[Habitation] Maison des Alphas Hari

Post perdu à la suite d'une erreur.

En somme, un vieux mec vint lui apporter une map en lui expliquant que l'assassin était retranchée et avait déjà envoyé beaucoup de gens à l'hosto.

Il insiste ensuite sur le fait que la moindre erreur serait fatale, étant donné sa maitrise du sabre.

Sommeil Troublé - La Belle Tranchante

…Voilà un coin de paradis qu’il n’avait encore jamais vu avant ce jour. À croire que le clan Hari serait constamment bien plus riche que pouvait le penser Masahiro, d’après ce qu’il avait devant les yeux en ce moment. Escorté par deux hommes dans la trentaine, l’un son beau-frère et l’autre un membre conventionnel du clan, le très nouveau mâle Alpha du clan Hari avança à pas lent sur le chemin dallé qui s’étendait en courbes subtiles devant lui, admirant d’un œil émerveillé toute la richesse des lieux qui se dévoilaient autour de lui. Il avait déjà entendu parler de la maison des Alphas du clan, par le passé. Mais comme n’importe qui n’ayant jamais été Alpha auparavant, il ne pouvait jusqu’à ce jour que se fier à ce qu’on en racontait. Entourée de hauts murs de pierre artistique et moulée, cette demeure luxueuse restait à l’abri des regards indiscrets. C’était ce qui la rendait d’ailleurs si intéressante : cachez quelque chose, et les gens voudront la voir. La végétation était luxuriante et poussait à merveille tout autour de la maison d’apparence très entretenue, dans le but de conserver au mieux sa beauté. Un tel logis ne pouvait qu’apporter le bonheur, Masahiro en était certain. Passant au bout de quelques derniers pas le cap de la roue d’eau tournant à un rythme lent et régulier, le jeune homme se retourna vers les deux individus qui l’escortaient. Les deux concernés s’arrêtèrent d’un même mouvement, attendant de nouvelles – et vraisemblables – instructions de la part de leur chef depuis…l’après-midi du jour même, quoi. Fallait dire que tout s’enchaînait assez vite depuis qu’il avait pris la peine de trinquer avec le vieux Matsuda pour le féliciter de son combat. C’est qu’il avait été coriace pour un vieux rouillé!

'' C'est bon, les gars, je vais visiter le coin par moi-même. Allez prendre un bon verre pour moi, on se revoit demain matin!''

Les deux hommes se regardèrent, puis acquiescèrent d’un mouvement commun avant de prendre congé, un dernier mouvement de la main en réponse à celui du jeune homme alors qu’ils tournaient le coin de la porte de la propriété. Restant un moment à regarder les environs et tous les détails qu’il pouvait capter, Masahiro laissa un sourire naître sur son visage. Y avait pas à dire, être Alpha ça donnait des trucs pas croyables. Et parlant de tout ça…l’exploration de la demeure pouvait commencer! Entrant prestement à l’intérieur, la curiosité l’emportant sur toute forme de gêne ou de convenances, l’homme commença à arpenter les environs. Une structure merveilleusement bien calibrée, des bois vernis d’une qualité indéniable. Les pièces étaient spacieuses et tout juste bien aménagées…honnêtement…on pouvait sentir une touche féminine dans le coin. Il verrait tout ça plus tard, après avoir…visité la cuisine. Cuisine qu’il se fit un plaisir de découvrir de fond en comble, apprenant dès la première visite le contenu de chaque armoire, et l’emplacement de chaque item. Après tout, il était du genre à consommer la nourriture en quantités plutôt respectables, alors il était nécessaire depuis longtemps de savoir où trouver ce dont il avait besoin. Il en profita d’ailleurs pour se farcir quelques gâteaux bien moelleux empilés sous une cloche métallique, dans un coin. Des baies sauvages, génial. Non seulement la baraque était géniale, mais même la bouffe correspondait à ses goûts. Mais maintenant, il convenait de découvrir…le plus intéressant. Hormis la salle d’armes au fond, bien entendu. Ça, il l’avait trouvée dès qu’il avait mis les pieds dans le bâtiment.

Tirant avec lenteur la porte coulissante menant à la chambre du bâtiment, le loup blanc huma l’air, intrigué par une fragrance qu’il avait cru détecter un peu plus tôt. Oui, aucun doute… C’était…un parfum de femme. Suave, enivrant, et emplissant définitivement la pièce. Difficile de dire si la femme en question avait dormi ici récemment ou non, cependant, à vue de nez, le parfum dans l’air relevait plus de l’habitude de cette femme à venir ici, qu’à sa réelle présence fréquente. Bah, qui sait. Il verrait peut-être débarquer celle à qui il devrait se présenter d’ici peu. Après tout, il n’était pas con – non non, j’vous assure -, il savait bien ce que représentait également le fait d’être devenu Alpha. Il allait la rencontrer elle. Cette femme qui avait conquis son titre de femme Alpha quatre ans auparavant, Mata Hari. Un caractère hors normes, à ce qu’on dit. Un cul hors norme aussi, d’après quelques types chauffés par l’alcool. Dans tous les cas, c’était tant mieux. Mais pour le moment…il allait laisser ces questions de côté. Honnêtement, aussi fort et énergique qu’il soit, il n’en venait pas moins de faire l’un des combats les plus éprouvants de sa vie, et le repos était de mise. Cinq minutes plus tard, vêtu d’un simple pagne, laissant une fenêtre entrouverte pour profiter de l’air frais de la nuit qui commençait déjà à tomber lors de son arrivée, le jeune homme s’étendit avec joie sur le futon, étonnamment moelleux. Fermant lentement les yeux, le jeune loup put entendre les premières gouttes de pluie tomber du ciel avec douceur. Se laissant bercer par le son grandissant de la pluie à l’extérieur, Masahiro laissa se clore ses paupières lourdes de sommeil.

Et sombra.

L’air de la nuit faisait un bien absolument fou. Allongé, presque nu dans cette pièce aérée à la perfection, rares étaient les choses qui auraient pu empêcher Masahiro de ressentir un bien-être des plus complets. Le silence était constant et apaisant, le son de la roue d’eau à l’extérieur tournant au rythme de la pluie achevant de créer une routine sonore douce qui facilitait le sommeil de façon merveilleuse. Même la température elle-même se montrait clémente, alors qu’une légère chaleur à peine rendue humide par la pluie régnait dans la maison. C’était la première nuit qu’il passait dans ces lieux, et déjà il y était encore plus confortable et serein qu’il ne l’aurait jamais été dans la maison de sa famille en vingt ans. En proie à un sommeil sans rêves paisible, le jeune homme se contentait de respirer avec douceur l’air parfumé de la chambre. Jusqu’à ce qu’une odeur supplémentaire vienne titiller ses narines.

