sourire au visage lorsqu'ils la regardèrent. Sourires qui disparurent lorsqu'elle croisa leurs regards. Un visage froid sur lequel c'était gravé une expression étrange de jubilation. Il venait de sortir, parfait ! Elle le suivi alors, du moins suivi son chemin. Une bouge de sang perlant sur son visage de marbre. Il l'avait amoché, mais pas assez. Le voilà. Il lui faisait dos, elle n'était pas lâche au point d'attaquer dans le dos. Elle l'interpella donc :

- Je suis peut-être arrogante et suffisante, mais je n'estime pas que cette pseudo claque puisse me remettre les idées en place. C'est perdre un combat qui le pourra, hors, pour moi perdre un combat c'est de n'être plus en état de quoi que ce soit … je suis encore en état de te prendre de haut, je pense ne pas avoir compris ton message !


Masochiste ? Cela commençait réellement à se confirmer. Il était tellement rare que des personnes la provoquent, qu'aujourd'hui c'était un peu noel. Même si celui qui la provoquait été quelqu'un qu'elle haïssait par principe. Maintenant qu'elle avait son attention, plus besoin de prendre des pincettes. Le sol était humide, très humide. Parfait. Elle composa une série de signes qui la poussèrent par poser rapidement la main sur le sol. Des colonnes de glace sortirent du sol pour venir figer dans l'éternelle, tout élément sur leurs chemins. Certaines prirent naissance aux pieds du ninja. Attaque de mise en bouche !


- Sale Gosse, pas faux !

Elle savait pertinemment qu'il éviterait toute ses attaques. Il était largement plus puissant et elle n'aurait surement aucune chance. Qu'importe, elle n'allait pas s'arrêter tant quelle pouvait tenir debout !

Ses pas étaient aussi lents que son visage semblait détaché de ce monde. Eizo faisait une totale abstraction du monde alentours alors qu’il avançait tranquillement dans une des rues principales du village caché du Pays de l’Eau. Ne portant pas la moindre attention aux passants et autres badauds qui le jaugeaient d’un regard mauvais alors qu’il s’éloignait plus encore du restaurant qu’il avait en partie dévaster. Haussant les épaules comme pour combattre le froid mordant du soir, le Jinchuuriki se figea cependant tout à fait quand il fut apostrophé par une voix d’adolescente. Il n’en attendait pas moins d’elle !

Toujours le même regard, toujours la même suffisance chez la gamine qui lui tenait tête depuis quelques temps maintenant. Non pas que ce petit jeu le lassait, il ne comprenait que trop bien les gens comme lui qui se cassaient les dents en mordant la vie et les défis qu’elle vous propose. Il était simplement étonné de ne pas provoquer plus de peur que cela chez cette mioche. Probablement qu’une éducation trop soignée à lui faire miroiter une destinée hors norme et une condition de princesse avaient ôté à cette sale gosse tout sens de la réalité. Toujours est-il que le porteur de Rokubi se retourna avec une attitude presque létale dans ses muscles en direction de la Chuunin. Visage de marbre, mâchoires closes, il encaissa sans un mot l’ensemble des venimeuses paroles de l’adolescente.

Son absence de réaction pouvait bien signifier l’entière abstraction du monde extérieure en cet instant, Eizo se contentait juste de sonder l’attitude de la jeune femme pour mieux la retourner contre elle plus tard. Impulsive, elle se lança donc sur le terrain du Ninjutsu pour ce qui s’annonçait comme une opposition de style totale. Mei ne serait surement pas ravie d’apprendre que son bras droit s’était livré à un duel Ninja au cœur même du village, mais le bretteur était prêt à encaisser une baffe de plus si s’était pour remettre cette sale gosse dans le droit chemin. Bras ouvert, en position de crucifixion, yeux fermés et moue placide peignant ses traits, Okamura n’esquissa pas le moindre geste de défense et se laissa donc la glace invoquée par la fillette faire de lui le prisonnier d’une prison constituée d’un unique bloc de froid.

Le Bretteur de la Brume resta donc immobile au cœur de son glacial cercueil. Affichant une attitude accommodante, on aurait bien pu croire qu’il était heureux de son sort. Pour preuve ce nouveau sourire qui, sous l’épaisse couche de givre, étira les lèvres du sabreur. Et c’est à la commissure de celles-ci que ce forma la fissure initiale, celle qui lézarda à une vitesse folle l’ensemble du monolithique bloc de gel. Il suffit ensuite à Eizo d’ouvrir ses paupières pour dévoiler une paire d’Iris Or bien différent des deux Rubis siégeant à l’origine au creux des orbites du Shinobi de la brume et ainsi faire s’écrouler l’édifice Hyoton le maintenant emprisonné.

Son long manteau noir encore recouvert de plaques de glaces, Eizo s’ébroua comme un animal sauvage pour laisser choir de son physique d’athlète les derniers éléments polaires le recouvrant. Relevant la tête, il confirma son nouveau regard démoniaque en le posant sur le visage fin de la Chuunin lui faisant face. Elle comprendrait vite à quoi elle avait dorénavant à faire. Et si elle nécessitait un peu plus d’indices, le Jinchuuriki allait les lui fournir ! Faisant craquer ses doigts dans une série de contraction, il laissa apparaitre sous les cieux d’encre des griffes toute ce qu’il y a de plus félin en lieu et place de ses ongles. Un sourire dément révéla alors les canines hypertrophiées du porteur de Rokubi qui ne put s’empêcher de persiffler :

« Alors c’est tout ? Tsss … Ne te moques pas de moi ! »

