Rencontre avec la jeune génération [PV : Natsu]

Quel beau couché de soleil ! Un tel spectacle était un véritable délice pour les yeux de Shiomizu. Notre homme, qui n’était pas revenu dans cet endroit depuis des années, se réjouissait d’une telle vision. L’eau du lac illuminée par les rayons solaires ressemblait à de l’or en fusion, une immense flaque d’or en fusion dont on ne pouvait qu’admirer la splendeur. Depuis qu’il avait été réintégré dans les effectifs de Kiri après treize années de cavale, le maître de l’eau ne se souvenait pas avoir jamais vu quelque chose d’aussi beau. Tout ceci lui rappelait son enfance durant laquelle il avait aimé venir s’entrainer en ce lieu car c’était l’un des rares du pays de l’eau qui n’était pas dévoré en permanence par la brume. Cette brume… Le shinobi d’élite faisait tout pour la fuir. Elle était l’allié préféré des ninjas de cette contrée, et donc à ses yeux un symbole de violence et de mort. Kiri n’avait pas toujours été le havre de paix et de prospérité que les jeunes générations avaient la chance de côtoyer. A l’époque où Shiomizu était à l’académie, le village portait encore son surnom de « brouillard sanglant ». Et c’était justement pour cette raison que l’épéiste avait décidé de le quitter. Il ne concevait pas la voie du ninja comme un sentier jonché de cadavres. Au contraire, le ninjutsu était avant tout un art fabuleux qui devait servir à aider ceux qui n’avaient pas la chance de le maitriser. Heureusement de plus en plus de gens partageaient son point de vue, et c’était justement pour mieux faire passer son message que le maître de l’eau avait accepté de regagner Kiri.

S’asseyant sur un rocher en face du lac, l’ancien nuke-nin assistait paisiblement à la mort de l’astre du jour. Des poissons sautaient par-ci par-là à la surface de l’eau pour gober quelques insectes suicidaires, et retombaient ensuite mollement dans les abysses ténébreuses qui les avaient vus naître. Tout semblait tellement plus simple sous l’eau. Il n’y avait pas d’hommes et donc pas de guerres. Chacun tuait pour survivre, non pas pour asseoir son autorité sur les autres. Toute notion de pouvoir ou d’avidité était absente. C’était pour ça que Shiomizu aimait bien l’océan. Il y passerait bien tout son temps s’il en avait la possibilité, mais malheureusement il n’était qu’un simple humain dont les faibles poumons avaient une autonomie en oxygène limitée. Même s’il avait réussi à amplifier considérablement cette dernière grâce à sa maitrise légendaire du Suiton, le maître de l’eau ne pouvait aller à l’encontre de sa nature première. Il était ainsi voué à passer la fin de ses jours sur la terre ferme. Cependant il refusait de se lamenter. Il avait bien mieux à faire. Beaucoup de gens avait besoin de lui ainsi que de son pouvoir. Et, même si notre homme n’éprouvait pas spécialement d’affection envers ses congénères, il ne pouvait pas les abandonner. C’était une question d’honneur et de morale. Ce deux mots avait beau sonner bizarrement dans la bouche d’un ancien déserteur, ils étaient pourtant ce qui constituait le fondement de son être.

Le couché de soleil était bientôt terminé. Shiomizu s’apprêta donc à rentrer. Il se releva et commença à marcher sur le lac. Comme tout ninja de haut niveau, il savait parfaitement se mouvoir sur une surface liquide. Et la voie des eaux était de loin le chemin le plus court jusqu’à son foyer : Une grotte située sur les monts brumeux. La vision du maître de l’eau se déplaçant calmement sur l’immense étendue dorée semblait sortir directement d’un songe merveilleux. Et bien peu de gens oseraient troubler un tel prodige.

La marche de Shiomizu fut rapidement interrompue par un jeune combattant de Kiri turbulent. Celui-ci avait une attitude des plus étranges. Après avoir tenté d’attaquer le maître de l’eau sans raison, voilà maintenant qu’il le suppliait de le prendre comme élève. Ce n’était là surement pas une façon correcte de s’adresser aux gens. S’était-il échappé d’un asile psychiatrique ? Le petit effronté avait eu de la chance que Shiomizu eût reconnu son bandeau de ninja à temps. Dans le cas contraire, notre homme aurait très bien pu le tuer par simple réflexe… Pendant plus d’une décennie, il était parvenu à éliminer des escouades entières d’Oinins parties à sa recherche. L’épéiste légendaire n’était pas fier de ses exploits mais il n’en éprouvait pas non plus le moindre remord. Ce n’était donc pas un vulgaire gamin qui réussirait à le toucher tant physiquement qu’émotionnellement. Il voulait devenir son élève de hein ? Pfff… Ce genre de chose n’intéressait pas l’ancien nuke-nin. Ce dernier était un solitaire, un marginal détesté par la plupart des habitants de Kiri pour sa désertion. Il ne faisait pas partie du circuit classique des ninjas. Il n’était pas un juunin, ni un sensei et se fichait totalement des épéistes légendaires, de leurs réputations ou de leurs règles. Le jeune shinobi qui l’avait agressé allait donc devoir se trouver un autre professeur. Shiomizu en était désolé mais l’éducation ninja n’était vraiment pas son truc.