Il remua. Laissant toutefois ses yeux clos, le loup blanc expira, puis prit une longue inspiration par le nez, confirmant par ce geste qu’une odeur nouvelle venait de faire son apparition. Il ne l’avait pas détectée avant car la pluie en avait sans doute masqué les traces, mais maintenant qu’il humait avidement l’air, à demi-silencieux, il la reconnaissant. Cette odeur, ce parfum. Cette fragrance qui avait envahi ses sens au moment où il était entré dans la chambre. Serait-il possible que cette personne soit revenue, par le plus grand des hasards, la nuit-même où il venait d’intégrer ce qui se devait de devenir son domicile à l’avenir? Si c’était bien le cas, il s’agissait soit d’une chance immense, ou d’une malédiction pure et simple. Difficile à dire. Toujours est-il que, et n’ayant toujours pas bougé d’un pouce de la position dans laquelle il dormait encore une minute plus tôt, l’alpha tendit l’oreille, percevant un bruit de pas légers sur le sol ciré. Il y avait bel et bien quelqu’un d’autre dans la maison. Et…elle venait dormir. Hmpf. La rencontre allait sans doute s’avérer un peu hors du commun, mais c’était le genre de choses que Masahiro avait l’habitude d’apprécier. Il se contenta donc de rester immobile, confiant en ce que lui disait son instinct. De toutes façons, la laisser entrer en se mettant en mode offensif, ça n’aurait sans doute apporté rien d’autre que de la merde. Quoique…tout se passa relativement rapidement. Trois pas rapides, et tout ce que put sentir Masahiro, ce fut un drap arraché de sur son corps, alors qu’une présence ferme venait s’installer illico à califourchon sur lui. Le temps de la pensée qui suivit, elle lui avait enroulé le drap autour du cou et avait resserré un nœud coulant d’un cran, en guise d’avertissement manifeste. C’était compréhensible, après tout, une personne qui venait ici sans le devoir risquait de se prendre la rouste de sa vie. Une voix féminine, empreinte de froideur en l’occurrence, se fit entendre. Elle voulait savoir ce qu’il faisait là… Le loup blanc se contenta d’ouvrir les yeux, silencieux, une expression de calme plat sur le visage. Et pourtant, il était frappé…magnifique. Cette fille était d’une beauté rare, et l’air menaçant qu’elle adoptait en ce moment ne faisait que lui donner un charme sauvage absolument fabuleux. Une vraie tigresse…ou plutôt… une vraie louve. Il n’eut même pas à esquisser un mouvement, que le nœud se resserra autour de son cou. Il allait devoir faire preuve…de son attitude habituelle, en fait.

Certains auraient considéré l’initiative qui suivit comme du pur suicide. D’autres pour de l’imbécilité totale, mélangée à un brin de masochisme. Toujours est-il que, un drap encore enroulé autour du cou, apte à lui broyer les vertèbres d’un seul coup, l’Alpha posa ses mains sur la surface du futon, et se hissa tout simplement pour redresser le haut de son corps, de manière à hisser son visage à la même hauteur que celui de celle qui tenait son cou en otage. Les bras droits, braqués sur ses côtés en le retenant sans mal, Masahiro resta silencieux un moment, observant le visage sévère qui le fixait à moins d’une cinquantaine de centimètres. Il pouvait sentir son souffle. Ses traits étaient indéniablement magnifiques, il n’y avait aucun mot pour décrire. Avec de tels attraits, et un caractère si farouche, cette femme devait mettre tous les hommes à ses pieds. Mais dans l’immédiat, c’était lui, l’homme auquel elle s’intéressait. Alors autant faire preuve d’un peu de civisme en répondant à sa question. Le regard du loup blanc se porta à celui de la femme Alpha. Un regard empreint de calme, dénué de peur. La peur, il la laissait aux autres.

'' Je suis celui qui a combattu Matsuda Hari, l'a vaincu, et lui a offert quelques verres après le tout, tout juste hier après-midi. Pour le nom, c'est Masahiro. ‘’

Voilà, il avait répondu à ses questions. Restait à voir comment elle réagirait au tout, de son côté. Lui, il n’avait aucune difficulté à se faire à l’idée de ce qu’impliquerait son nouveau rôle. Il apprendrait sur le tas, comme il l’avait toujours fait. Mais elle, qui vivait en temps qu’Alpha seule depuis quoi…quatre ans? La situation allait sans doute être un peu plus ardue à avaler. Mais bon, il allait bien falloir faire les présentations un jour ou l’autre de toutes façons, alors autant le fait tout de suite, non?

'' Mata Hari, je présume? ‘’

La dernière question était à moitié sarcastique, si on veut. Oui, il jouait sans aucun doute avec sa vie sur ce genre de conneries. Mais c’était justement pour voir si cette femme serait assez audacieuse pour faire du mal au nouvel Alpha dès la première rencontre. Oui bon, la rencontre en question s’était faite de façon un peu inhabituelle, il fallait bien l’avouer. Mais c’était tout de même une étape nécessaire pour mettre quelques petits trucs au clair dès le début. Les règles de base. Se mettre à la hauteur de l’interlocuteur. Ni dominant, ni dominé. Résister aux menaces évidentes, mais sans prendre d’initiative de riposte. Une forme de respect. Ne pas tourner autour du pot. Une forme d’intelligence. Maintenant, la suite revenait à la jeune femme. Restait à voir si elle aurait le cran de mettre sa menace à exécution.

Qu’elle lui broie le cou, pour voir.

Bingo. Il avait réagi comme il le devait, car visiblement sa réaction et ses réponses avaient été jugées suffisantes par la belle pour que le drap qui enserrait son cou finisse par retomber avec lenteur sur ses jambes. Elle arborait maintenant un air purement blasé, alors qu’elle semblait un peu…déçue, semblerait-il. Quoi, elle trouvait quelque chose à redire, peut-être? Il avait acquis sa place dans les règles, il était ici dans les règles, et il allait s’imposer ici dans les règles s’il le fallait. Il s’y attendait un peu, de toutes façons, intégrer d’un coup le domicile d’une femme possédant le titre d’Alpha depuis quatre ans, et s’y imposer d’un coup, ça ne promettait pas d’être bien simple, déjà à la base. Pourtant, c’est bien ce qu’il avait l’intention de faire. Sans compter que chaque instant de plus à passer près de cette femme faisant s’emballer ses sens encore un peu plus. La simple odeur qu’elle dégageait mettant ses sens en ébullition, tout simplement. L’attitude de la concernée avait légèrement changé, alors qu’elle abandonnait au moins son ton menaçant, alors qu’elle était maintenant informée de la situation précise à laquelle ils étaient tous deux confrontés. Enfin…à laquelle ELLE était confrontée. Bien honnêtement, Masahiro n’avait pas vraiment l’esprit à se plaindre, dans l’immédiat. Ça, c’était un fait officiel.