Avant de disparaitre toute à fait aux yeux de la jeune fille. Eizo apparut dos à dos par rapport à la Chuunin, le tout dans un roulement d’échos. Encore et toujours le Shunshin no Jutsu … Mais comment ne pas en abuser pour enfoncer plus encore un adversaire déjà deux à trois fois moins rapide que vous ? Le Bretteur ne laissa aucun temps mort dans son mouvement, plaçant un coup de talon derrière l’articulation du genou gauche de la fillette pour mettre celle-ci sur ces rotules. Refermant ses doigts sur son sabre et son fourreau, le bras droit de la Mizukage se retourna pour délivrer un coup de Kendoka entre les omoplates de la véhémente Kunoichi pour définitivement mettre celle-ci face contre terre. Un vilain sourire sur ses lèvres, Okamura fit parler sa détente sèche pour placer un Senton, une rotation à 180° dans les airs avant de retomber violement sur le dos de l’adolescente pour finalement s’y assoir ! Plaçant la pointe de son Katana, toujours dans le confort de son fourreau, au creux de la nuque de la fillette, Vicious prononça lors lentement :

« Dis moi un truc, fillette … Tu pensais me tuer comment ? »

Ponctuant ses acides paroles par une horrible pression de ses doigts sur le poignet de la fillette qu’il ramena dans le dos de cette dernière dans un semblant de clé de bras, Eizo étira plus encore son sourire. Son corps comme ses yeux ne semblait plus souffrir de l’inquiétante influence de Rokubi. Pour l’heure, il se contentait de plier plus fort encore le bras de la Chuunin par pur plaisir, pour lui montrer qu’il la dominait totalement. Lentement, Okamura recommença à toiser la fillette avec l'air d'un chat repu se demandant s'il avait envie de bouffer cette souris immédiatement où s'il la torturerait plus encore …

Elle n'espérait pas gagner, vraiment pas, mais qu'il s'en sorte si facilement ... Normal en même temps. Sa puissance dépassée l'imaginable, c'était un dieu pour Kiri, un dieu de la mort. Plus craint que respecté. La dure loi du village, de ce monde. Les yeux de l'homme c'était tenté d'or contrastant violemment avec leurs couleurs d'origines. Il suffit donc d'un regard pour faire reculer d'un pas la jeune fille. Elle savait dès à présent qu'elle allait en prendre pour son grade. Mais elle ne savait pas exactement comment.

Le pièges de glace s'effondra pour de bon. Leur confrontation n'allait surement pas faire autant de bruit qu'une guerre ouverte, mais elle en ferait assez pour remonter aux oreilles du Kage. Enfin de la Kage. L'unique point commun entre les deux êtres ici présent. L'un était son bras droit, l'autre lui voué un culte. Haru ne put que regarder l'homme. Se séparent de la glace qui reposé encore sur son corps. Le temps que Haru reprenne ses esprits. Croisant alors le regard démoniaque du ninja. Ce n'était plus le simple nicha qu'elle avait devant elle. C'était un homme habitait par son démon. Terrifiant. Mais La jeune fille s'était ressaisit. N'exprimant pas la moindre émotion. Et même lorsqu'il la jugea, de nouveau, elle ne réagit pas.

Il disparue de nouveau. Haru soupira, sachant qu'il allait apparaitre derrière elle. Il était puissant, largement plus puissant. Plus rapide, plus fort. Un coup de talon sous l'articulation de son genou gauche. De quoi la faire plier l'adolescente, ce qu'il réussit à faire, elle tomba. Les genoux amortissant sa chute. Un coup entre les omoplate la força à mordre la poussière. Il l'avait mis au tapis en trois actions, à peine. Ultime coup dans le dos de l'adolescente, coupant ainsi toute tentative pour se redresser. Sale con ! Il en rajouta une couche à s'asseyant sur le dos de la fille. Une pression appuya enfin sur sa nuque. L'enfoiré ! Il l'a maîtrisé complètement.

- Dis moi un truc, fillette … Tu pensais me tuer comment ?


Parole qu'il ponctua de nombreuses pressions sur les poignet fragile de la chunin. Emprisonnant alors la jeune fille. Aucune possibilité de mouvement. Aucun moyen de s'en sortir. Son plaisir semblait de briser la jeune fille. La fillette commença alors à se débattre. Ne prenant plus garde à la douleur. Elle s'en fichait pas mal d'avoir mal elle voulait juste le virer. Chose qui ne se produira pas pour la simple et bonne raison que : De une, il était assis sur elle. Et de deux, il était très puissant. Mais pourquoi s'avouer vaincu lorsque vous avez envie de tout sauf de l'être.


- Je pensais pas te tuer, mais … je ne comptais pas non plus … me laissait faire.

Respiration difficile à cause de la pression du ninja sur Fubuki. L'impression de perdre son bras commençait de plus en plus à l'envahir. Mais lui aussi n'allait pas tarder à avoir l'impression de perdre ses bras, ou son corps. Une technique de rang A en guise de défense. Défense inutile. Ice Time, ou la capacité à faire geler le corps de l'adversaire. Créer une paralysie. Composant, d'une main, les signes, si commun, de cette technique. Alors doucement, le froid se repensa dans le corps brulant du Jinchuuriki. Non elle n'abandonnera pas. Elle lui avait déjà dit. Elle se doutait très bien qu''il allait contrer ça, vite fait bien fait.


- Je pense avoir été claire quand j'ai dit que je ne lâcherais pas !

Nouveau coup d'épaule, amplifiant par la même occasion l'émission de froid dans le corps du bourreau. Bourreau qu'i n'allait pas rester sans rien faire. Lui briser le bras, lui débouté l'épaule … Quel magnifique acte de torture pouvait-il bien lui faire subir ?

