Un Echafaudage au Soleil !

L’agréable brise printanière fouettait de chauds élans éoliens, chargés de senteurs forestières, l’entier Village de Konoha. Si la reconstruction du Grand Arbre aboutissait à son terme, les ultimes chantiers fourmillaient d’activité sous le soleil dardant les ouvriers de ses rayons. Les habitations voyaient leurs toitures posées par de compétents artisans alors qu’aidés par de fidèles amis, certains habitants se juchaient sur des échafaudages pour poser les cloisons de leur domicile réduit en poussière des jours plus tôt. C’est ainsi qu’aidé de Konohamaru, Naruto maniait le marteau et les clous pour terminer la conception des volets de son petit appartement nouvellement reconstruit. Cordage noué autour de la tête à défaut d’un bandeau frontal, le Jinchuuriki s’activait avec son jeune « disciple » lui apportant une maladroite mais indispensable aide. La coordination des deux jeunes gens était belle à voir le martèlement des outils chantait comme une douce mélodie.

« Planche ! » Intima le Jinchuriki qui se vit bien vite répondre par son compagnon.

« Voilà ! » Répondit le petit fils du Sandaime avec une expression ravie sur le visage.

« Clous ! »

« Voilà ! » Et le petit manège oral se poursuivit pendant de longues minutes, le jeune Konohamaru imprimant tant le rythme des demandes de son compagnon que les passages de planches comme de clous étaient anticipés et presque automatiques. Nulle surprise donc quand le drame survint. Un faux mouvement de la part du Genin blond qui écrasa son marteau sur son index, tirant un profond rictus de douleur tout en se penchant vers l’arrière.

« AIE !!!!!! »

« Voilà ! » Et par réflexe, le jeune Sarutobi pivot avers son ainé planche en main, écrasant le bois taillé sur le crâne de Naruto qui hurla de douleur de plus belle ! Une belle bosse naissant au sommet du crâne, Uzumaki ne se fit pas prier pour passer un savon à Konohamaru qui lui répondit avec verve et verbe sous le regard amusé du voisinage. Leurs ébats sonores terminés par des moues boudeuses, les deux adolescents reprirent leur tâche en silence avant que le Jinchuuriki de Kyuubi ne s’autorise à ronchonner comme de coutume.

« Aaaaaaaah, ca commence à bien faire … Je suis pas charpentier moi, ‘ttebayo ! »

« Pourtant tu es si habile en temps que Ninja ! Des planches devraient pas … »

« S’agit pas d’çà ! Coupa le fils du Yondaime en enfonçant férocement un ultime clou. Juste que j’ai faim ! Et je suis pas très performant le ventre vide ! » Finit par grommeler l’éternel Genin de Konoha. Il ne s’agissait là que d’un vil stratagème hérité des enseignements de Kakashi-Sensei, qui était un vrai maitre dans l’art de faire payer aux autres les notes de restaurant. Faisant mine de s’intéresser plus que jamais à sa tâche, Naruto n’eut à attendre que quelques instant avant que Konohamaru n’avance l’idée d’aller commander des Ramens à emporter chez Ichiraku. Sans patience aucune, le disciple de Jiraiya avança sa commande avec gourmandise, insistant bien sur le fait qu’il voulait une double ration de porc dans ses ramens. Prenant une pose Nice Guy, Konohamaru promit de ne pas être long à la surprise de Naruto qui pensait que les deux comparses se rendraient ensemble au stand de nouilles. Souriant, le petit dernier du clan Sarutobi avança qu’il devait bien çà au Sauveur du Village et que ce serait un drame si Naruto ne couchait pas dans son appartement ce soir. Remerciant sincèrement Konohamaru, le nouvel Ermite au Senjutsu regarda partir son petit « disciple » avant de retourner à son petit travail en sifflotant. Dans sa tête se mit à trotter l’image d’un ami disparu et le rythme des coups de marteau diminua progressivement. Que pouvait bien faire Sasuke en cet instant ?

L'agglomération de Konoha se trouvait une fois de plus pourvue de son zénith malgré la destruction massive de celle-ci. Lui qui accentuait tant le charme du village, lui qui ramenait un certain équilibre. Kotetsu guettait les alentours à la recherche d'un vulgaire brigand, mais rien n'était à signaler, il trouvait plutôt des débris de la catastrophe. Son poste devenait vraiment ennuyant, il songeait même à démissionner. Mais ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux à faire, le jeune homme voulait aider son village, et ce n'est pas en quittant chaque job qu'il lui était confié que son voeu s'accomplierai, loin de là. Il décida de faire un tour dans le village pour se dégourdir les jambes. La maison du jeune homme se trouvait dans les quartiers du village, enfin, ce qu'il en restait. Soudain, le ninja remarqua qu'il avait oublié ses deux sabres dans sa cabane, c'était ce mot qui signifiait le mieux l'état de son habitat : quelle tragédie ! Lui qui y portait une particulière attention.

En revenant chez lui, Kotetsu aperçu qu'un échafaudage était construit à quelques mètres d'ici. Le Konohajin entreprit d'y jeter un coup d'oeil pour voir ce qui se passer. En approchant de quelques pas, une tête jaunâtre se dessina devant les yeux du ninja, c'était à priori un visage familier. Mais où Kotetsu pouvait-il avoir fait connaissance avec le blondinet ? En avançant encore un peu, il remarqua que c'était Naruto Uzumaki, un jeune garnement, qui cependant, montrait des capacités époustouflantes. Kotetsu l'avait connu à l'Académie, le jour où Naruto passait un examen. D'ailleurs, l'Hokage avait proposé au jeune homme de surveiller l'épreuve à laquelle le Konohajin avait fait honneur auparavant.

Soudain, le Genin descendit de la structure colossale pour se diriger vers un restaurant car, visiblement, il avait faim. Pendant ce petit moment de solitude, Kotetsu décida de se rendre chez lui une bonne fois pour toute. Il empoigna ses sabres si spéciaux et revenu devant l'échafaudage. Naruto revint à son poste, mais en compagnie de quelqu'un cette fois, son camarade qu'il avait aussi connu durant l'examen.

Kotetsu eu le courage de s'avancer vers eux deux qui retapaient une bâtisse. En montant à l'échelle, quelques mots s'échappèrent contre toute attente de sa bouche.

Devant ces mots, les deux compagnons furent surpris. Ils ne s'attendaient sûrement pas à rencontrer une deuxième fois leur examinateur à l'examen. Enfin bref, la discussion n'était pas prête d'aboutir. Au plus grand bonheur de leur interlocuteur qui prendrait un temps soit peu de répit bien mérité.