La belle lui adresse une nouvelle phrase, qui fit arquer un sourcil au loup blanc. Un sourire en coin se forma rapidement par-dessus le tout, achevant en quelques secondes l’expression précise qui disait à quel point ces petites tentatives d’autorité venaient de passer dans le vide. Elle voulait dormir seule, hein…pourtant, avec un corps comme le sien, elle pouvait sans doute avoir n’importe quel homme, dès qu’elle le voulait. Et de façon curieuse, c’était à peu près ce que souhaitait Masahiro en ce moment. Sérieusement, à se promener à poil comme ça devant lui, toute en subtilité et en finesse d’une seconde à l’autre, elle ne faisait que le torturer, en ce moment. Et elle en était probablement très consciente. Aussi, au moment où quelques doigts fins et soyeux vinrent prendre possession de son menton pour faire venir son visage à la limite de celui de la belle, aucune résistance ne ponctua le comportement du jeune homme. À quoi ça aurait servi, de résister, de toutes façons? Il pouvait sentir la chaleur de son souffle, alors qu’elle s’amusait visiblement à lui réitérer ses ‘’ordres’’. Tu parles ouais, comme s’il allait se lever. Non seulement cet endroit était une merveille à laquelle il avait légitimement accès en tant que nouvel Alpha, mais en plus, il dansait de joie intérieurement à la vue de celle qu’il venait de rencontrer. La nuit était déjà riche en émotion, et ce en très peu de temps, il fallait l’avouer. Cependant, un sourire large parsemait encore le visage du jeune loup blanc, alors que la belle Mata se déplaçait avec lenteur, allant adopter une position plus confortable en s’étendant avec volupté sur l’autre moitié du lit. Restant immobile l’espace d’un moment, Masahiro se contenta d’éclater d’un rire à moitié contenu, laissant quelques flots de rigolade passer le seuil de ses lèvres avant de se laisser tout bonnement tomber sur le dos, les mains croisées derrière la tête. Une expression encore quelque peu amusée laissait sa présence sur le visage du jeune homme, qui finit par se tourner en direction de sa ‘’compagne’’ récalcitrante, à la suite d’une pichenette de sa part dans son dos. Elle espérait réellement qu’il allait quitter les lieux et dormir sur ce foutu canapé? On voyait bien là quelqu’un qui ne connaissait rien de l’homme à qui elle parlait. Mais en attendant…vis-à-vis de propos qu’elle avait formulés, quelques spécifications d’imposaient.

'' Ton père s'est très bien battu, en fait. Il m'a donné du mal. ‘’

Voilà. Un petit truc pour l’amadouer un peu. Après tout, le simple fait qu’elle fasse partie du clan Hari laissait sous-entendre qu’elle disposait du même esprit de famille poussé que n’importe lequel de ses cousins, parents ou grands-parents. Et il était vrai que Masahiro n’était pas sans ignorer que la femme devant lui était issue directement des deux anciens alphas. Il venait de vaincre son père à elle en combat pour avoir le titre, en gros, ce qui laissait peut-être une petite pointe d’amertume à la jeune fille. Mais d’un autre côté…elle n’était pas intéressée à avoir de la compagnie? Le loup blanc releva la tête et plaça son avant-bras pour la soutenir, étendu sur le côté du regardant Mata d’un air paisible.

'' Et d’après ce que je vois, la fille de Matsuda a hérité de son caractère, je me trompe? ‘’

Une petite remarque comme ça, au gré du hasard. Sans compter qu’il se servait de tout ça pour retarder l’éventuel moment – improbable, mais tout de même éventuel – où il devrait quitter la pièce cette nuit. Il fallait dire qu’il n’avait aucunement l’intention de quitter les lieux, et il était persuadé que la jeune femme ne le souhaitait qu’à moitié. Car honnêtement, si elle avait réellement voulu le foutre dehors, elle aurait sans doute été en mesure de le faire. La force de la belle Mata soulevait nombre d’admirations à travers tout le clan, et cela lui imposait un minimum à rattraper en l’occurrence. Mais dans l’immédiat, il avait une envie folle de faire plus ample connaissance avec la superbe brune qu’il avait sous les yeux. Décidément…la nuit prenait une meilleure tournure qu’il n’aurait jamais pu l’imaginer.

Ah bah, la voilà qui boudait maintenant. Visiblement, il avait touché dans le mille, vu que la seule réaction de la jeune femme fut de répliquer une phrase bâclée sur un ton boudeur en lui tournant le dos. Et voilà, c’était bien ça. Elle était parfaitement au courant de ce qu’impliquait le fait que lui soit devenu un Alpha, or elle semblait quelque peu récalcitrante à cette idée. En fait, venant d’une fille qui avait vécue comme unique Alpha du clan pendant quatre ans, c’était sans doute compréhensible. Mais quoiqu’il en soit, elle allait devoir s’accommoder de sa présence, que ce soit dès le début ou plus tard. C’était pas une chose qu’elle avait la liberté de changer en claquant des doigts, malheureusement. Car en plus… le fait qu’elle se soit retournée permettait en ce moment au loup blanc d’admirer toute la grâce des formes de la jeune femme, le forçant à se mordre la langue l’espace d’un moment pour rester lucide. Sérieusement, que ce soit volontaire ou non, elle avait un talent naturel pour faire naître les idées dans la tête d’un homme.

Cependant, il y eut apparemment un déclic soudain dans l’esprit de la jeune femme. Ah, elle venait de percer son stratagème à jour, cette petite futée. De derrière, Masahiro put la voir se raidir en un instant, pour ensuite soudainement se retourner vers lui d’un mouvement commun à tout son corps. Ses yeux affichaient de nouveau cette expression sauvage et menaçante qui les habitait quelques instants plus tôt, alors que leur propriétaire était en train de menacer le loup blanc de mettre fin à ses jours à l’aide d’un drap enroulé autour de son cou. Voilà, il avait visiblement réveillé la bête qui avait commencé à retrouver son sommeil, et elle venait de sortir les griffes. Comme preuve, le jeune homme n’opposa même pas de résistance quand la louve se hissa sur lui d’un mouvement vif et sans appel, la laissant même le pousser jusqu’à ce qu’il soit en position couchée sur le dos, la laissant le dominer en hauteur dans l’immédiat. Elle s’était transformée en bête enragée, crispant ses doigts fins de chaque côté de son visage comme une menace silencieuse disant qu’il jouait avec le feu. Ouais, il jouait avec le feu. Et il adorait ça. Regardant le visage rageur penché sur lui, encadré d’une chevelure trempée et pourtant voluptueuse, le loup blanc répondait à cette menace par une expression encore une fois amusée. Ce con, un large sourire se frayait un chemin jusqu’à ses lèvres, en opposition à la colère grandissante qui ponctuait l’expression si belle de la louve.

'' Tu sais que tu en est presque plus belle quand tu est en colère? ‘’

Suicidaire? On s’en fouuut. C’était la seule chose que Masahiro avait trouvé à dire, et la seule chose qu’il avait envie de dire. Elle pouvait bien essayer de lui arracher la figure si elle le voulait. Lui, il n’avait pas l’intention de lui faire quoi que ce soit. Après tout, il n’était pas du genre à frapper une fille, encore moins un membre de sa propre famille. Et ENCORE moins la femme qui était désormais son homologue Alpha, même si elle se refusait encore à se l’avouer. Et pourtant, il le faudrait bien. Là, il allait devoir retourner la situation un brin…et l’idée lui vint tout naturellement. Elle voulait se la jouer farouche, elle allait être servie. Les mains du loup blanc volèrent, et empoignèrent solidement les fesses de la jeune femme pour les soulever de tout juste dix centimètres, ce qui lui laissa cependant la marge nécessaire pour faire la démonstration de la force de ses abdominaux en se redressant malgré les mains de la belle. Terminant son mouvement en position assise, carrément les jambes croisées, le jeune homme déposa les fesses de la belle farouche dans le creux de ses jambes. Comme il avait dit, elle voulait se la jouer farouche, elle allait être servie. Il lui laissait pourtant une totale liberté de se dégager de lui, posant ses propres mains avec simplicité sur ses genoux. Cependant, son expression était toujours la même : un large sourire, toutes dents dehors, et rien de moins. Ses prunelles de fauve défiaient impunément la jeune femme, la confrontant au possible.

