[mission] T'as pas payé ?

Mission rang D
Poing d'Acier
Certains ne paient pas ? Parfait, vous êtes là pour aller prendre ce qu'ils doivent à vos superieurs.
Spécial : JOB

Cela faisait longtemps qu'Alias n'avait plus bougé son cul pour rapporter un peu d'argent. Fallait bien l'avouer, il se plaisait dans ce pays et du coup, il se la coulait douce pendant que sa dernière employée faisait tout le sale boulot - lessive, cuisine etc... Sans compter ses revenus par-delà les mers puisqu'il venait de recevoir trois colis de ses différentes bases. Comme ses autres employées lui manquaient ! Il serait bientôt temps d'aller leur rendre visite un de ces quatre. Il y avait néanmoins plus urgent dans l'immédiat. Cette convocation de Monsieur Crow, son contact dans le monde souterrain et illicite. Le rendez-vous avait lieu sur un embarcadère. Une illusion de paix et de sérénité pouvait s'en dégager de l'extérieur, mais le Heisotsu avait remarqué au moins trois ninjas cachés dans les ombres. Et combien d'entre eux n'était même pas au courant ? Ce corbeau était bien prudent, malgré son air innocent de pêcheur un peu sénile.

Bonjour, Monsieur Crow. Vous avez de-nouveau besoin de mes services ?

Il ne répondit pas de suite. D'abord, un soupir. Ensuite, il arqua son bras en arrière et propulsa sa cane à pêche dans l'eau bleuté. Un vent frais en profita pour descendre sur le quai et dressa les poils de l'Heisotsu. L'hiver allait revenir. Le générateur de temps de ce pays n'était pas entièrement au point apparemment. Enfin, son supérieur se décida à prendre la parole. Sa voix était tremblante.

Homme aux milles visages, j'ai effectivement besoin de toi. Un de mes hommes est parti avec une avance sur son salaire sans pour autant venir travailler le mois d'après. J'aimerais que quelqu'un aille lui remettre les idées en place, et pour cela, il me faut quelqu'un d'extérieur. Quelqu'un comme toi.

Ses mots étaient justes et bien choisit. Il n'implorait pas l'aide, loin de là. Il fit comprendre directement à Alias qu'il n'était pas la dernière chance, mais plutôt une alternative. Il avait une bourse à côté de lui et il l'envoya à l'Heisotsu. C'était pour le moins inhabituel de payer avant un contrat et Alias releva un sourcil de surprise. Il y avait là l'entièreté de la somme. Il se retourna vivement, craignant tout d'abord un piège ou un embuscade. Finalement, il se calma. Le vieil homme lui faisait simplement confiance. Il s'assit à ses côtés.

La cible ?

Un type bien bâtit du nom de Jinsuke. Il se trouve souvent sur la plus haute des collines qui surplombe la ville. Tu ne devrais avoir aucun mal à le trouver.

Il se mit à rigoler. Alias ne comprit pas ce qu'il y avait de drôle, mais le monde des employeurs avaient ses facettes obscures et mystérieuses. Il prit la bourse et fit demi-tour sur le ponton tandis que Monsieur Crow relança sa canne dans la mer. Il n'avait toujours rien pêché. Le heisotsu se hâta pour quitter le quartier. Il sentait trop de yeux observateurs sur lui, cela le mettait extrêmement mal à l'aise. Enfin, il avait un peu de boulot devant lui au moins, ce n'était pas une mauvaise chose. Il emprunta une petite ruelle sombre pour passer rapidement à son auberge. Il s'agissait de s'équiper pour une confrontation. Pas de soucis à se faire à priori, le mec devait être une tafiole, comme d'habitude. Non, le bandeau de mercenaire, c'était de l'intimidation. Du bluff pour faire suffisamment peur aux mauvais payeurs. Une sorte de thérapie de chocs.

Thérapie de choc... excellente cette blague, je retiendrais.

Il s'arrêta de rire pour se préparer rapidement. En quelques minutes seulement, il fut près et il se dirigea sans plus tarder en direction de la sortie de la ville. Il se fit discret par principe, et prit un dédale de chemins tortueux pour arriver aux premiers versants qui surplombaient le port. Après avoir monté sur la première, il avisa un haut arbre pour repérer sa cible. Il grimpa sans problème grâce à la technique ninja du kinobiri et se mit à scruter les alentours. Les landes grisâtres étaient peu peuplées lorsque la bise se refroidissait. Néanmoins, un insouciant semblait se reposer en plein soleil, sur le flanc d'une colline un peu plus lointaine. Sa description correspondait parfaitement. En quelques instants, Alias se retrouva à côté de lui.

Alors comme ça on doit de l'argent à Monsieur Crow ? Et bien sache petit imprudent qu'il engage dans ces cas là des gens comme moi.

Le type avait ouvert ses yeux d'un bleu éclatant. Il répondit simplement, entre deux bâillements.

Monsieur Crow ? Ah oui, juste. Le type masqué. J'ai oublié que je devais travailler pour lui...

Il ne semblait pas rigoler. Cela mettait Alias un peu mal à l'aise, parce que bon, son boulot, s'était de ramener de l'argent et cet homme en même temps. Alors, il fit ce qu'il savait faire de mieux après papoter. Son pied droit fila vers le pauvre type avec un sursaut de chakra brun qui l'entourait. Un coup déjà puissant à la base, et qui en plus était amélioré par l'infusion de son chakra doton. Jinsuke ... arrêta le pied avec sa main. Sans aucun problème. L'impact faillit briser la cheville du Heisotsu. Avec une facilité déconcertante il se leva et renversa sans peine le Heisotsu en levant sa jambe et le laissa tomber à terre comme un vieux mouchoir.

Bon, je dois y retourner alors. Quand il faut travailler...

Il partit en direction de la ville. Alias tenta de se relever et de le suivre, mais une pointe de douleur l'en empêcha, comme si on transperçait sa cheville avec un senbon. Alias était encore abasourdit de cette force musculaire, mais sa mission ne semblait pas être un échec. Il comptait vraisemblablement se remettre au travail, et il rembourserait ainsi ses dettes. Le vagabond comprit alors pourquoi Monsieur Crow l'avait envoyé lui. Ce Jinsuke ne connaissait pas sa propre force et était un véritable danger publique. Lui même avait faillit se faire briser un membre. Il pouvait comprendre pourquoi il avait été choisit. Pourquoi il avait été payé d'avance aussi.

Mais cela ne l'empêcha pas d'insulter très fort son supérieur. Son cri résonna dans toutes les collines. Il allait en tirer une bonne leçon.