Pitoyable … La fillette ne faisait que se tordre sous le corps de son tortionnaire comme un ver de terre se tortilla dans le bec d’un oiseau avant que celui ci ne l’engloutisse totalement. Tel un oiseau et un ver … Etrange sentiment que celui qui fit frémir Eizo quand la fillette lui avoua entre deux tentatives désespérées qu’elle n’avait jamais envisagé pouvoir tuer le bretteur ou encore le battre. Elle s’échinait à rester droite face à un mur et tentait de fracasser ce dernier de coups de tête butés. Etrange sentiment, oui … Okamura se retrouvait dans cette attitude, lui qui s’échinait encore et toujours à tenter de progresser pour refaire son retard sur le chemin des sommets. Un sentiment qui fit frémir le Bras Droit de la Mizukage et lui arracha un sourire.

La suite fut bien moins drôle en vérité. Eizo sentit un froid infernal mordre son épiderme et progresser à une vitesse folle à la surface de la peau du Jinchuuriki. Ce dernier écarquilla ses yeux grenant avant de relâcher tout à fait ses doigts sur le poignet de la fillette, la laissant ainsi libre de ses mouvements. Jurant contre sa négligence, le Shinobi de la Brume se releva à toute vitesse avant de perdre l’usage de sa jambe d’appui et d’ainsi se voir figé sur place. Une moue de stupeur sur le visage, Okamura se vit donc recouvrir totalement d’une miroitante couche de givre avant de rester figé telle une statue de glace au milieu de cette rue commerçante. Des stalactites tombant de son nez fin, le Bretteur se vit donc figé dans la glace bouche ouverte dans une attitude qui ne rendait pas hommage à son statut de redoutable combattant. Une cocasse situation qui fut bien vite atténuée par un murmure d’outre tombe aussi froid que l’atmosphère ambiant et qui prit sa source de cette surprenante statue de glace :

« Minable … »

La chevelure en bataille du porteur de Rokubi frémit alors que des effluves de vapeur se formaient à la surface de la statue frigorifiée. Des fumées aqueuses qui se firent de plus en plus denses et qui furent bientôt parcourues par des étincelles et arcs électriques à la surface de cette glace fondant à une vitesse folle ! D’aucun aurait bien pu y voir l’influence d’un quelconque Raiton, mais il n’était pourtant pas renseigné dans les différents Bingo Book qu’Okamura maitrise ce genre de Technique. Lentement, la peau couturée de cicatrices du Shinobi de la Brume goutta de nouveau à la Brise du Pays de l’Eau. Quelques souffles plus tard, il n’apparaissait pas la moindre trace de glace sur l’épiderme du Bretteur. Ce dernier raffermit ses doigts sur le fourreau de son Katana avant de sortir une clope d’un paquet qu’il rangea bien vite dans une de ses poches. Toujours ce sempiternel ton suffisant quand il reprit la parole à l’intention de la gamine :

« Il m’en faudra plus pour me faire prendre dans de la glace … Mon Chakra est plus Ardent que jamais ! »

Ponctuant son affirmation par le craquement brutal de son briquet pour allumer le bout de sa cigarette, Eizo haussa d’un cran l’intensité de son énergie vitale ce qui souleva dans une onde de choc chaude son long manteau sombre et agita sa chevelure couleur ébène. Ses yeux rouges étaient emplis du feu de la détermination ! Emplissant ses poumons de tabac, le Jinchuuriki ne tarda pas à plonger son regard embrasé dans celui de la fillette pour lui opposer une nouvelle phase de combat, celle de l’intimidation ! Dévoilant ses dents blanches dans un sourire carnassier, la jeune homme plaça son katana au dessus de son épaule avant de souffler sur un ton désabusé :

« Et maintenant, tu vas tenter quoi ? Me couper la tête ? Juste pour voir … ? »

Langage de corps vipérien ce fit l’écho de l’apollonien physique du Bras Droit de la Mizukage. Il semblait presque évident que le serpent Vicious cherchait à avaler entièrement la jeune femme aux yeux de la muette assistance immobile dans la rue. Mais peu nombreux sont ceux qui peuvent parfaitement déchiffrer les véritables intensions du Porteur de Rokubi …

Haru se surpris à réussir son attaque. Enfin, réussir c'est un grand mot. Juste de quoi le faire lâcher. Ce qui permit à Haru de se relever et s'éloigner quelques peu. Devant étirer ses muscles afin d'en retrouver sa mobilité. Les étiraient provoqua une succession de pincement douloureux. La libération de muscle malmené. Et puis, le piège de glace disparue peu à peu sous le chakra électrique du ninja. Il possédait le ration ?

Quelque peu déstabilisé, Haru ne remarqua pas de suite qu'il s'était complètement sortie de la glace. Revenant à la réalité grâce à l'homme qui avait relancé la conversation. Un chakra ardent ? Électrique oui ! Toujours étonnait, Haru ne réagit pas plus que ça aux propos du ninja. Se contentant de hocher la tête... Comme une conne. Une gamine, une simple fille qui n'écoutait pas le moindre mot. Observa stupidement l'homme mettre une cigarette dans sa bouche et l'allumer.

Ramener sur terre grâce à son regard flamboyant. Haru répondit automatiquement. Défiant l'homme avec plus de hargne qu'avant. Elle en voulait plus. Ca l'amusé réellement, bien qu'elle ne le montre pas, elle semblait apprécier de plus en plus qu'il lui tienne tête. Un sourire de tueur, un Katana sur l'épaule. Tenter de lui couper la tête ? Pourquoi pas. Fait exceptionnelle, son visage afficha une émotion. Un semblant de sourire, un semblant d'émotion.

- Oui je pense ... Bien que je risque de perdre la mienne avant !



Composant une succession de signes, la jeune fille se redressa. Sachant très bien que d'ici quelques secondes, un immense tigre surgirait derrière elle pour foncer droit sur l'homme. Du rang A, encore, mais elle ne pouvait pas faire plus sans risquer de blesser la moitié du quartier. Bien sûr elle s'en fichait pas mal des autres, mais elle n'était pas vraiment sûr que Mei apprécierait. Déjà que le Haryuu Mouko allait faire pas mal de dégât et qu'il allait surement enneiger la rue. Le Tigre qui apparue n'était pas aussi gros que ceux qu'elle lançait d'habitude, mais elle ne pouvait pas se permettre d'en lancer un plus gros. Question de réaction pour la suite.