'' Et je te témoignerai du respect quand tu m’en témoigneras un peu toi aussi. Tout ça, c’est pas à sens unique. ‘’

Et voilà, les cartes étaient sur la table. C’était bien beau de la laisser dire ce qu’elle voulait, mais il n’en restait pas moins qu’il était désormais un Alpha lui aussi, même si cela ne datait même pas d’une journée complète. Elle aurait beau dire ce qu’elle voulait, il n’avait pas combattu une heure et demi, à suer sang et eau, pour se faire dire par cette fille qu’il n’était qu’un gamin indigne du rang qu’il avait obtenu. Le respect se jouait à double sens, et elle allait devoir le comprendre.

Farouche…c’était bien le mot. La réaction s’était faite attendre, à la suite des dernières paroles qui avaient franchi les lèvres de Masahiro. Certes, il était parfaitement conscient que chaque phrase qu’il s’amusait à rajouter lui donnait une chance de plus de finir en viande hachée, mais c’était justement ce qui l’amusait. Contrairement à ce que certaines personnes auraient pu penser, le jeune homme ne manquait aucunement d’estime pour la gente féminine. Bien au contraire, il croyait dur comme fer qu’elles devaient être craintes…mais par les autres. Craindre ne faisait pas partie de la nature profonde de Masahiro, parmi un tas d’autres choses. Et c’était justement ce qui jouait en sa faveur en ce moment. Un homme qui aurait montré ne serait-ce qu’un soupçon de peur, aussi infime soit-il, aurait été humilié, laminé et botté dehors par cette femme. Ça, le loup blanc n’avait absolument aucun doute là-dessus. Mais en ce moment…être imprudent et audacieux avait apparemment ses avantages, d’après ce qu’il pouvait constater.

En effet, il n’avait espéré qu’à moitié une réaction comme celle qu’avait démontrée Mata. Cette fille était impulsive et dominatrice, ça se voyait dans chacun de ses mouvements, chacune de ses paroles. Elle et lui avaient visiblement ce point commun : ils étaient des Alphas au naturel. Ne jamais se laisser dominer, ne jamais céder la victoire. Or, c’était bien là une victoire pour le jeune homme, alors qu’il se laissait aller au baiser fougueux que lui offrait la jeune louve pour le temps qu’il durerait. Ce simple contact charnel exultait et faisait bouillir les sens de l’Alpha, qui dut se faire violence de crisper ses doigts sur ses genoux pour ne pas simplement emprisonner la belle farouche dans ses bras. C’était un échange passionné, animal, sauvage, qui ne dura cependant pas assez longtemps aux yeux du concerné. Si bien qu’encore à moitié obnubilé par l’explosion de sensations qu’il venait de vivre, il se laissa tout bonnement pousser sur le dos, regardant d’un œil vif la jeune femme qui…se couvrait? Comme auparavant, le loup blanc arqua un sourcil devant ce comportement pour le moins étranger à la jeune fille jusqu’à présent. Ainsi, même la belle Mata n’était pas à l’abri des affres de la gêne et de la pudeur? Eh bah, ça pour une nouvelle. C’en était absolument génial. Si on le lui avait demandé, il n’aurait jamais cru pouvoir causer une telle réaction chez la femme Alpha du clan Hari dès la première nuit, et en tout juste dix minutes, qui plus est. Regardant l’effarouchée quitter la pièce avec une remarque frustrée qui lui arracha un soubresaut de rire, Masahiro écouta les pas de la belle se répercuter sur le plancher ciré, identifiant la pièce dans laquelle elle se trouvait. Bien, elle restait tout près. Soupirant d’un ton plus amusé que jamais, le jeune homme se redressa en position assise, relevant à moitié les genoux en posant l’un de ses bras sur les membres précédemment cités. Le deuxième bras alla pour sa part mener sa main à frotter énergiquement la chevelure immaculée de l’Alpha. Quelle nuit, tout de même! Ça méritait…un petit tour.

Prenant soin de remettre la porte coulissante de la chambre en place en sortant – il fallait dire que Mata n’y avait pas été de main morte en refermant -, le jeune homme retrouva aisément son chemin jusqu’à la cuisine, qu’il avait pris soin de visiter à son arrivée. Il avait envie d’un truc à boire en ce moment précis, aussi fut-il rapide à retrouver l’armoire contenant le saké. C’était du saké de bonne qualité, en petites bouteilles d’argile individuelles. Le loup blanc tendit la main pour en saisir une, l’ouvrit…puis regarda le contenu un moment. Son silence s’étira, puis un mince sourire retrouva encore le chemin de ses lèvres alors qu’il prit une seconde bouteille avant de repartir de la cuisine en refermant l’armoire d’un savant mouvement du pied. Nonchalant et loin d’être pressé, le jeune homme obliqua sur un autre couloir que celui menant directement à la chambre qu’il occupait visiblement…et s’arrêta devant la porte refermée de la chambre où s’était réfugiée la louve effarouchée. Une faible lumière filtrait de l’intérieur. Pas besoin de pousser les choses…juste de faire passer le message. Après tout, il n’était pas là pour gâcher sa vie à elle.

'' Je vais laisser la porte de la chambre ouverte, si tu changes d’avis. ‘’ Une gorgée de saké interrompit l’homme un bref instant. Puis, les derniers mots se laissèrent entendre alors qu’il repartait, tout bonnement. '' La personne qui a des complexes en ce moment, ce n’est pas moi. ‘’

Et voilà. Le message était passé, c’était à elle de voir ce qu’elle en ferait. Une petite marque de gentillesse sous forme d’une bouteille de saké, quelques commentaires rapides pour lui faire comprendre clairement son propre point de vue. Il n’y avait pas besoin de bien davantage que tout ça. C’était à la fois…un défi et une constatation. La personne qui avait réagi le plus, ce n’était pas lui, c’était elle. La personne qui s’était sauvée, effarouchée et soudainement pudique, c’était encore elle. Lui, il se promenait carrément en pagne dans le couloir qui menait à la chambre dans laquelle il s’était installé. Il n’avait rien à cacher, et n’avait rien caché. Si Mata voulait faire autrement, elle était libre de ses choix. Mais elle ne les imposerait pas aussi facilement à Masahiro.

