Un divertissement pour adulte[PV Ysandre]

La journée avait été crevante et c’était le cas de le dire. Entre les réprimandes incessantes du raikage et les jeunes de l’Académie qui m’avaient tombé sur les nerfs toute la journée, j’avais atteint mes limites et cela depuis quelques heures déjà. Ils m’avaient tous poussé à bout et quelques-uns en avaient même subi les conséquences. Je ne les avais pas vraiment frappés, mais la peur que je leur avais causée avait suffi à elle seule à les faire fuir. Profitant de leur dispersion, j’en avais profité pour disparaître afin d’éviter qu’une autre personne me tombe dessus en cette journée qui avait très mal commencé et qui au final s’était terminé de la même manière. Tout ce que je souhaitais maintenant était de me vider l’esprit et d’oublier tout ce qui s’était passé dernièrement. Refouler dans l’oubli les plaintes que j’avais reçues en ce qui concernait ma façon d’enseigner à ces jeunes morveux de l’Académie. Mes supérieurs me disaient que j’étais beaucoup trop dur avec eux. Ils m’avaient même conseillé d’être plus compréhensif et gentil face à eux, mais au final, quand je me trouvais en leur présence, c’est exactement ce que je faisais. Ma gentillesse pouvait paraître dure et sans équivoque, mais quand il fallait former des combattants sans peur et prêt à tout, il ne fallait pas y aller dans la dentelle. La compassion et la gentillesse n’apportaient jamais rien de très bon et c’était la raison du pourquoi j’étais si sévère envers eux. Je voulais voir devant moi des personnes qui n’avaient peur de rien et qui étaient prêtes à tout pour arriver à leur fin. Les sentiments de faiblards n’avaient pas leur place dans un village militarisé comme celui dans lequel nous étions. Nous ne pouvions pas nous permettre d’avoir dans nos rangs des anneaux plus faibles que les autres. Un seul défaut de fabrication pouvait emmener ce village à disparaître pour toujours. C’était donc pour ces raisons que j’avais agi de la sorte avec ces pleurnichards, mais ils étaient allés se plaindre aux autres professeurs, ce qui m’avait mérité une suspension provisoire. S’ils pensaient me punir en agissant de la sorte, ils se trompaient complètement.

Ils m’avaient en quelque sorte libéré d’un lourd fardeau et pour cela, je les avais remerciés. Maintenant j’étais complètement libre d’aller et de faire tout ce que je voulais. C’est donc en profitant temporairement de cette liberté que je décidais d’entrer dans un bar un peu spécial. À première vue, cet établissement pouvait paraître sans intérêt, mais pour n’importe quel homme qui se respectait, c’était un endroit à ne pas manquer. En plus de l’alcool, il y avait une autre distraction qui m’avait à de nombreuses reprises attiré ici. Ce plaisir masculin était tout simplement les femmes. Cet endroit, dans lequel je venais de mettre les pieds, était, un bar de danseuses très reconnu à Kumo et rare était les fois, où l’établissement n’était pas bondé de clients. À toutes heures du jour et de la nuit, le bar était rempli à sa pleine capacité pour le plaisir des propriétaires des lieux, ainsi que des clients qui revenaient de plus en plus souvent lorsque le temps leur le permettait. Pour ma part, je n’y étais pas revenu depuis plusieurs semaines déjà et pour tout vous dire, ce bar m’avait manqué. Son ambiance, l’odeur exquise de ces femmes qui se déhanchaient pour le plaisir des hommes ainsi que pour le doux son des ryos et des billets qui tombaient un peu partout sur les stands de danse. C’était le lieu idéal pour oublier nos problèmes et se laisser bercer par les gestes sensuels des sublimes femmes qui travaillaient là. J’étais un habitué oui et je n’avais pas peur de le dire. J’avais même été mis sur la liste des invités VIP. Grâce à cet honneur, j’avais droit à des bénéfices que les autres n’avaient pas et ce bar était devenu pour moi ma seconde maison, quand j’avais le temps de m’y rendre.

Mon arrivée n’était pas passée inaperçue et aussitôt que j’avais mis les pieds dans l’endroit, je m’étais fait accueillir par deux sublimes femmes qui s’étaient permis de m’enlacer sans d’abord en faire la demande. Mais de par leur charme, elles avaient eu mon autorisation sans difficulté. Portant chacune de mes mains à leur hanche, je me dirigeais au bar où m’attendaient déjà quelques consommations. Souriant sous mon cache visage, je pris place dans mon fauteuil et buvant d’un seul coup, la première consommation, je déposais mon premier verre vide de la soirée sur la petite table qui trônait sur ma droite. Comme à leur habitude, les deux femmes prirent place à mes côtés et l’une d’elles se permit même de s’asseoir sur moi sachant très bien que je n’allais pas le lui refuser. M’approchant de la femme qui était sur moi, je déposais un rapide baiser sur son cou pour retourner ensuite en direction de mon second verre d’alcool. Me laissant bercer et caresser par ces sublimes créatures de la nuit, je m’adossais confortablement afin de profiter au maximum du moment que je passais. Cette nuit allait être parfaite et rien n’allait venir interférer dans la joie et le bien-être que mon regard affichait. J’allais m’amuser, tout simplement.

L’alcool coulait à flots et les danseuses se faisaient beaucoup d’argent. Pour ma part, j’avais réservé mes billets pour les deux beautés qui étaient avec moi. De toute façon, même si j’avais voulu faire la tournée du bar, je n’aurais pas été en mesure de la faire puisque depuis que j’étais arrivé, j’avais calé les verres d’alcool les uns après les autres en ne prenant jamais plus que quelques minutes de pauses entre chacune des consommations. Alors, si vous prenez en considération les 60 minutes depuis mon arrivée, vous pouvez avoir une idée de l’état dans lequel je suis. Mais malgré tout, j’avais quand même une bonne résistance à l’alcool et heureusement pour moi. Même si j’étais plus que seulement réchauffé, j’étais encore en mesure de me tenir debout sans trop tituber, ce qui était un exploit incommensurable pour n’importe quel humain qui se respectait. Mais les nombreuses années de consommation m’avaient permis de fortifier mon corps à ce liquide traitre et même si dans mes débuts, je ne tenais pas plus que trente minutes à boire de la sorte, j’arriverais toujours à m’en sortir pas trop mal malgré tout.

Ça n’avait pas toujours été aussi facile, mais au moins, grâce aux entrainements physiques que m’avait fait passer le tranchoir, j’avais réussi à limiter, en quelque sorte, les effets néfastes que produisaient ces produits alcoolisés sur mon corps. Déposant un nouveau verre vide sur la table qui commençait à se remplir dangereusement, je partis à la recherche de visages inconnus et après quelques secondes seulement, j’aperçus assise au bar une femme que je n’avais jamais aperçut auparavant. N’ayant aucun doute sur la raison qui l’avait emmené ici, je demandais aux deux filles qui étaient assises sur moi depuis le début de se lever afin de me laisser aller faire connaissance avec cette nouvelle venue. Une fois libre de toute entrave, je me levais et chancelant un peu, je me dirigeais en direction du bar, où m’attendait la danseuse. Tentant de combattre les effets de l’alcool qui commençaient à reprendre le dessus, je m’approchais d’elle avec une gêne qui n’était pas réellement présente et lui donnant une bonne tape sur les fesses, j’entamais la discussion.

-Je pense que tu serais parfaite ma beauté. Que penses-tu d’un petit 20 pour bien commencer la soirée?

Lui parlant d’argent, je sortis de ma poche un billet de la valeur dont je lui avais parlé plus tôt. Brandissant le billet devant ses yeux, je tentais d’attiser son désir de sauter sur le pauvre billet d’argent. De toute façon, si elle était venue ici, c’était justement pour ce faire un peu d’argent, alors il était improbable qu’elle refuse ce cadeau tombé du ciel.

-Allez ne sois pas gêné petite. C’est de l’argent facile pour une fille comme toi.

Continuant de brandir le billet, je pris place sur le tabouret à côté d’elle et déposant l’argent sur la table, je sortis un autre billet pour tenter de l’amadouer un peu plus.

-Si tu acceptes, je peux te promettre que quand tu vas sortir d’ici, tu vas avoir une jolie petite somme dans tes poches. Alors, ça te tente?