- Tu comptes me faire quoi cette fois ? Quelque chose qui va réellement me mettre à terre ?!


Provocation, de nouveau. Mais plus que verbale. Tout dans son attitude prouvait son attente d'une riposte. L'envie de savoir ou elle irait réellement. Une remise en question en somme, bien que son esprit ne changera pas … Pas maintenant.

Cela commençait à devenir une habitude … En effet, Eizo fit silence pour laisser la jeune fille porter son discours et que ce dernier puisse bien atteindre les oreilles de l’ensemble des « spectateurs » alentours. Il faut dire que la grande gueule de la Chuunin était une aubaine pour le Bras Droit de la Mizukage qui se faisait un plaisir de rabattre ce caquais et ainsi transmettre un message à l’ensemble des citoyens du village présents qui ne tarderaient pas à colporter l’information à leurs amis : Le Porteur de Rokubi n’était pas à prendre à prendre pour quantité négligeable ! Tirant lentement sur sa clope, Okamura arqua toutefois un sourcil quand la gamine lui tenant tête fit preuve d’une surprenante résignation en affirmant qu’elle perdrait sa tête à tenter de faire tomber celle du Bretteur. Elle rejoignait donc le cortège des fortes têtes incapables d’appuyer par des actes leurs si fortes paroles …

Mais elle n’abandonnait pas pour autant et cette détermination plaisait à un Eizo tranquille au point de n’esquisser aucun geste alors que son « adversaire » du soir multipliait les Mudras. L’esprit de glace qui se manifesta dans le dos de la fillette mua les lèvres de Vicious en une pure expression de carnassier affamé. Confronté à un autre prédateur suprême, le sabreur de la Brume allait peut être pouvoir s’amuser plus qu’il ne l’aurait pensé ; Et par s’amuser, Okamura songeait surtout à utiliser sa lame … Un sifflement admiratif plus tard, le Bras Droit de la Mizukage grommelait sur un ton moqueur :

« Elle est jolie ta chatte … »

Sa langue passant sur ses lèvres, son regard se faisant halluciné, le Bretteur de la Brume plaça son Katana devant lui en parallèle au sol. Lentement, décomposant chacun de ses mouvements, le Jinchuuriki laissa sa lame d’acier quitter le confort de sa sombre protection pour de nouveau goutter l’air frais du village de la Brume sanglante. Sabre au clair, regard de braise rivé sur le félin glacial lui faisant face, Eizo s’apprêtait à frapper le premier pour conclure cette joute qui ne lui avait déjà que trop plu ! Shinobi qui s’intéresse aux jeunes pousses de son village, le porteur de Rokubi avait presque été conquis par la forte tête lui faisant face, au point même de se décider à la prendre sous son aile tant elle avait fait preuve d’une force d’esprit supérieure !

Mais en cet instant, son esprit venait de basculer dans la zone du génocide. S’élançant d’un pas éthéré au devant du tigre de froid, il ne se souciait plus le moins du monde de sa garde, il souhaitait juste frapper de sa lame. Certains Ninjas se taillent un nom selon leur faculté à pouvoir anéantir tout adversaire sans recevoir le moindre coup, ce n’est pas le cas d’Okamura. Il a été taillé à coup de blessures pour devenir l’homme tel qu’il est à présent. Et il ne fera pas exception à sa règle de conduite aujourd’hui ! Toujours se projeter vers l’avant, comme si le moindre pas en arrière aurait été la négation de son entier monde de vie comme de pensée !

Visage habité par une expression folle déformant ses traits, le second Jinchuuriki de Kiri se projeta donc en avant à une vitesse folle vers la gueule du Tigre ! Puis, au dernier moment, le Bretteur de la Brume se pencha vers le sol pour décocher un rapide coup de sabre vers le haut et ainsi priver le fauve de sa tête ! Ryu no Tsume. Et ça n’en était pas terminé de la démonstration au sabre. En effet, le Bretteur de la Brume se battait comme s’il affrontait un vrai fauve. Oh certes, en temps normal une décapitation aurait suffit, mais là … Mieux valait faire de cette engeance une série de morceaux du boucher pour s’assurer du succès ! Eizo porta donc une succession de coups profonds et très rapide en différents points stratégiques du corps, comme si il visait à chaque fois une artère ou veine principale. La mobile statue de glace en fut réduire à un amas de bloc de glace tombant lourdement au sol. Bachiryu no Kiba !

Fourreau dans sa main gauche Katana dans la droite, Okamura se comportait comme s’il tenait deux purs sabres entre ses doigts. C’est donc avec sa vitesse ahurissante qu’il plaça son fourreau sous la gorge de la fillette alors que le fil de sa lame barrait cet angélique visage au niveau de ses lèvres. Bras ainsi croisés, le Jinchuuriki avançait plus que jamais son visage vers celui de la Kunoichi. Plus de clope aux lèvres du Bretteur, celles-ci se plissaient simplement pour délivrer un souffle chaud qui viendrait caresser le cou prisonnier de l’utilisatrice de Hyouton. Plus proche encore qu’il ne l’était auparavant, Eizo planta son regard couleur sang dans celui de la fillette, murmurant alors :

« Haa … T’es pas prête de me battre … »