'' …Non mais pour qui tu me prends? ‘’

Ce furent les seuls mots qui trouvèrent leur chemin hors des lèvres du loup blanc. Et cette fois, un changement radical venait de s’opérer. Il l’avait laissée dire ce qu’elle voulait jusqu’à maintenant. Il l’avait laissée tenter de faire sa dominatrice, alors qu’elle ne faisait que l’écraser dans un lit pour ensuite l’embrasser comme une désespérée. Elle n’avait rien fait de dominant jusqu’à maintenant. Elle n’avait rien fait pour prouver son point de vue non plus. Ce qu’elle avait fait, c’était rager en essayant de l’intimider sans succès, pour ensuite fuir devant son échec. Et maintenant, elle avait le culot de continuer à le traiter comme un louveteau à peine sorti du ventre de sa mère? Désolé, mais c’était pas comme ça que les choses fonctionnaient. Elle avait eu le temps de faire tout son petit manège, mais un homme a des limites à ne pas dépasser. Et elle ne faisait que s’acharner dessus.

Maintenant, un silence de mort régnait, alors qu’une dernière tombée de poussière achevait de se poser sur le poing du loup blanc, que ce dernier avait enfoncé à moitié dans le mur à côté de la porte où se tenait une Mata qui se croyait indignée. Il ne faisait même pas attention un seul instant au sang qui perlait le long de sa joue, son regard empreint d’une expression de colère sourde se fixant avec force dans celui de la jeune Alpha. Le coup de poing avait été le premier mouvement qui avait suivi la gifle que lui avait infligée la jeune femme. Elle était simplement allée plus loin que ce qu’elle aurait du. Chaque mot qu’elle avait prononcé, alors qu’elle s’amusait à le taillader et à menacer sa virilité même, chacun de ses mots avait fini par éveiller une colère qui était pourtant restée intouchée avant ce moment. Tout simplement parce qu’elle avait franchi une limite dangereuse. Que ce soit légitime ou non, elle n’avait rien dit pour son propre bien, ni pour le bien de qui que ce soit. Elle venait proprement d’insulter son propre clan, consciemment ou non.

'' Ce que j’ai fait…c’est de combattre et vaincre un homme fier et honorable, qui se fait pourtant dénigrer par sa propre fille maintenant qu’il a subi une défaite. Même lui a su rester enjoué et agréable de compagnie autour d’un verre après le combat. Mais toi… ‘’ ses mots restèrent coincés un moment dans sa gorge. '' ...toi, tu ne fais que m'insulter parce que je ne suis pas l'homme parfait que TU aurais souhaité. ''

Le poing se retira avec lenteur du mur, laissant retomber un flot de poussière sur le plancher alors que le loup blanc laissait tomber un regard vague sur ses doigts refermés. Il venait sans doute de dire quelque chose qu'il n'aurait peut-être pas dû, mais il était trop tard, désormais. Qui plus est, c'était réellement son impression. Ce n'était plus du manque de respect, c'était du mépris, à ce rythme.Le jeune homme releva finalement la tête, laissant sortir les derniers mots qui ponctuèrent son départ lent vers la chambre qu'il occupait.

'' Il vaut peut-être effectivement mieux que l'on fasse chambre à part au début, finalement. Si devenir Alpha signifie de devenir égoïste et injurieux, alors ça ne m'intéresse pas. ''

Sur ces mots, il tourna simplement les talons laissant tomber une goutte de sang après l'autre de sa joue jusqu'au sol à mesure qu'il s'éloignait pas à pas. Est-ce qu'il venait de laisser tomber? Pas du tout. Il avait simplement dit ce qu'il avait à dire. La colère et les menaces étaient une chose. Les insultes directes, quand à elles, étaient d'un tout autre domaine. En fait, le pire n'était pas qu'elle l'ait insulté lui. C'était qu'elle ait insulté son propre père de vive voix. Matsuda Hari était un homme grandiose que Masahiro avait eu l'honneur et la chance de vaincre et côtoyer. L'accuser d'une telle faiblesse devant l'Alpha représentait une insulte bien pire que si elle lui avait été directement adressée. À partir de maintenant, cette Mata ferait ce qu'elle voudrait. Il n'en avait rien à faire. L'amusement n'avait plus sa place, maintenant. Elle n'avait qu'à le réaliser elle-même.

Il s’était arrêté. Arrêté dans sa progression lente sur le sol ciré du couloir, alors que la réponse de la jeune femme dans son dos venait de ressortir. Une réalité? Une réalité blessante et vulgaire, oui. Il avait beau être aussi vieux qu’il l’aurait voulu, le père de Mata n’en était pas moins resté Alpha pendant quatre ans de plus que sa compagne, à péter la figure de tout prétendant à son titre durant chacune de ces années. Un homme faible et accablé par l’âge n’est pas apte à tenir ce titre de façon si fière, généralement. Et un vieillard ne descendait pas non plus la quantité d’alcool qui était passée dans le gosier de Matsuda alors qu’ils trinquaient au nouvel Alpha. Cet homme était bon vivant, et n’avait rien à envier à nombre de jeunes hommes fringants. Ce que Mata sortait en ce moment n’était rien d’autre qu’une excuse pour ce qu’elle balançait.

Mais de façon curieuse…il avait été saisi par la dernière chose qu’elle avait dite. La toute dernière. Il en était resté immobile, les yeux fixant le sol devant lui d’un œil flou. L’oublier? Il se retourna, observant du même coup ce qu’il connaissait bien, pour avoir déjà vécu la même chose. L’essence même de la colère du clan Hari. La forme du loup, une bête sauvage et féroce. Il n’eut que le temps de la voir tourner le coin du couloir sous cette forme, puis l’entendit sauter à l’extérieur de l’édifice alors qu’il s’élançait à sa poursuite sans réfléchir une seule seconde. Que pourrait-il bien faire face à cette transformation? Faire appel à sa propre capacité similaire et tenter de faire un combat d’animaux sanguinaires? Non, il aurait été stupide de prendre une telle initiative. Et pour l’instant, c’était une chose que même Masahiro se devait d’avouer. Arrivant à l’arrière de la maison, devant la cour arrière qui débouchait en plein sur une forêt dense, le loup blanc fut témoin d’un hurlement de bête qui le laissa transi des pieds à la tête. Regardant finalement la créature s’enfoncer dans la forêt en serrant les dents, il resta sur place, fixant encore le point où elle venait de disparaître. Pourquoi cela s’était-il si mal déroulé en fin de compte? Avait-il réellement été si odieux au point qu’elle en vienne à cette option, ou alors était-elle tout simplement trop bornée pour accepter qu’on lui tienne tête? Dans tous les cas, cette première rencontre avait maintenant un bilan un peu désastreux… Mais…

