[Entrainement] Le parcours du combattant : acte III

Spoiler:

Le vent le balayait littéralement.

Jin n’avait jamais pensé que marcher pouvait devenir une telle gageure. Heureusement, il n’était plus très loin. Il finit par trouver ce qu’il cherchait, une sorte de petit lac né d’une lente érosion, coincé entre deux falaises, qui avait donc progressivement creusé son lit dans la roche. Le vent y soufflait un peu moins fort au vu du renfoncement naturel que cela avait créé, mais il resterait une gène non négligeable. Trouvant une grotte non loin, le gamin s’assura d’abord qu’aucune bestiole ne l’habitait avant d’y installer son bivouac et de retourner au lac. Il allait pouvoir commencer à apprendre le suimen hokou no gyou.
Cette fois, il avait pris soin de prendre plus d’informations théoriques que pour le kinobori. Dans le fond, ça ne semblait pas plus difficile, au lieu de garder le chakra constant et concentré sous sa semelle, il fallait cette fois l’envoyer en émission continue pour éviter de s’enfoncer dans l’eau. On ne pouvait plus simple niveau théorie. Maintenant fallait voir la pratique.

Observant une minute de méditation, le forgeron en herbe concentra son chakra sous ses pieds à la manière du kinobori, et tenta d’y ajouter des impulsions comme semblait le dire les livres. Et alors qu’il se lança à l’assaut des flots… Plouf ! Enfin, c’était prévu ça hein, un truc comme ça, ça ne se faisait rarement du premier coup. Par contre, ce qui embêtait comme toujours Jin, c’est qu’il ne savait pas d’où venait le problème. S’y prenait-il de la mauvaise façon ? Etait-ce les impulsions qui n’étaient pas suffisantes ? Ou quelque chose d’autre encore ? L’entrainement en solo présentait ce principal inconvénient, il n’y avait personne pour répondre à ses questions. Faute de mieux, le morveux ne pouvait que se contenter de continuer avec acharnement. Bon gré mal gré, il commença au bout de beaucoup de baignades improvisées à trouver un début de solution.
En fait, plus que des impulsions, c’était plutôt un flux continu à maintenir. Pour le début, Jin essayait de tenir debout sur l’eau, et il y avait un début de résultat : il n’arrivait pas encore à faire un vrai flux, mais en envoyant des impulsions de chakra à rythme régulier et court, il parvenait à tenir à hauteur des genoux dans l’eau, sans toucher le fond bien sur.

Le nouveau problème avec cette méthode, c’était que soit il tentait d’envoyer plus d’impulsions pour gagner en hauteur et ainsi avoir ses chevilles hors de l’eau, mais lequel cas il était obligé de réduire en quantité le chakra employé à chaque impulsion, ce qui le faisait irrémédiablement s’enfoncer net dans l’eau, ou alors il envoyait en contraire plus de chakra encore à chaque fois, mais il avait plus l’impression d’être un yoyo qui montait et descendait dans la flotte. Tout en sachant bien sur que la réponse était forcément entre les deux, à savoir un flux… Jin passa la journée à doser son chakra pour trouver le juste équilibre pour lui entre fréquence d’émission et puissance du chakra.
Ce n'était pas encore parfait, le gamin devait jouer beaucoup des bras pour parvenir à conserver l'équilibre sans se casser la gueule. Le plus difficile, s'était de maintenir simultanément les deux pieds à même niveau. Quand un des pieds s'enfonçait, le gamin y mettait toute sa concentration pour le remonter négligent ainsi le second qui s'enfonçait alors à son tour. Il tomba dans l'eau encore deux ou trois fois, mais cette gymnastique se fit de moins en moins ardue, et l'aspirant finit par se stabiliser. Et au final, il y parvint vraiment : il se tenait debout, immobile sur le lac, les deux chevilles hors de l’eau.

En fait, ce n’était pas si difficile, une fois qu’on avait pigé l’astuce. Demain, il verrait comment rendre ça efficace pour de vrai.

Jin arrivait maintenant à tenir immobile debout sur l’eau, rien qu’en utilisant son chakra… Mais dans un combat ninja, rester immobile était généralement synonyme de mourir.

Et c’était là que le bas blesse. L’aspirant arrivait très bien à tenir sur l’eau, immobile, mais quand il s’agissait de se déplacer, ça finissait invariablement à la nage. Il était temps de changer ça ! Alors que le gamin s’essayait à la marche sur lac, il fit constat : le problème s’était pas le fait que son flux de chakra n’était pas constant, mais que justement, il l’était trop. Et bien oui, s’il utilisait la même quantité d’énergie son pied à plat sur la flotte que quand il se trouvait sur ses orteils près à faire un nouveau pas, ça n’allait pas. Il fallait réguler le chakra de manière à ce qu’il se répartisse en fonction du mouvement des forces. Tantôt, c’était une jambe qui tenait le poids du corps tout entier. Mais tantôt, c’était plutôt un tiers sur l’un deux tiers sur l’autre. Jin avait donc deux solutions : soit il reprenait le thème des impulsions, et donc le cas échéant l’astuce consisterait à en envoyer plus au niveau du pied qui touchait l’eau, soit il prenait le thème de la puissance, et à nombre d’impulsions égales, il envoyait plus de puissance dans un pied ou dans l’autre. L’aspirant fit le choix d’envoyer plus de chakra, cela lui semblait plus naturel que de tenter de réguler un rythme qu’il avait mis tant de temps à acquérir. Et effectivement, le coup de main vint assez rapidement, le gamin envoyait son chakra avec plus de force en rythme avec ses pas, lui permettant ainsi de ne plus rester statique sur l’eau mais de marcher.

Et enfin, la dernière problématique, puis il pourrait rentrer chez lui : L’endurance.
C’était bien beau de pouvoir courir une dizaine de mètres, mais on était loin du marathon. Jin décida qu’il ne pourrait partir du lac que quand il serait capable de faire un aller-retour de toute la longueur du lac en se servant du suimen. Au début, c’était la concentration et la technique qui lui faisait défaut. Son flux devenait irrégulier, ou mal réglé en puissance par rapport à sa cadence de marche, et donc il finissait dans l’eau. Puis une fois qu’à force de répétition le rythme lui devint inné et subconscient, l’aspirant découvrit qu’il s’épuisait trop vite, il usait trop de chakra à se mouvoir sur l’eau. Il lui fallut encore une journée entière pour parvenir à réguler son énergie tout en gardant l’efficacité de départ. Pour finalement réussir à le faire, son aller retour. Il y était, il pouvait maintenant courir sur le lac comme s’il s’était agi de la terre ferme. Pliant bagage, Jin peut enfin prendre pour la dernière fois la route pour rentrer chez lui cette fois, fier d’être parvenu à ses fins au cours de ce petit voyage.

Quelques heures, le village était en vue, il était de retour… Bon, ça lui avait pris presque pris 3 semaines au lieu de deux prévues initialement, le gamin allait devoir faire beaucoup de courbettes pour s’excuser d’avoir raté une semaine de cours, mais cela valait amplement le coup. Il ne lui restait plus qu’à devenir genin maintenant, et de convaincre le forgeron de le prendre pour apprenti.