Mais tu as un potentiel certain … C’était le message sous jacent aux paroles froides mais réalistes du sabreur. Il la testait, il jouait encore avec elle alors qu’il tenait sa vie entre ses bras. Il lui suffisait de simplement décroiser ses bras pour détacher cette charmante tête de ce corps d’adolescente. Tel un serpent glacé posé sur la peau de la demoiselle, le Jinchuuriki déplaça son visage contre celui de la gamine impulsive, plaçant ses lèvres au niveau d’un lobe d’oreille qu’il fit frémir de son souffle chaud. Il était maintenant sur d’avoir toute l’attention de ce petit prodige impulsif …

« Pauvre petite prétentieuse, voilà où mène ton impudence ! Si tu ne veux pas que je te raccourcisse d’une bonne vingtaine de centimètres ou que je te taille un sourire jusqu’aux oreilles, Abandonne ! »

Commentaire critique, ridicule, le Jinchuuriki sortie enfin cette lame fine et meurtrière de son logement. Révélant alors la divine destructrice aux yeux de la chuunin. Le katana, qui lui ôterait, ou non, la vie. Près à agir, à tuer. Son regard s'ancra à celui du fauve de glace, le condamnant alors à une mort certaine. S'élancant sur le tigre, comme un prédateur sur sa proie, le ninja arrêta la course de l'animal. Lui coupant la tête. Geste rapide et précis, ne laissant aucune chance à l'animal.

Il maitrîsait sa lame comme peu de personne dans ce village. Rapide, engageant et efficace. Aucune hésitation dans ces mouvements d'une extrême fluidité. Mouvement mortel. Il enchaîna le fauve. Lui coupant alors tout mouvement, toute action, toute possibilité. Eizo avait fait mouche. Laissant les blocs de glaces tomber sur le sol et ainsi remplir la rue d'une poudre blanche et fragile. L'attaque de Haru n'avait pas fait long feu. Tué alors qu'elle venait à peine de s'élancer sur son adversaire. Détruite à sa naissance. Et fin nette et sans remise en question. Il était plus fort, il le prouvait, Haru ne pourrait que subir.

Il n'allait pas s'arrêter la. Katana dans la main droite, fourreau dans la gauche, le ninja s'avança à une vitesse dépensant l'entendement. Magnant les deux éléments comme des armes de puissance identique. En quelques secondes l'homme avait déjà retrouvé Haru, lui imposant le fourreau sous la gorge et la lame face à son visage. Bras croisée, deux emprise. Au moindre mouvement de Eizo, la jeune fille serait réduite en morceau. Avançant alors son visage de Haru, son regard emprisonna cette dernière avant de lui délivrer un message.

Elle n'était pas prête de le battre. Merci pour la nouvelle, mais elle le savait déjà. Une sentence sans appel. Toutefois, le message semblait lui indiquer autre chose, et c'est ce quelque chose qui fit taire l'adolescente. L'obligeant à ne plus bouger, juste comprendre et lire entre les lignes. Haru ne s'attendait pas vraiment à découvrir quelqu'un sous ce regard sanguinaire. Elle avait beau avoir observé tout un village, elle comprenait aujourd'hui qu'elle n'y était pas toujours. Elle avait toujours considéré le Jinchuuriki comme un monstre unique. Elle savait aujourd'hui que c'était un ninja avant tout. Alors oui, elle pouvait comprendre qu'elle n'était pas prête de le battre.

Déplaçant alors son visage, ses lèvres approchant les oreilles attentives d'une Haru stoïque. Il s'en passait des choses sous sa crinière d'or, mais comme d'habitude, rien ne ressortait. Il lui demanda, ou ordonna, au choix, d'abandonner... Fronçant les sourcils, la jeune fille sembla contrarié. Elle lui répondit alors, sur le ton de la confidence:

- Tu n'as réellement pas compris … ôte moi la vie, mais je n'abandonnerais pas …



Loin des long discours, Haru avait fait clair. Elle n'avait jamais abandonné, elle avait toujours persévéré sur le chemin tortueux de la détermination. Il ne connaissait pas les coutumes des Fubuki. Il ne pouvait pas savoir que durant des années, les enfants du clan était entrainé nuit et jour à devenir des tueurs, des bêtes de combat. N'ayant jamais le droit à l'échec, n'ayant jamais le droit de se reposer. Haru avait gagné sa détermination au prix de son enfance, son talent de ses entraînements, sa force de son sang. Elle n'avait eu qu'une seul et unique chose gratuitement : Le Hyouton. Mais sa maitrise, son utilisation, c'était en litre de sueur, en rhume et engelure qu'elle l'avait acqui.

Essayez alors de convaincre quelqu'un d'abandonner quand ce mot ne fait pas partie de son vocabulaire. Essayez de lui faire comprendre qu'il vaut mieux s'écraser face à quelqu'un lorsque votre vie est en jeu. Ce n'était plus de l'arrogance qui la poussait à refuser la défaite, c'était juste sa nature. Elle n'avait pas l'intention de l'attaquer. Elle ne pouvait pas de toute façon. Elle n'avait ni peur de lui, ni de la mort qui pesait sur ses épaules.

Haru attendait qu'une chose. Pouvoir utiliser de nouveau ses mains, car si jamais il persistait à vouloir l'arrêter, mais surtout s'il ne la tuait pas de suite. Il risquerait de se retrouver prisonnier d'une prison toute autre que celles lançaient précédemment. Des miroirs de glace mortel.

Froide, Fière et Bornée. Eizo aurait bien pu peindre le portrait de la fillette en n’utilisant que ces trios traits caractéristiques tant ils exsudaient du corps frêle de l’adolescente. Nombreux sont ceux qui y voient de la vanité, de l'ignorance, de l'arrogance, ... Dans l’art de croiser le fer avec cette surprenante Kunoichi, Okamura avait compris que ce n’était rien d’autre que le résultat pires austérités astreintes dès sa prime enfance. Elle n'est pas qu'un fauve prêt à dévorer sa proie, le Bretteur de la Brume sent qu'elle ne se bat pas que dans son propre intérêt, pour assouvir quelque soif de combat. Il lui est, toutefois, déjà arrivé de se tromper …

Abhorrer la défaite au point d’en préférer la mort … Cette gosse lui rappelait fortement un certain porteur de Bijuu aux yeux grenat et c’est ce lui décocha un sourire. La Gamine ne manquait pas de cran, alors qu’elle n’était probablement plus au mieux de ses capacité au vu des nombreux Jutsu de haute volée qu’elle avait pu utiliser jusque là. Ces prochaines actions seraient décisives pour la suite.