" Rentre chez toi petit… Je ne suis pas intéressé par ta proposition. Et, crois-moi, ça vaut bien mieux pour toi. Tu sais qui je suis donc tu sais ce que j’ai fait. Tu serais la risée de village si jamais tu devenais l’élève d’un traître comme moi… "

L’astre du jour continuait inlassablement sa course descendante. Bientôt il disparaitrait totalement derrière les collines. Et le maître de l’eau avait bien l’intention de faire de même. Imperturbable, il marchait toujours aussi calmement sur la surface liquide. Ses montagnes brumeuses l’attendaient. C’était une belle journée qui se terminait. Shiomizu était ravi d’avoir eu la chance de pouvoir admirer à nouveau la beauté du lac Nobu. Le dragon blanc cousu sur le dos de la veste de son kimino ondulait lentement avec les mouvements de ses muscles souples. Ishimizu, son sabre légendaire, brillait de mille feux dans le soleil couchant. Tout aurait été parfait s’il n’y avait pas eu ce gamin perturbateur… Cependant son comportement n’était pas entièrement de sa faute. Il subissait les effets du bourrage de crâne exercé en permanence par les anciens sur les jeunes afin de les pousser à protéger le village à tout prix. C’était un spectacle particulièrement affligeant que d’entendre des enfants crier haut et fort qu’ils risqueraient leur vie dans le but de devenir Mizukage pour qu’ils la perdissent deux semaines plus tard sur le champ de bataille… Tout ça parce qu’ils avaient présumé de leurs forces ! C’était exactement ce qu’il s’était passé avec le jeune shinobi. Ce dernier avait surestimé sa puissance, et s’était lancé sans réfléchir à l’assaut d’un adversaire bien plus redoutable que lui. S’il continuait ainsi, il ne ferait pas de vieux os dans le monde impitoyable et féroce des ninjas.

" Encore une chose… Ca peut te sembler idiot mais évite d’attaquer les gens sans raison la prochaine fois que tu veux convaincre quelqu’un de devenir ton sensei… "

D’ici une dizaine de mètres, Shiomizu serait hors d’atteinte du petit présomptueux qui ne maitrisait pas encore l’art de marcher sur l’eau. Celui-ci allait rester sur la berge loin derrière lui, incapable à tout jamais de le rattraper. Le maître de n’était néanmoins en aucune façon méprisant ou hautain. Son interlocuteur ne méritait certainement pas un tel traitement. Il avait tout de même eu le courage de demander de l’aide à un parfait inconnu qui aurait très bien pu le tuer en se sentant menacer. Sa volonté d’apprendre était une immense qualité. Cependant il l’utilisait mal en voulant s’en servir pour défendre Kiri. Qu’était ce village sinon un vulgaire campement militaire semant mort et chaos ? Certains vous diraient que c’était un lieu de vie magnifique où vivaient tous leurs amis ainsi que leurs proches. Toutefois ce point de vue était totalement étranger à Shiomizu, lui qui avait jadis tout abandonné pour rester fidèle à ses idéaux. Tel le soleil, il suivait sa route sans se laisser influencer par personne. Pour l’instant, il se trouvait que les projets de Kiri et les siens coïncidaient à peu à près mais rien ne disait que cela allait durer encore longtemps…

« Erf… Quel est ton nom, gamin ? »