Ma présence à ses côtés ne fit guère apprécier très longtemps par la jeune femme et seulement après m’être assis à côté d’elle, elle entra dans une rage noire. Désirant me prouver qu’elle ne jouait pas la comédie, elle avait même pris soin de me jeter son verre d’alcool en plein visage, imbibant l’entièreté de mon masque de son contenu. Détrempé par l’alcool, je me levais d’un bond et m’éloignais de cette folle demeurée. Je n’avais pas agi de la sorte par peur, mais par pur réflexe. Fixant toujours la jeune dame qui était montée sur ses grands chevaux, je partis à rire, lui signifiant du même fait que l’attention qu’elle avait apportée sur moi par ces cris et ses paroles remplissent de disgrâces ne m’avait dérangé en aucun cas, loin de là. Elle avait beau dire ce qu’elle voulait et nier le fait qu’elle était venue ici pour autre chose que de simplement boire, mais la vérité était bien réelle. C’était probablement sa première journée de travail et pour ainsi dire, elle n’y était pas encore tout à fait habituée. L’effet de l’alcool ayant été aspiré littéralement par cette surdose d’adrénaline, ma vivacité d’esprit avait repris sa place après avoir été endormie par ces breuvages délicieux et relaxants. M’essuyant du revers de la main le surplus d’alcool que mon masque n’avait pas été en mesure d’absorber, je me rapprochais de la magnifique dame et faisant paraître les formes de ce qui pouvait ressembler à un sourire de sous mon masque, je lui répondis tout simplement.

-J’adore les femmes qui ont du caractère. En fin de compte, je ne m’étais pas trompé sur toi. Tu es bien la pétasse que tu laisses paraître.

Lui redonnant une bonne tape sur les fesses pour la provoquer un peu plus, un homme décida de se mêler de ce qui ne le regardait pas, mais après avoir laissé la danseuse réprimander ce qui semblait être son père, elle ressauta au centre de l’arène pour continuer le combat qu’elle avait commencé. Ne pouvant que trouver un certain plaisir à la situation, je croisais les bras comme pour appuyer ce qu’elle disait. M’invitant à sortir à l’extérieur pour me régler mon compte, j’acceptais volonté pensant que son humeur allait se résigner à accepter son nouveau métier. Faisant un léger signe d’acceptation de la tête, je fis les premiers pas et passant à côté d’elle, je lui susurrais un léger :

-Chez toi ou chez moi?

Continuant d’avancer, nous sortirent tous les deux à l’extérieur prêt à vivre ce combat qui pour moi n’allait jamais se produire. Une fois bien au frais à l’extérieur, je me retournais vers cette beauté féminine, afin d’obtenir la réponse à la question que je lui avais posée à l’intérieur. Plongeant de nouveau dans mes poches, je sortis une poignée de billets que je brandissais par la suite dans sa direction. Provocateur et sans scrupule, je lançais sur elle l’argent et avant même qu’elle n’ait pu dire ou faire quoi que se soit, ma bouche c’était déjà entrouvert pour l’interpeler directement.

-Aller petite, tu vois, la chance te sourit ce soir. Tu ne vas quand même pas passer à côté de tant d’argent. Tu es venu pour ça de toute façon non?

Y étant allée de façon crue, elle allait probablement entrer, une nouvelle fois, dans cet état colérique. Si ça arrivait, elle allait vouloir me régler mon compte, mais je possédais en moi les capacités de repousser ses attaques et de toute façon, à la vue du métier qu’elle pratiquait, elle ne devait certainement pas être une adversaire très dangereuse. Si elle voulait y aller au corps à corps et bien j’étais bien prêt à le lui offrir.

Lui... Il avait osé rire de mes paroles, se foutant ouvertement de ma gueule devant un petit paquet de témoins. Mes joues devaient avoir pris une teinte rosâtre, non pas à cause de l'alcool ni de la honte, mais bien de la rage qui montait peu à peu au fond de mon âme. Je n'allais pas tarder à exploser, et à cet instant bien précis, plus rien ne pourrais m'arrêter. Sauf peut-être quelques coups bien placés dans la tête, ou alors un miracle. Il fit mine de me suivre, voir même de sortir en même temps que moi, et j'eus bien du mal à retenir mes poings lorsqu'il me demanda notre destination. Mais où il se croyait sérieusement celui là ? De la danseuse je passais à la prostituée de base ? Je plaquais mes bras dans mon dos, serrant mutuellement mes poignets pour être bien sure qu'un malheureux coup ne partirait pas tout seul. J'y mettais toute ma volonté, et ce fut bien difficile de conserver un semblant de calme suite aux provocations qu'il cracha après. Bien... Calme ma fille, tu inspires, expires, lentement, et tu te reprends. Je ne voulais pas le frapper comme ça, lui coller une baffe quelconque. Non, je voulais qu'il se souvienne de cet instant, et qu'il craigne les femmes, à les traiter autrement que comme des poupées gonflables à jeter après usage.

Un sourire fendit mon visage, parvenant presque à paraître sincère. Personne ne nous avait suivi dehors, bien que je sentais le regard brulant de certaines personnes au travers des quelques ouvertures présentes dans le bâtiment. Ils voulaient voir où tout ceci allait mener, et mon père faisait surement parti de cette bande de concierges. Rien à faire, les combats n'étaient pas illégaux de toute manière. Au pire, on pourrait plaider à un simple entrainement. Toute tension déserta mon corps, si bien que je parus soudainement détendue, et même ma voix se fit plus légère, langoureuse. "Tu as l'air d'avoir de l'argent... Quelle chance pour moi..." Je m'approchai de lui dans un déhanchement exagéré, songeant soudainement que j'étais en jupe. Si je le frappai avec mes pieds, tous les pervers du coin auraient une vue magnifique sur ma culotte en dentelle noire. La même couleur que le vêtement porté dessus, alors avec la nuit, avec un peu de chance... Et puis je m'en foutais royalement, me battre à poil ne m'aurait pas plus dérangé que ça, que tous les habitants de Kumo assistent ou non à mon exhibition.

Je déposai un petit baiser sur sa joue recouverte d'un tissu -chose qui me donna un haut-le-cœur, mais je parvins à contenir tant bien que mal mon dégoût profond pour cet homme-, et passai ma main dans les quelques cheveux dépassant de sous son masque, mes yeux plongés dans le sien. "Laisse-toi faire... Ceci risquerait de nous gêner pour ton avant-goût... J'habite juste au coin." Chez Mireille, centenaire, de la petite maison en face du pont vert. J'entrepris dans un geste doux de défaire les bandages situés en bas de son visage, pour le dénouer jusqu'à voir sa bouche apparaître, et un semblant de son nez. Et là, je plaquai ma main droite derrière sa nuque, approchant ma bouche de la sienne tout en mêlant nos souffles. Bim. A la place de lui rouler une pelle, je lui collai un magnifique coup de boule visant à lui éclater le pif, reprenant mon faciès haut en fureur. Je ne m'arrêtais pas là, tentant de lui infliger un coup de genoux dans l'estomac avant de m'éloigner de deux pas, et reprendre la parole d'une voix rendue rauque par la colère. "Non mais tu te prends pour qui connard ? Tu crois quoi, que si une femme n'est pas une danseuse c'est forcément une pute ? Je vais t'apprendre le respect !" Je lui avais véritablement hurlé ces mots à la figure, entreprenant de nouveau une avancée vers lui, ne lui ayant laissé au fond qu'un très court battement entre mes deux offensives.

Ma démarche n'était pas fluide comme celle d'un ninja, et ma vitesse volontairement réduite pour laisser penser à une femme banale. Mais la force que je mettais dans mes coups pouvaient trahir ma véritable nature kunoichi. Je voulais voir sa tête avant tout, même si son masque me cachait une grande partie de ses expressions. Quoi qu'en réalité, je n'en avais que faire, et me mis à l'attaquer normalement. Je comptais bien montrer à ce macho de quel bois je me chauffais. Sans me soucier d'une quelconque pudeur que je ne possédais guère, je lui décochai un magnifique coup de pied rotatif dans la tête, puis me mis à lui tourner autour en tenant de le frapper de diverses petites claques dans la tête. Je n'y allais pas fort, ne voulant pas plus que blesser un simple civil, puisque j'ignorai tout de sa véritable identité. Mais vu le mouvement qu'il avait effectué auparavant, et le chakra qui s'échappait de lui, je ne pouvais pas me tromper. Pas en étant encore aussi net malgré le faible relâchement causé par l'ivresse.