Nonchalamment, Eizo rabaissa ses deux bras, annulant ainsi la dérangeante pression de sont arme et de sa protection sur le corps de l’adolescente rebelle. Plaçant lame et fourreau devant lui en parallèle au sol alors qu’il se reculait de plusieurs pas, le Jinchuuriki rangea ainsi sa compagne de bataille. Sabre au fourreau dans sa main gauche, il énonçait calmement :

« Les Ninjas aussi braves que toi ne courent pas les continents … Même si la frontière entre bravoure et folie peut parfois être bien mince. En temps que valeureuse Kunoichi de la Brume, tu auras l’honneur de périr par ma lame ! Mais je vais te donner la possibilité d’un coup d’avance … »

Sa main libre venant défaire les vêtements couvrant le haut de son corps, Eizo ne manque pas de dévoiler ses abdominaux biens taillés. Il va jusqu’à dénuder totalement le haut de son corps, dévoilant son épiderme couturé de cicatrices alors que son long manteau noir tombe dans la poussière de la rue. Taillé à coup de lames qu’il fut pour devenir l’homme tel qu’il est à présent. Ecartant les bras, son regard rouge rivé dans les yeux de la Chuunin, son sabre reste rangé dans son fourreau, toujours pointée vers le sol, son sourire s’étirant petit à petit. Sa voix tonna alors :

« Tente donc de m’apposer ta marque … »

Son œil se fit plus pétillant que jamais alors qu’il serrait de plus en plus fort sur le fourreau de sa lame. Il espérait tant que la fillette répondrait à son invitation ! Il espérait tant qu’elle confirme les belles aspirations qu’il avait entrevues dans son âme. Mais plus encore il espérait tant survivre à son propre complexe de supériorité qui le forçait à affronter de plein fouet sa Némésis : le Ninjutsu !

Libérant doucement le corps de la Fubuki, le Jinchuuriki se recula de quelques pas. Commençant alors un discours sur les ninjas braves. La bravoure de l'être humain n'était qu'à un cheveu de la folie. Dure de définir si Haru était folle ou brave. Après tout, vivre à l'écart de la société pouvait rendre certain quelque peu ... Étrange. Il s'était donc décidé à tuer Haru. Très bien, il l'aura voulu. La jeune fille ne pouvait s'empêcher de bouillir. Non, mais franchement, il l'a croyez assez faible pour ... pour avoir besoin d'un coup d'avance.

Il découvrit alors son torse. Exposant alors ses nombreuses cicatrices. Les résultats de ces nombreuses années d'entrainement. Traces physiques des clés de sa réussite. Le ninja proposa alors à la jeune fille d'essayer d'y laisser sa marque. Proposition qui fit sourire automatiquement Haru. Réveillant alors ses pulsions meurtrières, libérant la haine qu'elle avait accumulé depuis quelques jours. Mais surtout, libérant la frustration qu'il avait crée en elle. Son chakra s'éveilla comme-ci ce dernier n'avait jamais été libéré. Comme-ci, durant tout leur affrontement, Haru n'avait fait que se brider pour éviter les dégâts collatéraux.

Composant des signes à grande vitesse, Haru finit par se figer. Son regard sembla alors transpercer le Jinchuuriki. La grande quantité de glace et d'eau sur le sol allaient permettre à Haru de lancer l'attaque ultime du clan Fubuki Attaque qui la mettrait, sans aucun doute, dans le rouge.

L'eau et la glace semblèrent se rassembler, montant alors dans les aires jusqu'à créer des plaques uniformes. Doucement l'eau se solidifia, se transformant alors en miroir gelé. Miroirs démoniaques, miroirs de mort. Miroirs démoniaques en cristal de glace... Haru fut alors aspiré par ces fameux miroirs. Disparaissant du champ de vision du ninja. Son chakra s'étant éteint, son corps disparue, elle était comme invisible aux sens de l'homme. Le réel danger de cette technique était la. L'on ne pouvait repérer l'attaquant. On était pris au piège.

Et c'est dans cette situation de piège qu'un immense dragon noir sortit de nul part. Fonçant droit sur Eizo, s'enroulant autour de lui pour lui infliger des dégâts et autres hémorragies. Blizzard du dragon noir. Rang A dans une Rang S. La fatigue se faisait clairement sentir chez Haru, mais elle ne comptait pas s'arrêter la. Maintenant son piège de glace. La jeune Fubuki ne pouvait qu'attendre que son dragon disparaisse. Il ne serait pas mort, c'était certain. Mais il était impossible qu'il s'en sorte indemne. Surtout dans cette situation de piège.

- T'es toujours avec nous ?!



Se déplaçant dans ses miroirs comme-ci ils n'hésitaient pas. Haru était aussi volatil que l'air qui filtrait au travers de son piège. S'effaçant pour changer de lieu, rodant comme la mort.

C’est avec son sempiternel stoïcisme que le Bretteur de la Brume accueillit la formation d’une foule de Miroirs de Glace aux alentours. Sublime mais probablement mortelle Prison que voilà ! Décrivant des demi-cercles intrigués de ses iris couleur sang, le Shinobi d’Elite gardait son calme comme sa position de crucifié au centre de cette étrange sphère froide qui le rendait invisible aux yeux du village.