Tout ne se passait décidément pas toujours aussi simplement que prévu. Shiomizu ne pourrait à priori pas rentrer tranquillement à son domicile. Son jeune interlocuteur était très déterminé. L’acharnement qu’avait ce dernier à vouloir à suivre l’enseignement de l’ermite de Kiri était des plus stupéfiants. Non seulement le petit homme avait reconnu ouvertement les qualités morales d’un ancien déserteur, mais en plus il s’était jeté sans hésiter corps et âme dans l’eau glacée du lac. Il était certain que ce gamin n’était pas ordinaire. Il n’enviait pas le maître de l’eau pour sa force ou sa légende. Non… Il désirait simplement servir ses projets de paix. La jeune génération n’était pas totalement dénuée d’intérêt en fin de compte… Si des éléments aussi intéressants que ce garçon peuplaient le village, le cas de Kiri n’était peut-être pas irrécupérable. Tant qu’il existerait des gens s’accrochant avec autant de ténacité à leurs principes que le jeune shinobi à la jambe de l’épéiste, tout resterait possible. Cependant, parmi toutes les belles paroles prononcées par la tête de mule, il y en avait une de particulièrement fausse…

« Mais avant que tu ne me répondes, je vais te révéler un petit secret… J’ai beau être un des sept épéistes de Kiri, je n’ai jamais participé au coup d’Etat. Il était hors de question que je m’associe à une bande de pillards sanguinaires remplie de monstres comme Zabuza ou Kisame… Le hasard a juste voulu que je déserte peu avant le putsch, et mon nom est donc malheureusement resté associé à ce triste évènement… »

Le jeune guerrier n’était absolument pas forcé de croire les dires Shiomizu mais c’était pourtant la stricte vérité. Notre homme n’avait aucun intérêt à mentir. Peu importait au fond. Le passé était passé. Il ne servait à rien - spécialement lorsqu’il était aussi affreux - de revenir dessus. Le futur était de loin bien plus intéressant car il n’était pas encore écrit, qu’il s’agisse de celui du monde des ninjas dans sa globalité ou de celui de l’apprenti ninja. Alors ? Ce dernier avait-il finalement trouvé un professeur ? Rien n’était moins sûr…Le maître de l’eau n’avait vraiment pas envie de perdre son temps avec un disciple, même si celui-ci semblait des plus prometteurs. L’épéiste ne voulait surtout pas rentrer dans le jeu des villages ninjas. Il savait pertinemment qu’il avait été réintégré dans les effectifs de Kiri pour une seule chose : Sa force. Les dirigeants espéraient qu’il combatte pour eux ou, à défaut de cela, qu’il forme de redoutables machines à tuer. Malheureusement pour eux, ce dessein était loin d’être celui qu’avait en tête Shiomizu.

Notre homme décrocha son regard du jeune shinobi pendu à sa jambe pour admirer les derniers instants du couché de soleil... Il n’avait pas le choix. Il devait se débarrasser de son pot de colle. Ce dernier allait comprendre que la motivation ne faisait pas tout dans la vie. La performance physique comptait aussi énormément dans le métier de ninja. Alors que Shiomizu déversait dans l’eau un important flux de chakra par sa jambe entravée, un immense tourbillon aqueux apparut. Le jutsu aspirait tout ce qui se trouvait dans le lac pour le couler immédiatement. Il avait été exécuté sans qu’il n’y ait eu le moindre signe de main composé de la part de l’épéiste, si bien que son interlocuteur fut happé immédiatement par l’attaque grâce à sa soudaineté. L’ancien nuke-nin, lui, n’avait rien à craindre de sa propre technique puisqu’il maitrisait l’art de marcher sur l’eau à la perfection. Bien évidemment, il n’avait pas prévu d’éliminer l’apprenti ninja. Il donnait juste au gamin ce qu’il désirait : Une bonne leçon.

Nom : Suiton, Daibakuryuu no Jutsu (Rang B)
Traduction : Grand courant éclatant [Zone]
Description: Le ninja crée un tourbillon dans l'eau, aspirant tout ce qui se trouve à sa portée et le coule au fond de l'eau.
Dégâts : 40 +10 +5 +22 = 77 Pv puis 5 Pv par tours sous l'eau. Provoque l'effet "Noyade". Dure autant de temps que l'utilisateur maintient le jutsu, qui altère le cour de l'eau.
Coût : 60 Pc