Spoiler:

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Patientant à l’extérieur en attendant qu’elle veuille bien me répondre, je pris soin de poursuivre mon petit jeu, qui face à un caractère aussi fort, n’allait pas être une partie de plaisir, mais c’est ce qui faisait la différence en une fille facile et une vraie femme. Je devais dire que ce genre de femme, qui ne se laissait jamais marcher sur les pieds, m’attirait beaucoup plus que tout ce qui pouvait exister en ce monde. Elle était une femme forte et elle me l’avait bien prouvé, mais ce qui allait s’annoncer très bientôt allait anéantir tout ce que j’avais pu penser de cette soudaine victoire qu’elle avait tenté de me faire croire. Effectivement, après être sorti à l’extérieur, son caractère avait changé complètement, rendant les propos qu’elle avait prononcés plus tôt désuets et futiles. Sur le moment, j’avais trouvé sa façon d’agir un peu étrange, mais avec l’aide de l’alcool qui coulait dans mon sang, j’avais vite laissé de coté mes craintes, pensant que finalement elle s’était résignée à comprendre le sens réel du métier qu’elle pratiquait. Se déhanchant dans des mouvements séduisants à souhait, l’aguicheuse s’était approchée de moi pour ensuite déposer sur ma joue un baiser rempli de délicatesses. Décidément, après m’avoir repoussé à l’intérieur du bar, elle avait fait volte-face et avait finalement accepté la première offre que je lui avais proposée.

Content de voir qu’elle avait finalement usé de raison dans sa nouvelle décision, je la laissais s’approcher de moi et après m’avoir donné ce baiser sur la joue, elle plongea son regard dans le mien tout en me proposant de la laisser guider cette danse. Ne pouvant résister au charme ensorceleur de cette femme, je lui laissais défaire les bandages qui retenaient une partie de mon masque et une fois fait, elle souleva le bas de mon masque, pour y libérer ma bouche. N’ayant pas l’habitude de laisser n’importe qui s’approcher aussi près de mon visage, je portais une de mes mains en direction de mon visage pour contraindre la dame à arrêter le dévoilement. N’ayant guère besoin de davantage lever mon masque, elle s’approchait tout doucement de mes lèvres pour y déposer un vrai baiser cette fois-ci, mais ce qui arriva par la suite ne fit en aucun cas ce que j’avais prévu pour la suite de l’histoire. En quelques secondes à peine, une rage immense remplaça complètement le désir que j’avais ressenti plus tôt et de sa tête, elle m’infligea un coup qui m’obligea à esquiver son attaque et reculant de quelque pas, je repris possession de mes esprits afin de déterminer ce qui s’était réellement passé. Ne possédant pas le temps nécessaire pour réfléchir davantage, la femme rétorqua avec une seconde attaque que je n’eus que le temps d’esquiver, laissant son genou fendre l’air.

Cessant les attaques pour le moment, elle établissait une barrière psychologique entre nous deux et une fois à bonne distance, elle recommença ces propos de femme frustrée. Demeurant sur place, sans réellement faire attention à ce qu’elle disait, je réfléchissais à ce qui venait de se passer. De par la puissance de ses coups, quelque chose faisait défauts. Comment une simple danseuse pouvait-elle posséder des talents aussi brutaux? De toute ma vie, jamais je n’avais rencontré une civile qui se battait de la sorte et de ce que j’avais appris lors de mes nombreuses missions ainsi que de mes chasses, une telle maitrise ne pouvait exister à l’état brute. Pour arriver à un tel résultat, un entrainement spécifique était obligatoire et cet entrainement n’était disponible que pour les ninjas seulement. Faisait-elle partie de ces femmes ninjas qui existaient en ce monde? Si c’était réellement le cas, que faisait-elle dans un bar de danseuse en ce début de soirée? Était-elle venue en mission? Peu importe, le moment n’était pas aux devinettes, mais au combat. Si elle voulait se battre, j’étais bien prêt à lui faire plaisir et même si elle était une femme, je n’allais pas la ménager pour autant. Me mettant en position, je levais mes poings afin de faire face, non pas à un simple femmes, mais à mon adversaire. D’un petit sourire en coin qui parut cette fois-ci à la vue de tous, j’envoyais cette petite pointe qui me caractérisait tant.

-La tigresse a finalement sorti ses griffes, hein??

Aussitôt la fin de ma phrase dite, mon adversaire reprit ses attaques de plus belles et décochant un rapide coup de pied en direction de ma tête, je réagissais au quart de tour et contrais son coup de pied en y opposant ma jambe, mais elle ne s’arrêta pas là et poursuivit avec une quatrième attaque. Esquivant son attaque encore une fois, je bondissais vers l’arrière pour garder une certaine distance de sécurité entre nous. Voyant bien qu’elle était décidée à aller jusqu’au bout, je me repositionnais et formant une série de mudras, une autre copie de ma personne apparut à mes côtés, formés par les arcs électriques qui étaient sortis de mon corps précédemment. La fixant d’un regard amusé, je lui lançais.

- La fête peut commencer maintenant.

Sans plus attendre, mon clone s’élança sur ma droite pendant que j’en profitais pour m’éloigner par la gauche. Profitant de la largeur de la rue pratiquement déserte à cette heure de la nuit, nous nous séparèrent afin de mieux contre-attaquer. Laissant ma copie me devancer un peu plus, celle-ci exécutait une série de signes et après avoir exécuté le dernier, des arcs électriques apparurent formant de par l’intention de leur maitre un dragon électrique. Suite à sa création, il s’élança vers la femme en prenant bien soin de renforcer son attaque en tournoyant autour de sa cible. Après être disparus, les débris retombèrent au sol, annonçant la fin de cette première attaque.

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Bigre, c'était qu'il était rapide ce type. Même si je ne le connaissais pas, je ne pensais pas qu'il réussirait à esquiver aussi facilement mon coup de boule, dans un moment aussi inattendue. Encore, si j'avais sorti mes cornes de vache et m'étais amusée à jouer au toréador au lieu de faire mine de lui rouler une pelle, d'accord, normal, mais là. A moins qu'il ne soit toujours sur ses gardes, même au lit... Le pauvre, sa vie devait être bien chiante s'il ne prenait pas le temps de se faire plaisir un peu sans paranoïa. Mais l'instant n'était pas à la compassion, loin de là, mais bel et bien au combat. Il avait esquivé mes deux premières attaques, et mes sourcils se froncèrent à l'entente de ses nouvelles paroles. Un macho. Ce mec n'était qu'un putain de macho croyant que les femmes n'étaient bonne qu'à se foutre derrière une cuisinière, et que toute combattante se devait forcément de "sortir les griffes". Je comptais bien lui montrer que mes griffes personnelles risquaient fort de l'entailler plus profondément que ce qu'il semblait bien vouloir croire. A ma surprise, il n'esquiva pas mon offensive suivante, mais la contra, avec trop peu de puissance pour absorber l'intégralité de mon choc, ce qui me fit sourire. Il dut le sentir passer dans toute la jambe celui là, ce qui constituait un bon point pour moi.

Par la suite, je ne pus que faire deux pas en arrière en le voyant effectuer quelques mudras, surtout en sentant toute l'énergie se dégageant de l'attaque qu'il préparait. Prête à esquiver ou bien me défendre comme il se devait, les bras placés devant mon buste, je fus étonnée de voir sa copie conforme apparaître à ses cotés. Ce n'était guère un bunshin normal, et je ne connaissais guère cette technique, raison de plus pour rester sur mes gardes. Les deux hommes m'encerclèrent, positionnés de part et d'autre de mon corps. Génial, ma vision périphérique n'était pas suffisante pour les garder tous les deux dans mon champ de vision, et j'étais incapable de déceler le vrai du faux. "C'est ça ouais... On va faire péter le champomy tant qu'à faire." Le ton las que j'employais correspondait parfaitement à mon état d'esprit. Une fête, quelle blague. Une exécution aurait d'avantage eu sa place dans ce tournant, mais bon. A moins qu'il était vraiment sur de lui, et pensait que ma mise à mort ne serait qu'une vaste plaisanterie pour lui. J'étais déterminée à lui prouver le contraire, que non, les femmes n'étaient pas toutes que des jouets en plastique. Et me prouver à moi que les hommes n'étaient que des incapables bornés dans leurs adages poussiéreux.