Ses mots résonnaient encore dans la tête du jeune homme. ‘’Oublie-moi’’. Ces deux mots lui avaient fait l’effet d’un blocage mental total. Ses mouvements s’étaient arrêtés, ses pensées avaient cessé d’affluer, même tout sentiment de colère, de joie, de frustration ou quoi que ce soit d’autre… tout s’était figé. L’oublier? Masahiro baissa les yeux et contempla sa main, empreinte de marques blanches laissées par le poing qu’il serrait encore quelques secondes plus tôt. L’oublier?... Il savait déjà qu’il en serait incapable. On pouvait lui lancer bien des défis. Le provoquer de bien des façons. Lui dire de faire bien des choses insensées. Mais ça… cette action venait de s’inscrire dans la liste vierge des choses qu’il se savait incapable d’accomplir. En une nuit, en une rencontre, en une dispute, il savait très bien qu’elle allait ponctuer ses pensées pour chaque jour qui passait. Les yeux de fauve du loup blanc se fermèrent un moment…puis il laissa ses prunelles fixer la lune dans le ciel. Pour finalement offrir un soupir au monde, qui alla se perdre à travers le bruit ambiant que faisait la pluie toujours battante. En fait, il était déjà trempé. En sortant de sa chambre plus tôt, il avait tout juste enfilé la veste immaculée qu’il avait en arrivant dans la demeure. On aurait tout bonnement dit un kimono, mais sans attache nulle part. Tout était trempé…

Et tout resterait trempé. Avançant de quelques pas sous la pluie drue pour descendre du petit balcon sur lequel il se trouvait, l’Alpha alla se positionner en plein centre du terrain, sur le chemin de pierres pavées déjà parsemé de la boue qui collait à ses pieds. Là, sur cet emplacement insolite, il se laissa tout simplement tomber sur les fesses, les jambes croisées, mains sur les genoux. Il l’attendrait. Il attendrait qu’elle revienne, et il tenterait de faire ce dont il serait capable. Il passerait le reste de la nuit à attendre, s’il le fallait. Il resterait également sur place la journée suivante, si c’était le temps que mettait son homologue Alpha à revenir. Peu importe.

Il attendrait.

Curieusement…la pluie avait quelque chose d’apaisant. Ce n’était pourtant que de l’eau, résultat de la condensation dans le ciel qui retombait sous forme de gouttes rendues tièdes par la chaleur du printemps qui avançait. Mais même en sachant tout cela, ça n’empêchait pas qu’il savourait littéralement le contact de la pluie sur chaque partie de son corps que cette dernière pouvait atteindre. L’eau était source de vie, après tout, normal que son contact ait quelque chose de tout bonnement vivifiant. Et honnêtement, en ce moment précis, il en avait besoin.

Cela faisait maintenant quatre heures qu’il était là. Quatre heures qu’il attendait, immobile, à laisser la pluie tomber autour de lui. Elle n’avait pas cessé ne serait-ce qu’une seconde depuis qu’il était venu s’installer, comme si le ciel pleurait en le regardant. Pleurant devant son geste ou devant sa stupidité, les choix étaient multiples. Toujours est-il qu’il n’avait pas bronché, pas une seule fois depuis les deux cent quarante sept minutes qui s’étaient écoulées depuis qu’il avait adopté cette position. Même lorsque son beau-frère était venu s’enquérir du résultat de sa première nuit dans le bâtiment, il n’avait pas bougé. Il s’était également contenté de servir une réponse vague quand aux marques couvertes de sang séché qui ornaient sa joue gauche. Lorsque l’homme avait tenté de lui empoigné le bras pour le relever et le trainer à l’intérieur, un seul regard du loup blanc avait suffi à l’en dissuader. Avant de s’en aller, son beau-frère tenta seulement de savoir s’il comptait rester sur place encore longtemps. La réponse fut tout simple. ‘’Jusqu’à ce qu’elle revienne’’. Inutile de demander de qui il parlait. S’il attendait quelqu’un dans cette demeure, ça ne pouvait être que la femme Alpha du clan, Dame Mata. S’était-il passé quelque chose durant la nuit? L’homme dut cependant rester sur sa curiosité, en se faisant intimer l’ordre de partir jusqu’à nouvel ordre. Laissant une fois de plus le jeune homme avec la pluie.

Perdu dans ses pensées, Masahiro perçut un bruissement qui lui titilla l’oreille. Les yeux fermés, mains sur les genoux, aussi immobile qu’une statue de plâtre, il prêta l’oreille. Pour finalement entendre des bruits de pas feutrés dans l’étendue proche de la forêt, étouffés par les feuilles et l’herbe mouillée qui absorbait le poids de l’être qui se déplaçait. Il ne pourrait pas vérifier s’il s’agissait bien de celle qu’il attendait grâce à son odorat cette fois, la pluie effaçait toute odeur à coup sûr. Il allait donc devoir attendre, et espérer qu’elle jugerait bon de lui faire un signe. Dans le cas contraire…il attendrait encore. C’était la résolution qu’il avait prise quatre heures plus tôt. Celle d’attendre sans arrêt, jusqu’à ce qu’elle daigne lui apparaître. Que cela doive prendre une heure, ou une semaine de plus, peu lui importait. Il attendrait. Puis…un nouveau bruissement se fit entendre, mais tout près. Suivi…d’une voix, douce aux oreilles du loup blanc malgré toute la dureté qu’elle voulait exprimer. Elle était bel et bien revenue. Le jeune homme ouvrit lentement les yeux, tournant la tête vers l’endroit précis d’où venait la question qui venait de le tirer de sa transe. Elle était nue, cachée par sa longue chevelure, et majoritairement par le tronc de l’arbre derrière lequel elle se cachait. Elle devait être frigorifiée…

'' J’attendais que tu reviennes. Je n’aurais pas pu dormir…en te sachant dehors. ''

La fin de la phrase avait été ponctuée par un mouvement de sa part pour se relever, faisant par la suite quelques pas en direction de la jeune femme alors qu’il retirait la veste sur ses épaules. Elle avait beau être trempée, elle saurait au moins offrir un peu de couverture à son homologue. Il s’arrêta cependant à environ cinq mètres d’elle, supposant qu’elle refuserait sans doute qu’il s’approche davantage. Il ne pouvait pas lui en vouloir, en fait. Une moue attristée ponctua pour l’une des rares fois de sa vie le visage de Masahiro, qui tâcha simplement de replier au mieux le vêtement pour ensuite le poser sur une grosse pierre sur sa gauche. Après quoi, il se contenta de faire demi tour… à la position qu’il occupait l’instant précédent.

'' Couvre toi, si tu le souhaites. Je serai ici… si jamais tu souhaites encore m’adresser la parole. ''

Y avait pas à dire, l’humilité c’était quelque chose de nouveau, et de foutrement difficile à avoir. Ce n’était pas exactement le genre de chose à laquelle le loup blanc était très habitué. Pourtant, il avait l’impression que la douleur insidieuse qui faisait rage dans ses trippes allait empirer s’il se donnait le culot de faire son fier en ce moment. Il n’en avait pas le droit. Il n’aurait qu’à l’assumer dans l’immédiat. Après tout… il en avait déjà bien assez fait. Inutile d’en rajouter.

Ce qui ne l’empêcha pourtant pas de ponctuer l’expression de son visage avec une tristesse qu’il espérait ne pas avoir à revivre avant longtemps.