Une… Une substitution… Surprenant ! Le jeune Shiroi était donc un shinobi expérimenté. Non… C’était impossible puisqu’il ne maitrisait pas encore l’art de marcher sur l’eau. Mais alors où diable avait-il bien pu apprendre la technique de permutation ? Shiomizu n’en avait pas la moindre idée. Tout ce qu’il savait, c’était que son interlocuteur avait su l’utiliser au moment opportun. La surprise était totale pour l’épéiste. Néanmoins ce coup-là ne fonctionnerait pas deux fois. Le maître de l’eau saurait à quoi s’attendre dorénavant. Et il avait toujours la ferme intention de refroidir les ardeurs de l’apprenti shinobi. Peu importait les propos que tenait celui-ci. Ce n’étaient que des paroles en l’air. L’ancien déserteur n’en démordait pas. Il ne voulait pas d’élève. Même si ce dernier était assez doué pour avoir esquivé sa première attaque, il n’aurait certainement pas autant de chance avec la seconde. L’eau était un élément aussi insaisissable qu’imprévisible. Et Shiomizu en connaissait tous les secrets, l’important étant de surprendre à chaque fois l’ennemi. En dépit de tout son potentiel, Shiroi devrait être rapidement submergé par l’offensive de son opposant. Toutefois il n’avait rien à craindre. Shiomizu saurait s’arrêter à temps. Il devait cependant prendre garde à ne pas trop forcer sa maitrise. Son adversaire, qui ne savait pas encore marcher sur l’eau, était particulièrement vulnérable à la noyade. Et notre homme s’en voudrait bien sûr énormément si jamais il lui arrivait quelque chose de fâcheux... A bien y réfléchir, Shiomizu avait probablement plus peur de cet affrontement que le téméraire Shiroi.

« Je ne donne pas mon nom à la première tête brûlée venue… Regarde-toi… Malgré tous tes beaux discours, tu es à peine capable de te maintenir à la surface de l’eau. Si tu présumes trop de tes forces, tu couleras et mon tourbillon d’eau t’engloutira… »

Ce fut sur ces mots que la silhouette du maître de l’eau commença devenir de plus en plus floue pour finalement disparaître. Le combat était-il donc terminé avant même d’avoir commencé ? Shiomizu, tel un lâche, avait-il battu en retraite par peur de blesser Shiroi ? Non, bien sûr que non. Notre homme avait juste usé d’une technique personnelle qu’il avait mis plus de deux ans à développer. Ce jutsu reposait sur la capacité de l’eau à modifier la trajectoire de la lumière. Et grâce à lui, l’épéiste pouvait berner les yeux de ses ennemis en se rendant invisible. Son jeune adversaire ne voyait donc plus rien, plus rien d’autre que la beauté resplendissante du soleil se reflétant sur le lac. Cependant la délicatesse de ce spectacle laissa rapidement place à une douleur brutale et soudaine chez notre ami. Sans probablement que celui-ci ne vît venir la chose, Shiomizu lui avait asséné un coup de pied d’une violence inouïe au niveau du thorax. L’attaque était bien trop fulgurante et soudaine pour qu’un débutant puisse la contrer. Notre homme était persuadé qu’après un coup pareil son adversaire ne se relèverait pas. Fort heureusement pour lui, l’eau environnante amortirait sa chute et éviterait à quelques unes de ses côtes de se briser. Certain de sa victoire par KO, l’ancien déserteur revint à sa position d’origine sur le lac et annula sa technique de camouflage. Shiroi allait-il réussir à surmonter cette épreuve et à se relever ? Rien n’était moins sûr mais s’il y parvenait alors Shiomizu saurait que ce gamin avait fait un pas de plus dans la voie du shinobi. Dans le cas contraire, son corps inerte serait englouti par l’eau glacée du lac.

Nom : Suitoumeisa (Rang B) [Action 1]
Traduction : Transparence aqueuse
Description : Shiomizu peut libérer des milliards micro-gouttelettes d'eau hautement chargées de chakra par tous les pores de sa peau qui peuvent créer un effet d'optique en déviant la trajectoire des rayons lumineux, et donc dissimuler parfaitement l'utilisateur en restant en suspension dans l'air autour de lui. Le maître de l'eau devient par conséquent invisible.
Effet : Le lanceur devient invisible. Concrètement, il ne peut pas être repéré visuellement ou ciblé par des attaques si sa réflexion est supérieure à celle de l'adversaire. Ses techniques au corps à corps ne peuvent également plus être esquivées de façon classique. Cependant, comme pour tout action de repérage classique, la réflexion de l'ennemi augmente automatiquement de 5 à chaque tour pour parvenir à localiser Shiomizu (cf règlement), et donc annuler les effets de ce jutsu.
Bonus de 10 en réflexion durant toute la durée du jutsu pour l'utilisateur.
Coût : 30 Pc à l'activation puis 10 Pc par tour