L'un des deux m'attaque, d'une attaque raiton à en juger le crépitement qui parvint à mes oreilles. Une sorte de dragon, ou un truc dans le genre. Une chose qu'il fallait absolument que j'évite, au risque de m'en mordre les doigts. Visiblement, aucun des deux guignols ne semblaient vouloir lancer une offensive en même temps que celle-ci. Bien, je pus donc me concentrer sur le tournoiement incessant de la créature de foudre, et l'esquiver d'une roulade au dernier moment. Je parvins sans peine à rétablir mon équilibre, accroupie, malgré le vent généré par l'explosion de l'attaque. Fière comme un paon, je me redressai puis lançai à l'assemblée d'une voix pleine de défi. "C'est tout ? A moi de jouer dans ce cas." Fidèle à l'école des danses, je me mis à me mouvoir sur l'aire de combat sans ne jamais m'arrêter, cherchant une manière d'attaquer. "Alors mon mignon, qu'est ce que tu attends ? Viens me chercher puisque c'est tout ce que tu souhaites dans ton esprit si affable." D'un geste brusque, je sortis deux kunais que j'avais glissés dans les poches de ma jupe avant de sortir de chez moi. Mieux vaut sortir trop couverte que pas assez, et cette situation le démontrait parfaitement. Tournoyants autour de mes index, les deux armes vinrent se placer dans une prise solide au sein de mes mains, et je commençai ma danse mortelle. Allant tantôt vers l'un, tantôt vers l'autre, je leur assénai à tour de rôle un grand nombre de coup à divers endroits, sans ne leur laisser le temps d'imaginer mon attaque suivante. Puis une fois que j'eus terminé mon petit manège, je remis les deux kunais à leur place, rapidement, en prenant soin de me protéger d'une éventuelle contre-attaque soudaine.

Mais je ne m'arrêtai pas encore. Armant mon coude droit, j'attaquai l'un des deux hommes présents, jouant sur ma chance de toucher soit le clone, soit l'humain.

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Son secret était maintenant d’une évidence même et peut importe si elle me l'avait dit de haute voix ou non, j’aurais découvert ce qu’elle cachait malgré tout. De par ses gestes et ses attaques, il était évident maintenant qu’elle avait suivi un entrainement spécial dans son enfance et qu’aujourd’hui, elle faisait partie de ces kunochie qui parcouraient le monde entier afin d’exécuter les diverses missions que l’on lui avait confiées. Finalement, cette danseuse que j’avais rencontrée au bar s’était transformée en une arme des plus redoutable et me rendant bien compte de l’étendue de ses talents au corps à corps, je me retrouvais maintenant en très mauvaise posture. N’étant en aucun cas fait pour le combat au corps à corps, j’allais devoir changer ma façon de voir les choses et préférer le combat à distance plutôt que de rester dans un champ d’action qui allait lui permettre de prendre un avantage certain sur moi. M’apprêtant à quitter sa zone de confort, elle ne me laissa guère partir et tournoyant dans une spirale infernale, elle nous attaqua l’un après l’autre dans une pitié qui n’était pas présente.

En une fraction de seconde, mon clone et moi eûmes la même idée et après avoir formé une série de signes, une immense onde de raiton quitta notre corps pour rendre à néant l’attaque ennemie. Se retrouvant repoussée par la somme de notre riposte, elle rétorqua par une nouvelle attaque. Me la réservant personnellement cette fois-ci, elle fonçait directement sur moi et de son coude, elle tenta de m’infliger une douloureuse blessure, mais malheureusement pour elle, son coude transperça le vide une nouvelle fois. Venant d’esquiver son coup grâce à une simple esquive sur le côté, je me libérais de son emprise et reculais suffisamment pour sortir de son champ d’action. Déposant sur la dame un regard surpris, je repris très rapidement mon air sérieux en lui lançant une pointe d’ironie. Je ne voulais pas qu’elle oublie l’adorable personne qui se trouvait en face d’elle et c’est dans cette optique qu’elle put entendre ces quelques paroles volées sur les ailes de l’air.

-Je dois dire que pour une danseuse, tu as un style de danse bien à toi. Serais-tu prête à m’en refaire une autre?

Cherchant une nouvelle fois à la faire sortir de ses gonds, je me positionnais afin de recevoir sa réponse. Je savais qu’elle n’allait pas tarder à répondre à son client préféré et attendant sa réaction, mon clone en profita pour contourner la dame afin de se mettre entre elle et moi. Levant les bras au ciel, de gros nuages apparurent soudainement au-dessus de nos têtes et entendant le tonnerre gronder au loin, les passants délaissèrent le spectacle pour aller se mettre à l'abri avant de recevoir le ciel sur la tête. Souriant légèrement, j’abaissais mon bras droit et précédé d’un coup de tonnerre qui résonna à des dizaines de lieux de l’endroit où nous étions, un immense éclair fractionna le ciel pour tomber directement sur ma cible. Venant d’électriser sa soirée, je rabaissais mon autre bras qui était demeuré en l’air, sans toute fois faire tomber un nouvel éclair.

Spoiler:

Bien sur que j'avais un style bien à moi, et je n'avais jamais dit que je ne savais pas danser aussi d'une toute autre manière. Seulement voila, je ne me foutais pas à poil quand je me dandinais, et ne me frottais pas aux hommes comme une chatte en chaleur. De plus, d'autre part, mon art martial principal était basé là-dessus, du moins que je ne portais pas de lame. Et même, j'avançai toujours vers mon adversaire en adoptant quelques mouvements fluides destinés à le perturber un peu quant à mes prochains agissements. "Tu fous quoi chéri, tu recules pour mieux sauter ? Tu ferais mieux de retourner dans ton bar miteux pour ça." A mon tour de balancer une réflexion désobligeante. Mon sang bouillonnait véritablement dans mes veines, et je sentais la fièvre du combat prendre peu à peu l'emprise sur moi. Si j'étais incapable de tuer, j'adorais me battre. Peut-être même plus que de picoler, ou de profiter d'un des plaisirs gratuits offert par la vie. Ma langue passa brièvement sur mes lèvres, et je ne pus m'empêcher de décocher un nouveau sourire en le voyant lever les bras au ciel. Aléluia ? Ah nan, de la foudre. Je regardais l'électricité tomber du ciel, juste au dessus de ma tête. Dans un mouvement ample, je me jetais sur le coté, me rattrapant une fois de plus par une roulade. Peut-être que j'allais finir couverte de poussière de la tête aux pieds, mais cette esquive faisait parti de mes préférés, offrant une assez bonne amplitude pour me retrouver loin de l'onde de choc, mais aussi celle que je maitrisais le mieux.

Le genou posé à terre, j'observai la situation d'un œil expert, et il ne me fallut pas longtemps pour me rendre compte que j'étais dans la merde en fin de compte. Mais ce n'était pas grave au fond, peut-être que je n'avais provoqué ce combat que par amusement, camouflé par une vague succincte de colère. Je n'étais plus en aucun cas en colère, ce qui me permettait de sourire en cet instant. S'il n'avait pas voulu me sauter, surement aurais-je trouvé cet inconnu intéressant d'un point de vue amical. Mais là, il risquait fort d'avoir grillé son joker. Dans un élan brusque, je me redressai puis me ruais vers mon adversaire le plus proche, certainement son clone, à moins que cela ne soit qu'une vague mascarade. Me remémorant tous les mouvements acquis lors de longues heures d'entrainement, je me focalisai sur le dernier appris. Ki Gata, le cinquième mouvement, autant destiné à blesser son adversaire que de l'empêcher d'user du chakra. Si ce truc était bel et bien un clone, ses réserves ne devaient pas être inépuisables, aussi balaise soit-il. Je décochai un puissant coup de poing en direction de son estomac, avant d'entamer quelques coups sur ses bras et épaules. Je m'attendais un peu à tout. Le voir esquiver, se défendre, mais pas de m'exploser aussi vulgairement à la tronche. Pour seul réflexe, je plaçai mes bras devant mon visage, les coudes armés devant ma poitrine et une partie de mon ventre. Je me retrouvai propulsée en arrière, à atterrir bêtement sur les fesses et terminer ma course sur le dos, m'arrachant un petit gémissement de douleur tandis que mes poumons se vidaient totalement.