Assis dans la boue, assailli par la pluie, le loup blanc était en proie au doute. Au doute sur ce qui allait se passer d’ici quelques instants, en doute sur le pardon que saurait lui offrir la jeune femme sur sa droite. En doute sur le fait de savoir s’il méritait ou non ce pardon. Chaque seconde qui passait sans avoir une réaction de la louve dissimulée derrière un arbre à côté de lui ne faisait que renforcer les doutes qu’il nourrissait de plus en plus à l’égard de sa situation. Puis… il perçut un mouvement sur le côté. Elle… venait de prendre la veste, tout simplement, pour ensuite l’enrouler autour de ses épaules. Ce simple mouvement eut un effet incroyablement apaisant sur Masahiro, qui put enfin se remettre à respirer à un rythme régulier. C’était au moins une bonne chose, considérant le fait qu’elle ne se retrouverait plus complètement nue sous la pluie. Après tout, elle valait sûrement mieux que ça, elle n’aurait probablement aucun mal à être d’accord avec cette idée.

Toujours est-il que, dans le but de ne pas précipiter les choses et de ne pas prendre trop de choses pour acquises par ce simple geste de la part de Mata, le jeune homme resta dans la position qu’il occupait depuis un nouveau moment, détendant cependant la poigne de ses mains sur ses genoux. Il eut d’ailleurs bien plus de mal à rester impassible en entendant la jeune femme s’approcher de lui en silence, pour ensuite tout bonnement l’observer sans souffler mot pendant plusieurs minutes. Toutefois, ce ne fut rien en comparaison à la surprise qui l’habita quand elle vint tout bonnement s’accroupir à côté de lui, et lui saisit le menton pour tout bêtement coller son visage au sien, le frictionnant un peu. D’abord surpris et baignant dans l’incompréhension, l’Alpha se laissa finalement emporter par cette marque d’affection inattendue, fermant les yeux en humant l’air une fois. Il pouvait la sentir…son odeur. Une odeur si enivrante et subtile, qui emplissait les narines d’un arôme inoubliable. L’odeur de cette femme avait clairement le pouvoir de le rendre complètement dingue. Carrément. Le jour où elle se rendrait compte de ce détail, il allait morfler, et pas qu’un peu. Pas besoin d’être médium pour prédire ce genre de chose. Mais ce qu’il n’aurait pas pu prédire d’une façon ou d’une autre… c’était que cette première rencontre réussirait en fin de compte à trouver un terme qui ne baignerait pas totalement dans le négatif. Comme quoi tout est possible, apparement.

Rouvrant les yeux au moment où la belle brisa finalement ce contact si doux par quelques paroles doucereuses, le loup blanc la regarda le contourner, laissant courir ses doigts sur son visage, pour finalement se diriger vers la maison. Il la regarda partir un moment, puis se retourna pour regarder en direction de la forêt. Quelle nuit, quand même… Poussant avec force sur ses genoux pour activer ses jambes maintenant bien ankylosées, l’Alpha se releva lentement sur ses pieds. Il avait eu beau faire la distance pour aller donner sa veste, il n’en restait pas moins qu’une immobilité si longue mettrait un peu de temps à se résorber. Mais dans l’immédiat, il allait avoir besoin d’une douche, lui aussi. Il était dans un de ses jours de repos, aujourd’hui, et il n’avait pas l’intention de le passer en étant aussi crasseux qu’un ver de terre. Oui bon… il allait sans doute devoir attendre que la jeune femme sorte du complexe, c’était une évidence. Elle l’avait devancé à l’intérieur, et il ne faisait aucun doute quand à sa première action une fois rentrée. Souriant pour la première fois depuis plus de quatre heures, l’énergumène s’étira longuement sous la pluie, avant de se diriger d’un pas lent vers le bâtiment en soupirant. Si ça c’était la première nuit…la suite promettait d’être intéressante. Grimpant les marches du petit balcon menant à la porte pour rentrer, l’homme s’arrêta au seuil de la porte, son oreille titillée par quelque chose qu’il venait de remarquer. Il se retourna lentement, à moitié, et un sourire perla sur son visage encore ruisselant d’eau. Tiens, curieux…

La pluie avait cessé.

Ces trois derniers jours avaient réellement été atroces, à un point rarement atteint en terme de missions aptes à devenir totalement crade. Durant plus de soixante dix-heures, il s'était tapé la mise en place de l'escorte organisée pour un jeune fils de noble en voyage. Un vrai petit chieur d'à peine quinze ans, mais pompeux comme vingt hommes. Si bien que les nuits durant cette missions avaient été ponctuées de mille-et-un supplices infligés au morveux à travers les rêves de Masahiro. Oui bon, il avait eu trois autres shinobis qu'il avait lui-même sélectionnés pour l'escorte, mais bon...un emmerdeur reste un emmerdeur, quoi!

Aussi, le moment de l'arrivée en vue des remparts de Kumogakure - après avoir laissé leur petite merde de gamin gâté à son point d'arrivée - fut-elle l'occasion pour Masahiro de laisser éclater sa joie dans un hurlement bien senti qui fit presque sursauter ses compagnons, s'ils n'auraient pas eu l'habitude des éclats de l'alpha. Eh bah oui, en bon utilisateur de favoritisme du fait de ses connaissances de ses ''vassaux'', le loup blanc avait choisi un membre du clan Hari, et deux autres membres d'un clan affilié aux Haris. Quoique bon, le terme ''vassaux'' sonnait aussi bien à ses oreilles que le cri d'un éléphant qu'on castre à froid : autant dire que ça écorchait solidement. Mais bon, les règles sont les règles, et le tout faisait partie des fonctions qu'il intégrait de plus en plus au fur et à mesure que les jours passaient. De nouveaux trucs à chaque fois, et on apprend sur le tas. Entrant d'une humeur maintenant agréable dans l'enceinte du village, Masahiro entreprit de se diriger avec son groupe...vers rien de moins qu'une bonne taverne qu'ils connaissaient tous. La Chope Argentée, un nom si dénué de réelle originalité qu'il s'en révèle en fait intéressant. C'était un établissement fréquenté par nombre d'hommes qui se connaissaient tous entre eux avec le temps et les beuveries, une vraie petite famille interne de consommateurs amoureux de l'alcool à profusion. Quoiqu'il en soit, l'entrée du quatuor de shinobis fut saluée de quelques mains levées bien haut, d'autres ne remarquand qu'à peine leur arrivée, et le barman commençant déjà à préparer un plateau de verres. Pourquoi? Parce que c'est ce que Masahiro prenait tout le temps pour lui et qui que ce soit qu'il ait pu trainer dans le coin. Et il en avait généralement pour deux ou trois bonnes heures avant de ressortir, pourtant presque aussi frais qu'une rose. Contrairement à ses compagnons. Le barman regarda par la fenêtre : mouais, la journée finirait sur une note intéressante.