Il reprit sa moue flegmatique en prévision de l’assaut suivant. La fillette l’avait surpris dans la création de cette technique, comme si leur affrontement précédent ne l’avait pas le moins du monde affectée. Elle offrait toutefois un nouveau défi au sabreur Kirien qui n’aspirait qu’à devenir encore et toujours plus fort. Arquant un sourcil à la disparition de la Kunoichi dans une des nombreuses plaques de sa création, Eizo ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux quand il fut la proie d’un sombre dragon de glace !

Lacéré dans sa chair par les tranchantes armes de cette glaciale incarnation violente, le Bras Droit de la Mizukage fit front en serrant les dents. Son sang éclaboussa la surface d’un miroir avant de se voir rependu sur le sol de la rue. Une chose était sure, il n’en ressortirait pas indemnes. La pression se faisait grandissante alors que les blessures du Ninja s’ouvraient exponentiellement. Haru était déchainée ! Finissant par croiser les bras au devant de son visage, refermant une main sur la poignée de son sabre, Okamura serra les dents et crispa sa mâchoire. Jusqu’à laisser exploser sa rage dans un cri qui se fit l’écho du tonnerre même !

« ASSEZ ! »

Dégainant sa lame, le Bretteur de la Brume la pointa sur le dernier miroir où se trouvait la gamine, ce miroir d’où elle avait prononcé ses ultimes mots. Plus longues de quelques centimètres, les pointes capillaires d’Eizo se détachaient en mèches affinées dirigées vers les cieux brumeux. Ses muscles avaient légèrement grossi pour adopter une forme encore mieux proportionnée. Et son corps était entouré d'éclairs de Chakra pur, d'une blancheur insoutenable, qui crépitaient furieusement en formant des cercles autour de son torse et de ses membres.

Ses yeux, quand à eux, étaient d'un or extrêmement pâle, comme décolorés. Si elle venait à croiser le regard qui s’en échappait, la Kunoichi ne pourrait s'empêcher de ressentir un frisson en y déchiffrant une froideur mortelle à même de la plonger dans une détresse psychique sans limite. Transfiguré, Okamura s’exprima d’une voix qui ne laissait transparaître aucune émotion, mise à part son arrogance naturelle.

« Tu t’emballes un peu trop … Ittoryu Iai … »

Avec une vitesse qui n’autorisa pas à Haru le privilège de voir le mouvement, Eizo se plaça en garde ! Son sabre de retour au creux du fourreau que le bel éphèbe tenait en main, le Jinchuuriki sous influence de son Bijuu étira son sourire pour dévoiler ses canines hypertrophiées alors qu’il plaçait son Katana en parallèle au sol, à proximité de son bassin. Caché aux yeux de son Village, Okamura n’éprouvait aucun scrupule à puiser dans le Chakra de son ôte pour se sortir de cette technique de lâche ! Un combat se livre face à face, dans le respect de l’honneur. Une valeur qui important temps à ses yeux …

Des yeux à la couleur de plus précieux des métaux qui ne bougeaient plus dans leurs orbites. Et ce regard... il en était tellement ... effrayant. Mais Eizo restait impassible, son visage semblait de pierre. C'était comme s'il ne pensait pas, ou plutôt comme s'il ne ressentait aucune émotion. Absolument aucune. Il exsudait du Shinobi d’Elite une totale confiance, une assurance de vaincre qui ne laissait aucun doute quant à sa victoire future. Les doigts tendus du Ninja de la Brume se refermèrent en un instant sur la poignée de son sabre, une fraction de seconde avant qu’il n’anime son corps et qu’il ne murmure froide :

« Shijou Bachiryu ! »

Lame gouttant l’air froid pour la dernière fois de ce semblant de combat, Okamura semblait bien se démultiplier sous les yeux de la jeune Kunoichi à l’abri au cœur de ses miroirs. Sa vitesse était telle que le porteur de Rokubi multipliait les coups et les frappes en direction et sur l’ensemble des miroirs de glace l’entourant. Bientôt, ils furent tous zébrés de traces de lames. Et alors que les plaques puisaient dans le Chakra d’Haru pour se reformer, Eizo ne faisait que multiplier les attaques pour les réduire en Poussières de Diamant !

Les réserves de Chakra de la Chuunin n’étaient pas au mieux, le Bretteur de la Brume pouvait le sentir et c’est dans une ultime frappe plus puissante que les autres qu’il passa au travers d’un des miroirs, quittant ainsi la prison et la laissant tomber en morceaux à la suite de ses assauts furieux. Quand il se retournerait, il trouverait très probablement une Kunoichi harassée et à peine à même de se défendre. L’aura de mort qui auréolait de foudres claires le corps musculeux d’Eizo se dissipa lentement une fois sa démonstration terminée. Portant la pointe de sa lame à son fourreau, Okamura s’exprima alors :

« Sur la voie du Carnage, Peine et Douleur sont de Rigueur ! »

Point final de cet affrontement qui se fit l’écho du claquement de la garde remise au fourreau. L’onde sonore termina, dans sa grande force, de définitivement fissurer les Miroirs et laisser Haru en sortir. Dos tourné, Eizo plissa lentement ses paupières avant de fermer les yeux. Il adressait ainsi ses remerciements à la fillette tout en attendant sa réaction. Elle l’avait rendu plus fort !

Il encaissant l'arrivée du dragon. Attendant juste que ce dernier disparaisse. Ce qu'il ne tarda pas à faire, laissant le Jinchuriki attaquer cette prison mortel. Il y allait franchement, obligeant Haru à la restaurer de nombreuse fois. Elle devait être aussi rapide que lui, maintenir la puissance. L'on voyait clairement la supériorité de l'homme. Il pouvait attaquer alors que Haru ne pouvait que maintenir, parer, contrer. Il la fatiguait de plus en plus. Sa réserve de chakra était déjà pas très haute, mais là ! Il l'épuisa complètement.