"Wach... Ça décoiffe."

Je ne connaissais décidément rien à ce type de clone, et me rendis bien compte que ça aurait pu me coûter la vie. Note à moi-même, ne pas foncer tête baissée sur ce qui parait inoffensif comme un truc aussi idiot qu'une copie conforme d'un imbécile. Posant mes mains à plat de chaque coté de ma tête, je me relevai en un mouvement ample et souple afin de faire de nouveau face à mon adversaire, unique cette fois-ci. Ma chute avait du le faire rire, je n'y avais fait aucunement attention. "On se retrouve tous les deux une fois de plus. Tu sais, je suis pas vraiment partisante des plans à trois..." J'avais susurré ses paroles de manière à ce que le vent les emporte jusqu'à ses oreilles, une phrase que lui seul devait entendre. Je m'amusais comme une petite folle, et je commençai à sérieusement me prendre au jeu, en espérant qu'il ne prenne pas ça pour une invitation. Dans le cas où je me faisais exploser la tête, je ne voulais pas que quelque chose de fâcheux arrive... Quelque chose qui se passe dans un lit généralement, ou ailleurs pour ceux qui aiment pimenter le tout. Chassant cette idée de ma tête d'un geste de la main droite, je me remis à courir vers Fusaki. Il était mon adversaire, ou bien mon ennemi, quelle importance. D'un coté, on n’allait pas s'entretuer par pur respect envers notre patrie. Du moins moi, mais je ne pensais pas qu'il pouvait être aussi idiot de se retrouver mêlé à une haute trahison pour une simple boutade d'un soir. Arrivée à sa portée, l'un de mes kunai revenu miraculeusement dans ma main droite, je lui en décochai un puissant coup au niveau de l'estomac, de gauche à droite. Le planter n'était pas une bonne idée, bien que tentante.

Spoiler:

Le combat commençait à devenir de plus en plus intéressant et même si l’objectif de ma soirée avait changé quelque peu, je ne pouvais dire qu’il avait été remplacé par quelque chose d’inintéressant, bien au contraire. Parmi cet exercice, je trouvais un certain plaisir et lorsque ton adversaire se laisse enivrer par la bataille, ça devient encore plus intéressant. Peut-être même plus intéressant que ce que je lui avais réservé plus tôt. Me recentrant sur le combat, je la vis une nouvelle fois faire une prouesse extraordinaire. D’une simple roulade sur le côté, elle était parvenue à faire échouer ma précédente attaque et de par ses réflexes, elle venait d’éviter une blessure qui aurait pu lui causer bien du tort. Elle n’était pas si mauvaise que ça et ça crevaient les yeux, mais malgré tout, il y avait encore des failles dans sa technique et de se combat, elle allait très certainement s’en rendre compte.

Effectivement, en prenant de la distance comme je l’avais fait avant de lancer ma précédente attaque, je lui avais en quelque sorte coupé l’herbe sous le pied et de ce handicape, elle avait tenté d’y remédier en se rapprochant de moi. Sur ce coup, elle venait clairement de se tirer dans le pied, car sachant maintenant qu’elle ne pouvait attaquer à distance, elle allait me permettre de profiter de cette faiblesse afin de remporter ce combat. Je savais très bien que je ne devais pas lui permettre de m’approcher de trop près si je ne voulais pas manger la volée de ma vie. Je savais de quoi elle était capable au combat au corps à corps et de par le contrôle de ses mouvements ainsi qu’à la vue de sa maitrise bien plus avancée que la mienne, je savais qu’elle était experte en la matière. Mais malheureusement pour elle, ma spécialité à moi était le combat à distance et même si elle s’en était certainement déjà rendu compte, je n’allais pas me gêner pour utiliser cette carte maitresse que je possédais.

Revenant sur le combat qui se déroulait en ce moment devant mes yeux, je regardais la dame réagir à ce qu’elle venait de subir et sans hésiter, elle contre-attaqua avec force, affichant même un nouveau sourire qu’elle n’avait pas voulu montrer depuis le moment où je l’avais approché dans le bar. Elle semblait trouver dans ce combat un élément qui la rendait heureuse et qui lui permettait d’oublier tous les problèmes que sa vie comportait. Sa rage, que j’avais pressentie plus tôt s’était amoindri, comme si elle avait laissé le plaisir de ce combat prendre le dessus. Décidément, elle semblait adorer se battre, ce qui ne me déplaisait pas, bien au contraire. Souriant à mon tour, je rattachais la partie de mon masque qu’elle avait détaché lors de sa période aguicheuse et une fois terminé, je me remis en position de combat, me préparant à l’accueillir d’un accueil électrisant. Mais avant de me rejoindre, elle allait devoir se débarrasser d’un obstacle gênant qui lui barrait la route. Ne doutant aucunement de sa capacité à faire le ménage avant de m’atteindre, je la regardais faire et aussitôt après avoir rejoint la copie que j’avais créée, elle lui éclata sa sale gueule d’une seule attaque. Si j’avais été à sa place, sans être en mesure d’esquiver son coup, j’aurais eu très mal, mais heureusement, j’avais donné cette sale tâche à une tierce personne qui était morte pour le bien de son maitre. Mais ce qu’elle n’avait pas prévu se produisit sous ses yeux ébahis et en quelque seconde seulement, elle se retrouva les quatre fers en l'air renversée sur le dos par la puissante déflagration créée par mon clone électrique. Ricanant à bouche déployée, j’ajoutais ces quelques paroles.

-Tu ne veux quand même pas faire ça au beau milieu de la route. Tu n’aimerais pas mieux un lit un peu plus douillet?

Terminant avec la conclusion de mon précédent rire, la kunochi se rouvrit la bouche et me faisant constater que nous étions de nouveau tous les deux, je lui répondis, sur un ton amusé :

-Et bien avant les plans à trois, il y a les plans à deux.

Ne me laissant pas terminer la dernière partie de ma phrase, elle se releva pour me rejoindre et avec l’aide d’un kunai, elle m’attaqua de nouveau. Ne me laissant pas atteindre part cette simple attaque, je fis un 180 degrés sur moi-même, esquivant du même fait la lame de la dame. Reprenant le dessus sur cette dernière attaque, je reculais bien plus loin que je l’avais fait la première fois et étant de nouveau en sécurité contre une experte en taijutsu, j’exécutais de nouvelles mudras pour ensuite balancer sur mon adversaire une autre décharge électrique. Poursuivant ce que j’avais prévu, je me concentrais un moment afin de bien peaufiner le plan que j’avais établi dans ma tête. La surprise que je lui réservais allait être grande et même s’il y avait peu de chance qu’elle l’aime, j’allais quand même lui offrir.

Spoiler:

Comme je m'y attendais forcément, il esquivait ma nouvelle attaque. Rien de bien spectaculaire au vu du coup que j'avais donné, si bien que je remballais directement mon arme en le voyant s'éloigner. A en juger par toutes les attaques qu'il m'avait envoyé, il maniait le raiton, et pas comme un débutant. Et au vu de son éloignement, il avait aussi du comprendre mon pécher mignon. Je ne pouvais pas attaque de loin, si ce n'était qu'avec quelques rares techniques que je possédais, et encore, j'avais un certain manque pour les exécuter. J'étais pour ainsi dire dans la merde, à la voir partir de plus en plus en arrière, puis former quelques mudras avant d'envoyer une nouvelle attaque vers moi. J'appréciais l'orage, le doux bruit de ses grondements nocturnes et célestes ainsi que le clapotis de l'eau l'accompagnant, mais pas de cette manière là. De la foudre pure et dure destinée à vous traverser de part et d'autre, vous faire trembler comme une feuille sous le courroux du vent d'automne.

