[Entrainement] Le parcours du combattant : acte I

Spoiler:

« Tu es sur de ce que tu fais ?
- Mais oui Maman, t’inquiète. J’suis un futur ninja de Kumo, tu t’rappelles ? »

Jin était sorti de l’hôpital il y avait maintenant tout juste deux semaines. Les bons soins des medic-nin avaient vite fait de le remettre sur pied après son entrainement avec un sensei d’un jour. Bien sûr, le gamin n’avait même évoqué ce dernier à sa mère, ne sachant trop comment qu’elle le prendrait, il avait remplacé l’événement par « une bagarre entre copains ». Notons pour l’anecdote que le morveux était allé tout raconter à Mamy et qu’elle s’était bien foutue de sa gueule.
Mais revenons à nos moutons. Jin avait appris bien plus que prévu ce jour là. Premièrement, il avait compris ce que sa grand-mère tentait de lui faire comprendre par « il faudra être mieux », et secondement, il avait réalisé qu’il n’avait aucun talent propre à lui. S’il voulait survivre en tant que ninja, il lui fallait bien plus que ce qu’il savait faire jusqu’à présent. Et il s’était prévu tout un parcours dans ce but.
Tout d’abord, il traverserait une partie de la forêt environnante de Kumo Gakure pour rejoindre la plaine foudroyée et enfin, il devra franchir un lac non loin du village, coincé entre 2 montagnes. Et le gamin s’était fixé les deux semaines de relâche où il n’avait pas cours à l’académie pour y parvenir. Oh, il ne partait pas faire du camping sauvage pour le plaisir, non non, chaque lieu allait avoir un objectif précis : l’apprentissage d’une technique. Le trajet serait un véritable parcours du combattant où le gamin ne pourrait continuer son voyage qu’une fois la technique rattachée au lieu maîtrisée.
Parvenant à convaincre sa mère pour la énième fois, le gamin se mit en route pour la forêt, sac de provisions et de biens essentiels sur le dos, ses 2 kunais et ses shurikens en poche. Au bout d’une demi-journée de marche, ayant trouvé une petite clairière avec un point d’eau douce où s’installer, le morveux jugea qu’il allait pouvoir commencer les choses sérieuses.

Jin allait pouvoir commencer l’entrainement au bikou no jutsu.

La forêt représentait le cadre idéal pour l’apprentissage de cette technique de filature. Il y avait suffisamment d’endroits divers et variés, entre la forêt profonde, les clairières, les bosquets et autre, pour s’entrainer à se mouvoir sans bruit et à trouver des cachettes en toute circonstance. De plus, en pleine nature on trouvait d’excellent sujet d’expérimentation : les animaux. Ses derniers étaient en effet particulièrement sensibles, avaient bien meilleur odorat que les humains, et certains détectaient même l’énergie vitale avec leur instinct.

L’aspirant découpait l’apprentissage en deux catégories : tout d’abord, il fallait apprendre à dissimuler son chakra pour faire disparaître sa présence. Ensuite, tout l’art du bikou no jutsu tenait également dans la capacité à se fondre sans bruit dans son environnement. Mais faisons les choses dans l’ordre, tout d’abord, l’usage du chakra. Jin sortit le livre qu’il avait emprunté à la vieille et qui en parlait.
Alors, les mudras à exécuter pour se faire était dans l'ordre dragon, serpent, singe et rat. Un de moins de Kawamiri. Cool, ce serait un peu moins pénible d'obtenir la bonne séquence à une vitesse acceptable. Comme avec l'homme de l'autre fois, Jin commença l'exercice en répétant les mudras à haute voix tout en faisant les signes des mains. Jusqu'à ce qu'à la fin, la séquence devienne un véritable automatisme corporel. Moins d'une fut suffisante pour pouvoir passer à la suite logique : l'acquisition de la vitesse. Ça allait presque en devenir une routine. Le gamin pensa d'ailleurs que ce serait une bonne idée de s'exercer chaque jour à l'exécution des mudras, histoire d'améliorer et d'entretenir l'agilité de ses mains et la bonne exécution de ceux-ci. Il augmentait régulièrement la vitesse, si bien qu'au bout de 2H, l'aspirant jaugea que la séquence était suffisamment fluide pour être utilisable en temps réel.

C'était donc parti pour la partie la plus intéressante du programme du jour. Le chakra. Le but, c'était donc d'arriver à dissimuler son énergie pour ainsi être beaucoup plus difficilement repérable. La première approche de Jin fut de tenter de faire disparaître complétement son chakra, autrement dit, le faire descendre au niveau 0. Après une heure de vaine tentative, il finit par se rendre à l'évidence : un chakra au niveau 0 absolu, c'était le niveau des morts. Même chez les gens sans formation ninja et ayant aucune notion du chakra, on en trouvait au moins un tout petit peu. C'était l'énergie vitale après tout. La bonne approche, c'était d'effectivement ne pas surproduire de chakra, voir même plutôt de limité, et ensuite utilisé à juste dose celui qui restait pour "camoufler" l'autre. Un système d'annulation des forces en somme. Il en fallait autant dans un sens que dans l'autre, sinon ça ne marcherait pas. Le petit Uryu s'y efforça, tantôt il ne mettait pas assez d'énergie à dissimuler le reste de chakra, tantôt il en mettait trop et l'énergie semblait comme "fuir", gâchée, et donc repérable. Le savant mélange était difficile à obtenir, tout en sachant qu'il devait exécuter les mudras en parallèle. L'exercice n'était pas compliqué en soi, mais allait demander du temps.