Comme prévu, ce fut environ trois heures plus tard que Masahiro ressortir de l'établissement, faisant ses aurevoirs du moment à ses trois compères qui roulaient presque sur le plancher pour leur part. Eh ouais, s'il y avait bien un truc que Masahiro avait pris le soin de travailler avec le temps, c'était son endurance à toutes sortes de substances qu'il pouvait ingérer. Et ça lui servait bien, vu les quelques cinquante ryos qu'il s'était fait en démolissant les buveurs dans divers concours de fortune au comptoir. Or donc. Alors qu'il marchait dans une série de rues et ruelles qu'il connaissait comme sa poche depuis des années, le loup blanc rangea sa bourse nouvellement remplie en arrivant en vue de la demeure qui était la sienne depuis peu de temps. La Demeure des Alphas du clan Hari. La tanière d'une femme aussi belle que sauvage, capable aussi bien de vous faire avoir une érection d'un clin d'oeil, que de vous tordre le cou au coin d'un couloir. La femme parfaite, quoi. Encore maintenant, Masahiro avait le souvenir du drap que la belle avait pris pour le menacer de lui éclater les vertèbres, tout juste à leur première rencontre. Sympa comme premier contact. Remontant ainsi la large rue menant à la demeure en question, le loup blanc se faisait un plaisir de se ramener en mémoire quelques souvenirs bien amusants en rapport avec la belle Alpha de son clan. À ce sujet, il allait certainement devoir se préparer à une farouche réception, encore une fois. Cette femme s'amusait à le titiller chaque fois, c'était pas dur à voir.

Entrant sans se presser par les doubles portes de devant, l'Alpha accrocha rapidement la veste ample et immaculée qui caractérisait toujours sa personne. Retirant prestement le chandail dénué de manches qui restait encore sur son torse, il posa celui-ci sur son épaule droite, le temps de pouvoir le poser quelque part avant d'aller à la cour arrière pour profiter d'un peu de la chaleur des sources de la demeure. C'était un petit lieu bien plaisant, et il se fit un plaisir de savourer la chaleur revigorante de ce petit coin de paradis. Revenant une quinzaine de minutes plus tard, vêtu de ses traditionnels pantalons blancs bien amples et rien d'autre, le loup blanc se dirigea à pas lents vers un lieu dont il savait qu'il recèlerait une chose bien particulière. Après tout, il n'avait pas vu Mata une seule fois depuis qu'il était arrivé, et il aurait été au courant si elle avait été sortie quelque part. Honnêtement, savoir la position de Mata n'était pas si difficile, vu le nombre de personnes qui la connaissaient. Doooonc...elle était sans doute allée bêtement se coucher, cette petite donzelle. Et vu qu'il venait d'arriver devant la porte de la chambre principale, il allait bientôt le savoir. Laissant lentement coulisser la porte, il put rapidement aperçevoir une paire de longues jambes alors qu'il entrait. Un sourire se formant sur ses lèvres, il referma la porte, faisant quelques pas avant de simplement s'appuyer dos au mur, croisant les bras par la même occasion.

'' Hm...et dire que c'est une femme si farouche qui somnole avec l'expression d'un ange au visage... ''

Ces paroles avaient été dites à mi-voix, vu qu'il ignorait si elle dormait réellement. Elle pouvait très bien être réveillée et simplement guetter le moindre de ses mouvements pour tenter de lui arracher un membre si il avait tenté de se poser directement sur le lit. Cette jeune femme possédait un instinct territorial digne d'une Alpha, et ce jusqu'à la couche qu'elle prenait. Mais bon, c'était quand même normal dans un certain sens. Et pourtant...rien que le fait de savoir tout ça lui donnait encore davantage envie de pouvoir s'y glisser. Masochisme?

Non. Juste une pensée bien agréable.

Douce nuit

Elle avait senti son odeur sitôt qu'il été entré dans la maison, elle pouvait l'entendre également et les effluves d'alcool qui se dégageait de lui ne faisait que titiller encore davantage la curiosité de Mata qui s'obligeait à garder les yeux clos mais qui imaginait le chemin que prenait les pas du jeune Alpha. Un sourire faillit faire son apparition sur ses lèvres avant qu'il ne parle. Elle prenait une position nonchalante, n'offrant aucune place dans le lit, occupant ce dernier de long en large, si bien qu'il s'en serait voulu de bousculer ce corps pour prendre place sur les draps.
Finalement elle souleva les paupières avec délice, son sourire parant ses lèvres délicieuses et humides de la langue qu'elle venait de passer dessus dans un élan vicieux. Un ange farouche? Non, Mata est bien pire que cela. Mata était une farouche jeune femme certes mais joueuse et trompeuse qui savait mener n'importe qu'elle pas le bout du nez. Il ne ferait pas exception, elle en avait bien l'intention car seul Ei était capable de résister à ses charmes et ses provocations sexuelles les plus osées. Elle était désirable, elle le savait et elle voyait dans le regard du louveteau tout l'intérêt qu'il portait à son corps, elle en jouerait.

Se retournant doucement, à peine encore ensommeillée, ce simple mouvement laissait le loisir à Masahiro d'humer les effluves qui se dégageaient de son corps. Se retrouvant sur le dos, elle s'étirant doucement, frottant ses jambes l'une contre l'autre, levant les bras en haut de sa tête et laissant un gémissement de plaisir s'échapper de sa bouche sensuelle. Délicate, elle releva légèrement le buste en posant ses avant-bras en arrière pour se maintenir à demi assise. Poitrine mise en avant, crinière qui s'étalait sur tout le lit. La reine avait pris possession du lieu et était peu encline à partager son agréable couche.
La serviette toujours nouée autour de son corps était de plus ample, pour cause: les mouvements de la jeune femme qui progressivement la faisait glisser ou remonter suivant les mouvements. Levant une jambe bien droite vers le jeune alpha elle le désigna du bout de son pied, le galbe de sa jambe attirant l'oeil de l'alpa, elle lâcha sur le même ton que Masahiro, un brin plus mielleuse sûrement.

" - Et dire que c'est un si jeune louveteau qui se présente dans ma chambre... "

Doucement alors elle repose sa jambe contre les draps, les déplace d'un mouvement habile pour se retrouver sous ces derniers. S'asseyant à présent, elle relève le drap jusqu'à sa poitrine tandis que de l'autre elle ôte un autre tissu... doucement elle sort la serviette blanche de sous les draps et la balance vers le visage de Masahiro tout en provocation. Gardant une main posée sur sa poitrine, tenant le drap sur son corps, elle attrape sa longue chevelure et la ramène enroulée sur son buste avant de finalement se recoucher dans le grand lit. Reprenant tout autant de place mais étalant davantage ses bras dans toute la largeur.
Elle l'observait de ses prunelles sombres et tout en lui souriant, lui offrit la nouvelle de la nuit, à savoir qu'il ne dormirait sûrement pas ici ce soir.

" - Je te laisse posée ma serviette dans la salle de bain, la chambre dans laquelle tu dors et d'ailleurs juste à côté. Bonne nuit Masahiro-kun. "

Elle se tourne alors sur le côté, dos au jeune homme, son bras rejoins l'autre et son genoux vient se plier contre son corps tandis que son autre jambe reste bien droite et que la jeune femme prendre position. Frottant son adorable minois contre l'oreiller, ses formes apparaissaient avec délicatesse sous les draps, intimant à des pensées particulières que notre belle Mata aurait ôté avec violence à l'esprit du jeune loup si jamais il s'y osait à y penser.