Je fis un pas sur le coté, puis deux, le plus rapidement possible afin d'esquiver un impact qui ne saurait tarder. Ce que je fis, mais ce n'était pas encore suffisant. A ce rythme, je n'allais pas tenir bien longtemps, et tout ceci commençait à devenir lassant. Jouer au chat et à la souris, j'avais passé l'âge, d'autant plus que notre combat tendait à attirer quelques curieux. Parmi les quelques voix qui s'élevaient dans l'air, je pus en capter une qui m'était destinée. Mon père, lui-même, tenant mon précieux boken en main. Cette chose que j'avais reçu pour mes dix-sept ans, et encore vivant malgré quelques encoches disséminées de part et d'autre de la lame de bois. D'un geste nonchalant, fidèle à sa monstrueuse fierté, il me l'envoya, manquant de m'assommer au passage. Peut-être un manieur de katanas, mais sa force était gargantuesque, si bien que le bonhomme avait du mal à passer inaperçu lorsqu'il entrait quelque part. Mais à ce qu'on me disait, il était encore loin de rivaliser avec le raikage...

L'arme bien en main, je fixai mon adversaire d'un air bien peu sympathique. Oui, je m'amusais fortement, mais la concentration m'empêchait en tout point d'avoir l'air un tantinet aimable. En dehors du sourire méchant arborant mes lèvres, mes traits ne semblaient pas capables de trahir la moindre autre émotion. Inspirant profondément jusqu'à gonfler mes poumons à bloc, je me mis à faire deux pas en Fusaki en courant, puis bondit d'un large saut jusqu'à me retrouver à son niveau. Je ne perdis pas mon temps, puisqu'il constituait en cet instant une denrée précieuse à mes yeux. Il était en face de moi, et il était hors de question que je gâche une telle opportunité. Je me récitai mentalement les deux mouvements du combo que je comptais utiliser contre lui, répété des dizaines de fois il y avait déjà quelques années. Les bases... Serrant mon arme contre moi, je fléchis mes jambes avant de tendre de nouveau brusquement mes bras, pointe vers le haut destinée à lui toucher le menton. Profitant du court laps de temps qui m'était encore offert, je refrappai de la pointe de mon boken vers le genou droit de mon adversaire, du moins quelques centimètres au dessus de son articulation. Puis je fis de nouveau deux pas en arrière, me laissant une petite marge au cas où il attaque dans l'immédiat.

Spoiler:

Ce petit combat commençait à devenir de plus en plus intéressant et même si au commencement j’avais sous-estimé la danseuse, je devais dire que mon avis sur elle avait quelque peu changé. Elle était une experte au corps au corps et elle me l’avait bien prouvé, mais de par ses caresses, elle pouvait nous casser en deux ou même nous handicaper pour le reste de notre vie. Elle avait du caractère la petite et j’aimais bien ça. Elle n’était pas du genre de personne à s’écraser devant la frayeur que mon simple nom pouvait lui évoquer et de son fort tempérament, elle avait gagné quelques points. Souriant légèrement sous mon masque, je déposais mon regard sur les passants qui s’étaient arrêtés pour admirer le spectacle et parmi eux se trouvait un homme qui était très familier à cette jeune dame. Effectivement, l’homme qui était sorti du bar était en réalité le père de la kunochi qui allait bientôt perdre son combat. S’il s’était mêlé aux quelques spectateurs qui s’étaient rassemblés ici, ce n’était pas pour aller prendre l’air loin de là. Il n’était venu que pour donner, à sa fille, un objet qui allait peut-être l’aider à changer la donne. De ce simple boken que j’avais vu s’envoler des mains de l’homme pour atterrir dans celles de mon adversaire, un doute s’était emparé de mon esprit. Connaissant la puissance dévastatrice qu’elle pouvait exercer dans chacune de ses attaques, un simple atout, aussi insignifiante qu’il pouvait paraître risquait de changer complètement la finale de cette simple altercation. Possédant une arme, qui dans des mains inexpérimentées ne m’aurait aucunement inquiété, elle venait de lever d’un cran le niveau initial de ce combat. Décidément, elle souhaitait me mener la vie beaucoup plus dure et si je ne faisais rien pour anéantir tous ses espoirs, elle allait se faire un plaisir d’anéantir les miens.

Ricanant à la vue de son prochain assaut, je ne voulais pas lui laisser la moindre chance de croire qu’elle allait remporter ce combat. Après tout, elle n’était qu’une simple femme qui avait lancé un défi à la mauvaise personne et de cette faute, elle allait se rendre compte assez rapidement de son erreur. Lui présentant mes poings, je l’attendis avec impatience et lorsqu’elle traversa, d’un simple saut, la distance qui nous séparait, elle m’attaqua de nouveau, visant cette fois-ci le menton. M’obligeant à reculer de quelque pas, je laissais son arme balayer l’air, mais cette première attaque n’était qu’une diversion afin de combiner un second mouvement et de cette chance qu’elle venait d’avoir, elle rabaissa son arme, frappant de toutes ses forces ce qui semblait être mon genou. Mais heureusement pour moi, ce qu’elle avait frappé n’avait pas été mon genou, mais bien le sol, qui m’avait empêché de recevoir un coup qui m’aurait handicapé pour un moment. De par ma réflexion, je venais d’esquiver encore une fois son attaque et maintenant que tout semblait prouver qu’elle en avait terminé avec moi, je contre-attaquais aussitôt et formant une série de mudras très connues dans le monde ninja, je fis apparaître un clone non consistant et profitant de la fraction de seconde de distraction qu’Ysandre avait pu avoir avec l’apparition de mon ami, je disparus de son champ de vision, la laissant seul avec mon clone. Laissant planer pendant un moment le doute, Ysandre sentit soudainement tout son corps se figer et du chakra électrique qui venait de parcourir son système nerveux, elle venait d’être paralysée. Gardant un contact physique constant avec elle, je m’approchais tout doucement de son oreille gauche et d’une voix moqueuse, je lui dis :

-Meilleure chance la prochaine fois.

Reculant ma tête, j’abaissais au même moment mon bras qui la retenait prisonnière et retournant à l’intérieur du bar, j’allais poursuivre mes précédentes occupations, mais avant de traverser le cadre de la porte, ma voix se fit réentendre, invitant, cette fois-ci, Ysandre à profiter du bar open que je lui offrais. Après tout, elle ne s’en était sortie pas trop mal lors du précédent combat et puisqu’elle représentait une distraction non négligeable pour moi, elle avait mérité un petit bonus.

Spoiler:

Il n'y avait aucun doute à avoir, ce type était aussi rapide que moi, et esquivait mes attaques avec une certaine aisance. En fait, tout ceci ne m'amusait pas tant que ça. Déjà que j'étais relativement lunatique en temps ordinaire, mais avec un verre de trop dans le nez, mes perceptions s'amenuisaient d'avantage. D'un coté je voulais me battre, et de l'autre j'en avais marre. Et pourtant, je continuais à balancer des coups de boken de manière désorganisée, ne répétant que ce que j'avais appris lors de longs entrainements. Je voulais le toucher, sans réflexion aucune. Ougah, moi Jeanne, toi Tarzan. Juste taper, faire mal, m'extasier en voyant le sang couler. Et pourtant, la suite n'en vint que d'une manière trop rapide. Mon esprit n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait, que déjà je me trouvais dans une position bien peu confortable.

Il avait formé un clone à ces cotés, qui eut le don de retenir mon attention pendant quelques secondes, qui me furent fatales. L'instant d'après, l'un des deux avait disparut, et déjà je sentais sa main dans mon dos, me parcourant de nombreux petits spasmes électriques. Dieu que cette sensation était désagréable, pareille à des milliers d'insectes courant sous ma peau. Et pour couronner le tout, je me retrouvais sans la moindre possibilité pour me mouvoir, prise comme un lapin dans un piège à loup. Il aurait pu faire ce qu'il voulait de mon corps à cet instant précis, des histoires les plus perverses jusqu'à m'ôter la vie cruellement, ce qui me fit frissonner. Et pourtant, ce ne fut que son souffle dans mon oreille que je sentis. S'il avait eut ses deux mains sur mes épaules, je crois bien que j'aurais hurlé sous les images mentales qui se seraient éprises de mon esprit. Mais il n'en fut rien, et ce connard osa parler de chance. Quelle chance ? Je m'étais laissée avoir comme une débutante, par un homme un plus. Un sale mâle uniquement guidé par sa testostérone, croyant pouvoir avoir toutes les femmes à ses pieds en un simple claquement de doigt.