Deux jours plus tard, il était enfin parvenu à un résultat satisfaisant en la matière. Deux long jours où il était enfin parvenu au rythme d'un echec sur 30 tentatives à dissimuler son énergie derrière un mur de chakra.L’entrainement primaire était fait, il était temps de passer à la seconde partie de la technique.

Comme prévu, pour la partie pratique suivante de l’exercice, le gamin était dans un environnement idéal. Pour ce premier jour, Jin décidé de filer la trace d’un animal pacifique quelconque, et il tomba en premier lieu sur un cerf. Exécutant les mudras et cachant son chakra comme il avait appris à le faire, l’aspirant se cacha derrière un buisson, à attendre que l’animal poursuive son bonhomme de chemin et le suivre… Quand la bête le remarqua pour prendre la fuite à toute hâte. Le morveux n’avait vraiment pas compris pourquoi. Tout était parfait, il était caché ainsi que son chakra, et pourtant… Ne se laissant pas décourager, il reprit ses recherches et tomba cette fois sur un lapin. Tout allait bien pendant une petite demi-heure, jusqu’au moment où comme le cerf, l’animal sembla prendre tout à coup mystérieusement conscience de la présence du petit Uryu pour s’enfuir disparaitre dans un terrier quelconque…
Ca décidément, c’était bizarre. Jin ne comprenait vraiment pas, il avait pourtant l’impression de bien réussir la technique, quand une bourrasque de vent s’engouffra entre les arbres. Ah mais oui, le vent ! Le gamin avait lu beaucoup de livres d’aventure où le héros pour chasser ses proies veillait à toujours avoir le vent dans le bon sens pour que les animaux ne le repèrent pas à l’odeur. Le gamin vérifia le sens du vent et c’était manifestement ça. Le vent était dans son dos et devait porter son odeur. Il grommela. Cela en faisait, des choses à vérifier quand on prenait en filature quelqu’un.
Il lui fallu de nombreux essais supplémentaires pour parvenir à suivre une bête tout en parvenant à se déplacer silencieusement pour suivre le sens du vent. La nuit tombait particulièrement vite en forêt, alors il dut arrêter l’exercice assez tôt en soirée. De toute façon, la dépense de chakra l’exténuait vite.

Au jour 2, jour 4 depuis son départ donc, ses vivres commencèrent sérieusement à s’épuiser, alors l’entrainement pris une toute nouvelle tournure. Ce serait de la chasse. Jin allait profiter de cet entrainement à suivre des lapins et autres bestioles pour refaire un peu le plein. On progressait toujours nettement plus vite avec un motif immédiat. Comme survivre, manger, boire ou tout ce genre de choses. Et puis on comprenait mieux les réactions animales qui avaient toutes une raison tout aussi primaire. Cette fois, Jin parvenait à poursuivre les bêtes plus longtemps, et ce n’était plus des choses comme l’odeur ou un bruit inopiné qui le trahissait. C’était la maintenance du bikou no jutsu sur la durée. Il arrivait à faire quelque chose de bien les 10 premières minutes, puis le chakra employé à cacher sa présence se mettait à fluctuer, à devenir instable, laissant ainsi des fuites dans l’efficacité de la filature.
Il passa sa journée à travailler sur cet aspect de l’entrainement, et le soir, il parvint enfin à suivre un lapin sur plus de 2H qu’il tua à la fin d’un coup de kunai. Il mangerait du lièvre au diner.

Ce fut au 4ème jour d’entrainement que Jin fut réellement satisfait de sa maîtrise de la technique. Cette fois, il n’avait pas pris en filature une proie, mais un prédateur. Un ours sauvage mâle sur son territoire. L’aspirant avait pris les bons réflexes durant ses chasses, il avait appris à ne pas se mettre dans le sens du vent, et grand bien lui en prit. L’ours l’aurait repéré à l’odeur le cas échéant. Un ours, ça n’appréciait guère la compagnie des humains. Exécutant les mudras nécessaire à l’activation du bikou, Jin dissimula son énergie pour ne pas se faire repérer par l’instinct de la bête. Et le gamin le suivit tout un jour durant. Il avait réussi à maintenir la technique de manière efficace du début à la fin. Ainsi, le gamin suivit l’animal alors qu’il allait pêcher dans une petite rivière, l’observa alors qu’il se disputait avec un congénère le droit d’être sur ce territoire, et ne le laissa qu’à la tombée de la nuit, alors que l’ours rentrait dans sa caverne.

Satisfait, le gamin prit une dernière journée pour refaire son stock de vivres, récupérer de l’eau douce, et plier valises. Jin grimaça, il n’avait pas pensé passer autant de temps dans la forêt. Une semaine entière s’était déjà écoulé. Il n’était plus sûr de tenir le délai des deux semaines fixées au départ. Hâtant le pas, il traversa les bois au pas de course pour enfin arriver à la frontière des plaines foudroyantes.

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[hrp : suite par là]