Elle n'avait plus le choix. Maintenir, jusqu'à épuisement. Il ne lui donnerait aucune ouverture. Et lorsque qu'il multiplia la puissance de ses attaques, Haru atteint ses limites. Il trouva alors une ouverture, un miroir qui ne ce n'était pas reconstruit. En même temps le ninja était clairement sous l'influence de son Bijuus. Elle ne pouvait strictement rien faire. Il sortit alors du piège. Elle l'observa donc sortir de son jutsu. Ne pouvant que constater l'empreinte de son démon sur lui. Elle était épuisé, mais étrangement calme. L'adolescente c'était défoulé. Défoulé contre une personne qu'elle n'aurait jamais du toucher. Elle s'était tellement lâché que la rue avait des airs de sport d'hiver. La glace et la neige ayant recouvert la presque totalité de l'espace, sans compter les dégâts causés par un tigre.

La prison tomba peu-à-peu en morceau. Libérant alors Haru. Chunin fatiguait au plus au point. Plus un gramme de chakra. Respiration bruyante, sueur perlant sur son front. Elle releva la tête vers Eizo lorsqu'il commença à parler. Un philosophe dans le corps de cette brute ... Ok, s'il veut.

Il remit alors sa lame dans son fourreau, produisant alors une onde choc qui détruit le reste du jutsu de Haru. L'adolescente apparue alors clairement. Elle s'avança lentement vers lui. Silencieuse, comme lui. Elle s'arrêta à quelques mètres. Distance de sécurité. Prolongeant alors le silence, Haru réfléchissait à une façon de lui annoncer son envie de récidiver. Il avait réussi à la pousser dans ses retranchements. Et surtout il l'avait fait de façon à ce qu'elle se libère de ses propres entraves.

- Je pense rester une sale gamine encore longtemps … Et je pense aussi rester aussi suicidaire.


Une façon pour Haru de lui dire qu'elle n'hésiterait pas à recommencer. Après tout les deux individus n'étaient pas toujours apprécié de tous. Ils étaient clairement mit à l'écart et craint. Imaginer s'entendre plus ou moins avec une brute épaisse comme lui ... c'était de la folie, mais après tout, n'avait-il pas dit que la folie et la bravoure ne sont pas deux notions extrêmement proche ? Le seul vrai problème était sans aucun doute ... Terumi Mei. La Mizukage n'allait pas vraiment apprécier que son village soit secoué par des démonstrations de puissance comme aujourd'hui.

Un sourire anima le glacial visage d’Eizo quand il accueillit avec bonheur les paroles de son adversaire du soir. Elle avait bien du mal à accepter complètement sa déroute et au travers de ses mots, la fillette exprima le désir de reprendre cette joute plus tard, quand elle serait plus à même de faire flancher le Bretteur de la Brume. Le Jinchuuriki resta un instant interdit puis son sourire s’étira plus encore, estimant que la jeune Ninja avait bien parlé en l’instant. Bras croisés sur son large torse, sabre à sa ceinture, Eizo s’offrit un droit de réponse qu’il ponctua d’œillades lourdes de menace comme de compassion à la fois :

« Ne sois donc pas si pressée de mourir, jeune kunoichi … »

Le Diable manieur de sabre semblait avoir terminé son office en ces lieux, tournant le dos à la fillette et entamant quelques pas pour pousser sa marche vers le centre ville et son centre d’entrainement où il retrouverait ses compagnons du Nexus. Mais alors qu’il s’en allait d’un pas tranquille, Eizo agita ses bras à une vitesse folle pour saisir sa lame, l’emportant avec son fourreau alors qu’il ne laissait plus de lui qu’une image rémanente sur la chaussée et disparaissait dans un roulement d’écho …

Il réapparut un souffle plus tard aux côtés d’Haru, son visage de marbre n’augurant rien de bon pour la fillette. Une nouvelle fois il l’avait piégée de ses tromperies comme de son Shunshin no Jutsu. Avec une force insoupçonnée, le Bretteur de la Brume assena un puissant coup du pommeau de son Katana au niveau des côtés de la fillette. Son état de fatigue actuel couplé à la puissance de l’assaut aurait tôt fait de la plonger dans l’inconscience la plus totale. Laissant le vent soulever son manteau noir, Okamura ne tarda pas à énoncer presque froidement :

« Tu es encore trop jeune pour mourir. Apprends à te connaitre, progresses et deviens plus forte et dans quelques temps nous nous affronterons de nouveau. Entraines-toi avec fougues et essaie donc de me surpasser. Je t’attendrai avec impatience, Haru ! »

Replaçant sa lame à sa ceinture, le Jinchuuriki de Rokubi porta un regard envieux sur la fillette désormais à terre. Il avait apprécié cet affrontement, avait pu goutter aux difficultés de se mesurer à l’une des séculaires maisons de Kiri et il n’en ressortait que grandi. Mal il ne s’arrêterai pas en si bon chemin ! Si les Ninjas sont des messagers de mort, lui plus que quiconque ce doit d’être la personnification même de la grande faucheuse.

Il devait redevenir le prédateur, celui que tout le monde craindra, celui que personne ne pourra surmonter. Le prédateur qui prend les vies tel le grand océan : de façon violente et impitoyable. Il devait plus que jamais s’entrainer et progresser ! Aussi s’en retourna t’il vers la salle d’entrainement de son groupe, le Nexus, pour partager un nouvel affrontement violent avec Punk ou Sheamus. Il laissait Haru étendue au sol, lui donnant ainsi un mobile de se surpasser pour venir le défier une nouvelle fois avec de nouveaux atouts. Une initiative peu surprenante tant Eizo est toujours à la recherche d'adversaires de valeur pour mettre à l'épreuve sa force !