Je pris la suite comme un pur affront. Il m'avait libéré, comme ça, comme si ne rien était, sans ne chercher à se protéger d'avantage. Pourtant, j'aurais pu en profiter pour lui sauter dessus tandis qu'il avait le dos tourné, et lui déchiqueter la gorge de mes griffes acérées. Ce n'était pas l'envie qui m'en manquait, mais je me contins. D'une part, je passerai pour une traitresse face à tous les gens présents, et d'autre part, si je le tuais, je me condamnais toute seule à mort. Il fallait que j'accepte ma défaite, bien qu'elle restait bloquée dans ma gorge, et risquait fort de rester dans cet état là pendant un sacré bout de temps. Je me sentais sale, souillée jusqu'au plus profond de mon âme. J'étais humiliée, totalement humiliée. Fulminant, j'étais à deux doigts de taper du pied par terre en fondant en larmes. Ouais, mauvaise joueuse, féministe, additionnée à une substance alcoolique, et je n'étais plus qu'une sale gamine à qui on aurait refusé un jouet. J'aurais tant voulu voir sa tête lors de mon triomphe. Non, en réalité, j'étais déçue. Et humiliée.

Pourtant, je répondais à son appel en rentrant de nouveau dans la boite. Il m'invitait à boire, tiens donc. Pour mieux savourer sa victoire, ou bien tenter de m'attraper une fois deux ou trois verres de trop bus? Je pris place sur un tabouret, tâchant de prendre un minimum de distance. S'il venait à entrer dans mon espace vital, je n'hésiterai pas à lui balancer un autre coup de mon boken gardé dans ma main, histoire de lui refaire une bonne fois pour toute le portail version clavier piano. Je pris du rhum, de la meilleure qualité, le plus cher possible donc. S'il m'avait humilié, alors je me devais lui alléger un peu son portefeuille. "Tu cherches à faire quoi au juste connard, mieux me prouver ma défaite ?" De rage, je laissai tomber mon arme à terre pour être sure de ne pas lui en mettre un coup imprévu. Je me remis à parler, d'un ton moins agressif, plus coulant qu'autre chose. "Ou alors à m'attendrir pour me sauter ensuite ? C'est pas parce que tu vas me payer deux verres que tu vas pouvoir m'avoir tu sais. Même avec cent, ou avec n'importe quoi d'autre. Tu vois chéri, moi, je chasse le même gibier que toi." Et je me tournai d'un quart afin de me trouver face au bar, posant mon coude sur le comptoir tout en enlaçant mon verre de mes doigts. Je portai le tout à mes lèvres, et en pris une bonne rasade.

Une fois de nouveau à l’intérieur, je repris le confort de mon fauteuil avec les deux sublimes femmes qui m’avaient attendu pendant tout ce temps. Maintenant que cette petite histoire était terminée, je pouvais me laisser aller et profiter de la nuit de folie qui m’attendait. Je ne savais pas si la femme pour laquelle j’avais pris soin d’invité allait accepter mon offre ou non, mais peu importe sa décision, elle n’allait pas m’atteindre pour autant. Son caractère de bête enragé avait peut-être attiré un peu trop mon attention, mais au moins j’étais parvenue à obtenir d’elle un petit combat bien sympathique qui m’avait permis de me défouler un peu, en attendant que l’effervescence de la soirée soit rendue à son paroxysme. Profitant des beautés de la nuit, je me mis à mon aise, bien évaché dans mon fauteuil et accompagné de deux charmantes créatures, je me laissais couler dans l’océan des alcoolos, rituel hebdomadaire de ma vie. Vidant les verres les uns après les autres, mon élan fut interrompis par une voix que j’avais déjà entendue auparavant. Elle me semblait déjà si lointaine dans mon esprit que je fis obligé de me retourner pour voir de qui pouvait sortir cette même voix. Avec les nombreux verres que j’avais bus depuis que j’avais refait mon apparition, j’avais déjà oublié quelques détails qui pour moi s’étaient avérés insignifiants, mais ma précédente adversaire n’avait pas voulu en rester là et avait contre-attaqué, par la force de ses paroles, afin de se venger de la défaite cuisante qu’elle venait de subir. Ne répondant rien sur le moment, je me retournais vers mes deux femmes et d’un simple regard, je leur demandais de me laisser. Sans répliquer, elles se levèrent et disparurent un peu plus loin, afin de me laisser seul. Une fois en tête à tête avec la femme, j’approchais de moi un pouffe qui trainait non loin de mes jambes et une fois mes jambes bien en extension sur celui-ci, je répondis à la première question de la femme.

-Cette défaite, elle n’est due qu’à ton incapacité à bien te battre. Si j’étais toi, je laisserais tomber la vie de ninja et me concentrerais sur les qualités pour lesquelles j’excelle. La vie de ninja n’est faite pour tout le monde, tu sais?

Terminant sur un conseil qui n’allait certainement pas être pris au sérieux, j’empoignais un second verre d’alcool et le calais d’une traite, sans laisser la moindre chance au liquide de se sauver loin de ma bouche. Une fois le liquide bien descendu dans mon gosier, je déposais le verre à un endroit à l’abri de mes maladresses. Faisant signe à la serveuse de m’emmener d’autres consommations, je reportais mon regard sur mon invitée et d’une voix enrouée par l’alcool, je poursuivis à la suite de ce qu’elle venait tout juste de me dire.

-Si tu as aussi peur que ça que je profite de toi, alors pourquoi avoir accepté mon offre? Tu as beau te cacher derrière une parade, les gens comme toi ne me sont pas inconnus. De plus, si tu as accepté, c'est simplement pour me faire payer la défaite que tu as subie, non? N’étant pas assez forte pour me vaincre par la force, tu as utilisé ce que tu avais d’intelligence pour profiter de cette opportunité qui s’offrait à toi. Sur ce coup, je dois dire que tu as bien joué. Tu mérites même des applaudissements.

Ne m’arrêtant pas là, je poursuivis les moqueries en frappant mes deux mains ensemble, afin de commencer un début d’applaudissement. Ne voyant rien du sourire narquois que mes lèvres avaient dessiné sous mon masque, je laissais la jeune dame à son verre, pendant que de mon côté, je m’occupais d'admirer la vue splendide qui s’offrait à moi.

Installée confortablement sur l'un des tabourets, je reprenais tranquillement mon souffle en tâchant d'éliminer toute la hargne qui s'était accumulée au fond de mon être. Ce type semblait se foutre éperdument des autres, alors m'énerver une nouvelle fois contre lui risquait fort de ne servir à rien d'autre qu'à l'amuser quelques instants. J'avais perdu mon temps, tout ça à cause de mon père. Mais je ne pouvais rien lui dire, parce que si c'était lui qui venait à me foutre une rouste pour mon insolence, c'était des dents que j'allais laisser à défaut de quelques plumes. L'alcool agit rapidement sur mon organiste, rappelant les effets des verres ingurgités auparavant. Le coude glissant sur le bois ciré du bar, je laissai ma tête se lover dans le creux de ma main libre, oreille posée dans ma paume. Puis je fixai mon interlocuteur, un fin sourire finissant par se dessiner au fur et à mesure de ses paroles. Décidément, il était bien le genre de macho que je ne pouvais pas me voir. Une seule victoire, et le voila qu'il s'autoproclamait roi du monde, invincible et invaincu jusqu'à cette heure. N'importe quoi, et surtout, pathétique à en vomir.

Laissant un soupire s'échapper d'entre mes fines lèvres, je le laissai aller à ses applaudissements avant de faire une mimique de ma main libérée de son verre vide. Et dans un clin d'œil, je lui répondis brièvement. "C'est bien trop d'honneurs que tu me fais là, il ne fallait pas te donner autant de peine." Puis je me mis à rire en me redressant, laissant mes pieds toucher terre tout en m'assurant une certaine stabilité. Mes bras se croisèrent sur ma poitrine, et mon visage ne laissait plus transparaitre la moindre tension. En fait, il pouvait bien penser ce qu'il voulait, je n'en avais que faire. Mais je ne pouvais pas décemment le laisser me cracher sur la gueule sans répliquer. Juste parce que c'était un homme. "Tu as l'air tellement fier de toi, surtout en abusant des mots force et se battre. Dis moi, à part te barrer à chaque fois que je m'approchais, tu faisais quoi ? Tu utilises du ninjutsu, et vu les coups de poing ayant à peine plus de puissance qu'un punch de moustique, je dirais que c'est ta seule affinité. Contre un type qui utilise une telle affinité, normal que j'ai un peu de mal je crois. Comme toi contre un genjutsu-ka, qui te jarte ton raiton, tu fous quoi ? Tu le supplies en promettant une turlute dans un coin pour avoir la vie sauve ?" Me retournant brièvement vers la serveuse, je lui commandai la même chose qu'avant, en ajoutant deux bouteilles de rhum.