Après que le corps de Shiroi eût frappé la surface du lac, Shiomizu attendit de longues secondes que celui-ci remonte à la surface. Hélas ce moment n’arriva jamais. Le maître de l’eau avait mal évalué la résistance de son jeune adversaire, et voilà maintenant que ce dernier risquait de se noyer par sa faute. La puissance du coup semblait lui avoir fait perdre conscience. Vite, il ne fallait pas perdre un instant. Sans hésiter, l’épéiste légendaire plongea la tête la première dans l’eau du lac pour repêcher le petit prétentieux. Il n’était peut-être finalement pas aussi prometteur que ça… Alors que la froideur du lac transperçait tout son être, Shiomizu s’en voulait terriblement d’être entré dans le jeu de ce gamin stupide. Si notre homme n’avait pas réagi à ses belles paroles, jamais tout ceci ne serait arrivé. L’ancien déserteur enchainait les mouvements de natation à une vitesse folle. Il faisait de son mieux pour ne pas arriver trop tard. Cependant la nuit était presque tombée. Et on n’y voyait donc pratiquement rien dans les profondeurs du lac. Si jamais Shiroi était tombé dans une crevasse, le maître de l’eau ne parviendrait jamais à le localiser à travers l’obscurité. De plus il n’avait pas la moindre idée du temps que l’apprenti shinobi pouvait rester sous l’eau sans oxygène. Même si les ninjas de Kiri étaient d’ordinaire relativement performants lors des missions sous-marines grâce la situation géographique singulière de leur pays, un débutant comme Shiroi n’avait certainement pas encore reçu d’entrainement pour un tel exercice.

Toutefois ce fut avec un immense soulagement que Shiomizu le retrouva enfin. L’adolescent avait l’air paisiblement endormi sur un lit d’algues vertes. Bénissant les cieux pour la chance qu’il avait eue, l’épéiste se saisit alors délicatement du genin pour le remonter. Le lac Nomu - d’ordinaire si beau et paisible à la surface - était radicalement différent vu de l’intérieur. Rochers dentelés, végétaux et animaux aquatiques grotesque semblaient outrés que des humains aient osé pénétrer dans leur sanctuaire. A chaque instant, Shiomizu s’attendait à voir la faune ou même la flore passer à l’attaque en profitant des ténèbres pour le punir de son arrogance. Notre homme en était désolé mais il ne pouvait pas laisser le jeune Shiroi se noyer. Chaque être vivant méritait d’être protégé, surtout si sa propre faiblesse l’empêchait de se défendre tout seul. Que le lac n’ait crainte, le duo de ninjas était sur le point de quitter ses entrailles. Sa surface d’une blancheur rayonnante le guidait tel un phare vers la sortie. Encore quelques mouvements de jambes, et ce fut la fin. Shiomizu prit alors une immense bouffée d’oxygène dès que son crâne perça l’enveloppe liquide pour se retrouver à l’air libre. L’épéiste n’était resté que quelques minutes en immersion totale, et pourtant la lune avait profité de ce laps de temps pour voler son trône au soleil. Le maître de l’eau secoua légèrement Shiroi pour le faire réagir mais son corps était aussi froid et inerte qu’une statue de pierre.

Constatant la gravité de la situation, notre homme se dépêcha de ramener ce qui n’était peut-être plus qu’un cadavre vers le rivage. Puis il allongea celui-ci sur la terre ferme pour prendre son pouls. Heureusement le cœur de Shiroi battait encore. Cependant le ninja débutant ne respirait toujours pas. Ses poumons étaient plein d’eau. Shiomizu appliqua donc son unique main au niveau de son diaphragme. Il usa ensuite de sa maitrise du Suiton pour faire sortir délicatement le liquide contenu dans son appareil respiratoire par sa bouche. L’opération n’était pas compliquée mais demandait d’être exécutée en un temps record. Lorsqu’enfin les poumons de Shiroi furent totalement vidés, son diaphragme s’affaissa de lui-même et la respiration du genin reprit spontanément. Cependant il était encore en proie à une hypothermie. Faute de mieux, Shiomizu retira donc sa verse trempée pour l’en recouvrir. Puis il exerça une seconde fois de son art pour réchauffer l’eau de des tissus de Shiroi en y injectant du chakra. Notre homme n’avait rien d’un médecin mais en revanche il connaissait bien les conséquences d’une noyade, c e qui lui avait permis d’agir promptement et efficacement. L’état de son adversaire d’une minute était ainsi stabilisé. Il clignait déjà des yeux. D’ici deux ou trois jours, il serait totalement remis de cette rude expérience. Mais au moment même où Shiroi reprit conscience, Shiomizu avait disparu depuis longtemps dans la nuit. Cette rencontre n’était-t-elle finalement qu’un rêve ? Le jeune shinobi en aurait sans doute été persuadé si ce dragon blanc cousu sur la veste qui le recouvrait n’avait pas été là pour le protéger.