Je doutais fort qu'il use du genjutsu, autrement il s'en serait probablement servi lors de notre altercation. Ou alors c'était tellement une bouse qu'il ne valait rien, et ça en revenait au même. "J'excelle dans la discrétion perso, et toi ? Le foutage de gueule, le gonflage de chevilles ? J'ose même pas t'imaginer seul dans une mission d'infiltration pour neutraliser un gus qui se colle sur ta route. Braouuuuuuuuuum" J'avais quasiment hurlé sous l'effet de l'alcool, les yeux écarquillés. "Et hop, bye bye la couverture ! Comme pour notre combat, t'as été d'une discrétion foudroyante ! J'suis sure que personne ne nous a entendu." A mon tour d'applaudir tout en éclatant une nouvelle fois de rire. J'étais trop faite pour me rendre compte de ses paroles, mais ça risquait fort de me trotter dans la tête le lendemain. Il allait bientôt falloir que je me consacre un peu au ninjutsu, d'autant plus que je ne connaissais pas ma spécialité. La faute à papa, pour lui le ninjutsu et le genjutsu c'était que pour les tarlouzes. Et même si j'étais une nana, lesbienne qui plus est, je me devais de m'affirmer dans le domaine du taijutsu, faire rouler mes muscles sous la peau comme une bête de foire.

Nous nous balancions des insanité à la gueule et plus ce petit jeu se poursuivait et plus la méchanceté de nos propos parsemait nos phrases. Le combat qui s’était déroulé à l’extérieur ne s’était pas terminé là, mais avait continué à l’intérieur. Comparativement à mon état, lorsque je m’étais battu contre cette femme, j’avais repris de nombreuses consommations qui m’avaient rendu un peu moins attentif à tout ce que pouvait dire la charmante dame qui tentait maintenant, tant bien que mal, de me fendre la poire en me rabaissant de par ses paroles. Il fallait avouer que précédemment, je ne l’avais pas ménagé et que pour me faire regretter mes geste et mes paroles, elle avait répliqué fortement, prouvant ainsi qu’elle n’allait pas se laisser marcher sur les pieds par le premier venu. Décidément, cette femme m’intéressait de plus en plus et de son caractère bouillant, de nouveaux liens allaient peut-être se créer entre nous. Probablement pas des liens d’amour ou même d’amitié, mais certainement des liens de rivalités qui allaient nous permettre de nous lancer des défis sans craindre que l’autre ne les refuse. Elle représentait à elle seule un défi intéressant pour moi et tant qu’elle continuerait à jouer son rôle, notre bonne entente se poursuivrait. Une entente de chiens et les chats, mais une entente quand même.

Ne perdant pas le décompte des bouteilles qui s’étaient empilées sur la table depuis mon arrivée, je repris une autre gorgée de ce précieux nectar des Dieux et lorsqu’Ysandre se tut enfin, je tournais la tête dans sa direction, la regardant d’un regard noyé dans l’alcool. Étant incapables de garder un contact visuel, digne de ce nom, avec elle, mes yeux se décrochèrent pour ensuite se balader de gauche à droite, se perdant dans l’immensité de la pièce. Tous semblaient gondoler comme si l’environnement avait quitté le monde normal pour se laisser bercer par des vagues qui n’existaient pourtant pas. Les gens aminciraient et grossissaient à leur convenance. L’endroit était devenu anormal et craignant d’être tombé dans une illusion, que l’on appelait aussi genjutsu, je bondissais de mon siège, afin de me relever complètement, sur mes deux jambes. Brandissant au même moment, un kunai, je me mis à balayer l’air des ennemis invisibles qui venaient d’apparaître et ne leur laissant pas la moindre chance, je les attaquais afin de les pourfendre, mais avant que je n’ai eu le temps de faire quoi que se sois, je trébuchais sur le cadavre d’un homme, qui me fit tomber, face première, sur le plancher de la bâtisse dans laquelle je m’étais un peu trop amusé.

Rejoignant le sol en quelques secondes seulement, mon arme s’échappa de ma main pour aller se cacher un peu plus loin, à l’abri du fou que je représentais pour lui. Évaché sur le plancher, je demeurais là sur place, profitant de ma nouvelle position pour m’endormir. Avec l’alcool qui s’était emparé entièrement de mon corps, le sommeil me gagna très rapidement et en une seconde à peine, je quittais la réalité pour une monde de rêves. Étant habitués à ce genre d’égarement de ma part, deux hommes virent à ma rencontre et me relevant, ils m’apportèrent un peu plus loin, à l'abri des regards indiscrets qui s’étaient posés sur moi depuis peu de temps. Disparaissant de la zone VIP dans laquelle j’avais l’habitude de passer mes nuits, les deux employés du bar m’emmenèrent jusqu’à ma chambre dans laquelle ils me laissèrent, une fois déposée sur mon lit. N’ayant plus rien à craindre maintenant de cette folle qui m’avait agressée toute la soirée, je dormis, la tête tranquille pour ne me réveiller que le lendemain matin.

Parlant, et buvant par intermittences, j'en venais à me demander si c'était vraiment la peine de continuer. Mon interlocuteur ne semblait plus y voir très clair, et ne répliquait pas. Pour ma part, j'y allais relativement mollo sur les verres, je ne tenais pas à me retrouver dans un état pitoyable, surtout dans une boite de striptease. Lorsqu'il se mit debout et à s'agiter dans tous les sens, j'eus le réflexe de me jeter à moitié en arrière, récupérant mon boken à terre dans le même mouvement. A ce moment là, je me rendis compte que mon équilibre était bien précaire, et posai mes fesses sur le tabouret le plus proche afin de ne pas chuter. Tant que l'autre ne s'approchait pas de mon espace vital, tout irait bien. A propos, comment s'appelait-il ? Lui qui à présent gisait à terre comme une pauvre loque, complètement torché. Comment avais-je pu perdre contre un type pareil, incapable de tenir le coup après quelques petits verres.

Ne prêtant plus aucune attention contre mon ancien adversaire -que je ne reverrai probablement jamais, après tout lui non plus en connaissait rien de mon identité, et le village était grand- je me dirigeai vers mon père, qui m'accueillit d'un sourire pincé très explicite. Il était pas fier de moi, et c'était bien peu de le dire. Là, il était un peu saoul, donc je n'avais rien à craindre pour mon grade. Et de toute manière, il savait éperdument qu'il était inutile de me parler lorsque j'avais bu, puisque je ne prêtais plus vraiment d'attention aux dires d'autrui. Pour tout dire, même lors de cas graves, j'éclatai de rire au nez des gens. Il avait essayé une ou deux fois, puis avait très vite laissé tomber. Et pourtant, je n'étais pas encore majeure à cette époque. Papa me parla tout de même, me disant que j'avais intérêt à bosser le lendemain, quel que puisse être mon état. Une mission de rang D pour me remettre la tête sur les épaules, et que je n'avais pas le choix. Il allait s'en assurer personnellement, j'en étais persuadée. Et si je me dérobais, je risquais fort de m'en mordre les doigts.

Ce fut sur cette petite touche bien peu glorieuse que je quittai le club en maugréant quelques paroles, mon boken dans le dos emmêlé dans mes affaires, et mes deux bouteilles de rhum à la main. A mettre sur le compte de l'autre abruti, et la serveuse m'avait crue. Ce n'était que la plus stricte vérité, il m'avait proposé à boire, et j'en avais grossièrement abusé. J'espérai bien qu'on allait pas me demander des comptes alors que j'aurais aussi bien pu puiser dans ma réserve personnelle, bien au chaud dans mon appartement. J'allais me perdre dans les rues de Kumo, titubant à moitié, avec la ferme intention de picoler jusqu'à en oublier ma propre conscience. Je ne voulais pas penser au lendemain, ni même aux jours qui suivraient. Ça puait les emmerdes à plein nez, et surtout les entrainements aux origines douteuses made in paternel.